En
partant je n'ai toujours pas
décidé
d'un itinéraire pour rejoindre Vidrà en Catalogne
espagnole.
Au Boulou
j'opte pour une
approche française par Amélie-les-Bains,
Prats-de-Mollo,
le Col
d'Ares,
Mollo, Camprodon, Ripoll, Sant-Guirz.
Vidrà,
168 habitants (en 2006), ne manque pas de
places de parking. Toutes sont libres ce 17 juillet 2007.
Une seule route traverse le village ; je l'ai choisie pour
arriver
en voiture, je la choisis pour partir en VTT. Quiconque se perd ici
doit consulter d'urgence. Carte et fléchage abondent. Pourvu
que
ça dure.
Le Collet
de
la Terma
nécessite d'abandonner un moment la route qu'il
faut bien
se résigner à appeler "principale" pour un
aller-retour
sur un CV d'encore moindre importance.
Les deux premiers chemins rencontrés sur la droite sont
à
ignorer sauf à vouloir se rendre au camping ou au Collet de
la Fenaiola situé sur un sentier hors de mes
prétentions. Sauf à ne pas consulter sa carte
à temps !
Mon erreur réparée, je tourne sur un
vrai CV
fléché
"Mas Casademunt".
Très
vite un premier
obstacle contrarie ma progression. Ma carte situe le collet avant
les premières maisons. Ma destination me rend un peu
riverain.
Je n'insiste pas pour
gêner la progression d'un automobiliste qui me remercie d'un
geste, pour le mien. La
voiture porte le sigle des Télécoms. Ouf ! ce
n'était pas un riverain. Nous parvenons
ensemble au collet de
la Terma, moi directement, lui
après un détour inutile au hameau suivant.
Tant pis pour ma photo.
Je
regagne la route principale
pour atteindre Ciuret.
Un
chemin revêtu, sur
la droite, conduit au Mas Can Font
où il se dénude pour poursuivre vers le coll
de Rabassosa.
Pour
rester sur le
vélo, je reviens
à la route et m'engage non loin de là sur un
chemin
parallèle. Toute tentative de couper amènerait
à marcher.
Le coll
de
Ciuret n'oppose pas de résistance.
J'apprécie
guère ces
allers-retours que la chasse aux cols imposent. La route
retrouvée m'en propose à son tour mais s'en fait
pardonner en longeant la Font
Martingala.
En absence de bouses de vaches, l'endroit serait propice à
un arrêt pique-nique. La font sert
d'abreuvoir.
Même si l'offre d'approvisionnement en eau est un peu
prématurée, j'ai tord de la négliger.
Il n'y en
aura pas d'autre... sauf dans quelques instants, ici même,
où je dois repasser.
La collada de
Collfred ne se situe plus sur le chemin
annoncé (R1) mais sur un CV.
En
montant, j'ai
repéré le
départ de la piste qui marque pour moi le début
de la
partie intéressante du parcours. Les cols à venir
s'égrènent désormais sur une boucle et
n'obligent plus à
d'incessants va-et-vient.
Une
borne indique, sur la route,
la direction du
hameau de Collfred
qui donne son nom à la
précédente collada. Sur le chemin elle propose de
passer
à La
Coma et à Santa
Margarida de Cabages.
Je me rends à la collada de
la Coma, située juste avant le lieu-dit ainsi
qu'à la chapelle indiquée.
Tout est fait pour renseigner le randonneur, qu'il chasse les cols, les
perdreaux ou les chapelles.
Le
chemin est de
surcroît balisé blanc et vert.
Ce
premier portail pourrait
symboliser mon
entrée au domaine des vaches si je n'en avais
déjà
croisées autant. J'ai même cru apercevoir une
pancarte
parlant de "Montbéliard".
Je dirai alors que je pénètre dans le domaine des
barrières. J'en ressortirai apte à passer le CAP
de
portier.
Déjà,
je
distingue au loin la chapelle annoncée.
Santa
Margarida de Cabagés.
Je
peux seulement dire,
à ce jour, qu'elle a rapport avec " El Pujol "
qu'elle domine.
Collada de la Coma
Sur
mon extrait de carte j'ai
porté en cet
endroit un sérieux coup de crayon en travers de la piste. Je
dois quitter un tracé fait de deux lignes
parallèles pour
un simple trait, certes continu, mais peu épais.
C'est à partir de là que j'imaginais avoir des
difficultés de repérages.
Eh
bien non ! Au
domaine des vaches on respecte l'humain. Les pancartes redoublent
d'indications. Le Clot
de
les Fonts
apparaît conjointement sur ma carte. Le chemin qui y
mène
ne calque pas son gabarit sur l'épaisseur du trait. Le coll de
Cristofol, bien visible dans la bonne direction,
matérialise les renseignements écrits.
