D'abord, sur la
plate-forme soutenue par un
haut mur en pierre,
il n'y a plus de bâtiment voyageur
ni de halle aux marchandises,
mais une maison
médicale.
Une caserne de pompiers
occupe
la cour des marchandises.
Il reste juste, ça et là, dans les
propriétés voisines, quelques modestes ferrailles
ayant pris part
à l'épopée ferroviaire des lieux.
Street View
Côté
cour, même l'avenue de la Gare a perdu son
appellation.
Elle a
été atomisée
par "l'avenue Marie Curie".
En 1910, les candidats au certificat d'étude primaire de
Saint-Amans-Soult se seraient-ils doutés de la future
disparition, corps et âme, de la gare
de Labastide-Rouairoux... et de celle du Certificat d'étude
primaire ?
L'altitude de la gare,
393,83 mètres, paraît modeste, mais
l'environnement
du village est montagneux et à 3,320 km, à vol
d'oiseau, la voie ferrée franchit le col de la
Fenille, sur la ligne de partage des eaux
entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Aussi, en janvier 1893,
les trains 712, 714,
709, 2.706 sont-ils
bloqués à
La Bastide-Rouairoux,
ligne de Bédarieux à
Montauban. La
circulation est complètement arrêtée.
Un détachement de 90 artilleurs est parti de Castres pour
déblayer la voie.
En janvier
de 1914, froid, vent et neige viennent
à nouveau contrarier les circulations :
On mande de Labastide-Rouairoux (Tarn) qu'un vent glacial souffle en
tempête. Les trains ne circulent pas.
Le train 702 est bloqué entre Courniou et Labastide. Des
secours ont été envoyés.
Les trains assuraient l'acheminement du courrier jusqu'en gare
d'où il
était convoyé à pied, par une
société
de transport privé, vers le bureau de poste.
En 1938, année de la nationalisation des lignes de chemin de
fer, les restructurations à venir inquiètent. Le comité,
considérant que la région de Castres, Graulhet,
Mazamet et Labastide-Rouairoux
est susceptible de fournir un fret important à un
service
de transport aérien, a émis le vœux que
l'avion de
la compagnie Air-Bleu, qui vole dans cette région, fasse
escale
à l'aérodrome d'Envieu, pour y prendre la
correspondance.
D'autre
part, ému des projets tendant à supprimer
à la fois des services routiers et des trains
qui
desservaient cette importante région industrielle, il a
demandé, sans s'opposer aux suppressions qui
paraîtront
justifiées que, du moins, le transport des voyageurs y soit
convenablement assuré.
Vingt ans auparavant, au sortir de la guerre, les horaires de trains ne
convenaient déjà pas à tout le monde.
Monsieur le directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi.
Les négociants et les industriels de Saint-Amans-Soult et Labastide-Rouairoux
se plaignent à nous, avec juste raison, que le service
actuel
des trains entre Saint-Pons et Castres ne leur permet pas d'aller
à Castres pour leurs affaires et d'en revenir dans la
même
journée.
Pour tout concilier, notre Compagnie émet le
vœu :
1. Que le train de marchandises allant de Castres à
Saint-Pons,
le matin, fasse son trajet le soir en faisant suite au train qui arrive
de Mazamet à 18 h 55.
2. Que
le train de marchandises faisant le trajet de Saint-Pons à
Castres parte assez tôt pour permettre aux voyageurs de
Labastide et de Saint-Amans de correspondre avec le train qui part de
Mazamet à 8 h 13 du matin.
Cette modification d'horaire et d'adjonction de quelques wagons pour
voyageurs à ces deux trains permettrait de donner
satisfaction
à nos combattants sans qu'il soit besoin d'augmenter le
nombre
de trains...
Les trains repartaient le long de la
halle Photo du 19
janvier 2011
aux
marchandises.
Il
est rappelé
au public que, dans le but de lui donner plus de facilité
pour
l'expédition de ses envois par chemin de fer, la Compagnie
du
Midi a organisé dans un grand nombre de localités
où fonctionnait déjà un service de
livraison et
notamment à : Labastide-Rouairoux...
un service d'enlèvement à domicile des colis
à
expédier en port dû à grande et
à petite
vitesse.
Ce service a pour objet de dispenser les expéditeurs de se
rendre à la gare pour accomplir les formalités
d'expédition et de leur éviter ainsi les pertes
de temps
que leur occasionne ce déplacement.
Il suffit, pour profiter des avantages de ce service, d'en faire la
demande au chef de gare, soit par lettre, soit par
téléphone, en indiquant le nombre et, autant que
possible, le poids approximatif des colis à
expédier.