le 7 septembre 1913, un
tamponnement s'est produit vers 7 heures et demie, entre un train
de voyageurs venant de Mazamet, et un train militaire, amenant de
Montpellier le 81e régiment d'infanterie.
Il y a trois morts, dont un chauffeur, la cantinière
attachée au régiment et un soldat. Le cantinier serait
gravement blessé.
On compte plusieurs blessés, mais leur état n'inspire pas d'inquiétude. Photo du 07 septembre 2012
La voie verte qui,
depuis Mazamet, occupe la plate-forme de l'ancienne ligne de chemin de
fer de Montauban à Bédarieux, dirige
Saint-Amans-Soult, 7 septembre -
voici les détails sur la terrible catastrophe qui a jeté
la consternation dans le village de Saint-Amans et dans toute la
région de Mazamet où a eu lieu ce matin, à sept
heures, à 300 mètres environ de la gare...
Le premier détachement du 81e d'infanterie, de Montpellier, était parti samedi soir de cette ville
à destination de Saint-Sulpice (Tarn).
Le deuxième détachement, comprenant le 2e bataillon et
l'état-major, était parti à 7 h 19 de
Montpellier. En cours de route ce détachement avait
été arrêté en gare de Paulhan
(Hérault). Un accident était arrivé au convoi (précédent) qui
comprenait le 96e d'infanterie. Or en arrivant à
Bédarieux, le 81e d'infanterie y parvint à minuit 30
avec trois heures de retard sur l'horaire prévu...
Le 15 juillet 1888 la section de ligne de Saint-Amans-Soult à Saint-Pons était ouverte. Les trains pouvaient continuer vers l'est.
En 1927, le train pouvait donc repartir
la très probable usine élévatoire des eaux du Thoré vers le réservoir de la gare.
Le remblai,
entre les clochers de Saint-Amans-Soult
et de Saint-Amans-Valtoret,
laisse s'écouler à sa base,
au travers d'un ponceau voûté,
un affluent du Thoré.
Le 7 septembre 1913, à Bédarieux, l'accident
du 96e d'infanterie avait été provoqué par un
levier de frein qui se serait détaché d'un wagon au
passage d'une aiguille et qui l'aurait coincée.
Causes de la catastophe
C'est donc cet accident qui aurait provoqué le retard, cause de la déplorable catastrophe.
Le convoi du 81e d'infanterie n'avait donc à ce moment-là aucun horaire.
Il arriva en gare de
Saint-Amans-Soult avec un retard de trois heures, c'est-à-dire
vers sept heures du matin, au lieu de quatre heures.
L'ACCIDENT
Le train s'était arrêté en
gare de Saint-Amans. Le 3e détachement qui était
parti une demi-heure après lui de Montpellier, le talonnait.
Il se trouvait à dix minutes environ en arrière...
Photo du 21
août 2008
Un accident peut en cacher un autre. Surtout aux passages à niveau.
29 novembre 1933. - A
Saint-Amans-Soult, un train venant de Bédarieux a
tamponné, au passage à niveau, un camion de l'usine
Guiraud qui a été traîné sur plus de
quarante mètres.
Le chauffeur, Jean Cabrol a été tué ; Antoine
Laurent a eu deux jambes fracturées et Louis Alméric est
atteint de blessures à la tête.
Les blessés ont été transportés à l'hôpital de Castres.
La Dépêche du8 septembre 1913, elle, en est toujours à chercher les raisons du tamponnement du train militaire avec un train de vendangeurs :
Le chef de gare donna alors le signal du départ, malgré
que - d'après l'enquête - il eût reçu de
Mazamet deux télégrammes lui disant de ne pas
lancer le train. C'est du moins ce que l'on nous a affirmé.
Le
convoi se mit donc en marche et, à 200 mètres de la gare, la collision
se produisit avec un train de vendangeurs venant de la direction de
Mazamet.
Aussitôt que les mécaniciens s'aperçurent, ils bloquèrent leurs freins.
Le mécanicien du train de vendangeurs, dont le convoi
était muni de freins Westinghouse, put arrêter sa
locomotive sur place ;
quant au mécanicien du convoi militaire, son
matériel était, dit-on, muni de freins
insuffisants ; il ne put, en vertu de la vitesse acquise, stopper
et son convoi se jeta sur le train de vendangeurs.
La collision fut effroyable.
Les deux locomotives restèrent sur place ; le fourgon du train de vendangeurs fut mis en miettes.
Le chef de train avait sauté du convoi et c'est ce qui le sauva.
Quant au train militaire, les cinq ou six premières voitures grimpèrent les unes sur les autres.