Coll
de Cristofol
Ma
carte indique ici un sentier
conduisant au coll
de
l'Home Mort.
Ni l'appellation de la passe ni la nature de son accès ne
m'incitent à m'y rendre bien que j'ai annoté
l'endroit
d'un point d'interrogation.
Le GR 3 sur lequel est donné ce col semble avoir
été détourné par la
société
moderne. Il suit désormais le tracé du chemin que
j'emprunte.
Au
lieu dit "Plans
del
Coll", le GR bifurque promettant le coll de
l'Home Mort à
seulement 500 mètres. Un chemin nouveau vient tenter ma
cheville rétive
à se plier à l'invitation. Pousser le
vélo sur une piste abrupte m'est une aide
à la marche. Le porter sur l'ancien
tracé du
GR m'aurait exposé à me présenter
crevé au coll de
l'Home Mort.
Coll de
l'Home Mort
L'aller-retour
exige peu de temps
et d'efforts.
Seule la chaleur donne un sens à l'expression "faire
un col".
Sur la piste principale retrouvée je ne regrette pas la
sécheresse du jour.
Le coll del
Forn favorise la rencontre de deux pistes. La
direction Santa
Maria de Besora est la mienne.
Je
domine bientôt mon
prochain objectif
le coll
del Barreto.
Je
peux concilier photo de col et
photo de vaches.
Mon
itinéraire ne
propose plus que des
cols géographiques - peut-être nommés
sur d'autres
cartes ? - Le dernier :
"Quintans dels
Ferrers" manque d'appellation
explicite pour espérer figurer au catalogue.
La fin de la partie
principale de la boucle a droit à un portail.
La piste prévue
d'explorer maintenant s'est muée en CV parfaitement
cimenté. Le collet de
la Bassota
nécessite un léger engagement sur un chemin
à main
droite en direction d'Els Ferrers... d'où je viens.
Le coll del
Bevi marque la fin de ma progression sur cette
route. Ma carte indique un collet
dels Bufadors, près d'un sentier que je ne
trouve pas faute de le chercher avec conviction.
Je
préfère,
après un
léger retour en arrière, m'engager, sur la
droite, dans
un chemin parsemé de cols
géographiques.
J'abandonne ma tentative pour prendre le collet
dels Bufadors à revers. Je
constate a posteriori que cette recherche infructueuse m'a fait
franchir la collada del
Bevi Xic. Finalement tous les cols sans nom ne refusent
pas le baptême.
De retour vers la route, une piste à
main doite me
propose le franchissement de la collada
del Bevi Gros,
du Collet
Xic et du Coll dels Tres Pals.
Il
ne me reste qu'à
remonter à la route pour suivre sa pente ascendante
jusqu'à Santa
Maria de Besora.
Je reconnais le dernier village traversé ce matin lors de
mon arrivée en voiture.
Un
aller-retour, encore, mais
rapide, sur la droite, me permet d'inscrire le collet
de Les Pedregoses à ma moisson du
jour.
El Collet
de l'Orri n'est encore apparemment
qu'un lieu-dit. Le col existe bien... plus discrètement sous
l'appellation de collet
de l'Om.
Le coll
de Vidrà
campe bien sur la route même si la pancarte qu'il arbore ne
le mentionne pas.
Elle
m'appâte en
pointant de la flèche un coll d'Era
de Massa.
J'en prends la direction bien qu'il ne figure pas sur mon extrait de
carte... par excès d'économie d'encre. J'ignore
donc s'il
se trouve avant, après, ou s'il ne fait qu'un avec le coll de
Pitro, situé sur le même
chemin.
Après
vérification, je constate
qu'il s'agit de deux cols différents. Si je suis
sûr
d'avoir franchi le premier, je ne peux me prononcer sur le second. J'ai
enjambé tant de cols, géographiques ou non (ex : le collet del Llop),
que
j'ignore
où j'ai rebroussé chemin.
Du coll de
Vidrà
au village, une descente remercie de la visite. Le soleil
lui-même
veut laisser une bonne impression. Il a entendu les 17 coups sonner au
clocher de l'église.
57
kilomètres - 1436 mètres de
dénivellée.
Par la faute
des
autorités locales qui ont parfaitement balisé le
secteur,
il manque à mon récit les anecdotes du cycliste
en perdition. Il reste une belle chasse aux
cols
dans une nature merveilleuse, pas vache avec les randonneurs
invités à partager le territoire des
bovidés.