Photos des 12 juin 2010, 30 mars 2016 et 09 octobre 2023
En juin 1903, le
train parti de
Moulin-Neuf à
9 heures 55, pénétrait sur
l'emprise
de la gare de Chalabre
et s'y présentait à quai,
où il était attendu à
10 heures 31.
Le ministre des travaux publics a autorisé la compagnie des
chemins de fer du Midi à ouvrir à l'exploitation
la
section du chemin de fer de Lavelanet à Bram comprise entre
Moulin-Neuf et Chalabre et a fixé au 25
août 1902 la date de cette ouverture.
Le
12
août 1903, aura lieu la reconnaissance
de la section Chalabre-Lavelanet. Nous partirons de Foix à
6 heures du
matin, via Pamiers, Mirepoix, Moulin-Neuf et Chalabre
où aura lieu le
déjeuner. La Compagnie du Midi a, paraît-il, bien
fait les choses et
expédié de Bordeaux à Chalabre un
matériel spécial pour transformer la
gare des marchandises
en salle de banquet.
Avant même l'ouverture de la ligne, les élus de
l'Aude avaient conscience de l'insuffisance du maillage territorial de
la ligne de chemin de fer en matière de transport des
marchandises et des voyageurs. La Croix du Sud du jeudi 13 avril 1893
apprend à ses lecteurs qu'au Conseil
général de l'Aude, il a été
proposé :
1°
de nommer une commission spéciale chargée
d'étudier les lignes de
tramway à traction de locomotive: de... Lézigan
à Talairan... de
Talairan à Couiza, de Couiza à Chalabre...
Les Tramways de l'Aude n'arriveront jamais à Chalabre.
Du 25
août 1902 au 15
août 1903, le train faisait demi-tour et
regagnait Bram.
Le
convoi, sur voie unique, prenait la direction de la station de
Rivel-Montbel.
Aujourd'hui, la "voie
verteCanal
du Midi à Montségur" partage cet objectif.
En
exécution d'une décision ministérielle
du 10
novembre 1879, prise sur l'avis conforme du Conseil
général des ponts et chaussées,
l'avant projet
d'une ligne de Lavelanet à Bram, répondant
à la
désignation de classement, vient d'être soumis
à
l'enquête d'utilité publique, dans les
départements
de l'Aude et de l'Ariège.
Le
tracé soumis à l'enquête descend,
à partir
de Lavelanet, la vallée du Touyre jusqu'à la
station de
Laroque ; la quitte pour suivre la vallée de
l'Hers... Les
stations prévues sont au nombre de onze, savoir :
Lavelanet, Laroque,Labastide, Le Peyrat, Ste-Colombe, Chalabre, Camon,Moulin-Neuf...
plus unehalteàLagarde.
La gare de
Chalabre et quelques autres auraient pu ne jamais voir le jour.
L'enquête d'utilité publique a eu lieu du 10
janvier au 8
février dans le département de
l'Ariège et du 15 janvier au 15
février dans le département de l'Aude.
La commission d'enquête dans le département de
l'Aude a
émis, à une grande majorité, un avis
entièrement favorable à l'avant-projet.
La
commission d'enquête dans le département de
l'Ariège paraît disposée à
demander que le
tracé suive la direction la plus courte de Lavelanet
à
Moulin-Neuf, en continuant à se tenir dans la vallée du Touyre
et passant à Mirepoix. Le tracé
délaisserait ainsi les communes de Labastide, Le Peyrat, Ste-Colombe, Rivel, Chalabre, Sonnac,
Camon et Tréziers.
doublé d'un aqueduc. L'Avenir Journal
de l'Ariège du 29
janvier 1903
rapporte que : Ligne
de Chalabre à Lavelanet.
- M. Dumons prie M. le
Préfet de vouloir bien lui faire connaître
où en
sont les travaux de parachèvement de cette section. M. le
Préfet répond que les marchés
passés pour
la livraison des ponts métalliques sont sur le point
d'être réalisés.
