24
avril 2008
Une
journée de beau
temps accordée, en dernière minute, par la
météo espagnole, m'incite à
programmer pour demain une sortie en Catalogne. Je dispose de quelques
parcours
prêts à l'emploi. Tous atteignent des altitudes en
inadéquation avec les
températures promises.
Dans la précipitation et dans la journée, je
concocte un circuit. Un collègue
des 100 cols, René, après avoir lu mes pages sur
de précédentes expéditions
(où
je m'étais beaucoup perdu !), m'a
"enseigné", par mail,
l'adresse d'un site proposant des cartes de Catalogne au 5000, 10 000,
25 000
et 50 000 ème. Une mine de cols à Internet ouvert
que je m’empresse d'exploiter.
Collada de Capsacosta.
Mon
premier col sur voie romaine.
Un
vrai col dont chaque versant cultive son type de paysage avec sa flore
propre. D'un côté le Ripollès (de
Ripoll), de
l'autre la Garroxa.
Une
chasse aux cols intensive
nécessiterait de rebrousser chemin jusqu'à la
C-153a. La descente
par la voie romaine gonfle la distance, fait perdre de l'altitude sur
une
chaussée peu ou pas roulante dans un environnement de grand
intérêt propre à faire
tomber une
moyenne :
mur de soutènement,
glissière de sécurité...
L'altitude
décroît à vue d'œil.
J'entrevois
l'importance de la remonté.
Les nombreuses
explications détourne l’attention des
conséquences du détour.
A
tord je ne profite pas de la dernière variante
proposée,
par manque d'explications sur ses aboutissants. La voie romaine, elle,
devient un sentier
de type S3.
La courte descente pentue offre un dernier attrait culturel
avant la route : une "Claveguera transversal".
La remonté nécessite au prélable une
descente
technique effectuée dans la continuité de la voie
romaine.
L'asphalte aide à regagner l'altitude perdue. Les cols en
vue
doivent être ceux que je compte franchir par leur versant
opposé.
Collet del Cortal
ou Collada de
Capsacosta
Le chemin à droite
en masque un second, en descente. Celui que je dois emprunter.
Comme prévu le GR1 fait sa jonction avec "ma" piste. La
pancarte
semble oublier ce détail. Je ne m'en offusque pas. Je sais
désormais que cartes et panneaux combattent parfois la
difficulté de situation par la fantaisie.
Je vais me repérer très bientôt.
Normalement je devrais rencontrer
une bifurcation. Une piste en cul-de-sac pourrait me permettre
d'accéder à deux cols
répertoriés hors
chemin et sentier.
Une
sente à main droite
s'échappe en direction du Coll de Migjorn.
Plus haut, elle croise une
sorte de chemin. Peut-être celui rencontré en
premier au Collet de
Cortal ? Il filait vers les hauteurs.
Sans ma monture, j’irais vérifier ces
deux hypothèses. La végétation et les
obstacles s'opposent au passage d'un vélo.
Le chemin se meurt comme prévu mais pas sans laisser de
descendance.
Un sentier le prolonge.
Aucune difficulté n'entrave la descente
ni le
poussage du BTT.
La Portella
del Coll mérite son nom. Deux
sentiers s'y
croisent. Celui d'où je viens,
poursuit sa progression sur les crêtes. Le second
grimpe un versant pour en
dévaler l'autre. Un point rouge, au col, laisse penser
à un itinéraire balisé.
De
retour au bout du chemin,
le sentier de crête ne dit pas son dernier mot. Il
s’insinue dans la forêt, sous
forme de sente de chasseurs. De creux en bosses, dans
cette direction, il ne peut que croiser le Coll Migjorn.
Il
reste à
choisir son itinéraire en fonction de l'objectif
à atteindre. Les dérivations
se multiplient. Il en est toujours une plus propice au passage
d’un VTT.
Le premier
ensellement ne dit pas son nom. On l'appellera
"géographique".
Le
Coll Migjorn affiche discrètement
ses 850
mètres. Il semble qu'en son autre
extrémité un accès plus large aboutit.
Ma curiosité se trouve prise de vitesse par mon estomac
réglé à l'heure
française. Il réclame un pique-nique
au
soleil du bout du chemin.
La
piste principale retrouvée, et abordée par la
droite sur
la digestion, je me prépare à une enfilade de
cols dont
le premier ne cache pas sa nature propre.
El
Coll
Le Collet dels Cortalets,
puis, plus loin, le Collet
de les Tofones.
Je ne trouve pas le Coll
ses Coromines et ce n'est pas faute d'avoir
exploré haut un chemin puis un sentier.
Le Collet de l'Erola
reste
facile à identifier.
