Photos
des 30 juin 2010, 15 mars 2016, 26 septembre et 2 octobre 2023
Le 15 octobre 1899, le train parti de Pamiers à 6 heures 48 du matin croisait un chemin à l'angle de la maisonnette de garde-barrière du PN 28
et pénétrait sur la vaste emprise
de la gare de Mirepoix. Il longeait alors le quai
puis la halle des marchandises avant de s'arrêter
devant le bâtiment voyageur où il était attendu, côté quai,
comme côté cour,
à 7 heures 34.
Les voyageurs d'aujourd'hui, c'est ballot,
Photo du 15 mars 2016
ont été transférés dans l'ancienne cour des marchandises.
Le premier train en
provenance de Pamiers est entré en gare le dimanche 20 novembre 1898, accueilli par une fanfare et les enfants des écoles.
Avant ce premier train, Mirepoixfut longtemps d'accès difficile. Tapie à deux
cents lieues de Paris, au pied des Pyrénées,
baignée des eaux capricieuses d'une rivière tributaire de
l'Ariège, l'Hers ou le Lhers, elle n'avait encore, au
déclin du siècle dernier, d'autre moyen de communiquer
avec le reste des humains que sa diligence cahotante et
vénérable qui partait au gré des coursiers
tintinnabulants et arrivait à la gare de Pamiers, quand il
plaisait aux dieux - et au conducteur.
Cet isolement d'un petit
monde de quatre mille âmes - ce Mirepoix qui donna son nom
à l'une des plus anciennes familles de France,
UTM
: 31
T 408317 4770861
ce Mirepoix qui
fut évêché jusqu'en 1789 et chef-lieu de district,
c'est-à-dire d'arrondissement, à l'aube de la
Révolution - ne voit-il pas une excellente condition pour vivre,
pendant des siècles, sur son propre fonds, pour constituer au
cours des âges, à force de patience et de goût, une
véritable petite capitale, et comme la naïve miniature
d'une grande ville d'art ?
M. Albert Sarrault, sous-secrétaire d'État au
ministère de l'intérieur, est arrivé à
Mirepoix, hier mercredi 15 août, par le train de 10 h. 3 du matin.
L'état de M.Sarraut est des plus satisfaisants.
Nous espérons que les quelques jours de repos absolu
que le vaillant collaborateur de M. Clemenceau se propose de passer dans notre beau pays de l'Ariège aideront efficacement au prompt et complet rétablissement de sa santé.
Marie Escholier, dès l'entrée dans la Grande Guerre, tient un journal, publié plus tard sous le titre "Les saisons du vent". On peut y lire :
18 août 1914 :
"La fièvre des premiers jours se calme. Mirepoix reprend
son aspect de toujours, seulement c'est tout de même étrange de ne plus
voir les hommes jeunes, il manque vraiment un des éléments de la vie
ordinaire, on dirait que le nombre de femmes et de vieilles barbes a
augmenté dans d'extraordinaires proportions."
Pourtant, des hommes jeunes, il en restait au Camp de Mirepoix. On réquisitionnait même des haricots pour eux.
Mirepoix le 14 novembre 1914.
Monsieur le Maire,
J'ai l'honneur de vous informer que le prix d'achat des haricots par la
réquisition a été porté à
50 fr. le quintal métrique, soit 40 fr. l'hectolitre.
Veuillez
communiquer cette augmentation de prix à tous vos
administrés détenteurs de ce légume en les priant
de hâter le triage ; à la date du 10 novembre il sera
procédé à la gare de Mirepoix,
à la réception de tous les haricots triés qui
seront transportés par vos soins. Ces grains seront payés
séance tenante à caisse ouverte, à partir du 18 courant.
Un membre de la commission se tiendra à la gare pour les recevoir et les noter...
Dans la suite de l'article, ces haricots auraient fait des détours pour revenir
majorés de 16 frs. par 100 kilos. Mais cela est une
autre histoire, a priori éloignée de la gare.
La section de ligne de Mirepoix à Limoux, ouverte aux transports
à petite vitesse, ne tarde pas a montrer ses insuffisances.
Trains
de marchandises les jours de foire à Mirepoix. - Les bouchers et
marchands de bestiaux de Limoux, Espéraza, Alet, Quillan, etc., se
plaignent de la lenteur des transports de leurs animaux les jours de
foire à Mirepoix. Cet
inconvénient est tellement préjudiciable à leurs intérêts qu'ils se
voient assez souvent obligés de se pourvoir ailleurs...
puis sous le revêtement d'une large impasse déployée entre deux parkings.
En séance du 7 juillet 1912,
à la Chambre de commerce de l'Ariège, on débat
à nouveau d'un projet de raccordement des lignes de Pamiers à Limoux et de
Lavelanet à Bram, entre les stations de Mirepoix et de Lagarde.
