Par la L-504
encore endormie, je prends la direction de Tírvia.
La route égrène les
kilomètres sur un faux-plat
montant et une vraie particularité.
Comme il est fréquent dans des zones
à visibilité
restreinte, il est interdit de tourner à gauche pour se
rendre à Terveu.
Jusque là, rien que du classique.
Une voie de retournement est fort judicieusement
aménagée
plus loin, dans une ligne droite, pour permettre aux
véhicules d'opérer
leur demi-tour en toute sécurité et d'aborder
ensuite l'embranchement
sans avoir à couper la route.
Une "haute" personnalité française aurait-elle
ses habitudes dans le
secteur ?
Ou Mimi Mathy ?
La signalisation au ras du sol ajoute au pittoresque des
aménagements
routiers locaux.
La petite route en lacets s'approche de zones ensoleillées
La petite route, à chaque sortie de
village,
offre un point de vue de carte postale.
Un changement complet de direction
mène le CV au
sud.
Farrera
offre à boire
au randonneur
qui, une fois aiguillé
vers sa destination, s'extraira quelques heures
de la civilisation.
Je suis étonné de trouver Os de Civis et
l'Andorre parmi les directions
balisées.
Certes,
je sais que ce pays limitrophe ne se situe pas aux antipodes, mais par
la route son accès exige un tel contour, que de le voir
inscrit ici sur
un panneau de randonnée, me surprend.
Je viens de mettre le pied sur le plus incertain de mes objectifs du
jour.
Lors d'une randonnée relativement
étirée, je me méfie de ce type de col
à aller chercher hors circuit, hors piste, voire hors
sentier.
Un acharnement parfois vain pour rallier un objectif introuvable ou
hors d'atteinte peut compromettre le bon déroulement du
reste de la
sortie.
Mes craintes concernant l'accès au
Collet de la
Ventallola étaient infondées
l'erreur que je commets peu après.
Une patte d'oie donne à choisir entre deux chemins quasi
parallèles.
C'est sur celui de droite, fléchée Montesclado,
qu'à tort je pars
chercher le Coll de Serelles ;
une longue descente corrigée par une pénible
remontée.
L'embranchement vers le Coll de Serelles se trouve plus loin, sur la
piste de gauche
C'est alors qu'une source inespérée vient
atténuer les effets combinés
du relief déroutant et du soleil qui m'inonde, contre qui je
commençais
à prendre ombrage.
Lorsque je consulte la carte, sur ce chemin
inadapté à mes capacités restreintes
pour la marche,
compte tenu de la distance restant à parcourir, j'en viens
à craindre
de dépasser mes limites physiques avant même
celles du jour.
L'abordage d'un col géographique ne
met pas fin à la grimpée.
Je parcours à pieds les rares sections
cyclables
pour économiser les forces nécessaires
à enfourcher le VTT puis à en
descendre.
Un nouveau col semble en vue.
Un panneau a poussé sur la
clairière péniblement
atteinte.
C'est rassurant ; quelqu'un, un jour, est passé par
là pour le planter !
Il me paraît impossible que le salut passe par une nouvelle
grimpée.
Et jusqu'où ?
Le Pic d'Urdossa, même proche, culmine à 2226
mètres !
Le panneau ne porte aucune information
directionnelle. Je me moque bien d'apprendre que je suis en train de
chercher mon chemin à l'intérieur du Parc Natural de l'Alt Pirineu.
Alors que j'ai déjà entrepris de pousser le VTT
vers les sommets de
l'illusoire, je reviens près du panneau et tente un dernier
examen des
lieux.
Les 1970 mètres du Coll de
Baladredo me font prendre conscience de ce que la
remontée
imprévue, par imprévoyance assumée, a
été conséquente. La partie
délicate de la boucle se concentre au-dessus des 2000
mètres.
Le compas du GPS me pointe la direction à prendre pour
sortir de
l'immense clairière qui encercle le col.
Le chemin qui s'échappe à
l'ouest
zigzague longuement dans la forêt. Il
est
cyclable et en meilleur état que mon appareil photo dont
l'objectif se
coince à l'ouverture, gêné par une
bague baladeuse.
Le sanctuaire de la Mare
de Déu de Biuse et
ses icônes
tout comme les
bordas (cabanes) bordant la chapelle,
sont implantés sur les vestiges d'un
ancien
village médiéval.
Il est un lieu de dévotion, de
promenade et pour
moi
l'amorce de la fin de cette
randonnée.
Le retour au point de départ
s'effectue par la C-147, le long de la
Noguera Pallaressa.
07-SEP-11 17:54:12
Douze heures se sont
écoulés dans des paysages
féeriques. La boucle comporte assez peu d'aller-retour et
permet de
franchir bon nombre de cols. Je classe le parcours dans mes
"favoris 2011".