Le
Marabout de Moulay Hassan
Le Paris-Dakar du Pauvre
Episode 15
Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Se poser la question de savoir ce que nous allons
faire hors
d'une route étonnement roulante, est
légitime. Nous possédons le carburant pour
atteindre
Tamanrasset,
sans fantaisies. Le poids du chargement handicape chaque jour davantage
notre progression. Les
amortisseurs de la Renault 6, qui avaient déjà
vibré aux transports de plusieurs
propriétaires, se
balancent maintenant de nos projets.
Ils fuient leurs obligations et grincent l'heure d'une
retraite
proche.
Le
détour que nous initions,
n'est pas superflu. Tous les voyageurs font comme nous ou,
plutôt, nous faisons comme tous les voyageurs en transit,
camionneurs
inclus. Même la nuit.
Nous partons rejoindre l'ancienne piste
afin
de faire trois fois le tour du Marabout de Moulay Hassan afin de - pour
les optimistes - s'attirer la bienveillance des Djinns ou -
pour
les
pessimistes - s'éviter les foudres maléfiques des
esprits
régnant sur
la région.
Il semblerait que cette tradition soit
ancienne. On
tournait déjà autour de la tombe bien avant la
construction attenante.
Qui
sont ces djinns dont il faut s'attirer la bienveillance ?
"L'Islam admet l'existence des djinns, esprits invisibles, qui, comme
les hommes, ont été créés
pour adorer Dieu." "Il y a de bons et de mauvais djinns."
Ce
qui expliquerait tout. Optimistes et pessimistes ont tous affaire aux
djinns, mais pas aux mêmes.
Nous
respectons
d'autant plus la tradition, qu'en pareil équipage, la
sollicitude des
esprits n'est pas à négliger.
En
revanche, pour vous, confortablement installés
devant vos
écrans, un seul tour devrait suffire pour aller au bout de
l'épisode. D'autant qu'il est court !
Quatre-vingt-quatorze
kilomètres plus au sud, la carte
annonce
de l'eau potable. Certes la
notre atteint une température plus appropriée
à délayer le bouillon cube qu'à
troubler le pastis,
pourtant nous renonçons
à profiter de
cette source.
Deviendrions-nous sobres comme des chameaux ? Qu'est-ce qui fait qu'on
envisage de laisser passer une occasion pareille en un tel endroit ?
Vous
le saurez...
peut-être, en parcourant
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