La
première fois que je suis
passé par Vallirana,
en juillet 2007, j'ai gravi le Puerto de Ordal au
milieu d'une intense circulation faite principalement de
semi-remorques. Je me
suis promis de ne pas remettre les roues dans cet enfer.
Quelques jours plus tard, de retour de la Sierra Nevada, je franchis
à nouveau le Puerto de Ordal
par son autre versant, faute de l'avoir reconnu.
Depuis, j'y suis revenu volontairement. De nombreux cols se nichent
dans les
environs de cette cité de la banlieue barcelonaise.
Malheureusement, à chaque
fois, je me suis perdu dans le dédale des rues des "urbanizacións"
alentours.
Cette fois, muni d'un GPS, j'entends accéder sans entrave
à ces cols si mal
entourés.
22 avril
2009 Pour
ne pas être pris dans l’intensité
de la circulation, au moment de repartir, je gare mon
véhicule à Cervelló, cité
voisine de Vallirana
mais qu'une déviation protége du flot incessant
des
monstres à pneus.
Mon itinéraire remonte encore plus au nord. A la sortie
de Cervelló, il
emprunte soudain la bande d'arrêt d'urgence d'une "autovia"
puis par
la grâce d’une bretelle bifurque à
l’ouest en direction de La
Palma de Cervelló.
UTM : 31 T
415036 4583696
A
l'heure d'entrée des bureaux,
des usines et des classes, la circulation reste soutenue sur cet axe
pourtant
secondaire.
Toute la police municipale de la Palma
de Cervelló gesticule aux
carrefours des
rues enfumées.
Bientôt je quitte la BV-2421
pour aborder, par la
droite, la route de Fontpineda.
UTM :31
T 413113 4585293
La Palma de Cervello
rétrécit au fur et à mesure que je
m'élève
dans
la montée
d'une
"Alpe d'Huez
du
pauvre".
A
la Palma,
restée
tout en bas, j'aperçois entre deux bâtiments, le
policier qui, d'un geste, naguère, m'a
contraint à un démarrage en côte.
Désormais
je suis très
au-dessus de tout ça. Sans ordre, je vire à
gauche par deux fois successives.
UTM :31
T 413662 4585543
Le
premier col à atteindre se
situe sur les hauteurs de Fontpineda.
J'accepte de bon gré la limitation de
vitesse sur des pentes qui soulèvent la roue avant du VTT.
En revanche, la
multitude de sens interdits m'oblige à traquer
l’ensellement à l'aide du GPS.
C'est grâce
au recul satellitaire que je trouve la rue
qui dessert le
22-AVR-09 8:43-52
coll
de Guixar.
Dieu merci
! je suis parvenu à destination sans trop de peine.
UTM :31
T 412974 4585985
Je
remarque sur mon extrait de
carte que le retour programmé à la Palma
s'avère inutile. Les performances de
mon électronique embarquée doivent me permettre
d'éviter le détour et la
dénivelée inhérente. C'est ainsi que
je "pointe" un carrefour au lieu
dit "Can Margarit" et que j'entreprends de le
rejoindre
au-travers de diverses "urbanizacions".
Parvenu
à
l'endroit souhaité, j'éprouve quelques
difficultés à me repérer dans
l'espace.
J'aurais dû arriver là par une autre voie.
Je
poursuis dans la
direction la plus logique et, au niveau de Can Coll,
tente de faire le
point. Difficilement.
J'abandonne alors l'idée de suivre à la lettre
mon
itinéraire et décide de rejoindre le prochain col
par le plus court chemin.
La
route suivie, à un moment,
m'amène à m'éloigner de l'objectif. Un
chemin, à main gauche, se propose alors
de m'en rapprocher.
Can Xandri
figure sur la carte
et, oh surprise ! à
deux pas du Coll de la Pedra Dreta, mon objectif du
moment.
Alors
que je me demande si mon
initiative raccourcit ou rallonge
un
bip du GPS répond que suis
sur l'exact parcours prévu. J'avais noté, en ce
lieu, le départ d'un chemin à
ne surtout pas prendre.
