Episode
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Comment
sortir alors de cette
impasse juridique et géographique ? On est parqué
dans le lit d'un cours d'eau,
heureusement à sec, dans un no man's land entre les deux
pays.
Par chance, les Suisses ont toujours eu besoin d’un visa pour
entrer au
Cameroun. Le couple en 2 chevaux dont l'homme a effectué une
période de
coopération à Maroua, connaît
l'évêque du lieu : un Français. Il
remet un
message au voyageur helvète à destination de
l'homme d'Eglise.
Alors
que nous commençons à
douter, la réponse se présente trois jours plus
tard sous l’apparence du
chauffeur de l'Evêque qui, par chance, a partagé
les bancs de l'école avec le
Chef de Poste de la frontière. Nous entrons dans le pays
avec un simple coup de
tampon : "Vu à l'entrée".
Ce timbre met fin à nos ennuis, mais nous en procurera
d'autres, beaucoup,
beaucoup plus loin. A moins de 100 kilomètres de Douala. Un
policier qui
s'impatientait dans l'attente illusoire d'un bakchich, me dit : Vous
n'avez pas
de visa, comment sait-on combien de temps vous allez rester ?
La tentation est trop grande de répondre, aussi sec :
- Tu vois, il est écrit "vu à
l'entrée", tant qu'il n'est pas écrit
"vu à la sortie" c'est que nous sommes dedans.
L'homme ne goûte que l'humour "arrosé".
- Je vous mets à la gare à vue. Tournez
la voiture !
Six heures de palabre sur un banc devant l'abri de fortune des
fonctionnaires
et le chef rentre de la capitale. Perspicace, il constate de suite que
nous ne
sommes pas pressés et donc pas "payeurs". En revanche nous
ne sommes
pas opposés à partager une bière.
Notre progression pourra
reprendre.
Mais n'anticipons pas. Nous sommes encore au Nord du pays et même
maintenant
dans l’extrême
nord, sous le lac Tchad - ou du moins ce qu'il en reste - dans la
région de
Wasa.
Comme l'a fait le Suisse, avant nous, nous effectuons un crochet dans
l’espoir de
rencontrer quelques animaux sauvages dans leur milieu naturel.
que nous ne tentons pas de sortir
de voiture.
voir
quelques farouches girafes,
et nous faisons halte à Maroua, remercier
l'évêque, son chauffeur et revoir nos
compagnons de traversée du Nigéria.
Nous reposer aussi. 48 heures.
En brousse, désormais le bivouac devient risqué., du moins le jugeons-nous. La nuit, population met le feu pour chasser, nous dit-on, hérissons, rats musqués...
La calebasse portée par les deux jeunes hommes, sert
à entreposer l'eau. Coupée
à la base on l'utilise comme récipient pour
manger, et dans certaines contrées
où le casque est exigée pour rouler à
mobylette, on se la met volontiers sur la
tête.
La R6 allégée d’une grande partie des bagages, une corde attachée à l'arbre disponible le plus proche, le tire-fort reprend du service. Moteur en sur-régime par sauts de puce de 50 centimètres, parviendrons-nous à grimper la côte avant le coucher du soleil ? La mécanique résistera-t-elle à ce surcroît d'épreuve ? Moral et physique accepteront-ils l’effort ?
A ces questions, peut-être, et à bien d'autres, sans doute, vous trouverez réponse en suivant le prochain épisode : Trentième épisode : Vers Douala |