06
février 2008
Le dimanche 20 janvier, je succombais
à
une
épidémie de cols au départ de Colera
près de Portbou en Catalogne espagnole. Une carte
affichée sur un panneau, en début de parcours, me
faisait
prendre conscience que je n'étais pas au fait de
l'implantation
de tous les ensellements locaux.
Depuis j'ai repris des recherches et trouvé au moins 9 cols
supplémentaires à franchir.
Un départ de Llança me paraît plus
approprié
pour démarrer cette nouvelle chasse sur ces mêmes
terres. Colera 2 - Le
Retour : Llança
Je m'étais fait un film du départ de cette
randonnée. J'ai choisi Llança pour la
facilité
d'accès à la montagne. Le second film d'une
série
est rarement aussi bon que le premier. Une heure et demie
après
avoir garé mon véhicule dans la cour de la gare,
j'ai
essayé tous les chemins en partance vers les hauteurs, sauf
un,
celui du Coll de Portes
que personne ne semble connaître.
Décision est prise, j'inverse le sens de mon parcours. Pour
faire bonne mesure, j'oublie de bifurquer dans "La
Valleta" et ne m'aperçois de mon erreur qu'une fois parvenu
au sommet d'un col pentu et anonyme sur la
nationale 260 ; col que j'ai déjà franchi en sens
inverse il y a 15
jours. Je reconnais le chemin d'accès au Coll de
Canyelles.
Je rebrousse donc chemin. Enfin
!
Un poteau indicateur attend le randonneur qui aura trouvé
l'entrée discrète du hameau de La
Valleta.
Le Coll de Portes
est annoncé à droite. Il n'est pas fait mention
du Coll de
Madres qui logiquement le précède. C'est
après avoir négocié, pour rien, deux
tours de
village que je me décide à m'engager sur un
chemin peu engageant, en sens interdit,
barré
par le courant d'un ruisseau et
d'une clôture électrique.
J'ai
conscience d'avoir conçu un parcours qui use les
souliers
mais je ne pensais pas en entamer le cuir si tôt. Il est vrai
que
j'aurais dû aborder cette pente dans le sens de la descente,
au
retour.
Le Coll
de Madres, n'est pas disert. Nulle pancarte
directionnelle. Une intense
cogitation m'amène à penser que je dois
maintenant quitter
le
chemin.
Seul
un fil de fer, sous lequel je dois me glisser, semble au
courant de la destination du sentier qu'il enferme.
La
destination est claire. Espérons qu’elle soit la
bonne.
Ma
carte signale une "Església
del
Terrer" à l'emplacement de la chapelle que le
sentier
domine.
Mon
point de vue rejoint celui du terrain, j'avance
en direction de mon objectif.
Je me trouve maintenant à hauteur de Llança. Ce
qui est normal.
La
piste en face doit être celle que j'ai
désespérément
cherchée.
Le
sentier me confie, comme prévu, au chemin de
l'Església
del Terrer qui lui même va m'accompagner à la
piste de Lança, au Coll de
Portes.
Le Coll
de Portes
reste
incognito malgré l'implantation de nombreuses pancartes qui
proposent diverses randonnées.
Hors de
l'itinerari 1 et 2, point de salut.
Situé
tout près, un col, sans nom, m’occasionne doute
et confusion. Vérification faite, le Coll de Portes
était bien situé à
l'emplacement des pancartes. Le GR par lequel je compte revenir y
aboutissait comme convenu.
Le chemin surplombe une chapelle.
Un léger détour par l'Ermita
de Sant
Silvestre,
déjà restauré, me suggère
d'en faire autant.
Le chemin que des "scelleurs" de poteaux indicateurs,
rencontrés
près de l'ermitage, me certifient que je ne monterai pas en
vélo, est le premier entièrement cyclable. Il me
mène, comme prévu, à un carrefour que
je connais.
Je rejoins le circuit fait précédemment au
départ
de Colera. Un léger effort et j'atteins
le Coll de la Serra,
dont je n'ignore plus désormais l'existence.
Je possède déjà à mon
tableau de chasse les Coll
de Quirc et Coll
de Closa à portée de fusil.
J'évite ainsi un aller
retour.
Les cols nouveaux que j'entends franchir aujourd'hui ne sont pas en
vue. Un grand sentier ou mini chemin s'élève sur
la droite à
leur
conquête. J'en fais autant.
Quand la nature du terrain oublie de s'opposer à
la progression du vélo, la pente s'en charge.
L'accès au Coll
de la Rossa comporte toutefois des parties cyclables qui
justifient l'accompagnement du VTT.
Plusieurs chemins aboutissent ici. Ma carte, partisane du moindre
effort, ne les recense pas tous.