Dans
les temps anciens, une
autre vie presque, trois mois au moins, j'avais remarqué que
la principale
difficulté de "mes chasses aux cols"
consistait à entrer dans la
boucle. Après tout s'enchaînait.
Je
suis dans "ma" boucle
Tout
devrait s'enchaîner.
A
l'approche de Can Xandri,
tout s'enchaîne, surtout un tas de terre surmonté
d'un sens interdit, sur la
partie gauche du chemin. Je me demande ce qui, au milieu de ce
dépotoir, justifie
la pose
d'un
cadenas rutilant.
Can Xandri
paraît calme. Nul aboiement ne parvient à mes
oreilles.
UTM :31
T 410423 4587959
En
Catalogne espagnole le
signe de reconnaissance des cols est souvent un poteau
électrique.
Pour
parvenir au but,
il me suffit donc de suivre la ligne jusqu'au
22-AVR-09 10:09-43
coll
de la Pedra Dreta.
UTM :31
T 409947 4587940
Probablement
que mes
prochains objectifs sont dans l'alignement.
Peu
après le col,
en
descente, une
patte d'oie me reverra bientôt. Je descends d'abord tout droit
UTM :31
T 409876 4587696
chercher
le
22-AVR-09 10:19-08
coll
de Roque Roges,
UTM :31
T 409933 4587250
et remonte aussitôt prendre la voie de
droite.
UTM :31
T 409876 4587696
Qui
maintenant se trouve à gauche.
UTM :31
T 409876 4587696
Je
ne suis pas très déterminé sur la
suite du parcours. Les cartes consultées se contredisent,
quant à Google Earth,
il
voit un semblant de route là où Piolet et l'ICC
dessinent des champs.
Tous
en revanche sont d'accord, le premier chemin à gauche
remonte vers une "urbanizacion" nommée "La Creu de l'Aregall".
La
piste n'est guère cyclable,
totalement inondée par endroits,
rétrécie
quand ça lui chante
mais elle conduit
assurément au domaine des chiens hurlants.
Comme
dans chacun de ces agglomérats de maisons
secondaires, chaque bâtisse dispose, au minimum,
d’un berger allemand. Ces bêtes
sont-elles dressées pour aboyer seulement. Beaucoup auraient
la capacité de
sauter les clôtures.
La
rue de l'Eucalyptus semble
me rapprocher du carrefour où j'espère rattraper
le circuit prévu.
Après
la
traversée heureuse de cette agglomération que je
prévoyais d'éviter par un
itinéraire incertain, je me trouve à nouveau dans
la boucle. Je me trouve
également à franchir un col. Un de ces nombreux
cols géographiques qui
jalonnent chaque parcours.
Je le
prends en
photo, au cas où...
Au
cas où... signifie
généralement : au cas où plus
tard je trouverais une carte qui le nomme.
Ici, je n'aurai pas à attendre. Une pancarte, de taille,
s'en charge.
A posteriori, je découvre sur Google Earth une photo de
l'endroit enneigé et
nommé puerto de la Creu Aregall.
Puerto ou alt
de la Creu Aregall, c'est
égal.
UTM :31
T 408439 4587164
A
gauche, puis à droite, je poursuis l'ascension.
Un court raccourci permet de rallier la rue au-dessus dont
l'entrée a été
déplacée pour des raisons probables de
sécurité.
J'ai
choisi d'accéder au chemin suivant par
cette
rue à la fois goudronnée et
repérable.
En
effet, sans issue, elle conduit à un bassin d'eau.
Bassin... ceint et incontournable.
Je n'avais pas prévu ce cas et donc pas d'alternatives. Mon
extrait de carte ne s'étend pas aux alentours.
Le
cadenas intercommunal de la porte
grillagée du château d'eau se trouve
aujourd’hui de service au dépotoir de Can
Xandri. Une simple poussette ouvre le battant.
A
l'autre bout de l'enceinte, le portillon baille d'ennui.
Plus
rien ne me retient dans la poursuite de la randonnée.
La
tempête
Klaus
a ses têtes. Sur 200 mètres ce ne sont qu'arbres
couchés. Surtout sur la
piste.
Au-delà,
aucun dégât apparent.
Un
premier col, près d'un pylône
électrique, m'aurait induit en erreur
sans GPS.
