à l'angle de la maisonnette de garde-barrière N° 55.
La maison de garde, greffée d'un appendice, faisait
office de halte pour le
village de Prémian.
Arrestation d'un pilleur de gare
Béziers, 8 octobre 1933. - Le chef de gare de Prémian,
M. Bourdel, a surpris le nommé Jean Cros, cinquante ans,
originaire de Mèze, en train de vider le tiroir caisse de la
station. Le voleur, qui avait déjà soustrait un billet de
cent francs, a été remis à la gendarmerie et
écroué à la maison d'arrêt de Béziers.
un simple chemin de service reliant, à l'est, la N 608
et à l'ouest, le "chemin de La Caune au Poujol".
La croisée s'effectuait sur le passage à niveau 56, possiblement gardé.
Passage à niveau tragique
A un passage à niveau près de la gare de Prémian,
une octogénaire, Mme Marie Cros, a été
happée par un train. Elle a succombé à une
fracture du crâne.
s'écoulent au travers de la galerie maçonnée d'un aqueduc voûté.
Les rixes entre ouvriers français et italiens ne se sont plus
reproduites à Riols (Hérault) mais de nouvelles
agressions ont eu lieu dans une autre localité voisine à
Prémian.
Deux ouvriers italiens ont été inopinément
attaqués par des ouvriers français armés de
gourdins.
L'un d'eux a été assez grièvement blessé au front et l'autre au bras.
Deux autres ouvriers italiens que les magistrats n'ont pas pu encore
entendre auraient été plus grièvement
blessés.
Une autre bande d'ouvriers
français, armés de gros bâtons, a fait le
siège d'une cambuse habitée par des ouvriers
italiens ; un de ces derniers a fait feu de son révolver et
a blessé un ouvrier français au pied.
L'autorité judiciaire s'est immédiatement
transportée à Prémian, où deux arrestations
ont été opérées.
Grâce à l'énergie et à
l'activité du sous-préfet de Saint-Pons, M. Bouniols, l'ordre est
aujourd'hui rétabli ; les chantiers sont rouverts et toutes les mesure
sont prises pour que la liberté du travail soit assurée aux ouvriers de
toute nationalité.
La Dépêche du 26 novembre 1908 revient sur le tamponnement d'Ardouane à l'occasion du procès du chef de gare de Saint-Etienne-d'Albagnan :
Saint-Pons (Hérault, 25
novembre. Hier mardi a comparu devant le tribunal correctionnel, sous
la prévention d'homicide et de blessures par imprudence, l'ancien
chef de la station de Saint-Etienne-d'Albagnan,
M. Louis-Etienne Rolland, âgé de 42 ans, né
à Bédarieux, dont la fatale erreur occasionna la
catastrophe du 30 septembre dernier.
Cette affaire avait attiré au tribunal une affluence
énorme de curieux, que la salle d'audience, trop vaste
d'habitude, pouvait à peine contenir. Les dames étaient
venues en grand nombre.
L'audience est ouverte
à neuf heures vingt. Le premier témoin entendu est
monsieur le docteur Calbérac, qui a donné ses soins au
chef de train Soulé, mort deux jours après l'accident. Il
attribue à une violente commotion cérébrale ou
à un épanchement sanguin au cerveau le
décès de l'infortuné agent.
Le docteur Azaïs
lui succède.
Il a assisté le chef de train Mader à ses derniers
moments. Mader avait des blessures extérieures devant
entraîner la mort rapidement. Les jambes étaient
broyées. Il a succombé quelques minutes après le
tamponnement, aux suites d'une importante hémorragie...
Au procès du chef de gare de Saint-Etienne-d'Albagnan :
Puis s'avance à la barre
M. Etienne Bertrand, le mécanicien du train 706,
domicilié à Béziers, qui marche à l'aide de
béquilles.
Le convoi qu'il conduisait avait dix minutes de
retard au départ de Bédarieux. Il affirme que le chef de
station Rolland lui remit, dans le fourgon du chef de train, le report
de croisement.
Le
report de croisement est une pièce - un bout de carton
rouge - que le mécanicien et le chef de train doivent
exiger des chefs de gare lorsque le croisement de deux trains est
reporté, pour une cause quelconque. Cette pièce, remplie
par le chef de gare, doit indiquer la station où aura lieu
exceptionnellement le croisement.
Quand il aperçut le 727, le mécanicien Bertrand bloqua son train et ferma le régulateur.
Les experts commis par le juge d'instruction ont constaté que le
train n'était pas bloqué, que le régulateur
était ouvert, que la marche était en avant.
M. Louis Estibal, chauffeur du même train, qui fut aussi
blessé dans l'accident, confirme la déposition du
mécanicien.
Le garde-frein a vu sortir M. Rolland de son bureau avec, à la main, un bulletin rouge.
M. Rigaudis, inspecteur de l'exploitation à Béziers,
fait connaître que M. Rolland devait retenir le 706. Il
déclare encore que la mention de la remise du report de
croisement ne figurait pas sur la feuille de marche.
Le
croisement du train spécial de vendangeurs 4288 avec le 727
aurait eu lieu à Riols les trois jours qui
précédèrent le tamponnement. M. Rolland avait
jusqu'au 30 septembre fait une saine application de l'ordre de
mouvement 329. L'inspecteur donne de bons renseignements sur l'ancien
chef de gare de Saint-Etienne.