L'administration des ponts
et chaussées n'attend plus que la réponse des
entrepreneurs, à l'offre qu'elle a cru devoir leur faire
dans
le but d'obtenir une réduction de prix, de mettre
à leur
disposition pour l'exécution des travaux les ponts de
service
ayant servi au ballastage de la ligne.
M. le
Préfet pense que la section
Lavelanet-Chalabre sera
livrée à la circulation en juillet prochain.
L'administration fera d'ailleurs tous ses efforts pour qu'il en soit
ainsi.
Le
lançage du pont
métallique de Chalabre (sur la rive de
l'Hers, à environ 400 mètres de la
gare), qui est
d'une portée de 49 mètres de longueur,
Photo
du 30 mars 2016
a
été terminé vendredi soir 17 courant,
à
cinq heures et demie.
Il avait été d'abord
exécuté sur un terrain ferme, côté
Lavelanet,
et puis lancé au
moyen de galets de roulements.
Les
travaux sont poussés avec la plus grande
activité ;
la reconnaissance de cette section de ligne s'effectuera dans les
premiers jours du mois prochain et on espère pouvoir arriver
à ouvrir cette ligne au public vers le 14 août,
veille de
la fête locale de Lavelanet. Mieux vaut tard que jamais!
CHEMIN DE FER DE LAVELANET A BRAM
Section Chalabre-Lavelanet
Les épreuves des ouvrages métalliques,
exécutées dimanche sous la direction de
MM. Marty,
ingénieur ordinaire des ponts, à Foix ;
Delort,
conducteur des ponts et chaussées, représentant
le
service du contrôle ;
Barrière,
conducteur de la voie,
et plusieurs autres agents, ont parfaitement réussi et
démontré que la
voie pouvait être livrée au public dès
aujourd'hui.
Le
grand pont de Chalabre
a
été éprouvé par deux
grosses machines et un train chargé, le tout
donnant un poids de deux cents tonnes.
M. Gemy-Cadet, de Marseille,
l'entrepreneur des ouvrages
métalliques, était aussi
présent. Il a
offert un banquet à ses ouvriers, à
l'hôtel Courrent, un bal et des
aubades aux notoriétés.
Nous
constatons enfin qu'en ces derniers
temps on a déployé une activité digne
d'éloges ; nous en remercions
bien sincèrement les ingénieurs et tous ceux qui
se sont fait un devoir
de donner satisfaction au public.
avant que celle-ci ne
reprenne son cours en site
propre.
Le regard du randonneur
est alors attiré à gauche vers les hauteurs du
village :Photo
du 30 mars 2016
Le château de
Chalabre, domaine de la famille
de Mauléon-Narbonne, s'est agrandi au cours des XIIIème, XVème
et
XVIIIèmesiècles.
Aujourd'hui,
il revit en parc de loisirs historique et participatif, proposant des
ateliers et animations sur le thème du Moyen-Âge
et de la chevalerie.
Le service de
l'exploitation de la nouvelle ligne de Chalabre à Lavelanet
a été rattaché, savoir :
Pour le contrôle de la voie et des bâtiments, au
deuxième arrondissement d'ingénieur ordinaire
à Toulouse ;
Pour le
contrôle de l'exploitation technique au deuxième
arrondissement d'ingénieur ordinaire à
Toulouse ;
Pour le contrôle de
l'exploitation commerciale, à la deuxième
circonscription d'inspecteur particulier, à Toulouse ;
Pour la surveillance administrative, au commissariat de Foix.
dont les détails de son utilité certaine, échappent de prime abord.
En 1910, le guide de Carcassone présentait le Kerkorbèz - Chalabre, Puivert, Rivel, Sainte-Colombe-sur-l'Hers - ainsi : Le Kerkorbèz, ou terre privilégiée, avait pour capitale Chalabre ;
ce joli pays est arrosé par l'Hers
et ses affluents, le Chalabreil, le Blau, etc. ; sa population est
restée très industrieuse et l'on y travaille le bois, la
corne (fabrique de peignes), le bronze (cloches), la laine (filatures,
tissages), etc.
Le pays est borné au sud par
les montagnes du Plantaurel et par les premiers contreforts des hauts
plateaux pyrénéens que domine le pic de
St-Barthélémy (alt. 2349).
