A partir du jour de l'ouverture de la section de Bram à
Mirepoix, les gares de cette section seront ouvertes, savoir :
En grande-vitesse : Montréal-Aude, Cailhau et Bellegarde-Aude,
à tous les transports, à l'exclusion des chevaux
chargés dans des wagons-écuries s'ouvrant en bout.
Photo du 15 mars 2016
En petite vitesse : Mirepoix, Moulin-Neuf, Bellegarde-Aude et Belvèze-Aude... à tous les transports.
- généralement des vins ordinaires de l'Aude - sont amenés par des
envois entiers de wagons réservoirs. Á Bellegarde, il y a un transit
quotidien de 6.000 hectolitres.
Le train de voyageurs 914, de la
ligne de Belvèze, a déraillé aux environs de Bellegarde. Tout se borne
heureusement à des dégâts matériels ; mais l'organisation des secours a
été si défectueuse que les voyageurs ont dû attendre une partie de la
nuit l'arrivée d'un nouveau train.
par l'avenue de la Gare, rétrogradée depuis en rue des Pyrénées.
Tout au bas du village, la gare, sans rails et sans trains, se contente aujourd'hui d'une allée.
Les convois repartaient
au sud-est
au travers de l'emprise de la station,
Photo du 15 mars 2016
qu'ils quittaient bientôt.
La voie verte, en fait autant,
en marge d'un parking. Les randonneurs, comme les trains, à leur époque, poursuivent en direction de la gare de Belvèze-Aude.
Pamiers
TRIBUNAL CORRECTIONNEL. - Audience du 14 juin - Félix
Pons et Joseph Goy, chanteurs ambulants, sont accusés d'avoir,
avec un billet de Belvèze à Bellegarde, voyagé
jusqu'à Pamiers avec refus de payer le supplément. Nos
deux estropiés récoltent 5 f. d'amende.
L'effervescence
qui paraissait s'être calmée parmi les ouvriers
employés à la construction de la voie ferrée
à Belvèze et à Bellegarde a recommencé hier.
Quelques
rixes ont eu lieu dans l'après-midi entre ouvriers
français et italiens. Il a fallu envoyer sur les lieux soixante
dragons...
Les ouvriers français réclament dans les vingt-quatre
heures le renvoi des étrangers qui leur était promis
à la suite des pourparlers entre leurs
délégués, les entrepreneurs et le
sous-préfet de Limoux,
mais les italiens, tout en consentant à partir pour ne point être
l'occasion de nouveaux conflits, demandent une indemnité et le paiement
de leur voyage jusqu'à Arles...
Les trains, sur la voûte d'un ex-pont-rail, ne sautaient là
qu'un chemin de service
et quelques eaux enterrées, repérées par l'IGN.
"L'effervescence
qui paraissait s'être calmée" à Bellegarde et surtout à Belvèze, en 1894, avait eu un précédent un an plus tôt :
Vendredi dernier, vers 10 heures du matin, une
dépêche de Belvèze, reçue à la
sous-préfecture, annonçait qu'une émeute entre
terrassiers de divers pays était au moment d'éclater.
M. le sous-préfet Ramonet, à peine arrivé la
veille, M. le commandant de gendarmerie, en tournée
d'inspection, et M. le capitaine de gendarmerie de Limoux, escorté de la brigade à cheval, partirent immédiatement pour Belvèze.
Voici le fait :
L'entrepreneur des travaux des chemins de fer de Bram à Lavelanet (2e
lot) a embauché un nombreux personnel d'ouvriers, composé
de français (Massadels Auvergnats), d'Espagnols et d'Italiens.
Ces derniers, au nombre de 45, travaillent à part, à la tâche.
Un brouillon, il s'en trouve trop souvent malheureusement, mit la
discorde dans ce personnel en proposant de chasser les Italiens, sous
prétexte que l'Italie fait partie de la triple alliance.
Les Italiens, pour éviter une collision, évitaient, paraît-il, d'aller à Belvèze...
Les convois qui, eux, n'entendaient pas éviter Belvèze, sautillaient un passage d'eau
et franchissaient le probable PN 45,
à la croisée du chemin de desserte du hameau de Durand.
à laquelle, pourtant, les constructeurs de la ligne de chemin de fer avaient accordé une continuité
dans la galerie voûtée d'un aqueduc maçonné.
En février 1893 :
Vendredi, les esprits surabondamment
excités, Français et Espagnols s'étaient
armés de bâtons et semblaient vouloir attaquer les
Italiens.