En préparant ma randonnée j'ai prié
Google Earth de m'exposer la
topographie
des lieux. En fait je cherchais un raccourci pour
passer d'une ligne de crête à l'autre afin de
n'avoir pas à revenir sur mes pas. Par crainte
de me
perdre j'y ai renoncé, mais ces investigations m'aident,
maintenant,
à
trouver mon chemin. Je dois garder en vue les sommets
opposés.
Le Puig del Roure,
le Coll
del Trauc,
et le Coll
de Dofines
ne
cachent leur aversion pour les bicyclettes tant à l'aller
qu'au
retour. On ne saurait leur en vouloir, ils offrent un paysage si
sublime.
Au Coll de la Serra,
que par précaution j'évite de chercher
à éviter,
je reprends en sens opposé mon
parcours du mois dernier.
Je reconnais sur la droite le chemin par lequel j'étais venu
du Coll de Tres Camins.
Cette fois je n'éviterai pas la proximité du
sommet du Puig d'Esquers (606 mètres). Mon objectif, le Coll de Sant Miquel
atteint les 544 mètres.
Sur la droite je distingue parfaitement Mas Patira. Mes regrets
passés quant à la non reconnaissance de ce col,
sont
renouvelés. Ils le seront encore plus, au retour, lorsque je
le refranchirai.
Mais devant moi, c'est le Coll
de Sant Miquel qui se profile.
La dernière partie, moins pentue, me remet en selle.
Le soleil décline. Mes forces aussi. Au Coll de
les Artigues
un chemin plus facile devrait faciliter ma progression avec, en prime
et léger aller-retour, le Coll
de l'Abat. La
perte d'altitude qu'implique ce
parcours, associée à la perte de temps
et
d'énergie de ce matin, me font opter pour un
retour
au Coll
de Sant Miquel.
J'assure. La terre ne cessera pas de tourner autour du soleil. Pour moi.
Le Coll de Tres Camins,
que toutes les cartes situent ici, sauf celle exposée
près de Colera,
me voit reprendre la direction de Mas
Patira.
En janvier, je n'avais pas remarqué cette providentielle
fontaine. Aujourd'hui après déjà huit
heures d'efforts, sous un
soleil
sans faille, je commençe à subir les affres de
la
déshydratation.
Mas Patira. C'est
là que le chemin et moi connaissons notre
première
divergence. Fatale. Je le quitte.
Feignant d'ignorer une tentative d'intimidation, je
traverse les vestiges de Mas Patira pour me diriger vers le Coll del Llop. Le
chemin le plus court escalade le Puig del
Llop.
Les
difficultés liées à l'étroitesse
du sentier de
contournement que je choisis de parcourir me font regretter de n'avoir
pas opté pour la ligne droite.
Ma lente progression se poursuit au-delà du Coll del
Llop,
le GR bien balisé finit par franchir un col anonyme
d'où j'aperçois, tout en bas la piste du Coll de Portes qui
me ramènera à Llança.
Le GR joue avec mes nerfs. Il se rapproche puis s'éloigne de
la
piste à atteindre. Jamais il ne s'avise à
descendre en sa
direction. Parfois il contourne un puig quelconque laissant
à
penser qu'il entend aboutir ailleurs qu'à l'endroit
prévu.
Pendant ce temps le soleil enfile paisiblement mais sûrement
son pyjama.
Enfin cet interminable sentier pédestre me ramène
au Coll
de Portes.
Je vais enfin savoir d'où cette magnifique piste quittait
Llança.
D'ici
!
Un panneau, que j'ai croisé plusieurs fois ce
matin, indique : "Deixalleria municipal", que je
traduis,
sans certitude par "déchetterie".
Ce chemin fait face au magasin "Eurospar". Après
ma précédente randonnée BTT au
départ de Colera,
je regrettai d'avoir omis des cols - ceux d'aujourd'hui - faute de
renseignements. A la lumière, bien que
déclinante, de mon expérience
présente,
je pense que deux parcours se justifient. "Epidémie
de cols à
Colera"
: balade roulante et variée. "Colera
2
le retour – Llança"
:
randonnée plus ramassée et physique. A faire
toutefois
dans le sens prévu au départ : Llança,
Coll de
Portes, Sant Silvestre... et retour par le Coll de Portes, Coll de
Madres, La Valleta et Llança.
Deux randonnées dans des paysages splendides
et pour moi, cet hiver, par un temps estival. L'aventure
du jour connaît une suite.
La
batterie de ma voiture se
charge de la prolonger. Il paraît que de nos jours les
accumulateurs claquent
d'un coup. J'espère qu'il n'en est pas de même des
cyclistes. Ou alors, le plus tard possible.