M. le
procureur de la République observe que ce dernier ne fut pas
constamment bien noté et que certaines appréciations de
ses chefs auraient dû amener la compagnie à ne pas le
maintenir à la tête d'une station...
Les convois, en courbe,
s'engageaient sur le tablier d'un pont dont les garde-corps, quelque cent dix ans plus tard,
Ici, à 248,133 mètres d'altitude, à l'angle d'une maisonnette de garde-barrière les trains franchissaient le PN 58.
En novembre 1908, au procès du chef de gare de Saint-Etienne-d'Albagnan :
Le mécanicien du 727
aperçut des signaux d'arrêt de la garde-barrière
d'Ardouane. Il ralentit et avait ramené la vitesse, au moment du
choc, à dix ou quinze kilomètres à l'heure. Son
train avait vingt-sept minutes de retard.
Défilèrent ensuite à la barre : le chauffeur
du 727, l'homme d'équipe de la gare de Saint-Etienne,
M. Robert, qui n'a pas vu M. Rolland remettre au
mécanicien Bertrand le report de croisement ; M. Magnau,
chef de station de Riols ; Carrière, homme
d'équipe ; Sorrel, intérimaire ;
la garde-barrière
d'Ardouane qui raconte comment elle fut mise en garde par les sonneries
répétées, irrégulières d'abord, régulières ensuite, des cloches de la
halte de Prémian.
M. le président félicite la garde-barrière
d'Ardouane, Mme Baladié, dont nous signalâmes, au
moment de la catastrophe, la belle conduite.
Le chef de la station de Riols avait trois trains dans sa gare. Il
était occupé avec son homme d'équipe. Il avait
dû garer deux trains qui se trouvaient machine contre machine sur
l'unique voie d'évitement. Il ne put aller dans son bureau et
ignore si le chef de la station de Saint-Etienne l'appela au
télégraphe quand il eut lancé le 706.
Il
ne sait qui a pu opérer la coupure de la bande
télégraphique qui a été relevée par
l'information.
Le vérificateur du télégraphe de la compagnie
était dans le 706 et fut blessé. Il déclare que
les cloches ne fonctionnent pas toujours. Ce sont, dit-il, des
appareils sur lesquels on ne peut pas compter.
M. Rolland
avoue sa faute. Il avait pensé que le croisement des 727 et 706
devait se faire à Riols. Il ne s'explique pas sa terrible
méprise. Il nie avoir émis le rapport de croisement et affirme
avoir appelé la gare de Riols après le départ du
706 de Saint-Etienne...
En vue de la Canarié,
la voie verte Passa Païs quitte le territoire communal de Prémian pour celui de Saint-Etienne d'Albagnan.
En novembre 1908, au procès du chef de gare de Saint-Etienne-d'Albagnan, on est sensé ne rien cacher :
M. Toulouse, procureur de la République, envoie un souvenir
ému aux victimes de l'accident et à leurs familles, aux
blessés au nombre d'une vingtaine, il félicite le corps
médical et le personnel de l'hôpital de Saint-Pons.
Puis il rappelle les
nombreux accidents qui se sont succédé avec une
effrayante régularité sur le réseau du Midi ;
explique comment la catastrophe dont il fait un émouvant
tableau, se produisit, joint ses félicitations à celles
adressées par le président à
Mme Baladié et passe à l'examen de la part de la
responsabilité de la compagnie et demande une application ferme
de l'article 17 de la loi de 1845.
L'audience est renvoyée à l'après-midi.
Elle est reprise à deux heures.
Me Ricateau, du barreau de Béziers :
La note générale qui se dégage de ces
débats, dit-il, est un sentiment de profonde tristesse ;
nos sympathies vont à tous ceux qui ont souffert, aux
employés tombés au champ d'honneur et aussi à
celui qui est assis au banc des prévenus.
Le 727 n'aurait pas dû s'arrêter à Riols ; il y
a là d'après une lettre que l'honorable avocat a entre
les mains, une faute du haut personnel de la compagnie. Me Ricateau
constate que la compagnie a accordé une gratification de
200 fr. à Mme Bladié ; elle ne paie pas
cher les dévouements...
En novembre 1908,
l'avocat du chef de gare de Saint-Etienne-d'Albagnan, continuait
à plaider sa cause au tribunal de Saint-Pons dans l'affaire du
tamponnement d'Ardouane :
Les agents ne sont pas en nombre suffisant pour assurer le service, M. Rolland vient d'être révoqué.
Il avait 13 ans de service dont 9 comme chef de station. Il a fait
près de deux mois de prison préventive. Toute une vie de
travail est brisée pour une seconde d'oubli : le tribunal
ne l'oubliera pas.
Me Auguste Rouanet, au nom
de la compagnie, représentée à l'audience par le directeur du
contentieux, proteste contre les paroles de M. le procureur de la
République qui a dit que M. Rolland était insuffisant pour remplir le
rôle qui lui avait été confié ;
Il s'élève contre ce qu'a
dit Me Ricateau à propos du train 4288. L'horaire de ce train était
approuvé par le ministre. La compagnie s'associe à la défense et
accepte la responsabilité civile...