Des plaintes s'élevèrent et bientôt des clameurs de détresse des blessés...
Le colonel fit immédiatement son devoir.
Il organisa le sauvetage.
La cantinière du 2e bataillon du 81e fut retirée, la
poitrine défoncée. La malheureuse expirait quelques
minutes après.
Son mari, M. Sabatier, horriblement mutilé, la poitrine
écrasée, est dans un état
désespéré.
L'ordonnance du commandant Favatiès est mort également de lésions internes.
Le chauffeur du train de vendangeurs, pris entre la machine et le
tender, fut horriblement brûlé et succomba dans d'atroces souffrances.
Indiquons en outre que quatorze soldats dont, à l'heure
actuelle, nous ne pouvons encore citer les noms, on été
peu ou moins gravement blessés et immédiatement
évacués sur l'hôpital de Castres.
Citons
aussi qu'au cours de ce lamentable accident plusieurs chevaux ont
été tués ; la voiture de la cantine a
été réduite en miettes ; un grand nombre de
cantines des officiers ont été
éventrées ; le wagon dans lequel se trouvaient les
mitrailleuses et leurs servants a été
particulièrement endommagé. Le wagon fut projeté
hors de la voie sur le talus et mis sens dessus dessous...
La voie verte Passa Païs, qui a pris place sur l'emprise de la
voie déferrée, s'insère maintenant entre les deux puits
d'un aqueduc siphon.
Parmi les vendangeurs, plusieurs ont été blessés dont une femme et un enfant très grièvement.
Cette catastrophe aurait pu avoir de bien plus terribles conséquences en raison de la proximité des deux convois.
Le second et le troisième se suivant à quelques
mètres seulement à leur arrivée en gare de
Saint-Amans ; le troisième a failli se heurter au second.
Le colonel Auber,
commandant le 81e d'infanterie, a immédiatement avisé le
ministre de la guerre, le général Faurie, qui se trouvait
à Villefranche-Lauraguais. Le commandant en chef du 16e corps
est arrivé sur les lieux à cinq heures de
l'après-midi.
Toute la population se dévoue au sauvetage.
Le docteur Malvinié seconde le médecin major ;
l'état major du 81e est immobilisé à Saint-Amans-Soult avec le 1e et 2e bataillon du 81e ainsi que du 96e.
CONSTATATIONS LÉGALES Vers une heure de l'après-midi, le parquet de Castres est venu faire les constatations légales...
La voie verte amorce une grimpée à pic, qu'aucun train n'aurait pu supporter.
Ici, la tranchée ferroviaire
a été comblée
et le pont voûté
démoli.
La Passa Païs, croise à niveau le chemin de Fournials, 33 mètres après l'ouvrage supprimé.
Elle plonge aussitôt
vers la borne de son km 11.
ACTES DE DÉVOUEMENT
Un soldat, dont la cuisse
était broyée, refusait énergiquement tous les soins
avant que ses camarades fussent complètement
dégagés.
A signaler le dévouement des militaires de tous grades et des
habitants de Saint-Amans, qui ont coopéré avec ardeur au
sauvetage des blessés.
L'ordonnance tuée s'appelle Cambuse. Le chauffeur mort s'appelle Raynaud ;
il fut projeté sur la machine et littéralement
ébouillanté. Il survécut à peine deux
heures à ses affreuses blessures.
Le chef de gare de Saint-Amans déclare qu'il n'était pas
avisé du départ du train supplémentaire et
persuadé que la voie était libre.
Les docteurs Molinié et
Ricard, intelligemment secondés par plusieurs personnes, dont Mme
Molinié et Mlle André, de Marseille, infirmières à la Croix-Rouge, sont
sur les lieux. La foule est énorme et à chaque instant de nombreux curieux arrivent.
Nous avons remarqué la présence de M. E. Alba La
Source, conseiller général, et M. Sarrat,
président de la chambre de commerce.
La voie verte, au-delà des parkings dustadede Gassiès,
reprend pied en site propre
mais à l'écart de la voie déferrée qui elle, tire droit dans un terrain de foot-ball.
Le divorce est de courte durée, voie verte et ancienne voie ferrée
se retrouvent
et sautillent de conserve un passage d'eau,
busé.
La Dépêche du 9 septembre 1913 revient avec force détails sur la catastrophe ferroviaire de Saint-Amans. Mazamet, 8 septembre. - On a
procédé toute la journée aux travaux de
déblaiement. Mais la voie n'est pas encore libre et la
circulation normale ne pourra être reprise que demain.