Le Kerkorbèz est desservi par plusieurs voies ferrées ; l'une de Limoux à Pamiers, l'autre de Bram à Lavelanet qui empruntent toutes deux la section Belvèze à Moulin-Neuf...
Les convois,
dans le bois de Paragas, parvenaient aux confins de la commune de
Chalabre, dans l'Aude, et pénétraient sur celle de Montbel,
"S'étirant
le long du Riveillon, Rivel est composé de nombreux hameaux
qui
s'étagent jusqu'à 600 mètres
d'altitude, des limites ariégeoises aux
portes du Plateau de Sault.
Photo
du 30 mars 2016
A
la fin du XIXème
siècle, la commune comptait près de 1000
habitants. Les Rivelois
étaient fabricants de Sonnailles et de comportes.
"Ribèl de las
Esquelhas e de las semals" disaient nos anciens en occitan pour
désigner la spécialisation du village.
Cloches
en bronze et en fer pour le bétail et comportes pour les
vignerons des plaines étaient fabriquées ici.
Un embranchement créé après le démantèlement du chemin de fer,
Photo
du 30 mars 2016
Quatre-vingts
cartouches dérobées - La gendarmerie informe.
Carcassonne, 25 avril.
- D'un correspondant. - Un vol de quatre-vingts
cartouches de dynamite a été commis à
Rivel sur
les chantiers de la ligne de chemin de fer en construction de Lavelanet
à Bram. Une enquête a été
ouverte
immédiatement par le commissaire spécial de
Carcassonne.
De son côté, la gendarmerie procède
à des
recherches.
En août 1889,
au Conseil général de l'Aude, on avait bien
remarqué que la future gare allait se trouver en Ariège,
commune de Montel, mais on ne trouvait pas anormal de nommer
l'établissement "gare de Rivel".
Côté cour, un chemin reliait le bâtiment
voyageurs et la halle aux marchandises
Photo
du 30 mars 2016
à
la route de Chalabre.
A partir du mardi 18 avril 1939, LE SERVICE VOYAGEURS SERA
SUPPRIMÉ sur
les sections de ligne de
Bram à Lavelanet...
Des services d'autobus remplaceront les trains.
Wikipedia rapporte, de source non divulguée, que du 5
mai 1941 au 6 mai 1946 a eu
lieu une réouverture temporaire aux voyageurs
avec des trains reliant Bram à Lavelanet et desservant
Mirepoix, la
pénurie de transports routiers conduisant à
ajouter une voiture au
train de marchandises.
Il est passé sous silence
- peut-être parce
qu'il s'agissait de wagons à bestiaux - les
circulations
concernant le camp d'internement implanté à
200 mètres de la gare au lieu-dit "la scierie de la
Prade".
Officiellement,
il prendra le nom de centre de séjour surveillé,
situé à 200
mètres de
la gare de Rivel-Montbel sur la ligne Bram-Lavelanet, sous
la
surveillance du lieutenant François Paul Bonnet...
Ils seront aussi
internés dans l'usine Salvat, annexe du camp, pour
fournir de la main-d'œuvre à l'usine Canat, qui a
besoin de bras. C'est
le 15 août que nos 37 prestataires de l'usine Salvat sont
amenés à la
gare de Chalabre.
Enfermés dans un wagon à
bétail, ils attendent le
train venant de la gare de Rivel, portant avec lui les 250 juifs du
camp. Arrivés à Bram, ils furent "triés".
Sources de l'historien de Chalabre, Serge Fournié, que nous
remercions.
Le camp fut libre et
vidé de tout occupant début 41...
En
1942, c'est la chasse aux juifs. Ils vont être plus de 250
à y être
internés. On y trouve : des Allemands qui ont fui le
régime, sans pour
cela être juifs ; des juifs allemands
persécutés ; des étrangers de
toutes nationalités, enfermés pour des raisons de
sécurité ; des juifs
français arrêtés en 42...
Le train repartait
le long de la lampisterie-
lieux d'aisance,
en direction de la gare suivante : Sainte-Colombe-sur-l'Hers.