L'entrée en Algérie, une formalité ! Le Paris-Dakar du Pauvre
Episode 7
Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Ce qui
surprend le plus à l'arrivée en douane,
côté algérien, c'est la
qualité de l'accueil.
Vous
êtes ici chez vous !
On va
vite s'en apercevoir. Comme tout autochtone, nous sommes prestement
invités à partager les joies de la bureaucratie
qui caractérise l'organisation de l'Etat dans ces
années là. Les papiers à remplir sont
innombrables. Les coups de tampons viennent en récompense.
Une collection commence. Quant aux documents à
présenter...
Le seul qu'on ne me demande pas est celui qui m'a
coûté le plus cher : 7500 francs de caution. Un
carnet de passage en douane pour la voiture. Je comprendrai plus tard
pourquoi nous avons échappé à cette
formalité. Je suis le seul à m'être
muni de ce document pourtant donné comme obligatoire. Pour
mon malheur.
Je ne le sais pas encore, mais ma caution, versée en liquide
auprès du Touring Club de France, sera perdue corps et bien.
Cette Association qui se portait garante de ce que je ne vendrai pas ma
voiture sur place, a fait faillite pendant nos
pérégrinations.
Il pleut des déclarations.
Il faut
procéder au change obligatoire. Se munir et tenir
à jour un document prouvant où on s'est
procuré de la monnaie locale. J'ignore à ce
moment là que le dinar n'est pas une devise et qu'il n'a
cours qu'à l'intérieur des frontières.
J'ignore aussi qu'il est inutile de s'en encombrer car la
nationalisation des biens et des services a pour effet la
pénurie des marchandises.
Mais nous avons tout le temps devant nous pour découvrir le
pays réel.
Finalement les formalités à l'entrée
d'un pays sous influence soviétique n'auront pas
été si compliquées que cela. Elles le
seront encore moins les prochaines fois lorsque j'aurai la pratique.
Nous verrons que les moyens de l'acquérir sont permanents.
Je ne me souviens d'ailleurs plus de tous les us et astuces en pratique
à cette époque pour franchir les
frontières. Il faudrait pour cela que je relise mes livres !
J'y ai vidé ma mémoire pour faire place
à d'autres souvenirs plus récents.
Ce dont je me souviens parfaitement, en revanche, c'est de ma
deuxième nuit sur le sol africain.
L'Afrique Noire, notre objectif, est au-delà du Sahara.
Atteindre le désert nécessite de franchir l'Atlas
Tellien puis les Hauts Plateaux.
Nous nous en rapprochons en ralliant Tlemcen, une willaya
située dans l'arrière-pays à
déjà 800 mètres d'Altitude.
La ville est située au cœur
d'une région de vignes et de culture d'oliviers.
Elle a subi les influences culturelles
berbères, arabes et françaises à
l'époque coloniale.
Les distances désormais prennent de l'ampleur entre les
villes. El Aricha marque le début de ce gigantisme
kilométrique qui trouvera sa vitesse de croisière
dans le Sahara.
140 kilomètres de route nous amènent à
Méchéria.
Où avons nous planté la tente ce
deuxième soir ? Précisément je ne
saurais le dire. Il me semblait que c'était sur les Hauts
Plateaux. Etait-ce dans l'Atlas ? J'ai des souvenirs d'altitude frisant
les 2000 mètres. Mais est-ce sûr. Les
renseignements donnés aux "touristes" sont parfois
fantaisistes. Ce qui est sûr c'est que la nuit ne sera pas
banale. Et de cette nuit-là encore je m'en souviens et m'en
souviendrai longtemps.
Pourquoi ?
Vous le saurez, peut-être... en parcourant
l'épisode suivant :