La catastrophe se produisit exactement à 9 h. 20. Elle fut connu à Mazamet quelques minutes plus tard. Un motocycliste qui venait
de Saint-Amans porta la nouvelle. Il avait assisté au choc et
tout ému le décrivit ainsi :
- Je filais à petite allure vers Mazamet. Je venais à
peine de quitter Saint-Amans lorsque j'aperçus, venant au-devant
de moi, sur la voie ferrée, un convoi d'une douzaine de wagons.
Le mécanicien conduisait sa machine à une allure normale.
Soudain, derrière moi, j'entendis un coup de sifflet
désespéré, et m'étant retourné,
j'aperçus
avec terreur un second train qui, venant de Saint-Amans et se dirigeant
vers Mazamet, marchait à toute vitesse à la rencontre de
l'autre.
Le mécanicien du train de vendangeurs serra bien les freins,
j'en eus l'impression très nette. En revanche, le train
militaire, - qui se composait d'une trentaine de wagons, -
continua de marcher, sans doute entraîné par le poids
énorme.
J'étais descendu de
ma machine. Comme un fou je me mis à crier en agitant les bras,
ne me rendant pas compte de l'inutilité de mes appels. Un bruit
sourd, comme une détonation de canon dans le lointain, un autre
puis un autre encore.
Le choc terrible venait de se produire.
Hébété d'horreur je vis les deux machines
s'emboîter l'une dans l'autre, tandis que les wagons et fourgons
qui suivaient se cabraient, se chevauchaient tombaient sur le talus ou dans la prairie.
Après j'ai entendu des cris, j'ai vu des pantalons rouges sauter
des wagons intacts, tandis que du train des vendangeurs des hommes, des
femmes, des enfants s'enfuyaient dans toutes les directions.
Je n'ai pas eu le courage de rester.
J'ai sauté sur ma machine et je suis allé à toute vitesse à Mazamet.
UN PETIT SOLDAT QUI L'ECHAPPE BELLE
Un cycliste du 81e qui se
trouvait dans le wagon placé immédiatement après
"le truc" transportant la cantine, nous a fait la déclaration
suivante :
- Vous pouvez dire que j'ai de la veine. Au départ de
Montpellier mon wagon était immédiatement après le
tender. A Saint-Amans, on changea les choses. On fit reculer notre
voiture, devant laquelle fut placée d'abord la cantine, puis le
wagon à chevaux, enfin celui contenant les bagages.
Ce qui fait que je venais en quatrième ligne.
On est parti à 7 heures et quelques minutes. On a
marché assez vite. Dans mon wagon nous étions trois
cyclistes et l'adjudant. Tout à coup nous avons entendu un
craquement terrible. Nous avons été projetés les
uns sur les autres. L'adjudant criait "couchez-vous à plat".
Mais vous savez dans ces moments-là on ne pense qu'à se
sauver. J'ai sauté par la portière.
Alors
j'ai vu quelque chose qui restera toujours gravé dans ma
mémoire. Cambusse, l'ordonnance du commandant, avait pu sortir
je ne sais comment du wagon où il se trouvait avec le cheval de
son officier. Le malheureux descendait la pente. Il se croyait
sauvé... Il l'était déjà... Mais je vis le
wagon s'incliner et dégringoler à son tour. Le pauvre
garçon disparut sous l'énorme masse. On l'a retiré
la poitrine broyée...
UTM :31 T 460190 4813631
Là - lors de la catastrophe de Saint-Amans - bien
des camarades avaient sauté à terre. Les gens de
Saint-Amans sont venus nous aider. Ils se sont employés avec
beaucoup de dévouement. On a retrouvé la
cantinière sous les débris de sa voiture. Elle expira
à peine transportée sur la prairie. Son mari,
M. Sabatier, faisait peine à voir. Il était plein de
sang. Sa poitrine était défoncée et les jambes
broyées. Et puis il y avait des camarades plus ou moins
touchés.
Et aussi le chauffeur
Raynaud. Celui-là n'eut pas le temps de se sauver. Il fut
projeté sur sa machine. Quand on le tira de là, il avait
la peau du visage complètement arrachée. La vapeur
l'avait rôti. C'est notre train qui a le plus souffert. Celui des
vendangeurs n'a eu qu'un fourgon en miettes et le tender tordu. Les
gens qui étaient dans le wagon se sont sauvés comme des
fous en criant d'épouvante. C'était affreux...
La voie verte Passa Païs franchit la borne de son km 12
et pénètre dans unezone d'activité agricoleoù les chiens tenus en laisse ont à se méfier des engins de passage.
LE CHEF DE GARE
Dès qu'il fut
prévenu de l'accident, le parquet de Castres se transporta sur
les lieux en automobile. Le juge d'instruction envoya chercher le chef
de gare de Saint-Amans, M. François Lombard.