Le tracé, comme la voie verte d'aujourd'hui, aurait son origine au pont de Countirou, à 100 mètres de l'aiguille Limoux de la station de Mirepoix.
Contrairement
au chemin de randonnée qui, lui, reprend sans faillir le tracé de la
ligne de Pamiers à Limoux, le raccordement se détacherait là par une courbe de 400 mètres de rayon, remonterait
sur la rive droite le ruisseau de Courtirou jusqu'au chemin de grande
communication numéro 7 qu'il traverserait à niveau, passerait au
nord-est du village de la Bastide-de-Bousignac où serait établie une
halte. Le tracé s'infléchirait ensuite un
peu vers le sud-est pour traverser un petit col à l'altitude de
341 mètres, traverserait de nouveau et à niveau le chemin de grande
communication numéro 7,
passerait au sud du village de Lagarde pour franchir la rivière
de l'Hers sur un pont en maçonnerie de 20 mètres
d'ouverture, et se raccorderait à la station de Lagarde par une
courbe de 400 mètres environ en avant de l'aiguille de
Moulin-Neuf.
La longueur de ce raccordement serait de 8 km. 500.
On ne s'est pas accordé sur ce raccordement qui n'a pas vu le jour. Même, actuellement, le GR7, pourtant fléché
"Lagarde", ne prend pas ce raccourci.Photo du 15 mars 2016
Il préfère emprunter l'ancien tracé de la ligne de Pamiers à Limoux.
Tous les convois s'engageaient donc, ici, sur le tablier d'un pont-rail
jeté au-dessus du Countirou.
A l'origine, l'ouvragea semble-t-il été revêtu d'une peinture à base de zinc.
Les peintures à base de zinc, déclare l'ingénieur
ordinaire de Foix, employé sur les ouvrages métalliques
de la première section de la ligne de Pamiers à Limoux, se sont, en effet parfaitement comportés...
Histoire
d'une Voie Verte "Le Chemin des Filatiers"
Dès la fin du XIXème siècle, notre
territoire
bénéficie de l'ouverture de deux nouvelles lignes
de
chemin de fer : la liaison Pamiers-Bram en 1898, suivie de la liaison
Moulin-Neuf-Lavelanet cinq ans plus tard, permettant ainsi de rattacher
la vallée industrielle de l'Hers au réseau
ferroviaire
national.
Jusqu'à sept trains circulent chaque jour... La Compagnie des Chemins de Fer
du Midi, chargée par
l'état de l'exploitation de la ligne, transporte des
marchandises aussi bien que des voyageurs ou du courrier.
Les wagons
sont chargés de matières premières
(bois) et
de
produits
manufacturés (principalement du textile et des peignes en
corne)
pour
être exportés des contreforts
pyrénéens vers
l'axe du Lauragais.
Plus de deux cents usines et des
milliers
d'ouvriers font ainsi fonctionner l'économie locale de
draperie,
chapelleries, peignes... A partir de 1940, transport routier et
désindustrialisation réduisent progressivement
l'usage de
la voie. Le 16 décembre 1973, le train siffle une
dernière fois sur cette ligne...
Photo du 15 mars 2016
Les convois
s'inséraient entre les garde-corps d'un pont-rail
dressé au-dessus du chemin de Jacquet.Photo du 15 mars 2016
Le chemin des Filatiers s'ouvre
en direction du
lycée général et technologique de la cité
scolaire de Mirepoix.
Du
chemin de fer au chemin de
terre...
Les communautés de Communes du Chalabrais, du Pays de
Mirepoix,
et du Pays d'Olmes ont aménagé en 2006 l'ancienne
voie
ferrée en chemin de randonnée longue de 38
kilomètres.
Le
nom de chemin
des Filatiers,
désigne "celui qui vend du fil" et fait
référence
à l'activité textile, essentielle pour ce pays
pendant
des décennies.
Désormais
vous en êtes les nouveaux voyageurs... !
Comme les voyageurs d'hier, ceux d'aujourd'hui sautillent
On n'imaginait pas, en 1897, ce que deviendrait, 110 ans plus tard, ce chemin de fer de Pamiers-Limoux où, cette anné-là, les travaux de ballastage avaient été repris.
On embauchait les bons ouvriers terrassiers qui devaient pour cela se rendre à Mirepoix.
Quelque cinq mois auparavant, La Dépêche du 4 mars 1897 avait déjà fait savoir qu'on embauchait dans le bâtiment. L'entreprise des travaux de
bâtiments des lignes de Pamiers à Limoux et de Bram
à Belvèze, ouvrira ses chantiers incessamment.
Pour tous renseignements, s'adresser aux bureaux de l'entreprise, à Mirepoix (Ariège).
Outre les gares, il y avait aussi à édifier les maisons de garde,
A 314,684 mètres
d'altitude, le GR7, jusque là fidèle au tracé de
l'ancienne ligne de Pamiers à Limoux, renonce à faire le
tour, comme elle, par la gare de Moulin-Neuf.
Photo du 15 mars 2016
Il s'échappe par un raccourci, à droite, au sud-est, en direction de Lagarde.
Rien, sur le chemin des Filatiers,
n'indique que le remblai s'entrouvre, dans la végétation,
pour laisser s'écouler le ruisseau du Quié sous la voûte d'un aqueduc maçonné.
En 1897, parmi les vœux des Conseils d'Arrondissement, figurait celui que l'ouverture de la ligne de chemin de fer de Pamiers à Limoux se fasse jusqu'à Mirepoix et non jusqu'à Moulin-Neuf ;
que les travaux de Mirepoix à Pamiers
soient achevés avec la plus grande rapidité de
manière que cette ligne tant désirée puisse
être enfin ouverte.
Que
dès l'ouverture de la ligne du chemin de fer jusqu'à
Mirepoix, les bureaux de poste de Laroque, Léran, La
Bastide-sur-l'Hers soient desservis par Mirepoix pour le courrier de Paris que ces bureaux reçoivent aujourd'hui par Saint-Paul-Saint-Antoine.
affecté à l'écoulement des eaux du ruisseau de la Baillasse ; des eaux parfois aussi imaginaires que la ligne frontière séparant les communes de Mirepoix
et de Roumengoux.
Les convois, en courbe légère, parcouraient 372 mètres
En contre-bas de l'ancienne plate-forme ferroviaire,
Photo du 15 mars 2016
à l'écart d'un mur en pierre,
la "Fontaine
de la
Grand-Borde",
composée
d'une citerne sous voûte, est alimentée par une source. La citerne et la
première partie de l'abreuvoir ont été réalisées quand la Grand'Borde
était propriété du Chapitre de la Cathédrale de Mirepoix, avant la
Révolution.
Ces fontaines
ont
été
construites selon les mêmes règles : elles sont
encastrées dans un talus ou un versant de colline,
généralement faisant
face au nord pour conserver la fraîcheur de l'eau et
empêcher la
pénétration des rayons solaires favorisant la
prolifération de végétaux
dans la fontaine.
L'eau
était puisée grâce à un
seau unique, restant à
demeure sur une pierre particulière à droite de
la margelle.
Actuellement, sept de ces fontaines sont accessibles par un sentier
balisé.
Les convois, à
311,383 mètres
d'altitude, se présentaient à la croisée du chemin départemental n° 65,
La
métairie de la Grande Borde appartient alors aux chanoines de
Mirepoix avant d'être vendue comme bien national. Jean Baptiste
Espert, député de l'Ariège à la Convention,
s'en porte acquéreur et s'y installe en 1796.
Au débouché d'un raidillon, le chemin des Filatiers reprend, comme si de rien n'était,
et offre au randonneur,
en compensation de ses périls et de ses efforts, une rafraîchissante
plongée du regard sur la pièce d'eau d'une
gravière, au lieu-dit Breil-de-Bas.
Les convois,
restés haut perchés sur leur remblai,
défiaient d'autres eaux
plus tumultueuses à leurs heures ;
celles
de l'Hers,
dont il leur fallait enjamber la vallée.
C'est aux trois arches d'un viaduc
qu'a été confié le soin de supporter la voie ferrée,
est un des derniers vestiges de l'existence de l'activité ferroviaire du village de Moulin-Neuf.
Appelé
autrefois Cazal des
Faures, le village
ne prit le nom de Moulin-Neuf qu'en 1877,
témoignant ainsi
de l'existence d'une installation de meunerie hydraulique
dès 1529.
Le viaduc enjambe l'Hers sur le lit de laquelle se repose la ligne frontière entre les communes de Roumengoux
et de Moulin-Neuf.
La troisième arche, qui participa en son temps à l'avènement du télégraphe,
enjambe
un chemin anonyme embranché à la route de Lambronne, au
nord-est, et à la route de Limoux, au sud, à l'angle de
la mairie de Moulin-Neuf.
La route de Lambronne,
la voie ferrée ne pouvait pas éviter de la traverser.
servait de lieu de ravitaillement en eau et en
charbon pour les trains, à l'époque où ces
derniers étaient à vapeur.
Le trafic donna un essor sans précédent
à la
commune durant une quarantaine d'années.
En 1899, le train repartait à destination de Bram
avec pour prochain arrêt la halte de Lignairolles.
En 1903, les voyageurs pour Bram ou Levelanet devaient changer de train.