Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Une fois égrainés les tours de Marabout
consacrés aux dévotions, nous
rejoignons le long chapelet d'asphalte qui nous sert de fil conducteur
depuis Laghouat. Il partage désormais avec Moulay Hassan et
Saint Christophe
notre assurance d'atteindre Tam.
En
approchant d'In Ekker
notre attention est attirée par l'abondance de fils de fer
barbelés
disséminés partout dans les sables.
Même les buissons, en sont constitués.
Des installations militaires disproportionnées
à l'importance stratégique de ce bout de
désert ne
manqueraient pas de nous interroger si nous n'avions
récemment appris, qu'ici,
sous cette montagne, la France a procédé
à 13
essais nucléaires souterrains dans les années
soixante.
Rien ne nous incite à flâner dans cet
environnement. Nous appuyons sur le champignon.
Nous poursuivons notre marche vers le sud. Cent
trente-cinq kilomètres théoriques nous
séparent encore de Tamanrasset.
Lorsque la route
dégradée nous berce trop sèchement,
les
oueds nous offrent la couverture de leurs lits.
L'ancienne piste reprend souvent du service et devient l'ultime appui
ferme des roues qui nous portent.
A regarder la carte, malgré la
distance et les
conditions météorologiques difficiles, il
semblerait que,
de nos jours (1981), rallier Dunkerque à
Tamanrasset n'est
plus que promenade de santé. Elle ne l'est certes pas pour
tout le monde.
Si l'ombre bienfaisante du Transpirate
Express nous rappelle
à la
réalité, elle nous
permet de rompre avec l'assiduité solaire, le temps du
déjeuner. Nous prenons soin, au préalable, de ne
déranger aucune espèce occupante. Morsures ou
piqûres en
ces lieux pourraient affecter notre moyenne.
Tamanrasset ! Rien ne devrait
plus, désormais, priver cette ville de notre
présence. Comme Tombouctou, le Popocatépelt ou le
lac Titicaca... Tamanrasset
évoquait pour moi, jusqu'alors, un lieu
qui fait rêver. Le but d'un voyage.
Tamanrasset
ne sera pas, pour nous, le but de ce voyage, mais une simple
étape, très appréciée
après les mille cinq cent
kilomètres sahariens déjà parcourus et
avant d'entreprendre les six cent cinquante restant juqu'à
Arlit, au Niger.
Obligations et formalités ne risquent-elles pas
d'atténuer le plaisir de cette fin d'étape ?
Vous
le saurez...
peut-être, en parcourant
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