Comme en 2007, ma voiture trouve à stationner à
la sortie de Moïa,
sur
la route de l'Estany
par laquelle, cette fois, je reviendrai.
Mon circuit VTT du jour m'amène à traverser
l'agglomération pour emprunter
la N-141C
en direction de Manresa.
Trois petits kilomètres jusqu'au Collet del Boixsuffisent
à se faire peur sur une des très rares
nationales
espagnoles
dépourvue de sur-largeur.
Un demi-tour de deux kilomètres, direction Moïa,
ramène la sérénité
à l'abord d'un sympathique CV
fléché Coromines
où
dès les premiers coups de pédales, ça
sent le col.
Ma
carte tient à placer le Collet
del Serrat de Bussanyaà
l'écart d'une
évidence primaire.
Un chemin, sinon publique, tout du moins dénué
obstacle,
longe ou traverse une ferme pour franchir le collet. Afin d'amortir mon
audace et freiner mon élan
je
grimpe le versant opposé qui détient
l'exclusivité
de la vue d'ensemble.
La route
regagnée offre sans attendre un col tout aussi col,
à la Caseta d'en Fermi
voisine. Les gros caractères d'un "Circuit
Verd" tentent en vain de m'attirer sur le chemin de gauche.
Je poursuis la route, tout droit,
en sens ascendant,
jusqu'au
hameau de Coromines,
composé d'une ferme.
Sur la gauche, un chemin balisé "L'Estany..."
donne
accès
au Collet
de la
Bassa tout proche,
d'où la vue
embrasse la Sierra de
Montserrat.
La route retrouvée à Coromines
poursuit
sa grimpée vers Pedrissa
que ma carte enjoint à traverser. L'interposition d'un
minuscule chien
braillard incite mon BTT à tester un chemin neuf,
non
cartographié, qui évite de
braver l’animal au travers du hameau.
Bien m'en prend, puisque cette piste rejoint une urbanisation que
j'espère être Montvi
de Baix.
Mon orientation au "doigt mouillé" trouve confirmation de sa
justesse à la croisée de la route de L'Estany que
j'adopte par la gauche.
A
l'évidence, je viens de
rejoindre la C-59 en un endroit
inespéré ; à la bifurcation
d'un CV
en partance théorique pour le Collet de Creu
Codonella.
L'impression de ma carte, d'amplitude trop chiche, ne relève
pas l'indication
donnée par la pancarte : "La Rovira".
Pour ne pas gâcher un excellent début de parcours
dans des errances perfides,
je
diffère cet aller-retour
incertain. L'Estany me procurera de
suffisantes occasions d'user de perspicacité.
Malgré
des recherches approfondies, je n’ai pas idée du
point d'amorce de la boucle
principale de mon parcours.
Je
me rends près de la sortie du village, là
où, l'an
passé, j'avais trouvé la clé des
champs lors d'une première
randonnée. J'ai souvenir d'une concentration
conséquente de pancartes.
Une
courte descente croise un premier chemin à la
chaussée
trop polie pour être honnête.
Je
repousse la tentation de le dévaler en regard du
calvaire que serait sa remontée.
Un Pater plus loin, un panneau signale, entre
autres, la direction de
la "Serrat de Postius".
L'itinéraire que je compte suivre traverse
précisément un lieu dit Postius.
L'orientation
du chemin, conforme aux perspectives
de la pancarte, m'amène à tenter quelques coups
de pédales dans cette
direction. Tant pis pour les deux premier cols
prévus !
A une patte d'oie annoncée, je prendrai sur la gauche.
Je renonce
déjà moins à mes deux premiers
objectifs.
Un
vallon sépare mon chemin de la route que je dois
tenter d’accompagner en parallèle.
Je
reprends espoir de rester fidèle à mon
projet.
Au lieu dit "La Sauleda",
le parcours
fléché vire soudain à
droite...
vers la Sierra de Postius.
Ma
carte mentionne vaguement La Sauleda entre
L'Estany et le Collet de
Malloles… vers lequel
j’espère en
poursuivant tout droit.
Si mon intuition faillit, je pourrai toujours revenir me confier aux
instructions de la pancarte.
Le
chemin surplombe toujours le vallon, ce qui me
rassure.
A
l'emplacement espéré, se tient
un col. Près du col un bâtiment. Ma carte nomme la
propriété : Cal Noè.
S’il en est ainsi, je foule le Collet
de Malloles.
Pour conforter l'exactitude de ma position, je dois rencontrer une
seconde passe, à distance
raisonnable :
le Collet de
l'Alberginia.
De
retour auCollet
de Malloles, je
considère suffisants les indices de concordance entre le
terrain et ma carte pour
me fier au parcours tracé.
Un modeste chemin longe Cal Noé,
à main gauche
et
entreprend une plongée somme toute...
inquiétante.
