Roses des Sables et Mille Perthuis
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Le retour
Le Paris-Dakar du Pauvre

Episode 31

Ce feuilleton relate le tout premier voyage en Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il est question dans ses livres.

R6 Episode précédent :

Episode 30 : En piste pour Douala

Table des épisodes
 


Visa pour le Nigéria délivré à Douala
Obtenir un visa pour traverser le Nigéria en sens inverse afin de regagner le Niger... nécessite ici, comme il est d'usage en Afrique : un certain temps.
Douala est une ville, et en ville le voyageur averti devient précautionneux. Sur ses gardes !
Nous savons depuis peu que la capitale économique du Cameroun abrite une "Procure Générale des Missions". Nécessité oblige, nous nous y présentons en nous recommandant de l'Evêque de Maroua... entraperçu entre deux portes, lors de notre arrêt dans cette cité, il y a de cela quelques jours. C'est là, dans une propriété placée chaque nuit sous la protection de gardiens armés...d'arcs, que nous passerons les trois journées consacrées aux formalités.
Le Paris-Dakar du Pauvre sur piste en latérite au Cameroun

Après un mois et demi de bourlingue, dormir dans des lits, manger à table en compagnie de blancs parlant français, loger dans une propriété à l'européenne, nous met mal à l'aise. Aussi dès le précieux sésame obtenu, quittons-nous vite le bord des eaux bénies de la piscine, heureux d'avoir été protégés trois jours dans la demeure des pères, même si la chaleur de l'accueil n'y atteignait pas celle de l'air ambiant ni celle de notre budget surchauffé par le montant de la pension.  Piste africaine




L'expérience acquise à l’aller guide désormais le choix du parcours en fonction des difficultés du terrain.
Jante de Renault 6 sur la tôle ondulée




Il faut ménager la voiture qui s'épuise tout comme les pièces de rechange disponibles.
 Piste pentue au centre Cameroun




Plus question de s'aventurer sur des pistes secondaires aux pentes insensées.
Bloqué entre Kerawa et Kirawa

Plus question de perdre des heures à parlementer aux multiples points de contrôle le long des pistes camerounaises ou des routes nigérianes d'autant qu'on nous a prévenu qu'il pouvait exister de faux barrages!
A la vue du moindre uniforme le long de la latérite, et avant même qu’un homme en gris n’ait amorcé un lever de bras à notre encontre, j'actionne le clignotant de la R6 et déporte franchement la voiture à gauche, sans
Barbier africain
ralentir. Le geste du bras, c’est nous qui le prodiguons, large et sympathique, au passage devant les fonctionnaires... Le temps de la surprise et des interrogations sert à nous éloigner.
Les seuls policiers qui ne se laissent pas prendre à ce stratagème, n'auront pas l'occasion de contrôler notre aptitude à résister au bakchich, au moment où ils s'approchent de la voiture, une roue se dégonfle bruyamment... Pas moi ! La diversion ne tombe pas à plat. Je saute sur l'occasion et sur le cric.
Après nous avoir aidé à réparer, les policiers n'ont plus qu'une préoccupation, trouver à se laver les mains.
C'est ainsi que sans grandes péripéties, nous retraversons le Cameroun, le Nigéria et entrons au Niger...
Au Cameroun, la tôle ondulée a eu définitivement raison des amortisseurs arrières de la Renault 6. Nous n'en sommes pas surpris.
Birni N'Konni, ville nigérienne proche du Nigéria, vit beaucoup de la contrebande et nous finissons par y trouver les pièces de rechange nécessaires, à un prix abordable. Il ne reste plus qu'à opérer la substitution.
A l'ombre d'un mur délabré, dans une rue retirée, nous entamons la mise sur cales du véhicule et le démontage des amortisseurs depuis longtemps amortis. Soudain des cris rompent le silence environnant : « Au voleur, au voleur ». Un souffle d’air passe en même temps qu’un appareil photo à la main d’un garçon essoufflé, poursuivi par deux autres hurlant de plus belle. Prudents, nous n'intervenons pas ; se mêler des affaires d'autrui dans les rues « basses » d'une ville comme Birni N'konni, serait suicidaire. Quant au sort réservé ici aux voleurs, nous préférons ne pas avoir à en prendre connaissance. De l'incident, nous retetons seulement que l'appareil photo ressemblait étrangement au nôtre ; un appareil de grand prix qu'un ami m'a prêté.
Alors que nous reprenons les travaux mécaniques, le deux poursuivants, de retour, viennent à notre encontre en nous tendant l'appareil. Il s'agit du nôtre ! Ils ont laissé filer le voleur qui a abandonné sa prise et perdu ses sandales... qui récompenseront nos bienfaiteurs.

