pas plus d'ailleurs que le panonceau
suivant qui abaisse la passe à 1132
mètres. Ces altitudes ne sont que celles des
poteaux qui les portent.
Le col de
Formentère se tient en
réalité à 1133 mètres*
au-dessus du marégraphe de Marseille. Il marque ici la
frontière entre les communes de Taulis et de Montbolo.
*FR-33-1133a Depuis 1465, tous les 30
juillet, entre Montbolo et Arles, se déroule la procession
dite de « la
rodella », énorme rouleau de cire
d’abeille, placé sur une croix. La forme
circulaire de « la
rodella » semble accréditer
l’origine païenne de cette tradition qui
n’aurait été «
christianisée »
qu’à la date de la première procession.
La légende raconte en effet qu’un berger de
Montbolo,
surpris par le mauvais temps près du Coll
de Formentera entendit,
au milieu des roulements de
tonnerre de la terrible tourmente qui se préparait, les voix
de deux sorcières qui tentaient d’amener
l’orage sur Montbolo, mais Saint Abdon et Saint Sennen les en
empêchant, elles ne purent passer le
col, et l’orage finit par s’éloigner.
Montbolo fut épargné, et le berger courut
annoncer la bonne
nouvelle au village. Depuis ce jour, les saints patrons
d’Arles sont vénérés aussi
par les habitants du
village de Montbolo.
En surplomb du
vallon du ravin del Berndas ou còrrec
del Verdàs,
la voie
déferrée
fait place à une piste de bonne facture.
La voie progressait à flanc de montagne dans la forêt domaniale du
Bas-Vallespir
puis contournait les 1184 mètres d'un petit sommet anonyme,
très humble
face aux cîmes
pyrénéennes constituant l'horizon.
Les convois en provenance de Rapaloum
ou constitués seulement sous le plan incliné des
Ménerots,
pénétraient par cette ancienne voie minière
sur l'emprise de la gare de La Redoute - Formentera.
La Redoute,
à la
jonction du chemin
de fer à voie étroite et du transporteur
inférieur,
constitue une
agglomération
importante
où l'on trouve des
logements pour le personnel,
des ateliers de
réparation, des
magasins, un garage, des
écuries...
on s’amuse à imaginer le tintamarre
assourdissant de ce village
minier
qui a fonctionné jusqu’à la fin des
années 20. Le fracas du minerai dans les bennes et les
trémies se mêle
aux éclats métalliques des wagonnets sur les
rails et aux grincements
des câbles dans les poulies.
Le
ronflement des fours et des forges
s’associe aux roulements des chariots que tirent des mulets
hennissants.
Les caverneuses explosions dans les toutes proches mines
de fer des Manerots se conjuguent à ce tumulte
général et aux cris des
nombreux ouvriers.
Aujourd’hui,
dans cette
sérénité ambiante
et devant
des paysages à couper le souffle qui
s’enchaînent du Costabonne
jusqu’aux rives de la Méditerranée,
difficile de concevoir très
longtemps un tel vacarme."
Il a fallu organiser le
ravitaillement méthodique de ces petites colonies
en
denrées de toute
sorte,
qu'on est obligé de remonter
des vallées et de la petite ville
d'Amélie,
en empruntant les transporteurs
et le chemin de
fer.
les wagons déversent leur contenu dans
une des trémies
dont la
partie inférieure
est disposée de
façon à recevoir les bennes
du
transporteur.
On remplit celles-ci par la simple manoeuvre de becs
relevables distribués
sur
la longueur des trémies.
Les fours à
griller
furent construits aussi bien au niveau des
mines que dans la vallée. Le minerai de fer ne pouvait
être fondu et exploité tel que. Il fallait d'abord
le
débarrasser de son eau, de ses impuretés et des
oxydes parasites.
Pour ce faire, fut mis au point dès le
moyen âge la technique de la calcination qui consistait
à cuire le minerai dans des fours pendant
plusieurs heures pour le purifier. Ces fours furent sans cesse
améliorés et prirent la forme de tours
remplies de minerai par
le haut
et au bas desquelles on faisait
du feu. Ainsi, l'air froid admis par le bas
se réchauffait, remontait vers le haut en brûlant
les impuretés, tandis que le minerai se tassait vers le
bas au fur et à mesure de la combustion et de la disparition
des déchets indésirables.
il comporte 49 pylônes
en acier,
quelques-uns atteignant jusqu'à 35 mètres de
hauteur et plusieurs
grandes portées qui ont rendu nécessaire
l'établissement d'une station
intermédiaire à la cote 768, au lieu-dit Can Kirc.
Ce second transporteur,
complété par un
système de trémies analogue au
précédent,
descend
le minerai aux trémies
d'une station de
déchargement à la cote
227,
situé
en gare d'Amélie-les-Bains.
Le
matériel et les matériaux nécessaires
à la construction du tronçon
supérieur du deuxième transporteur, ainsi qu'une
partie du matériel du
chemin de fer à voie étroite, furent
rassemblés en gare
d'Amélie-les-Bains et, de là,
transportés sur charrettes ou sur trucks
à la ferme Mas Maji, à la cote 355, par le chemin
communal d'Amélie à
la Bastide, communément appelé route de Montalba
à la Bastide.
Du
Mas
Maji, ils étaient transportés aux chantiers de la
Redoute (à la cote
1097) en suivant une route carrossable de 9 kilomètre de longueur,
construite dans ce but par MM. Valentin frères.
Les charrois représentèrent un poids total de
6000 tonnes environ,
composé de briques, tuiles, sable de rivière,
pièces de construction
métalliques, pièces mécaniques des
transporteurs, grandes bobines de
câble, pièces démontées,
rails, traverses, locomotives, etc.
D'Amélie-les-Bains,
le minerai est
transporté jusqu'aux trémies
de Port-Vendres par le
matériel de la
Compagnie du Midi.
Port-Vendres
est le seul port, entre Cette (Sète)
et la
frontière espagnole offrant des
profondeurs d'eau suffisantes pour permettre l'accostage de cargos de
fort tonnage.
- Extraction :
1 jour - Transport de
la mine à la gare
d'Amélie : 1 jour - Transport
d'Amélie, par voie ferrée,
à Port-Vendres (45 km) : 0,5 jour - Embarquement
à Port-Vendre : 0,5 jour - Trajet du cargo
de Port-Vendres à Newport (1771 milles :
3280
km) : 9,5 jours - Transport de
Newport au Hauts Fourneaux de la Ebbw Vale Steel Iron and
Coal C° par voie ferrée (32 km) : 0,5 jour - Transformation
du minerai (passage au haut fourneau, au convertisseur
et au laminage : 2 jours
Ainsi en employant les moyens de
transport
les plus perfectionnés, il ne faut plus guère de
deux semaines
(16 jours) pour
transformer en produit marchand le minerai d'un gisement
situé à
plusieurs milliers de kilomètres de l'aciérie,
dans des régions élevées.