Peut-être sont-ce des pierres
du bâtiment démoli qui reposent dans un
champ voisin ?
La ViaRhôna
affiche là
:
Port St Louis
33
marais de Vigueirat 13
MAS THIBERT
12
pont de Mollégès
2,2
La voie
déferrée
contourne le noc de Jouvène
en une longue courbe.
Le trafic voyageur qui avait cessé en mai 1932
reprit temporairement d'octobre 1940 à mars 1947 en raison
des
rationnements consécutifs à la guerre.
Le 31 décembre 1992 la ligne est limitée
à ses 3,3 premiers kilomètres
au sud d'Arles pour desservir des entreprises embranchées.
La voie verte
qui longe
le canal
de navigation d'Arles
à Bouc
franchit son troisième
kilomètre
avant d'intéresser ses emprunteurs au cheval et au
taureau de race
Camargue.
Les emblèmes
de la Camargue
Chevaux blancs et taureaux noirs véhiculent dans le monde
l'image du
delta du Rhône. L'élevage est resté
très extensif et a contribué
à construire l'identité du delta et toute une
culture riche de
savoir-faire. Mais au-delà de leur fonction agricole,
ludique et
emblématique, taureaux et chevaux sont encore de
véritables outils de
gestion écologique.
Par le piétinement, le pâturage, les
excréments, ils contribuent au
maintient de la diversité de la faune et de la flore dans
des milieux,
pelouses, prairies, friches, marais voués aux
fourrés et aux
bois. Cette fonction a néanmoins des limites. Avec
l'accroissement
continu des effectifs de taureaux et la régression des
pâtures au
profit des cultures, la pression de pâturage
s'accroît, menaçant
l'équilibre de milieux fragiles : roselières et
sansoïres, ces steppes
salées.
Le cheval de race Camargue
Le
cheval de race
Camargue fut longtemps un animal utilisé pour le foulage de
la moisson.
Sa maniabilité le fait apprécier pour la conduite
des troupeaux de
taureaux dans les marais. Sa rusticité (il vit toute
l'année de hors)
en fait aussi un excellent outil de gestion des pâturages les
plus
ingrats.
Broutant du printemps à l'automne dans les marais et les
friches, il
sait se contenter des sansoïres
et des chaumes en hiver. Il est aussi de plus en plus
utilisé dans les
loisirs comme moyen de découverte du delta. La race est
reconnue depuis
1878. Environ 10 000 animaux sont inscrits au livre
généalogique en
2011.
Port St Louis
31
marais du Vigueirat 11
MAS THIBERT
9,4
Entre un parking
de la voie
verte
et le canal de
navigation d'Arles à Bouc,
l'ancienne ligne de
chemin de fer
d'Arles
à
Port-Saint-Louis tire droit au sud, sud-ouest
et vient longer la D 35
actuelle.
La route de
Port-Saint-Louis-du-Rhône
ne coupe plus par Grand Galignan, à l'est de l'ancienne voie ferrée,
mais s'insère entre elle
et le Grand
Rhône.
La voie verte
et la départementale
se glissent dans un étroit espace entre le canal de navigation
d'Arles à Bouc
et le fleuve. Le fleuve Rhône
Le risque d'inondation
Historiquement le fleuve apparaît à la fois comme
une richesse qui
apporte limons fertiles et eau douce et un fléau
dévastateur à
l'occasion des crues. De tout temps des digues ont
été construites pour
se protéger de ses colères.
Les grandes crues de 1840 et 1856 qui ont entrainé des
inondations
désastreuses, ont
motivé
l'endiguement complet de la Camargue. Les digues du Rhône
sont
surélevées pour répondre à
la lutte contre les crues millénales, c'est
ainsi que naît la Digue à la mer.
La formation des crues sur le Rhône est très
variable. Elle est
fonction de la pluviométrie sur l'ensemble du bassin versant
et des
crues des différents affluents : Saône,
Isère, Ardèche, Durance, Gard.
Selon l'origine de leur formation les crues peuvent alors
être classées
en crues
océaniques, cévenoles,
méditerranéennes, ou
généralisées (les plus
fortes).
Situé à l'exutoire du bassin, le delta du
Rhône est soumis à tous ces
types de crues.
Km 8
La ripisylve
Les milieux camarguais sont fortement soumis à la
présence de sel
et seul les bords de fleuve développent une
végétation plus luxuriante.
Ces forêts en bordure du Rhône que l'on nomme ripisylve,
font quelques dizaines de mettre de large en moyenne, les boisements
les plus importants sont situés sur le Grand Rhône
(Bois de Tourtoulen).
Les essences principalement rencontrées sont le peuplier
blanc, l'orme,
le frêne et le saule. Ce boisement composé
d'arbres et d'arbustes peut
atteindre 35 mètres de haut. Ainsi la ripisylve
présente un intérêt
paysager majeur en opposant sa dimension verticale à
l'horizontalité de
la plaine de la Camargue.
Par ailleurs elle constitue un habitat fondamental pour la
biodiversité
accueillant une faune de Camargue du fait de la rareté des
boisements
sur le territoire. Elle abrite des populations peu communes en milieu
méditerranéen (troglodyte, pigeon, pic
épeiche) ainsi qu'une faune
terrestre diversifiée dont le castor est l'espèce
emblématique.
La route qui s'était quelque peu
éloignée
de la Via
Rhôna
revient à ses côtés
et y chemine.
La ligne de chemin de fer
transformée en voie
verte a
laissé peu de trace de son passé
ferroviaire :
En Camargue, l'élevage de moutons a longtemps
été l'élevage dominant
auquel étaient réservés les meilleurs
pâturages : les terres hautes qui
sont aujourd'hui le domaine des rizières.
Lélevage ovin était
omniprésent dans les mas en Camargue aux siècles
derniers, en
témoignent la richesse en bergeries ainsi que les vestiges
des grands
chemins de transhumance : les drailles.
Au début du 19e
siècle, on comptait 325 000 animaux
sur le département, dont 140 000 bêtes en Camargue
et 50 000 sur le
plan du Bourg.
Les bergeries au toit de
"sagne"
Avec 5 000 ha, les roselières de Camargue sont les plus
vastes de
France. La "sagne" (nom local du roseau) est
récolté en hiver, avant la
repousse dans les marais de roselières.
La coupe
manuelle du
"sagnadou" minime aujourd'hui, a laissé place
à une exploitation mécanique à grande
échelle. Une fois coupé, le
roseau est trié sur place puis assemblé en bottes
près des lieux de
chargement. Localement la sagne est utile pour la confection des
toitures des cabanes traditionnelles de gardian et autrefois des abris
de bergers et la fabrication de paillasson, pare-soleil, pare-vent. La
majorité de la récolte est exportée
là où le roseau est plus largement
utilisé.
Avec
2000 ha coupés
et un million de bottes par an, la Camargue assure
les trois quarts de la production française dont la
très grande majorité vient
des marais de Petite Camargue dans le Gard.
Toujours le long du canal
mais bientôt en bordure de route,
la Via Rhôna,
en une sorte d'allée,
passe la borne de son
km 11.
Les trains de voyageurs en provenance d'Arles
viraient à l'est, nord-est,
et tiraient droit
vers leur deuxième halte,
à la croisée
de la D 35
de
l'époque.
L'ancienne
départementale 35,
nommée aujourd'hui
"chemin du Pont Calada",
enjambe
un ouvrage proche
(qui n'est
pas le Pont Calada)
sur le canal de
navigation d'Arles à
Bouc.
Au moins deux sources concordantes placent ici une "halte de
Beynes".