Tout d'abord, comme on ne le trouvait pas, on crut qu'il avait pris la
fuite. Mais il n'en était rien. Absolument affolé, M. Lombard s'était précipité et enfermé chez lui...
sous lequel croupit un ramassis de traverses en béton.
Certaines traverses en bois, bien que plus anciennes, bénéficient d'un cumul emploi retraite.
Le juge d'instruction procéda à un long interrogatoire.
M. Lombard qui était dans un état de prostration
lamentable, dit pour sa défense que, s'il avait donné le
départ au train militaire, c'est qu'il était
persuadé que la voie était libre.
D'un autre côté, l'on nous a fourni l'explication suivante
que nous enregistrons avec les réserves qu'elle comporte :
M. Lombard avait été prévenu qu'un train de
vendangeurs allait arriver de Mazamet. Deux télégrammes
de cette gare lui faisaient savoir qu'il devait maintenir à
Saint-Amans les trains militaires jusqu'après l'arrivée
des vendangeurs.
M. Lombard se retira dans son bureau. Soudain il entendit un
convoi qui arrivait. C'était celui qui transportait le 3e
bataillon du 81e. Le
chef de gare crut que c'était là le convoi annoncé
de Mazamet et, sans se rendre compte davantage, il fit partir les
soldats.
Deux minutes après la collision se produisait.
Elle faisait quatre cadavres.
Dans la soirée, le juge d'instruction de Castres fit procéder à l'arrestation de M. Lombard.
Ce fonctionnaire, qui était âgé de 44 ans,
était depuis plusieurs années chef de gare à
Saint-Amans.
La Passa Païs
longe le domaine deLa Lande
qui, au sud,s'ouvre sur la D 612.
Cette route, ex-N 112, tutoie labriqueterie de Rieusequel.
"Située
sur la ligne de Montauban à Bédarieux, à 10
kilomètres de Mazamet, en pleine Montagne noire, au centre du
plus riant vallon qu'il soit possible de rêver, la
briqueterie-tuilerie de Rieusequel existe depuis plus de cent ans."
Article publié en 1923 ! En 2023, il faut ajouter 100 ans.
LES BLESSES
Après avoir
été pansés par les docteurs Molinié et
Ricard, qui secondèrent avec dévouement le médecin
du 81e, six blessés ont été
évacués vers l'hôpital de Castres...
Sur les lieux de l'accident
Dimanche
à cinq heures, le général Faurie, commandant le 17e corps d'armée, à
Montpellier, prévenu par un télégramme, est arrivé en automobile sur
les lieux de l'accident.
C'est le train militaire qui a le plus souffert. Cinq wagons se sont
cabrés les un sur les autres. Deux sont couchés sur le
remblai qui domine la voie ferrée. Trois autres ont
culbuté dans la prairie.
Le train de vendangeurs, lui, a son tender plié en deux et un fourgon à bagages absolument en miettes.
Chose curieuse : les deux locomotives n'ont pas
déraillé. Elles se sont pour ainsi dire emboitées
l'une dans l'autre.
Sur la voie et dans la prairie le spectacle est lamentable. Ce ne sont
qu'essieux tordus, roues brisées, débris de toute
nature. Plusieurs cantines d'officiers ont leur contenu dispersé
ça et là. Tout le matériel de la
cantinière : futs, bouteilles, boîtes de conserve,
miches de pain, instruments de cuisine, etc., git au hasard parmi un
fouillis inextricable de ferrailles et de planches.
Sur le remblai, la foule, venue de Mazamet, de Castres et des environs, contemple cette scène de désolation.
Là-bas dans la prairie, deux chevaux morts tournent vers le ciel leurs yeux infiniment tristes.
Et sur la route, où c'est un va-et-vient incessant d'automobiles, les sirènes ont de longs gémissements.
La Dépêche du 9 septembre 1913 en page 6 : LE TAMPONNEMENT DE St-AMANS-SOULT Saint-Amans, 8 septembre.
L'état de M. Sabatier, cantinier, s'est légèrement amélioré, mais reste grave cependant.
Le soldat Casimir Mitrano, de Cette, s'est fait remarquer par son
dévouement à secourir ses camarades blessés. Une
récompense lui est due certainement pour sa belle conduite...
sur le dos d'un dalot.
Les troupes, après
une journée de repos, viennent de reprendre le
départ, qui s'est effectué avec calme.
A l'heure qu'il est, il ne reste plus à Saint-Amans qu'un piquet
de soldats, commandés par un lieutenant, chargés de
rendre les honneurs aux soldats victimes.
