C'est pourquoi, peut-être, que l'occupant(e) de la maisonnette de
garde-barrière - dont il ne reste
aujourd'hui que le puits -
veillait sur un passage à niveau à deux voies.
On nous écrit de
Sommières (Gard), le 2 juillet 1913 :
Un accident regrettable et qui aurait pu avoir des suites très
sérieuses est arrivé à M. le docteur Paulet.
Sur son automobile,
il se
rendait, mardi matin, accompagné de son fils, du village de Fontanès au
village de Lecques pour exécuter sa tournée habituelle.
Arrivé au
passage à niveau de la gare de
Fontanès - celui-ci se trouvant paraît-il
ouvert - il s'engagea sur la voie pour continuer sa
route ;
la
disposition du chemin empêchant de voir arriver de loin les trains se
dirigeant sur Sommières, il se trouva, tout à coup, devant la machine
d'un convoi de marchandises venant du Vigan et qui rentrait en gare de
Fontanès.
Le choc fut très
violent, l'automobile fut projetée en dehors de la
voie, tandis que M. Paulet et son fils sortaient miraculeusement
sains
et saufs de cette terrible collision. L'arrière de l'automobile est
complètement brisé.
Le docteur Paulet et
son fils ont été ramenés ici par les soins de
M. Sabatier, propriétaire du garage Auto-Vélo, qu'on était allé
prévenir
et qui fit mettre à leur disposition une voiture pour les ramener.
de la tranchée entre "le
Moulin Vieux" et les "Garrigues Basses".
Tentative
d'assassinat
Sommières (Gard), 26 octobre 1899.
Hier soir, une tentative d'assassinat s'est produite dans
le train du Vigan qui arrive à Sommières à 3 heures 26.
Entre les gares de Fontanès et de
Vic-le-Fesq, un individu, muni d'un billet de troisième classe, a changé
de compartiment et est entré dans celui de dames seules où se
trouvaient deux religieuses et une autre dame.
A la suite d'on ne sait quelle
discussion ou de quels propos, cette dame se précipita sur l'individu et
le cribla de coups de couteau.
La victime aurait reçu cinq blessures
assez graves; il a été descendu à la gare de Sommières où il a été
soigné.
L'auteur de cette tentative d'assassinat est gardé à vue.
s'ouvrant à gauche sur le "chemin rural N° 7 de Fontanès
au Figuier".
En 1872, un réseau de sept chemins de fer d'intérêt local du
Gard avait été projeté et même concédé.
Le réseau des chemins de fer local du
Gard a été concédé le 18 mars 1872, par M. le préfet du Gard, à la
société Henri Michel et Ce (sous la réserve de la déclaration d'utilité
publique) en vertu de délibérations du Conseil général et d'après avis
conforme de la Commission départementale.
La durée de cette concession est fixée à quatre-vingt-huit ans. Ce
terme écoulé, le réseau devient propriété du département du Gard.
Par ce traité, le réseau doit être
fait, sans aucune subvention dans un délais de trois ans, pour 5 de ces
chemins, et de 4 ans pour les deux autres...
Le tarif, sur le réseau, pour le
transport des voyageurs, sera de 10% au-dessous du tarif actuel de
Paris-Lyon-Méditerranée, et celui des marchandises de 4me classe sera
abaissé de 1 centime 1/2 sur 5, soit 3 centimes 1/2 au lieu de 5.
Lignes devant être livrées dans un délais de trois ans.
...
4° De Nîmes à la ligne de Lunel au Vigan à un point entre
Sommières et Vic-le-Fesq.
Lignes
devant être livrées dans un délais de quatre ans.
...
... 7° De Sommières
ou
Vic-le-Fesq, à ou près Alais, se bifurquant par Nozières ou
Saint-Geniès vers Uzès et Bagnols pour se rattacher à la ligne n° 1.
La ligne de Nîmes au Vigan, ouverte en totalité le 30 octobre 1882,
Il ne reste apparemment rien de la maison de garde.
Tout droit,
la voie, débarrassée en grande partie de son
ballast, parvient aux confins de la commune de Fontanès et pénètre sur le territoire de Vic-le-Fesq,
En 1939, le journal "la Croix" du 20 juin, traitait des passages à niveau. A mesure que la circulation routière
s'intensifie, et que la vitesse des automobiles s'accroît, la gêne
provoquée par les passages à niveau est plus vivement ressentie.
Comme il n'est pas matériellement
possible de supprimer les 35000 croisements entre route et rail qui
subsistent en France, le seul remède à la situation présente est
d'instituer un système de signalisation grâce auquel les usagers de la
route seront prévenus du passage imminent d'un train, donc qu'ils
doivent s'arrêter pour laisser passer ce train...
