Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Il
n'y a pas embouteillage à la station-service ; la cuve
sonne creux. Le fait nous
inquiète mais ne nous surprend pas. L'éloignement
de tout, explique certainement la pénurie.
L'expérience, plus tard, m'amènera à
relativiser cette
justification hative.
____________________
Quittons Arak un instant.
Combien de fois, dans le nord, ai-je
trouvé des pompes, le tuyau en travers du compteur ?
Signification : cuve vide. Dans un pays producteur,
cela paraît surprenant. Mais quand on sait qu'en
1981, le
carburant, comme les tomates, les cannes à
pêche... sont nationalisés.
Les prix de ces
produits sont bas. La difficulté consiste à s'en
procurer. A cette époque, personne ne fait la
queue devant les magasins, on y fait la file, pour un
résultat
identique. La file peut laisser place à la cohue lorsque la
rumeur annonce, par exemple, un arrivage de bassines en plastique.
Parfois, pour l'essence, la pénurie ne dure que le temps de
la sieste. C'est un moindre mal.
____________________
Revenons à Arak.
Nous maîtrisons encore la situation. Nous
allons puiser dans nos réserves
énergétiques. La situation l'exige !
Trois cent
kilomètres seulement nous séparent de Tamanrasset
où nous devrons impérativement refaire les pleins.
Un motard allemand souffre
d'une autonomie insuffisante
pour rallier la capitale du grand sud. Ennuyeux ! Sa tente de camping
s'installe dans l'attente, en vue des pompes.
Deux des trois automobilistes piégés nous avaient
doublés dans la matinée et dans un halo
de poussière.
Rien ne sert de courir, il faut prévoir à temps.
Nous
ne regrettons pas les précautions qu'on croyait excessives
et sommes
confortés dans l'idée de les renforcer
dès que possible.
Tant
pis pour le poids.
Mais pour l'heure c'est, au contraire, allégés
que nous quittons Arak.
Au
sortir des gorges, la route reprend une physionomie plus sympathique et
pourtant...
ne
voilà-t-y pas que
nous la
quittons par la droite pour suivre des traces dans un sable incertain.
Que
se passe-t-il ? Le soleil aurait-il
surchauffé nos têtes au-delà du
raisonnable?
Voulons-nous gaspiller le précieux carburant
jusqu'à nous faire
peur ? Nous
laissons-nous aller à jouer au Paris-Dakar... dont
tout le monde parle partout où nous passons ?
Quelle mouche nous pique ? Pas la tsé-tsé. Elle
n'est pas d'ici.
Alors ?
Alors, vous le saurez...
peut-être, en parcourant
l'épisode suivant
: