L'automne
approche et le soleil en ressent les
effets sur l'humeur ; il se lève chaque jour un peu plus
tard. Je suis impatient de quitter Perafica ; le circuit
prévu ne
semble pas démesuré, si j'en juge à
l'épaisseur de l'extrait de carte imprimé,
mais, toutefois, je
me
méfie. Le grammage du papier varie
d'une
ramette à une autre et des secteurs peuvent se
révéler
plus "piégeux"
sur
le terrain que sur Google Earth.
A
cette heure matinale, la difficulté que
pose le Collet
de la Senyera (Passeig de Sant Agusti) n'est ni
son franchissement ni les 300 mètres de faux-plat qui le
sépare du village. En plein
jour ce type de col passe inaperçu. Aux prémices
de
l'aurore seul le GPS peut détecter sa présence.
pas poursuivre la descente sur la piste
principale qui
contourne le hameau de la Serra avant de desservir je ne sais quels
lieux éloignés des objectifs du jour.
Les secteurs routiers, sur des routes peu
fréquentées,
ce qui est, à cette heure, le cas de
la BP-4653,
favorisent la récupération.
Ils
favorisent aussi la divagation de l'esprit...
déchargé des multiples contraintes d'orientation
et d'observation attentive et
minutieuse du sol nécessaire au maintient en
équilibre du vététiste.
C'est ainsi que quittant brusquement mes
pensées,
j'imagine soudain avoir découvert un col non inscrit sur mes
tablettes.
Je me trouve en présence d'un passage entre deux
vallées,
d'une pancarte fléchant un restaurant nommé "El
Collet",
et d'une plaque indiquant "Pleta del Collet de
Sant Agusti"...
Seul le recours à la carte me fait réaliser que
je viens d'atteindre le
La
distraction m'a fait manquer le repérage de
l'embranchement d'un chemin vers la Collada de Montorro. Je souhaitais
constater l'état de la voie.
En effet, je dois choisir maintenant entre deux options : soit rallier
la
Collada directement soit la rejoindre via le Portell Estret.
La voie directe comporte deux inconvénients : d'abord la
piste s'élève au-dessus des
1000 mètres avant de redescendre vers la collada. Ensuite,
la jonction avec le
Portell Estret se fait en aller-retour - donc deux fois ! - sur un
parcours incertain.
Je suis maintenant lancé sur la BP-4654, dans une
longue descente qui matérialise
l'inconvénient
de
cette option. Il faudra reprendre l'altitude perdue.
L'embranchement du chemin d'accès au
lieu-dit "El
Portell Estret" est balisé. D'après la carte, le
col
n'est pas très éloigné du hameau.
se dirige plus assurément vers la
Collada de Montorro.
J'aborde là
la
partie problématique de la boucle.
La végétation rend
impénétrable le regard indiscret de Google Earth
et ce que je soupçonnais se
révèle effectif sur le terrain.
Le
chemin appartient à la catégorie de ceux
qui usent les souliers. Et les pieds, quand les
souliers sont déjà usés... ce qui est
le cas des miens.
Compte-tenu
de l'handicap procuré par ma cheville
gauche peu pliante, je dois veiller à ne pas abuser
de la marche en terrain
pentu et difficile, dans le cadre d'une boucle
présumée d'envergure.
En
haute-montagne, lors de la grimpée d'un col,
aussi perché soit-il, si la fatigue ou la douleur devient
trop
intense, il suffit de tourner le VTT pour regagner le point de
départ.
Sur les montagnettes russes de cette boucle, il convient de se
préserver, de mettre en permanence des forces de
côté pour les avoir devant soi.
je
ne regrette en rien mon choix de parcours. Il
n'est pas dit, qu'une
fois arrivé ici, je me sois laissé tenter par un
aller-retour au Portell
Estret.
Et de 8 !
Jusqu'à
l'intersection suivante, l'itinéraire
remonte, en descente, le dernier tronçon de l'option
abandonnée ; celle de l'accès direct à
la Collada
de
Montorro.
Dès l'entrée à Sobremunt, il
convient de virer à droite en direction du
lieu-dit
"El Collet".
Pourquoi cette appellation donnée à deux
bâtiments isolés ?
Sans me pencher davantage sur la question,
mais
pas sans consulter au passage, les panneaux
directionnels - Ca la Xicra - El Muntaner - La
Casanova -
Sorreigs - je progresse sur ma boucle.
Aucune inscription ne mentionne le "El Collet" de l'ICC ou du
"Cami del
Collet" de Google Earth.
Un chemin voisin, bien tentant, dans l'axe de la
flèche du GPS, est à éviter.
La chaussée à suivre est
revêtue
avant
de faire place
à une voirie
peut-être
contrariée par la
crise ?
Nous avons affaire à une route
non goudronnée.
Ce
tronçon de parcours sur le Cami de Aumatell,
jonction entre deux zones débordantes de cols,
m'apparaît comme
de
pure formalité et ce n'est pas une descente à
11%
qui va me faire changer d'avis.