M. le sous-préfet, M. le commandant et M. le
capitaine de gendarmerie, trouvèrent les manifestants devant la
mairie de Belvèze au nombre d'environ 250, criant : "A bas
les Italiens ! Nous ne voulons pas des Italiens !"
Usant de modération et de douceur, ils parvinrent à calmer ce commencement d'effervescence.
Ce calme ne fut que momentané, car un détachement de 80
dragons, envoyé de Carcassonne, séjourne depuis samedi,
répartis dans les communes de Belvèze et de Cailhau, afin
de surveiller sévèrement les meneurs.
M. le lieutenant-colonel qui s'y était transporté
lui même, n'est rentré à Carcassonne, que lundi
soir, 12 courant, que vers 8 heures, après avoir donné
aux officiers préposés à ce détachement les
ordres de fermeté et de prudence que nécessite la
situation.
et dont même la végétation voudrait cacher l'existence.
Des
troubles se produisirent dans les chantiers de construction de la
voie ferrée, l'année suivante, fin juin 1894.
Or, le 24 juin, à 21 heures, le président de la
République, Sadi Carnot, était assassiné à
Lyon, lors de sa visite à l'exposition universelle. C'est un anarchiste italien, Sante Geronimo Caserio, qui poignarda le chef de l'Etat.
La Dépêche du 26 juin 1894 informait alors ses lecteurs :
Un peloton de dragons, sous le commandement de M. le lieutenant de
Royère, est parti ce matin, à quatre heures et demie,
pour Belvèze, où quelques Italiens sont occupés sur la ligne de chemin de fer.
Ce journal précisait :
On nous assure d'autre part que l'envoi de la troupe aurait
été provoqué par des troubles survenus avant
l'annonce de la mort de M. Carnot. Nous donnerons des
détails à ce sujet.
La "voie vertedu canal du Midi à Montségur"
affiche sa position à 46 km de Lavelanet et 20 km de Bram
avant de parvenir
aux confins de la
commune de Bellegarde-du-Razès.
Les trains, et pas que, s'engageaient sur le tablier d'un pont-rail.
Au PK 22,30 de la ligne :
Belvèze
(Aude), 15 décembre. - Le nommé Paul Bordette,
métayer, qui avait emprunté la voie ferrée pour
rentrer chez lui, a été surpris par le train de
9 heures du soir, sur le pont du Sou.
Le malheureux,
renversé contre le parapet, eut la tête
fracassée ; le corps roula ensuite sous les roues du convoi
qui le réduisirent en bouillie. - B.
Á l'époque ferroviaire des lieux, le probable passage à niveau N° 46, semble avoir permis une liaison
entre le chemin de desserte du hameau de l'Hôpital et un chemin
latéral à la voie.
sur
la voûte d'un aqueduc, maçonné à
quelque 1400 mètres de la gare de Belvèze-Aude.
Parmi
les troubles initiés par les ouvriers français
employés à la construction de la voie ferrée, en 1894, le journal "La Lanterne" relatait ceux du début mai :
Une agitation des plus vives règne à Belvèze,
petite commune de l'arrondissement de Limoux, et aux environs où
habitent 400 ouvriers occupés à la construction de la
ligne du chemin de fer de Limoux à Lavelanet.
Dans l'après-midi, 200 Ariégeois travaillant au
troisième lot, dit de Moulin-Neuf, près Mirepoix, se sont
transportés à Belvèze, afin d'obtenir l'expulsion
des chantiers de 180 Espagnols employés.
Aucune rixe ne s'est encore produite. Le préfet de l'Aude et le sous-préfet de Limoux, sont sur les lieux.
prend
conscience de son statut de chaussée partagée, à
l'embranchement d'un chemin de service détourné pour ne
pas couper la voie ferrée en biais, mais à 90°,
à 248,073 mètres d'altitude,
à l'angle de la maisonnette de garde-barrière du PN 47.
En riposte, les anciennes lignes de Pamiers à Limoux et de Lavelanet à Bram
se sont elles aussi revêtu d'une bande roulante qu'elles réservent aux usagers de la "voie vertedu canal du Midi à Montségur".
Sur les cartes, cadastres et photos aériennes anciennes, il
n'apparaît pas de passage à niveau non gardé
à 500 mètres de la gare de Belvèze. Serait-ce ici,
à quelque 800 mètres, que :
Un berger et ses brebis écrasés par un train Belvèze (Aude), 27 septembre.
Le 20 septembre 1902 - Le
train 918 partant de Pamiers à 11 h. 15, et qui arrive
à Belvèze à 12 h. 33 avait
été signalé partant de Bellegarde; station qui
précède immédiatement celle de Belvèze,
à l'heure réglementaire. L'horaire prévoit comme
durée du trajet huit minutes ; aussi quel ne fut pas
l'étonnement de M. le chef de gare de Belvèze quand,
après vingt minutes d'attente, il ne vit pas arriver le train.
