Episode
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Je n'ai pas passé la nuit à compter les moutons.
Les loups s'y sont
opposés. Quelles étaient ces bêtes
hurlantes, complices du froid, qui
m'ont fait trembler ? Je ne m'avancerai pas à les qualifier,
mais elles
ont réussi leur coup.Même
en altitude, le soleil du matin réchauffe vite
l'atmosphère. Pas assez
toutefois pour nous inciter à traîner.
Très peu rassurés, nous voulons
donc procéder au plus vite au petit déjeuner
quand, de derrière la
montagne, arrivent... un monsieur, deux messieurs, trois messieurs...
finalement 700 ; 700 militaires armés de 700 petits
arrosoirs verts, et
chacun vient arroser un trou dans lequel a été
planté un arbre.
C'est, nous dit un chef, ce que l'on appelle la Barrière Verte.
En 1969, le gouvernement de Houari Boumediène lance le barrage vert, une immense ceinture de 1200 km de long sur 20 km de large devant protéger la partie nord de l'Algérie de l'inexorable avancée du désert.
Et quand ces 700 mititaires ont fini de passer, il en arrive 700 autres, avec 700 petits arrosoirs verts...
Par Aflou, le prochain objectif d'importance est Laghouat.
Laghouat, 792 mètres d'altitude, est situé 400 km au sud d'Alger sur l'axe Alger Ghardaïa, sur l'oued Mzi, cours supérieur de l'Oued Djedi.
"Laghouat est le lieu où les monts de l'Atlas et le Sahara conjuguent leur beauté et leur charme étranges"
Pour
nous, Lagouhat est le début de la Transsaharienne qui va
nous conduire
à Tamanrasset.
Tamanrasset, on y est presque : 216 kilomètres pour
Ghardaïa, à ajouter
à 245 pour El Goléa, encore 400 pour In Salah et
enfin 658 pour finir
d'atteindre Tamanrasset.
La Transsaharienne, il n'y a plus qu'à la suivre !
Pour moi, c'est le début de la fin de mes souvenirs chronologiques. Tous les lieux traversés au sud de Ghardaïa me sont connus du fait que je les ai parcourus 11 fois. De cette première expédition - que je narre dans ce feuilleton - il ne me reste plus que des moments marquants. Des impressions qui ont résisté à l'empreinte des événements successifs de la vie. Ces moments et ces impressions ne sont pas forcément les plus importants mais ce sont ceux qui ont résisté au temps.
Il faut s'élever pour traverser le Sahara du nord au sud. Tamanrasset est à 1360 mètres d'altitude ; Laghouat à moins de 800. Très vite on oublie la première ascension. La suivante est tellement progressive qu'on n'y prête guère attention.
On finirait par se croire au niveau de la mer. Effet mer de sable ?
La circulation est faible. Les salutations par appel de phares deviennent la norme.
La faible circulation donne des idées aux transporteurs de
préfabriqués. En largeur on en met plus qu'en
longueur.
En tout état
de cause,
lorsqu'on se déplace sur des distances aussi
considérables, il est hors de question de le faire
à vide.
D'ailleurs, un véhicule sans surcharge attirerait
l'attention des
autorités, ce qui n'est pas recommandé.
Ghardaïa
est une étape obligée.
D'abord
parce que maintenant il ne faut plus négliger la moindre
source
d'approvisionnement en nourriture et en eau. C'est vital. Ensuite parce
que ne pas visiter cette oasis serait inconcevable.
Ghardhaïa est la capitale du M'Zab.
Quelle
impression avons-nous eu en passant les portes de la ville ? Portes qui
sont refermées chaque soir.
La rencontre de une population aux coutumes étranges
va-t-elle nous
conduire à nous aventurer plus avant dans le "grand sud" ou
nous y
faire renoncer ?
Vous
le saurez, peut-être... en suivant le prochain
épisode :
Neuvième épisode : Ghardaïa et le M'Zab |