Inquiétante
jusqu'à ce qu'une
chaîne en appui d'un panneau "Postius Cami restinguit"
ne
vienne modérer cette angoisse.
De l’inscription, je ne retiens que "Postius".
Postius,
mon prochain point de repère.
Postius que je ne tarde d'ailleurs pas
à repérer ainsi que
son terrible chemin que j’imagine plus gourmand de semelles
que de pneus.
Et la piste dévale toujours.
La
remontée en lacets ne se lie pas aux souliers.
Longue sans excès, sévère mais juste,
la côte demeure cyclable.
Postius nourrit un comité d'accueil...enchaîné.
Quelle est cette bâtisse imposante ?
Six
cent mètres d'interrogation plus loin, lors
d'une pause réflexion devant un
carrefour, réponse m'est apportée : une
pancarte annonce "Mas Postius,
ses chambres d'hôtes et son bar".
Pour moi se sera piste de droite
et
Coll Dirana.
Le
pylône ne suffit-il pas à attester
de la présence d'un coll catalan ?
Une
feuille de papier épargnée d’agressions
malgré
un séjour dans l'herbe, ressemble au message d’un
jeu de piste que des
organisateurs viennent de déposer.Serais-je
précédé de
quelque farceur au courant de ma randonnée ?
En d’autres temps, en d’autres lieux, on verrait
là phénomène surnaturel.
Coll
Dirana
De retour au carrefour du Mas de Postius, je
réintègre la piste principale qui en moins de
trois cents mètres
de
descente m'élève
au-dessus du Collet
de les Carreres.
Siouplait !messieurs dames des Cent Cols, refermez le portail.
Collet
de les Carreres
La
piste principale demande à
être parcourue avec attention afin de parvenir à
la quitter à temps.
Alors que je m'interroge à ce sujet
deux
nouveaux écriteaux
éphémères
viennent jeter le trouble dans mon état d'esprit. D'abord
une joie : un col
imprévu. Ensuite une déception, le Collet
de Pedra Dreta existe
mais figure en un autre emplacement sur ma carte. Enfin, une
satisfaction, le
chemin de droite
semble
correspondre à celui que je cherche.
J'aurais manqué la seconde bifurcation si elle n'avait pris
place sur un col. Géographique.
Je dois descendre par la gauche
pour approcher
puis
franchir le Coll de Pedra Dreta.
Au sortir du col,
je ne regrette pas de
rouler, par principe, en période sèche.
Attention humidité !
J'imagine la piste
par temps pluvieux.
Au Collet
de la Guardia,
je ne garde pas plus longtemps une petite faim. Le lieu se
prête au pique-nique.
Retour à la piste principale,
à hauteur
des inscriptions énigmatiques.
Le Collet
de la Casa de
Postius semble
positionné à une intersection
importante.
Ma carte
n'autorise plus
qu'un écart hors du droit chemin. Ce ne sera pas
celui-là.
L'embranchement vers le Collet
de la Por fait peur. Un instant.
L'aller-retour et ses
à-côtés prennent peu de temps.
Collet
de la Por
Le retour à la piste encore moins.
C'est encore en descente que se traverse le
Coll de Can Galleda.
J'imaginais maintenant monter au Collet de l'Horta del Sunyer.
Un peu de route, sur la droite,
un carrefour
fléché Pererriera,
et... j'y
descends.
Collet
de l'Horta del
Sunyer
J'y descends pour aussitôt remonter à
la route,
re franchir le Coll de Can Galleda
et poursuivre jusqu'au
Coll de Vi.
Le retour routier vers Moia
demande à être suspendu au carrefour de la C-59 pour un
aller-retour au Collet del Cami Travesser.
Par la droite,
j'atteins
et franchis un col
(géographique ?) sous la C-25,
au kilomètre 0
de la C-670.
Ma carte situe le chemin d'accès au collet, au Km 1 de cette
même route. Ors, la piste recherchée est
sensée dominer, en parallèle, la voie
à grande circulation.
Je note une certaine incompatibilité.
Avant
de renoncer, je furète sur moins d’une
centaine de mètres... et découvre le Km 1.
Nul doute que c'est là qu'il faut venir battre le record du
monde du kilomètre.
Le chemin convoité précède la borne
kilométrique.
Il s'élève
au-dessus de la route express
pour atteindre un relais téléphonique.
Sans difficulté, j'atteins le
Collet
del Cami Travesser
qui, désormais,
porte mal son nom. La traverse butte désormais sur la C-25,
infranchissable.
Je glisse sur le retour qui,
en cette saison, ne rencontre plus le moindre obstacle.
Sant Feliuet de Terrassola
Une pente raisonnable ramène à L'Estany.
Moia se regagne en descente.
Cette seconde randonnée au départ de Moia me laisse un
sentiment de réussite grâce à une
expérience accrue et des conditions matérielles
améliorées.
Une "chasse aux cols" plus rentable pourrait naître d'une
combinaison d'éléments des deux
circuits.
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