Pressentant
un malheur, le chef de gare de Belvèze se disposait de monter
sur le toit de la gare pour voir s'il n'apercevait pas le train qu'il
croyait en détresse, quand un voyageur arriva à la gare
et déclara que le train avait déraillé à
environ 50 ou 60 mètres avant d'arriver à la station de
Belvèze.
Le déraillement s'est peut-être produit entre les garde-corps d'un aqueduc,
voûté sous l'emprise de la gare,
le voyageur bouleversé ayant
peut-être perdu la notion des distances. A 50 ou 60 mètres
du quai, le chef de gare aurait été aux premières
loges du déraillement.
Immédiatement
les secours furent organisés et les voyageurs qui attendaient
soit le départ du train de Limoux soit l'arrivée de celui
qui se dirige sur Bram, se rendirent, munis de quelques outils sur les
lieux de l'accident.
Là, un spectacle horrible les attendait.
La locomotive, sortie des rails ainsi que le tender et deux wagons de
tête étaient renversés, la locomotive brisée
en maints endroits.
Des
wagons partaient des cris de douleur et des appels
désespérés de : "Au secours! nous sommes
perdus."
Le mécanicien et le chauffeur se trouvaient encore sur le
tender, au milieu d'un tas de charbon, le premier
légèrement blessé, le second plus
sérieusement. On se porta immédiatement à leur
secours et le chauffeur fut transporté d'urgence à
Belvèze, où les premiers soins lui furent donnés...
A l'époque ferroviaire des lieux, les rails n'étaient pas coupés par une rue anonyme,
soixante-dix mètres avant la gare de Belvèze-Aude. Les blessures que le mécanicien avait
à la tête, nécessitèrent l'intervention d'un
médecin qui dut coudre la plaie au moyen de vingt points de
suture. Son état est grave.
Quant aux voyageurs, quatre d'entr'eux auraient été
blessés légèrement et les autres en ont
été quitte pour la peur ou ont reçu de
légères contusions.
La Compagnie du Midi, de concert avec la gendarmerie, a ouvert une enquête.
Des
renseignements qui nous ont été donnés, il semble
résulter que le train 918, en retard de quelques minutes,
descendait à 60 kilomètres à l'heure de
Bellegarde à Belvèze. Le tronçon de ligne qui
relie ces deux points présentant diverses courbes, certains
wagons, vu la vitesse acquise auraient quitté la voie et,
traîné sur un parcours d'environ cent mètres,
endroit où la locomotive elle-même serait sortie de la
voie et aurait été renversée.
D'autres,
au contraire, prétendent que le déraillement serait
dû à l'écartement de la voie et à
l'affaissement du sol. L'enquête à laquelle se livrent les
ingénieurs de la compagnie éclaircira ce point.
Belvèze
Aude, 25 août. - Ces jours derniers, une dame ayant voulu
traverser la voie au moment où le train de 12 h. 30
rentrait en gare, faillit être écrasée. Le
mécanicien l'ayant aperçue, renversa immédiatement
la vapeur et put ralentir la marche du train ; mais elle eût
infailliblement péri, sans le dévouement du chef de gare
qui, au risque d'être broyé lui-même, se
précipita sur elle et, l'empoignant à bras-le-corps, put
la retirer à temps.
Quoique le fait soit déjà vieux de quelques jours, nous
avons tenu à le signaler, d'abord pour que cet exemple rende les
voyageurs plus prudents, et, ensuite, pour faire connaître la
conduite de notre chef de gare, qui n'en est pas à son coup
d'essai.
Côté cour, le bâtiment voyageurs
et la halle aux marchandises étaient desservis
par l'avenue de la gare.
Les marquises, abritaient les quais de deux lignes, celles de Lavelanet à Bram et de Pamiers à Limoux.
Paradoxalement, le 15 octobre 1899,
le train de 6 h 48, au départ de Pamiers, arrivé
à Belvèze à 8 h. 13, continuait sur Bram
et pas sur Limoux.
Les voyageurs repartaient
au nord-est
le long de la halle aux marchandises,
au travers de l'emprise de la station,
vers la gare de Cailhau. Prochain arrêt.
La voie verte qui y va aussi, conserve un itinéraire cyclable, balisé,
matérialisé de chaque côté de la route de
l'Ariège et reprend sa progression en site propre, quelque 1600 mètres plus loin.