C'est
un poteau plus loin, que je trouve le
22-AVR-09 11:52-16
collet
de Can Canals.
UTM :31
T 407860 4586921
L'ICC
mentionne un second collet de Can Canals, en dessous de celui-ci, mais
accessible par un long détour. Il m'a semblé -
confirmé par un avis avisé - qu'il s'agissait
là d'une erreur du cartographe. Je me dispense donc du
crochet.
La
piste
devient sans
surprise, mais pas sans embranchements,
jusqu'à
l'objectif suivant : le
22-AVR-09 12:12-51
coll d'Oller.
UTM :31
T 407296 4586806
Au col, deux pistes se côtoient
et s'ignorent. Il faut
franchir un talus pour accéder à la seconde
afin
de parvenir
à Safari.
Safari privé ? Il ne semble pas.
A
gauche, l'asphalte retrouvé,
renonce avant la
dernière maison, face à un col à
gravir.
682
mètres
à vol d'oiseau dit le GPS. Ce sera plus,
car
la machine
pointe
un
carrefour à ses pieds. Carrefour à ne pas
manquer. En effet un chemin sans envergure, à droite,
permet
d'accéder
d'abord
au
22-AVR-09 12:57-17
collet de Montcau.
UTM :31
T 406178 4585163
C'est
à revers
et
pour cela en gardant toujours ma gauche
que
j'entends
surprendre
le
22-AVR-09 13:13-36
coll de Portell.
UTM :31
T 406629 4584828
Le
col de Portell
clôt ma chasse du jour.
Dernière
incertitude : comment regagner la nationale du
côté du fameux puerto
de Ordal ?
Cartes
et Google
Earth montrent des chemins, mais tous traversent des
carrières en activité et
risquent du fait de se trouver barrés ou interdits.
Dans
l'immédiat, la piste n'offre pas d'options.
Soudain,
une pancarte
indique Ordal,
tout droit. J'ai bien envisagé de faire le tour par ce
village,
mais ensuite il faut monter le puerto
d'Ordal dans
la circulation
dantesque pour basculer sur Vallirana. Une troisième fois ;
ne serait-ce pas de la gourmandise ?
J'en viens à partager l'opinion des graffiteurs
locaux : "dehors les
carrières".
Faute
d’alternative, je poursuis le chemin. Bizarrement il se
dirige vers les
carrières. Bizarrement le GPS indique un rapprochement de la
nationale et de
l'endroit où j’espérais
guère pouvoir la rattraper.
A
droite un carrefour. Je
l'ai noté. Je me trouve donc sur la trajectoire
prévue. Nul risque que je
franchisse la chaîne. Mon VTT et moi n'entrerons pas dans la
carrière.
De partout la
montagne est broyée,
avalée par
d'immenses machines qui la recrachent concassée dans les
bennes d'une noria de
semi-remorques.
Une piste résiste à
cet immense bouleversement. Je n'osais
l'espérer.
Un
oratoire survit aussi à la folie dévastatrice. Un
miracle.
Le
chemin s'efface devant
la large route d'accès aux carrières qui franchit
le coll
de la Creu d'Ordal*
*
A ne pas confondre avec le célèbre Puerto
d'Ordal, sur laN-340
avant
d'alimenter l'infernale
circulation de la Nationale 340, en-dessous du Puerto de Ordal.
En descente, on souffre peu du caractère
démentiel du trafic.
Vallirana est vite atteint. A
l'entrée de la ville,
je longe le parking où j'ai mes habitudes et que j'ai
délaissé aujourd'hui. Un
circuit, de grande ampleur, cette fois, m'y verra revenir garer mon
véhicule
aux prochains beaux jours.
En vélo, la traversée, tout en descente, reste
supportable.
Cervelló
approche. Ma voiture aussi.
Malgré un départ et une arrivée en
zone urbaine, le circuit mérite sinon le
déplacement, au moins d'être effectué
"au passage". Il peut être,
aussi, le complément d’une autre
randonnée dans la région,
exécutée la veille
ou le lendemain. Pour moi, il succède à une
très belle randonnée bouclée hier
au sud de Tarragone, dans la Serra de Llaberia autour de Vandellos.