Il
ne s'agit pas de celui mentionné sur le guide des cols de
Catalogne mais d'un autre, présent sur au moins 3 cartes
de l'Institut
cartogràfic de Catalunya.
Pendant que je m'intéresse à l'Ermita de la Mare
de Deu
dels Angels et à la poursuite de ma randonnée
de
nombreuses personnes
s'activent à Llongarriu. Je me fais
présenter
celle susceptible de connaître le
Coll de la
Barcadura et
son chemin
d’accès.
J'obtiens, en sus, le droit de contempler le
col perché au-dessus des
toits.
Le
point de départ de la piste
eût été dur à trouver sans
aide. Il exige la traversée d'une cour de ferme avec
séance d'ouverture et fermeture de barrières
Le
Collet de
l'Erola rapetisse
à mes yeux
au
fur et à mesure que je
m'élève en direction opposée de la
passe vers laquelle je suis sensé tendre.
Seule
une épingle à cheveux
peut… et me remet
dans
la bonne direction.
Au Coll de
Barcadura,
828,7 mètres, le chemin de droite, trop
visible, gagne à être évité.
Il descend sans retenue. La punition est au retour.
Un
sentier moins remarquable, plus au centre, mène non
seulement au Col de la Tuta
mais
offre un bonus.
Le
Coll de la Barcadura a
un jumeau. Sur le terrain je remarque le passage, le franchis
même,
mais ignore qu'il porte un nom. En effet, la carte au 5000
ème n'en fait
pas état alors que celle au 10 000 ème le
mentionne. Je constate cette
particularité au moment de rédiger ce
compte-rendu.
Coll de la Barcadura
839,2 m
Coll de la Tuta
854,1 m
Retour au
Coll de la
Barcadura
où j'amorce la descente
jusqu'à
l'épingle à cheveux. Là un sentier,
à main droite, promettait plus ou moins de me conduire au Coll de les Barqueres.
Ce sera moins.
A mi-parcours, inutile d'insister, le VTT ne passera pas.
Grâce
à ses pneus tubeless et à un produit
anti-crevaison qui
nargue les épineux
je
parviens à rendre le vélo à la piste
pour un retour plongeant à Llongarriu...
où j'improviserai.
En cours de descente, j'opère une bifurcation sur la droite
sur
un chemin que ma carte prétend parallèle et qui,
bizarrement,
me conduit vers un col sur une piste plate et inconnue.
Je pense avoir simplement évité Llongarriu et sa cour
de ferme. Satisfait et sûr de mon fait, je laisse passer un
homme en mobylette sans lui dire plus que "ola", sans lui donner
l'occasion de m'apprendre que, par hasard, j'ai abouti au Col de les
Barqueres.
Je reprends ma progression par la droite. Soudain je me trouve
confronté à une pente qui se raidi au contact des
roues de mon vtt.
Je croise un GR 83 alors que je me crois sur le GR 1.
La grimpée prend fin à un col
d'où j'aperçois au loin des terres
explorées les semaines passées. Face à
moi
le vide. A gauche et à droite des descentes trop tentantes
pour être honnêtes.
Je
ne parviens à situer
l'endroit que le lendemain après moult recherches sur moult
cartes :
Coll de Passa-serres ou
de Juncars
785,7 mètres.
Face
à la situation, je décide de garder de la
hauteur. Au
pire je rentrerai par le même itinéraire, par
le Collet
de
Cortal. Tant pis pour la boucle prévue.
Peu après le Col de les Barqueres,
je m'attends à retrouver Llongarriu.
Il n'en est rien, la piste perd de l'altitude
et me dépose
au Collet de
Colldecarrera. Sur mon itinéraire
initial. Sur
la route de Sant Pau de Seguries.
Résultat de mon égarement : un col
gagné, aucun perdu.
A
l'Hostal de la Vall del Bac,
je renonce à bifurquer.
Je laisse le Collet del Ferrer, bien visible de
la route, tout à sa tranquillité. Le beau du
temps, passe. Le temps restant
aussi.
Le retour par la route
n'est pas promenade de santé. Les montagnes russes ne facilitent
pas la reprise des 300 mètres de
dénivelée perdues.
Le GR1, en provenance de Sant Pau, quitte ici la route pour
opérer sa jonction avec le chemin parcouru ce matin du
côté d'El
Coll, de l'autre côté de la
vallée.
Je crois reconnaître au loin l'autre versant du Coll Pregon, franchi
en début de parcours.
Mare de Deu del Roser
Sant Pau de Seguriès apparaît.
Au croisement de la C 153a
UTM
:
31
T
448457 4679187
le Coll de
Sant Pau marque la fin de la chasse.
Sant Pau Vell. La boucle est bouclée.