Photos des 30 juin 2010, 30 mars 2016 et 5 et 9 octobre 2023
Le 22 mai 1904,
les neuf excursionnistes de la Société d'Etudes Scientifiques
de l'Aude, partis de Carcassonne à 7 heures du matin, repartis de Bram à 8 h 54, de Moulin-Neuf à
9 heures 52,
pénétraient sur l'emprise
de la gare
de Camon.
Leur train se présentait à quai, où il était attendu
Audience du 21 février 1908. Louis C...,
chef de gare à la station de Camon (Ligne de Pamiers-Bram), est
poursuivi pour contravention à l'article 6 de la loi de1906
concernant les tarifs et transports.
Une dame Ramondis, de Toulouse, lui écrivit pour qu'il tint
à sa disposition quatre wagons avec bâches pour
transporter des fourrages à une date fixée dans la lettre. Le chef de gare ne répondit à cette dame que huit jours
plus tard. Il invoque pour son excuse qu'il n'avait pas de wagons et ne
savait pas quand il les aurait. Il n'avait répondu que lorsqu'il
eût reçu les wagons demandés. Le tribunal lui
octroie 5 francs d'amende avec sursis pour avoir
négligé d'envoyer en temps voulu l'avis prescrit par la
loi.
Audience du 24 décembre 1908
Quatre chefs de gare de Prat, de Camon,
de Rimont (Ariège), de Dieupentale (Tarn-et-Garonne), ont
été poursuivis devant les tribunaux correctionnels de
Pamiers, Saint-Girons et Castelsarrasin,
pour n'avoir pas mis à
disposition de certains négociants, dans les délais
prévus par les règlements, le matériel (wagons et
plates-formes) que ceux-ci leur demandaient pour l'expédition de
leurs marchandises.
Les chefs de gare de Prat et de Rimont ont été
condamnés à 1 fr. d'amende avec sursis ; le chef de station de Camon, à 5 francs d'amende avec sursis, tandis que celui de Dieupentale a été relaxé.
Ces affaires viennent aujourd'hui devant la cour à la suite de
l'appel interjeté, soit par le ministère public, soit par
les parties en cause.
Après plaidoiries, la cour a renvoyé à mercredi prochain, le prononcé des arrêts.
Le
tracé de la ligne de Lavelanet à Bram a, de tout temps,
été contesté par le conseil général
de l'Aude. A Lagarde, on voulait dériver la voie directement sur
Mirepoix.
Au conseil général de l'Ariège, en séance du 7 avril 1880, c'est de Camon que l'on souhaitait voir pratiquée cette dérivation :
M. Vigarosy demande que le chemin de fer de Lavelanet
à Bram, après avoir suivi la vallée de l'Hers
jusqu'à Camon, soit dirigé de Camon sur Mirepoix pour
aboutir à Moulin-Neuf.
Les trains,
le long de la "voie communale N° 1
de Camon
à Léran",
Photo du 30 mars 2016
Pamiers, 14 novembre 1898.
- La grève que je vous ai signalée hier a
été causée par une rixe entre un ouvrier espagnol
et un ouvrier français.
Les travaux de la ligne Lavelanet à Moulin-Neuf ont lieu en ce moment sur le territoire de Camon où l'on perce un tunnel.
Avant-hier, un ouvrier
espagnol, âgé de 21 ans, à la suite d'une discussion avec un ouvrier
français, âgé de 60 ans environ, a porté à ce dernier à la tête un
violent coup de pioche qu'il put éviter.
Mais l'arme terrible
l'atteint au flanc lui faisant une blessure très grave en même temps
qu'horrible à voir. Inde iræ.Les ouvriers français, au nombre de 96,
demandent le renvoi des 52 espagnols qui travaillent avec eux.
Ce matin lundi, 15 ouvriers
ont repris le travail. L'ouverture des chantiers aux ouvriers
terrassiers n'aura lieu qu'à midi par suite du mauvais temps.
A
l'heure actuelle la situation est calme. Les brigades de gendarmerie
de Pamiers, Varilhes, Mirepoix et Larroque-d'Olmes sont sur les lieux.
Alors que la rivière revient lécher la voie déferrée, de nouveaux garde-corps, marquent l'emplacement
d'un aqueduc voûté, de même type que le précédent.
L'Hers charrie maintenant non seulement la ligne frontière entre les communes de Montbel et de
Sonnac-sur-l'Hers, mais aussi la limite départementale entre l'Ariège et l'Aude.
Cette ligne imaginaire quitte soudain le lit
de l'Hers et vire à droite, à quelque 100°,
pour remonter le cours du ruisseau du Champ del Roc.
que récupère l'aqueduc voûté de l'ancienne voie ferrée
avant de s'en débarrasser dans l'Hers toute proche.
Les neuf excursionnistes de la Société d'Etudes Scientifiques
de l'Aude, partis de Carcassonne à 7 heures, le 22 mai 1904, continuent de décrire leur voyage en train vers Chalabre.
Nous marchons en ce moment sur la rive gauche de l'Hers ;
Ce sont, en fait, les deux chemins longeant la voie, qui communiquent ici entre-eux.
L'un, à droite, reste parallèle à l'ancien chemin de fer ;
l'autre, à gauche, traverse la rivière, et rallie Sonnac-sur-l'Hers. Sonnac-sur-l'Hers
Le
village étant dépourvu de gare ferroviaire, les
sonnacois se rendaient
alors à la gare voisine de Chalabre pour le
transport des
marchandises et des personnes. Au
cœur de Sonnac, sur la place ronde, se dresse une église
du XVIIèmedevant
laquelle unefontaineest
aménagée.