Les parents sont présents et le spectacle de leur douleur est navrant.
Nous apprenons que le chef de gare de Saint-Amans a été transféré à Castres.
Saint-Amans-Soult, 8 septembre. - La circulation a été rétablie ce matin.
Les trains militaires portent, d'heure en heure, les troupes à
Saint-Sulpice, où les précède le colonel...
Avant même son ouverture, cette section de ligne a fait parler d'elle dans la rubrique nécrologique.
Double assassinat
Deux marchands de volaille ont
été assassinés entre Saint-Amans-Soult et Albine.
La rumeur publique accuse les ouvriers italiens qui travaillent sur la
ligne de chemin de fer en construction. Les assassins se seraient
servis d'un révolver. L'enterrement des deux victimes a eu lieu ce soir à 5 heures, à Albine.
La Dépêche du 10 septembre 1913 tient ses lecteurs informés des obsèques des victimes de la catastrophe de Saint-Amans-Soult.
Saint-Amans-Soult, 9
septembre. - Lundi à 4 heures, un cortège imposant a
accompagné à la gare les corps des trois victimes de la
catastrophe de dimanche : la cantinière Sabatier, le soldat
Cambus et le chauffeur Raynaud.
Un piquet d'infanterie et la gendarmerie rendaient les honneurs militaires.
Le lieutenant Juery, au nom du colonel et du 81e, a rappelé
combien le soldat Cambus était estimé de ses chefs et de
ses camarades. Il a adressé un dernier adieu à l'ordonnance
du commandant Favatié, à la cantinière, ainsi
qu'au chauffeur mort à son poste...
La voie verte propose au randonneur de s'assoir avant d'aller, reposé, s'instruire :
Béal, une
technique
ancestrale d'irrigation
Les
béals (lo besal en occitan)
sont ces
petits canaux de dérivation des
rivières que l'on remarque dans les prairies.
Durant trois siècles, des
générations de paysans les ont patiemment
construits et entretenus,
nous léguant un patrimoine remarquable. Une vanne permet leur
fermeture. L'eau déborde alors du canal et irrigue les
champs. Cette
micro-irrigation des prés augmente la production d'herbe
d'un bon tiers.
C'est précisément un de ces béals que la voie ferrée
sautillait là sur le dos
d'un dalot.
La Dépêche du 10 septembre 1913
donne des nouvelles des militaires rescapés de la catastrophe de
Saint-Amans-Soult et du déraillement de Bédarieux qui en
a été indirectement la cause.
En dépit du retard
occasionné par le tamponnement de Saint-Amans-Soult, le 81e a
franchi allègrement avant-hier les 30 kilomètres qui
séparent Saint-Sulpice de Saint-Jean-de-l'Union.
Aussi
se repose-t-il aujourd'hui des émotions de ces dernières
journées dans ces riants villages, échelonnés sur
la route de Gaillac.
Son frère de brigade, le 96e, a partagé la même
infortune, ayant été victime d'un déraillement qui
a eu lieu en gare de Bédarieux...
Les Nouvelles du 29 novembre 1913 relatent les suites judiciaires du tamponnement :
La collision de Saint-Amans-Soult, dans le Tarn, entre un train de marchandises (erreur, de vendangeurs)
et un train militaire, collision qui, le 7 septembre dernier, fit
trois victimes et dans laquelle dix-neuf soldats furent plus ou
moins grièvement blessés,
vient
d'avoir son dénouement, au point de vue pénal, devant le
tribunal correctionnel de Castres. Poursuivi pour homicide et
blessures par imprudence et retenu, après débats, comme
responsable de l'accident, l'ancien chef de gare de
Saint-Amans-Soult, M. Lombard, a été
condamné à six mois de prison avec sursis et à
300 francs d'amende.
devant la maisonnette de
garde-barrière du
PN 39, à 7 heures 51.
Cette maison de garde, pourvue d'une extension, faisait office
de halte sous
l'appellation "Albine-Sauveterre".
UTM
:31
T 463201 4813232
Au
Conseil général du Tarn, le 23
août 1889, M. Falguières propose
d'émettre deux vœux: que la ligne soit
achevée promptement jusqu'à Bédarieux
et que la halte d'Albine
soit rapidement ouverte au publique.
Ce qui signifie qu'à cette date elle ne l'était pas encore alors que les trains
circulaient
déjà sur la section de ligne de Saint-Amans
à Saint-Pons depuis
le 12 juillet 1888.
Le conseil vote alors une subvention de
3.300 francs au chemin de fer du Midi pour l'installation
d'un
bâtiment
à la halte d'Albine.