Récession
des forces oblige : je regroupe désormais
mes déplacements : une Piste Verte sur ancienne
voie ferrée, le dimanche ;
une chasse aux cols le lundi. J'économise ainsi la
dépense énergétique des 5
heures de volant du trajet aller.
"Frais" mais dispos, je me trouve à pied d'œuvre
pour accueillir le
soleil.
Sant
Quirze Safaja
propose peu de places de parking que peu de véhicules
cherchent à occuper.
La journée s'annonce belle. Pour contourner les effets des
7° ambiants, au
ressenti accentué par le plat d'un kilomètre
d'asphalte, je démarre face au soleil.
Peu avant la
bifurcation vers Centelles, à main
gauche, un chemin d'accès discriminatoire,
s'élève
vers El Collell.
A El Collelltout
proche, le demi-tour s'impose. Un Cent
Cols n'est plus considéré comme
riverain au-delà de la passe.
De retour à la route,
deux
coups de pédales permettent au VTT d'atteindre la C-1413b
face au camping de Sant-Quirze
où j’envisageais de loger avant que la
radio n'affole ma bourse par des bruits de "Crise".
Cette route et moi, allons
faire ensemble un bout de chemin ; 10 kilomètres environ,
avec
préméditation de quelques
infidélités.
Coll
de la Creu del
Serrà
Avant d'atteindre le kilomètre 8, je prévois en
effet d'abandonner la C-1413b
pour
une piste qui s'avère
revêtue d'asphalte. Attention ! une bonne surprise
peut en cacher une mauvaise :
la voie fait dans le
"Privé".
Ma
déception, aussi vite dépassée que la
pancarte,
je
profite de la route pour prendre de la hauteur, au moins
jusqu'au
Collet de Can Sants.
Même par "grand beau", la vallée de Vic retient les
brumes matinales.
Deux
chemins partent du col. Le second, déclaré
privé, double la route d'accès à
l'ancien sanatorium de Puigdolena en contournant
le Puig d'Olena.
La première piste qu'aucune pancarte ne suggère
d'éviter,
mène
sans hâte à un carrefour d'aspect publique. Un
marquage vert et rouge confirme l'ouverture des lieux au tout venant.
Le
passage d'un vététiste pressé
(1) Voir
carte
m'en
apporte une certaine confirmation.
Les
mots de dissuasion affichés au départ de la
route
puis
de la seconde piste, dont l’aboutissement
maintenant apparaît au grand jour,
sont
remplacés ici par des chiffres, ceux du
pourcentage de la pente. D'autres maux en quelque sorte.
La côte raide mais cyclable n'interdit pas de
préserver
des forces en usant un peu des souliers. Sous motif photographique,
bien sûr.
Jusqu'à
présent la carte en ligne de l'ICC dont
je consulte les impressions, reflète la
réalité du terrain.
Pour
distinguer le Collet de
l'Escopeter parmi d'autres
ensellements géographiques environnants, je me fie au
croisement d'un sentier. Il s'agit d'un
important raccourci adopté par le GR.
(2)
Voir carte ci-dessus
Plus loin
un triangle de chemins marque l'emplacement de La Collada.
Ce crochet muletier se
trouve certes motivé par une chasse efficace des cols du
secteur,
mais aussi par la qualité
des points de vue.
Avant de regagner les bas-fonds, une dernière
récompense :
le Collet del
Março.
En cours de descente
un
piteux portail attire la curiosité de mon
objectif. Clic !
Clic aussi, pour satisfaire la curiosité du lecteur.
Un dernier regard sur mon promontoire abandonné
et j'aperçois la C-1413b
que je reprends au kilomètre 9.
Le kilomètre 10 a l'ingrate mission de situer un col
géographique.
Le Coll de Can Talo,
visible
depuis le carrefour
de
la Creu del Pou, patientera pour figurer
sur mon "tableau de chasse".
Auparavant,
de 3 à 5 coll, collet et Grau exigent un nouveau
détour.
Leur chemin d'accès tient de la route non
goudronnée...
jusqu'à
ce qu'elle le devienne. Un projet
"d'urbanización"
non (encore ?) abouti, vient expliquer cette gabegie bitumineuse.
Revenue à la raison, la piste se divise et me laisse
perplexe.
Un
plan des lieux en voie d’attaque
végétale, me
permet d'y repérer "Can Farigola",
seul point de
convergence avec ma carte.
Je choisis de poursuivre tout droit et, sans relation de cause
à effet,
j'aboutis au
Collet de Can Borla.
Au-dessous, quelque part, Can
Borla.
La
piste d'un très bon rapport qualité prix,
poursuit au
Coll
de Gasents.
Pour
ma part, je ne poursuis pas au-delà du Grau
de les Avellanedes, préoccupé que je
suis par le gros de mon parcours
à venir. J'ai probablement tort, ce détour a des
vertus reposantes.
Le Coll
de Can Talo se franchit dans le même esprit.
Esprit dont j'ai
conscience d'abuser en me lançant dans une
descente qui rend les hauteurs à ma gauche, de plus en plus
élevées.
Ors, je dois les franchir.
Quelques distractions, dont certaines méritent un
clic,
me conduisent à freiner la mauvaise
pente de mon
inquiétude à hauteur de la borne 14. Je dois
trouver,
à main gauche, un chemin
balisé "El
Pujol".
La piste attaque la montagne en marge du hameau et de ses
éventuels canidés.