Sur
ses hauteurs en direction de Corbières, lachapelle
du hameau de Roubichouxa
été reconstruite par une équipe de
bénévoles passionnés à la
fin des
années 1990. Saint-André de Rabichoux remonte au
XIème
siècle.
Plusieurs
éléments permettent cette datation : la partie
extérieure de l'abside
de type roman, l'appareillage des pierres et le décrochement
de la
sacristie. Plus
surprenant, l'église est bâtie sur les vestiges
encore visibles de murs
carolingiens (vers l'an 800).
Pendant les travaux de restauration, les
deux dalles du seuil du préau de l'église ont
révélé des écritures
et dessins anciens qui gardent encore leur secret.
Chaque été,Saint-Andrérevit
et accueille à ses pieds des vendanges à
l'ancienne. Aujourd'hui, desvergers
(pommiers)
s'étendent sur les rives de l'Hers.
Photo du 30 mars 2016
le canal d'amenée d'une ancienne filature ayant filé, en 1933, du mauvais coton :
Le jeudi 13 mars 1933,
à 13 heures, était mis en vente aux enchères
publiques, à la suite de liquidation judiciaire, aux lieux-dits Mécanique du Ménéchal et Plaine Saint-Pierre, un groupe d'immeubles à usage industriel (filature), entourés de terrains à usage agricole,
à proximité de la gare de Chalabre, et traversés par la voie ferrée de Lavelanet à Bram.
Au
midi et en bordure de la voie ferrée, se trouve édifié un vaste
bâtiment en ciment armé dont la construction, à usage de filatures,
remonte à douze ans environ...
Cette usine est actionné par le courant électrique produit par une installation située au-dessous.
Cette dernière installation comprend... une turbine à
tablier actionnée par les eaux dérivées de la
rivière de l'Hers par un canal d'amenée traversant les biens mis en vente et également compris dans la vente...
d'un pont-rail et sur l'aqueduc d'un passage d'eau que le cadastre nomme "ruisseau".
La voie verte, à 18 km de Lavelanet et 47 de Bram,
longe la D 16 et l'accompagne jusqu'à Chalabre.
Construite à
la
confluence de trois rivières : l'Hers, le Blau et
le
Chalabreil, Chalabre est la capitale du Quercorb. "Quer" : rocher et
"corb" : corbeau ou courbe correspond au pays du Chalabrais.
Au XIIIème siècle, le
territoire se voit exempté
d'impôt et prend le nom de "Terre
Privilégiée". En 1279, la ville est
détruite par une crue du Blau suite à la rupture
du barrage de Puivert.
Une fois reconstruite, elle prend la forme d'une bastide au XIVème
siècle, s'articulant en quatre Cours, autour de la halle aux
grains
centrale. Un circuit de plaques historiques permet aujourd'hui de
découvrir le centre du village.
Dès
la fin du XIXème siècle,
Chalabre
s'industrialise. Ses usines habillent
"de la tête aux pieds" : des chapeaux "Garrouste"
aux souliers
des
établissements "Canat"...
La voie ferrée est
étroitement associée à cet
essor industriel jusqu'au développement du transport routier
et au
déclin des années 1970.
Le château de
Chalabre, domaine de la famille
de Mauléon-Narbonne, s'est agrandi au cours des XIIIème, XVème
et XIIIèmesiècles.
Aujourd'hui,
il revit en parc de loisirs historique et participatif, proposant des
ateliers et animations sur le thème du Moyen-Âge
et de la chevalerie.
La voie verte quitte sa chaussée en site propre, au contraire de la voie déferrée
avant de se barricader à l'arrière de la halle aux marchandises
Photo du 30 mars 2016
et du bâtiment voyageur de la station.
Le 22 mai 1904,
les neuf excursionnistes de la Société d'Etudes Scientifiques
de l'Aude, partis de Carcassonne à 7 heures du matin, repartis de Bram à 8 h 54, de Moulin-Neuf à
9 heures 52, voient poindre la flèche aigüe du clocher de forme pyramidale de l'église de Saint Pierre.
Le monument à bel air. Il surplombe l'église qui est isolée sur un mamelon à l'est de la gare,
et ses 47 mètres de hauteur en paraissent bien 100.
Heureuse coïncidence, les cloches sonnent à toute
volée et le superbe carillon chalabrois qui appelle les
fidèles à l'office du dimanche, semble commandé
pour nous recevoir.
Cloches en avance ? Train en retard ?
Spécialité locale de l'horaire des messes ou
licence d'auteur ?
Le convoi était attendu en gare de Chalabre à 10 heures 20.
Madame
Courrent, M. Henri Rascol, M. Léon Debosque, membres
de la société, attendent les excursionnistes sur le quai de la gare.
M. le docteur Laffite, maire de Chalabre, M. le
docteur Graziani, qui sont déjà des nôtres, puisqu'ils acceptent les
insignes de la société, ont tenu à nous faire les honneurs de la
ville...
Le 12 août 1903, a lieu la reconnaissance
de la section Chalabre-Lavelanet. Nous partirons de Foix à 6 heures du
matin, via Pamiers, Mirepoix, Moulin-Neuf et Chalabre où aura lieu le
déjeuner. La Compagnie du Midi a, paraît-il, bien fait les choses et
expédié de Bordeaux à Chalabre un matériel spécial pour transformer la
gare des marchandises en salle de banquet.