La colossale bâtisse, joyau de
l'art ferroviaire de la fin du
XIXème siècle, visitée le 19 mai 1891 par le
Président Sadi
Carnot,
est aujourd'hui réduite au rang de
halte sans personnel... mais
abritée. Elle était promise à la démolition
jusqu'en 2007, date à laquelle elle accède à la
protection d'un classement aux monuments historiques.
La gare
de Lexos est mise en service le 30 août 1858 par la Compagnie du
chemin de fer de Paris à Orléans.
Elle apparaît sur la carte de l'état-major
des années 1820 à 1866.
De 1864 à 1955, Lexos a été un nœud ferroviaire
où confluaient les lignes de Brive-la-Gaillarde à
Toulouse-Matabiau via Capdenac
et de Lexos à Montauban-Villebourbon.
Depuis 1955, seuls des trains régionaux circulent encore dans les deux
sens entre Capdenac et Toulouse-Matabiau.
L'ouverture du tronçon Capdenac - Montauban en 1858 avait pour
but de capter l'essentiel de la production des centres
sidérurgiques et miniers d'Aubin et de Decazeville.
La ligne a aussi favorisé le développement de la
carrière de pierre de Lexos, future importante cimenterie aujourd'hui fermée.
Côté cour,
la gare de Lexos
est desservie
par l'actuelle D 958.
A partir de 1948, les trains de voyageurs à vapeur
ont cédé la place à des autorails FNC
sur la ligne,
aujourd'hui déferrée,
de Lexos à
Montauban-Villebourbon.
Huit ans après son ouverture, la ligne de Montauban a vu un
embranchement être aménagé à sa gauche en
sortie de l'emprise de la gare de Lexos.
le "chemin rural de Bexalade à Ségalar", dévié, montait profiter de l'ouvrage
pour traverser la rivière qui fait
frontière entre les communes de Varen et de Montrosier et entre
les départements du Tarn-et-Garonne
et du Tarn.
Au terme du viaduc, une arche
enjambe un raccourci embranché sur la D 34.
"Le
paysage ferroviaire résiste à
sa mise à mort et il reste investi d'une mémoire collective longue
à se taire et à faire silence des rumeurs, des rêves, des errances
qui l'ont parcouru ; comme de l'habileté et du travail des hommes qui
l'ont construit.
Et jusqu'au bitume dont on a recouvert le ballast
qui partout épouse la douceur inhabituelle des courbes et des pentes,
la
splendeur des ouvrages qui le supportent.
La ligne de chemin de fer de
Lexos à Montauban, bien
qu'aujourd'hui fermée depuis plus de 64 ans, n'a pas fini de susciter dans les
esprits, des interrogations, un étonnement, des controverses.
Les maisonnettes des garde-barrières, malgré les
haies dont elles s'entourent, les transformations dont elles sont
l'objet, ne sont pas encore des résidences secondaires (ou principales)
tout à fait comme les autres."