Lézan est au centre d'un "Y"
ferroviaire dont les pointes sont Le Mas-des-Gardies, Saint-Jean-du-Gard
et Quissac.
"L'extrémité de la ligne", sur l'embranchement d'Anduze,
correspond à la première gare de cette ville dont les
bâtiments ont été détruits en 1908. Le Journal du Midi du 9 janvier 1922 rapporte :
Un vol important en gare de Lézan - Le Parquet d'Alès a
ouvert une instruction contre inconnu, pour vol de nombreux objets
artistiques en métal précieux, commis dans la nuit du 31
décembre au 1er janvier, en gare de Lézan, au
préjudice de M. de Chapel, propriétaire du
château de Cardet.
Voici dans quelles circonstances :M. de Chapel
fils, qui venait de se marier à Toulouse, avait
expédié de cette ville, en gare de Lézan,
plusieurs colis contenant de nombreux objets.Lorsque
M. de Chapel vint à Lézan retirer ses colis, il
fut avisé par le chef de gare de cette localité, que les
caisses avaient été fracturées. M. de Chapel
informa immédiatement la gendarmerie de Lédignan qui se
rendit sur les lieux et procéda à la vérification
des colis qui en effet avaient été ouverts par d'habiles
voleurs.
On constata qu'un service de table aux armes de la maison
de Chapel avait disparu ainsi que d'autres objets. L'importance du
vol est estimé à 40.0000 francs.
Une enquête fut immédiatement ouverte, afin de
découvrir les auteurs du vol et c'est ainsi que notre
parquet a été saisi de l'affaire.
C'est précisément en direction de Cardet que le train repartait
1907
au travers de la vaste emprise
de la gare de Lézan. En 1896, ce train ne s'arrêtait pas à Cardet dont la halte n'existait encore qu'à l'état de vœu.
assure l'écoulement du cours d'eau sur toute la largeur de l'emprise de la gare.
photo du 19 septembre 2019
La voie déferrée
longe un haut mur chargé de masquer la destruction de la halle aux marchandises au profit duhangar moderned'un négoce en matériaux de construction.
photo du 19 septembre 2019
Côté gauche,
photo du 19 septembre 2019
les derniers vestiges
photo du 19 septembre 2019
de l'activité
photo du 19 septembre 2019
ferroviaire des lieux
ont aussi disparu
du paysage.
Le pont tournant de 14 mètres, ne tourne plus. La trace qu'il laisse sur le site varie en fonction de l'activité des débroussailleuses.
Le
Comité Départemental de la Libération adresse un appel particulier aux
cheminots afin qu'ils entrent hardiment dans la lutte contre
l'envahisseur.
Un des éléments les plus utiles à la machine de
guerre allemande est incontestablement les transports ferroviaires. Cet instrument si important se trouve entre vos mains.
Nous
connaissons votre action, vos sentiments patriotiques. Vous avez déjà
maintes fois prouvé que la lutte est pour vous chose commune.
Mais il faut encore faire mieux. Intensifiez le sabotage du matériel.
Faites trainer en longueur le moindre travail pouvant être utile aux Boches et à Vichy.
Sabotez vos machines. Aidez les patriotes dans leur action, contre les chemins de fer.
Assurez la sécurité des voyageurs français. Prenez
garde aux provocations des miliciens et des agents de Vichy. Sachez les
déjouer et punir leurs instigateurs. Donnez aux organisations de
la Résistance tous les renseignements susceptibles de les aider.
Nous vous faisons confiance car nous connaissons le caractère et le moral des cheminots.
En avant pour l'intensification de la Lutte.
ILS DÉSORGANISENT LES TRANSPORTS DE L'ENNEMI
Neuf locomotives sautent au dépôt de Nîmes et 8 à Lézan, près d'Alès...
sur la maçonnerie d'un aqueduc voûté. En 1917, Marie, âgée de neuf ans, part en compagnie de sa mère et de ses frères, en vendanges dans le Bas-Languedoc, en Gardonnenque, à Cardet ou à Quissac... La saison dure de quinze à vingt jours selon l'endroit...
Le père reste seul à la ferme pour veiller sur les
animaux et les jardins. Tout le reste de la famille essaime
temporairement dès que les plus jeunes peuvent prendre la place
des coupeurs.
Un
billet collectif est acheté en gare de Tamaris, près
d'Alès ; on évite ainsi quelques kilomètres de
marche. Ce départ est toute une "expédition". On emporte,
entassés dans de grandes malles : vêtements de
travail, draps, couvertures, mais aussi provisions : salaisons,
fromages, pommes de terre, haricots, oignons, miel... Seuls le pain et
le sel sont achetés sur place...
photo du 19 septembre 2019
On quitte la ferme à neuf
heures du soir, à la lueur des lampes-tempête, en suivant
la charrette, chargée des bagages et que conduit le père.
On atteint la lointaine station ferroviaire au petit matin.
Le retour se fera dans les mêmes conditions, la saison terminée.
Même scénario pour se rendre à Cardet ou à Quissac, mais on prend alors le train à Saint-Jean-du-Gard...
A Cardet, la famille devra attendre encore quelques années pour
s'y rendre par le train. En attendant, peut-être descendaient-ils
à Lézan ?
photo du 19 septembre 2019
A 113,487 mètres d'altitude, une dalle de béton recouvre désormais le passage d'eau.
Le 19 décembre 1914, en raison des circonstances, le P.L.M. apporte des modifications à la marche des trains de voyageurs...
Ces modifications qui constituent la 2e étape
annoncée depuis un mois, complètent les
améliorations mises en application depuis le 14 novembre
1914 : elles améliorent les relations locales et
réalisent en divers points de nouvelles correspondances entre
les trains de différentes lignes... Lignes d'Alais à Montpellier
du Vigan à Nîmes et de Sommières à Lunel -
Les horaires des trains circulant sur ces lignes seront modifiés
de façon à donner de bonnes correspondances à
Sommières et Quissac dans toutes les directions... Que n'y a-t-on pas songé en temps de paix !
Ces trains s'arrêteront à toutes les gares et stations de ces lignes.
La maison de garde, privatisée,
photo du 19 septembre 2019
se garde du regard importun des randonneurs, derrière une haute haie.
Street View
Seul un "chemin de la Gare", ouvert après coup,
témoigne encore de l'existence passée d'une halte à Cardet,
La bâtisse se tient aujourd'hui à l'écart
de l'actuelle D 982,
"route des Cévennes".
La fermeture de la ligne de
chemin de fer a permis à la route de reprendre son tracé rectiligne
d'antan et même d'élargir sa chaussée.
A l'époque ferroviaire des lieux, la RN 582 s'incurvait afin d'aborder les rails dans des conditions de visibilité acceptables. En cela elle éloignait doublement ses usagers du cimetière de Cardet.
La voie verte prend fin à cette intersection sans antécédents ferroviaires,
laissant le randonneur devant un grand choix de destinations fléchées.
Les rails, eux,
poursuivaient
en direction de la gare de Ribaute-les-Tavernes.