Dans
une chasse aux cols en VTT, le kilométrage
n'exprime souvent qu'une très infime partie de la
difficulté.
Un parcours parsemé de sections roulantes permet toutefois
d'étendre le champ
d'investigation sans renoncer à la recherche, par-ci
par-là, de quelque passe
anecdotique.
Je me réjouis donc d'atteindre
l'Aumatell
dans d'aussi bonnes conditions.
Conditions sans cesse
améliorées !
Il
paraît étonnant qu'un essai de goudronnage ait
été effectué en plein milieu d'une
piste ! Pour faire plaisir à un édile qui ne
sortirait pas de son hameau ?
Je ne manque pas de photographier les pancartes
rencontrées... même si parfois j'oublie de les
lire.
Aurais-je
mieux fait de me documenter au panneau ?
Je ne parviens pas à atteindre deux waypoints
programmés sur le GPS. Certes je
n'en suis pas loin,
trois
cents mètres parfois ; mais après m'en
être rapproché,
je m'en éloigne.
Irrémédiablement !
La trop bonne qualité de la piste
m'aurait-elle déconcentré ?
Après
quelques allers-retours pénibles à la
recherche d'un embranchement introuvable, je pointe le GPS au plus
loin, sur le croisement
de la route BV-4601 à rejoindre impérativement.
En désespoir de cause, je poursuis le chemin unique, dans
l’espoir qu'une
intersection prochaine m'offre l'opportunité de rentrer dans
le droit chemin.
Un
carrefour bienvenu et revêtu me voit essayer
diverses directions qui s'avèrent toutes incompatibles avec
celle à suivre.
Dans
le sens de la flèche du GPS, un chemin
plonge vers la Riega de Sorreigs puis remonte traverser "El Puig", hameau
que j'avais bien noté d'éviter.
Je
comprends maintenant, en suivant ma trace sur
Google Earth, d’où provenait la
difficulté rencontrée : le chemin neuf
n'est pas cartographié et les deux waypoints introuvables
sur le terrain étaient
placés sur l'ancienne voie.
Je ne me fie plus désormais qu'au
point à atteindre
au
point… que je me laisse embarquer sur une
traverse qui aboutit dans un champ, puis dans un autre... puis dans un
cul-de-sac infranchissable. Une ligne électrique remontant
dans cette direction
m’a fait espérer jusqu’au bout que la
délivrance était proche.
De
retour à la piste, je m'en tiens à la suivre. Je
peux concentrer toute mon énergie à rechercher la
BV-4601. Au pire, je sais
qu'elle conduit en peu de distance à Perafita. Il serait
toutefois dommage de
manquer le dernier chapelet de cols !
La
distance entre mon VTT et la route ne cesse de
diminuer au cadran du GPS. Cette constance signifie, en
général, que la trajectoire
est bonne. Je ne m'étonne donc pas de distinguer soudain,
droit devant, la
forme caractéristique d'un panneau Stop.
La BV-4601 tant recherchée, offre
là son tapis d'asphalte.
Mon chemin est bien "panneauté"
Sobremont... d'où je viens.
Etonnamment,
le chemin était particulier.
Particulièrement particulier, puisque son tracé
n’apparaît pas sur ma carte.
Carte qui pourtant doit dater de l’époque de la
pose du panneau !
On en
sort pas !
Moi
si !
A
main gauche, la route se
dirige vers l’ultime partie de la randonnée,
Mes dernières forces ont
résisté à l'épreuve du
chemin neuf,
raison pour laquelle je fais demi-tour
en direction
d'un chemin situé à un
kilomètre 200, sur la droite.
Là, deux options se présentent ; je retiens la
première, la plus directe,
qui emprunte une piste fraîchement
débroussaillée. Pour les chasseurs,
peut-être ?
Le
sol se trouve jonché de
toute la végétation
défrichée. Des
épineux, surtout.
Pourtant
peu sensible à la nature du sol, le GPS,
après s'être approché très
près du
collet de Sant Isidre, s'en éloigne
jusqu’à
400 mètres. Je n'ai pas de regret, à
l’endroit le
plus proche, la végétation,
sous la passe, était infranchissable.
Ma préoccupation principale consiste à sortir au
plus vite de cette zone
piquante quand soudain
je découvre, sur la droite, un autre
chemin qui s'élève en direction du col.
Par
respect pour la nature, je m'en tiens à pousser
ma monture
pour
préserver les épines des dommages que mon poids
pourrait leur
occasionner au travers des pneus du VTT.
Cette boucle, presque parfaite, traverse 18 cols.
Peut-être plus en cherchant bien. D'autres passes proches
peuvent
être ajoutées selon la forme du moment et la
période de l'année.
20-SEP-11 16:31:27
Perafita
Hier, en cherchant, en VTT, un lieu proche de
Perafita pour
bivouaquer, j'ai franchi sans le savoir La Creu de
Sant Agusti (Km 10)