"Le Journal" du 23 mars
1901
relatait un événement survenu à
Colombières-sur-Orb et dont le dénouement
dramatique se
déroula "en gare" :
Drames de la folie
Lamalou-les-Bains,
22 mars. - Un jeune homme du village de
Colombières-sur-Orb, pris d'un
accès subit de folie furieuse, tira plusieurs coups de
révolver sur des
passants, blessant grièvement une femme de la
localité. Le maire manda
aussitôt la
gendarmerie.
On usa cependant de prudence
pour arrêter ce fou furieux,
et cette arrestation ne fut pas sans difficultés. On vint
pourtant à
bout de lui et, solidement garrotté, il fut amené
à la gare
par trois hommes vigoureux qui avaient mission de le conduire
à l'asile de Saint-Pons.
Sur le quai de la gare, le
malheureux dément demanda à manger. On crut sa
crise calmée, et on alla
lui délier les mains ; mais aussitôt il
sortit un rasoir de sa poche
et en porta un terrible coup à la tête d'un des
hommes qui
l'accompagnaient.
Les deux autres se
portaient au secours de leur collègue mais l'un d'eux fut
encore mis
dans un état pitoyable par le fou, brandissant toujours son
rasoir
ensanglanté.
On juge de la panique dont furent pris les témoins de ce
drame épouvantable.
Le troisième gardien, armé d'un fusil, tira
à bout portant sur le fou, qui s'abattit.
L'un des
blessés a été transporté
à
l'hôpital de Bédarieux. Son état serait
grave.
On s'accorde à dire
que le dément était alcoolique.
A hauteur des
Espardeliers, la
construction de la voie ferrée a contraint le "chemin rural
dit
Farrat" à se détourner soit vers le passage
à niveau de
la halte de Colombières-sur-Orb
La voie ferrée qui, sur quelques dizaines de
mètres,
avait posé ses rails à même le "chemin
de l'Aire Vieille
à Rodié" ne consentait là aucun passage à niveau.
"La France de Bordeaux et
du Sud-Ouest" du 4 octobre
1895
n'a
pas pris le temps de consulter la moindre carte de
géographie ou
ferroviaire avant de publier
son article,
tant les faits s'étant déroulés
à quelque 450 km des bureaux de son journal, demandaient
à être urgemment
rapportés :
Poujol (sic). - Le train qui part de Saint-Pons,
à
5 h. 35 du matin, a subi une heure et quart de
retard, par
suite de l'éboulement sur la voie entre Poujol (sic) et
Colombières-sur-l'Orb (sic)*.
*entre Colombières-sur-Orb
et Le Poujol.
Le déblayage
de la voie a été fait par les cantonniers de la
Compagnie.
C'est un comte du
Poujol, seigneur de
Thésan, qui a élevé le premier
établissement thermal de Lamalou.
Malgré son
antiquité,
ce village ne possède aucun monument dignes d'une
cité.
Quelques débris de remparts attestent seuls que le Poujol
eut
à soutenir autrefois des luttes fréquentes.
L'industrie du Poujol consiste surtout en filatures de soie et en
cercles de tonneau ; la maladie des vers à soie et
le
phylloxera ont singulièrement nui à l'une et
à
l'autre.
Au Poujol,
maintenant en vue, on y
fabrique (1892)
aussi des paniers et les autres objets de vannerie que les baigneurs
apprécient tant et qu'ils emportent comme souvenir
de leur
séjour au bain.
Le 11 août,
foire du Poujol, fréquentée par les baigneurs de
Lamalou.
Montpellier, 7 juin
- Près
du passage à niveau, au Poujol-sur-Orb, un
homme d'équipe,
passant sous le tunnel,
heurta un
corps. Il s'agissait du cadavre de Mme Fernande Lauret dont la
tête était complètement
séparé du
corps.
L'enquête de
la gendarmerie a
permis d'établir que l'acte est dû à
une crise de
folie et que la démente aurait mis fin à ses
jours en
plaçant la tête sur les rails avant le passage du
train.
UTM
:31
T 505156 4825373
Le 2 mars 1951,
le sort de la gare du
Poujol était déjà
compromis : Monsieur le
Député et Cher Collègue,
Par lettre du 25 janvier 1951, vous avez bien voulu appeler mon
attention sur une délibération du Conseil
Municipal du
Poujol-sur-Orb, en date du 8 janvier, protestant contre la suppression
éventuelle de la gare du Poujol.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que, dans le cadre des
économies recherchées dans l'exploitation des
lignes
secondaires, la Région de la
Méditerranée de la
S.N.C.F. a été amenée à
envisager une
modification du régime de fonctionnement de cet
établissement.
Il est impossible actuellement de préjuger du
résultat de cette étude.
Il sera tenu compte, dans toute la mesure du possible, des
intérêts des usagers et des observations
formulées
par la Municipalité intéressée... La
section de
ligne de Mazamet à Bédarieux a fermé
au service
voyageurs le 10 juillet 1972 et aux marchandises en 1987.
Le TTLM, un
train touristique, à circulé quelques temps entre
Lamalou-les-Bains et Mons-la-Trivalle.
Le
TTLM, inauguré le 29
février 1992 n'aura eu qu'une courte existence,
et
la 030 T Ilène a même passé
l'été 1993 sur le réseau, sans
réussir à
faire décoller suffisamment le trafic pour assurer la
pérennité de
l'exploitation.
Après
un dernier été assuré avec un autorail
Picasso, le
réseau a définitivement fermé.
Photo
François Pous
Photo du
29
février 2012
La
ligne a malheureusement été
déferrée quelques années
après...