En 1874, 65 ans auparavant, le problème se posait différemment, et les aménageurs de voies ferrées
multipliaient les passages à niveau
et les maisonnettes de garde-barrière.
Trois cent quatre-vingt-huit mètres, seulement, séparaient le PN 29
Ici la vue devient plus
riante. Ce sont les bords ombragés du Vidourle. - Vic-le-Fesq. -
La
belle campagne de M. Donzel, surmontée de petits moulins à vent qui
mettent en mouvement des pompes et élèvent les eaux du Vidourle. C'est une terrible rivière que le Vidourle : point d'eau ou trop d'eau ; la sécheresse ou l'inondation.
Bien qu'ici à l'abri des débordements du Vidourle,
UTM: 31
T 586752 4857966
Le club cévenol en déplacement ! Vendredi ler février 1901.
- Changement de
décor brusque, inattendu. La pluie bat les vitres, une pluie
méridionale, c'est-à-dire torrentielle, le vent fait rage, les platanes
éplorés secouent leurs branches dépouillées, et bientôt, pendant que
nous déjeunons, frileusement blottis autour de l'âtre, la neige, les
éclairs et le tonnerre se mettent de la partie.
Et
cependant il faut se mettre en route ; nous sommes attendus à
Lasalle.
Nous voici, Arnal et moi, dans la gare où tout ruisselle, et je ne sais
quel funeste pressentiment - d'ailleurs promptement justifié, on
va le
voir - me saisit, lorsque je vois, attelé au train du Vigan qui
doit
nous porter à Saint-Hippolyte-du-Fort, un wagon avec
l'inscription :
"Réservé aux ouvriers du service de la voie".
Il y a donc quelque
chose
sur la voie ! Inutile de chercher à nous renseigner ; en
pareille
occurrence, que l'on soit dans le Midi loquace ou dans le Nord peu
communicatif, c'est tout comme : une douce réserve est de rigueur
parmi
le personnel, qu'on a beau tourner, retourner, interroger ; mutisme
absolu sur toute la ligne !
Nous
partons à petite allure, mais enfin nous partons et l'espoir renaît
dans nos âmes apeurées. Dans la campagne nîmoise, ce n'est plus de la
pluie, c'est de la neige, de la belle et bonne neige authentique et
blanche ; elle couvre la terre, les collines de la Vaunage, et la
couche s'épaissit au fur et à mesure que nous avançons.
Tout va bien
pourtant jusqu'à Vic le-Fesq,
une minuscule station dont de ma vie je n'oublierai le nom.
Nous nous y
arrêtons comme aux gares précédentes, mais avec cette aggravation que
le train n'en repart pas...
Le
premier novembre 1882, le train parti de
Nîmes à2 h 22(14 h 22), lui, arrivait normalement devant l'abri de
quai
de la gare de
Vic-le-Fesq et s'y arrêtait à 4 heures 10.
Cinq minutes, dix minutes, vingt
minutes se
passent, et Arnal se décide à aller interviewer le chef de gare,
paisiblement plongé dans ses paperasses, le dos à un feu flambant et le
ventre à son bureau, pendant que pestent et maugréent les voyageurs
dans les wagons aux bouillottes refroidies.
Avec la placidité
inhérente
aux fonctionnaires de tout grade, de tout âge et de toute latitude,
l'excellent homme veut bien nous informer que la rafale et la neige
ayant brisé deux douzaines de poteaux, jeté les fils à ras le sol et
suspendu les communications télégraphiques,
il est obligé de
retenir le
train jusqu'à plus ample informé, jusqu'à ce que le piéton dépêché à la
prochaine gare soit venu lui dire que la voie est libre, la voie
unique, et que nous pouvons continuer notre course peu échevelée, sans
crainte de nous jeter dans les bras mal accueillants d'un train venant
en sens inverse.
UTM: 31
T 586822 4858174 Combien
de temps cette situation va-t-elle durer ? On ne sait. Elle dure
si
longtemps qu'un moment nous entrevîmes la perspective de passer la nuit
dans le train, ce qui équivaut à y mourir de faim et de froid,
cependant que le brave chef de gare, gras et douillet, bien chauffé et
non moins bien nourri, noterait pour les transmettre à la Compagnie
dans un rapport officiel, nos souffrances, les transes et les spasmes
de notre agonie.
Quel document humain pour un
romancier naturaliste !
Il
était pourtant écrit que, cette fois du moins, le Président du Club
Cévenol ne terminerait pas ses jours en gare de Vic-le-Fesq ;
après
deux heures d'une attente fastidieuse et mortelle, alors que nous
commencions à nous résigner à notre triste sort,
le train
s'ébranla et
nous arrivâmes à Saint-Hippolyte-du-Fort sans autre encombre, mais à la
nuit noire.