Fort d'Assamaka




Nous quittons l'Afrique Noire comme nous y sommes entrés, par le Fort Militaire d'Assamaka. Nous roulons seuls depuis Douala et traversons le désert en même compagnie. 


Photo extraite du site : http://www.surlespistes.fr, avec l'aimable autorisation de l'auteur. (Cf Liens).Borne frontière Algérie Niger



Le désert, pour moi, ce sont les 750 kilomètres sans route ni véritable piste, entre Arlit et Tamanrasset : le no m'ans land entre le Niger et l'Algérie,
Gendarmerie d'In Guezzam Dessin de Didier Fayolle




In Guezzam, où dans un an, je cuirai 3 mois (Lire Le Pont des Soupirs ),Entrée de Tamanrasset

Tamanrasset.
Les amortisseurs neufs, changés à Birni N'konni, rendent l'âme en seulement 750 kilomètres de sable avalés trop vite par la faute d'une expérience encore mal maitrisée. Nous en trouvons une paire d'occasion dans un petit garage de la ville. Le mécanicien insiste pour en assurer le changement lui-même. Nous allions l’en prier ! Le coût des travaux est indolore pour le porte-monnaie. Instruits des us et coutumes locales, cette fois nos dinars viennent très peu de la banque !
 Route entre El Goléa et Aïn Salah





Le retour au goudron n'est qu'un mirage.
 
Ain Salah




Comme à l'aller : Aïn Salah,
 Plateau de Tademaït Coucher de soleil





le Plateau du Tademaït,

Arrivée sur El Goléa par la Transsaharienne





El Goléa.
Carte Algérie Le Paris-dakar du Pauvre





Ce n'est qu'à l'approche de Ghardaïa que notre randonnée quitte l'itinéraire suivi à l'aller Torchères aux environs d'Hassi Messaoud



pour bifurquer vers l'est par une route qui paraît démentielle jusqu'à ce qu'on ne croise des camions gigantesques conçus pour n'être pilotés que dans des pays sans nuages. Bordée de pipe-lines en construction, la route de Ouargla, que nous suivons, dessert aussi, par un embranchement, les puits de pétrole d'Hassi-Messaoud.  Souf




C'est par Touggourt et El Oued que nous remontons vers la côte.


Souf




C'est entre Touggourt et Ouargla que nous brisons le pare-brise de la Renault 6.
Souf




C'est dans la traversée du Souf et de ses dunes
Fleurs dans le Souf




mouvantes que nous essuyons un vent de sable démoniaque. Sans pare-brise, impossible de progresser. Nous sommes en plein désert, en pleine tempête, en plein désarroi. Dans cet univers de sable, des gens survivent, s'extraient d'on ne sait quoi, d'on ne sait où et viennent à notre rencontre. Ils nous accueillent pour le repas et nous hébergent à même le sol, comme eux, pour la nuit. Piste africaine


Les dunes ne sont pas fixes, les habitants des lieux doivent lutter jour après jour contre l'envahissement de leurs demeures et la DDE locale, à coup de chasse-neige, contre le recouvrement des routes. Même en absence de vent, les dunes avancent sous l'effet du propre poids des grains de sable. Mais comme nous à bicyclette, elles avancent plus vite avec le vent dans le dos.

Carte Chetaibi

La nécessité de trouver un pare-brise nous contraint à chercher un lieu pour nous "poser" quelque temps. Ce sera en bord de Méditerranée, à la fois pour des raisons pratiques : les repas ne demandent qu'à être pêchés et pour assurer une transition : passer des mers de sable à la mer tout court. L'imprécision de notre Michelin 153 au 1/4 000 000ème nous conduit du côté de Chetaïbi,
 Chetaïbi





anciennement  Herbian... dans la plus belle baie du monde,Chetaïbi

nous assurent les voisins... qui tiennent ça de Lucien Jeunesse dans le jeu des Mille Francs.

Trouverons-nous, rapidement un pare-brise ? L'embrayage de la Renault 6 qui patine à qui mieux mieux, nous permettra-t-il de traverser l'Algérie d'ouest en est et de regagner l'Espagne ?
Trouverons-nous suffisamment à manger dans la Méditerranée pour ménager les finances ? 
 

A ces questions ou à d'autres, vous trouverez, peut-être, réponse dans le dernier épisode, à venir.



R6
Trente-deuxième épisode : Espagne, le retour

Table des épisodes

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