Contournera-t-elle
aussi
de traverser le prochain lieu habité : La
Rovira de Cerdans ?
Même
si, comme je le vois, elle tend à s’en rapprocher,
elle évitera,
c'est sûr, le Castell de Centelles.
La vallée s'éloigne et disparaît au
passage de
La
Rovira de Cerdans,
où je ne m'attarde guère que pour franchir la
barrière électrique
délimitant
le garde-manger d'un quarteron de bovidés.
Au
sortir du Pla de la Rovira, je constate
qu’en
sens inverse le
"cami" se
veut "particular".
Au-delà du "Pla", un faux-plat conduit au
Collet de la Rovira de Cerdans.
Le
lieu parsemé de rochers invite à s'asseoir. Mon
estomac approuve la suggestion d'un pique-nique imminent.
Le temps de déplier ma carte aux fins
d'orientation, un imposant tracteur
surgit par le chemin de la Rovira. L'engin se
dirige vers moi et stoppe
devant une barrière cadenassée. Le
conducteur et son assistant descendent
à ma rencontre pour m'interroger... en Catalan.
Petits réglages idiomatiques effectués, nous
finissons par parler des cols
locaux. Lorsqu'ils repartent je ne sais plus bien où je me
trouve.
Je retiens qu'ils se rendent à l'Era
d'en Coll par un
itinéraire beaucoup plus court que le mien.
A
posteriori, je constate sur la photo qu'on
aperçoit en face le château de Castellcir
proche de l'Era d'en Coll.
Mais n'anticipons pas !
Les interrogations nées de cette conversation
prennent
le pas sur mon appétit et je poursuis dans
la continuité de la piste qui m'a amené.
Je constate bientôt que, comme je l'espérais, le
chemin aboutit à un CV au
Coll de Prims.
Plus rien ne s'oppose au pique-nique.
Le CV, emprunté par la gauche, côtoie
quelques
propriétés
avant
de se partager en deux.
La
voie de gauche conduit sur les lieux d'une
"urbanizacion" qui n'a jamais dépassé le plantage
de poteaux
électriques le long d'un goudron miteux. Un
plantage tout court, en somme.
Tout
droit, l'asphalte
se sentant inutile,
abandonne
la partie sans atteindre le Coll de
Sauva Negra,
protégé
par une barrière.
Un
repérage fait
sur Google Earth,
il y a quelques mois, m'a amené à ajouter sur la
carte un
accès nouveau, plus direct, vers Casanova del
Castell.
Ai-je rêvé ? confondu ? Ici, au col, rien de tout
çà.
A gauche, je délaisse le chemin proposé par ma
carte
préférant m’entêter
à suivre mon tracé virtuel.
Alors que l'initiative vire à l'hasardeux,
j'improvise, au
croisement d'un sentier, une
tirade à gauche pour corriger le
sentiment de dérive qui m'envahit. Tant qu'à me
perdre !
Le sentier, lui, n'hésite pas à se perdre dans
des "pla", pour ressurgir soudain avant de se diviser...
m'entraînant
vers l'espoir de me repérer sur des hauteurs inconnus. Des
épineux heureusement bloquent
l’insensée
tentative. Je
me trouve contraint à rebrousser chemin
vers un des "pla" traversés naguère, afin de
regagner le Coll de
Sauva Negra et me réconcilier avec le chemin
"officiel" indiqué
par la carte. Ce demi-tour impliquera de mettre toutes les forces
encore en
présence au seul service du retour à la voiture.
Aux portes de l'abandon, je
succombe une dernière fois à la tentation
d'engager les roues du BTT dans
des traces anonymes.
La
persévérence finit par payer. J'aboutis sur un
chemin, près d'un bâtiment.
Serait-ce Casanova del Castell ?
Nulle pancarte, ni avant,
ni après, ne répond à l'interrogation.
Je
me dois de trouver quelque indice identifiable confirmant ma
présupposée position.
Le Castell de Castellcir,
apparaît à point nommé, là
où ma carte approuve son emplacement.
Allégé du poids de l'incertitude, je
subis une
moindre poussée qui théoriquement devrait me
ralentir,
mais au contraire la bonne direction retrouvée me procure un
élan que seule une succession de barrières
parvient
à couper.
La Riera de Castellcir
n'apporte de l'eau
qu'au
moulin des portails. En marquant l’arrêt provisoire
de la
descente, elle freine les dernières ardeurs. Et je
m’en
réjouis. L’accession aux deux prochains cols en
sera moins
pentue.
J'ai bien noté et annoté même, sur ma
carte, que deux chemins se succèdent à main
gauche.
Le
premier, à ne surtout pas emprunter conduit
sous
le Castell de Castellcir puis sur des
hauteurs où je n'ai rien à faire sinon y
échapper mon appareil photos
qui
m'en veut
au point de retenir son objectif
en
se moquant des miens.
A l'Era d'en Coll, point d’hommes au
tracteur. Au Collet de Roques Sitjanes, faute de
prétexte photos, point
de halte. Juste un demi-tour.
Le
chemin en travaux me ramène au carrefour de la
piste principale où je songe à appliquer
à mon Nikon récalcitrant une
méthode efficace en divers domaines : la privation. Pour lui
ce sera privation
de batterie dix secondes.
Le symbole de la punition suffit. L'objectif se rallie de nouveau aux
miens.
La piste aussi. J'ai pris quelque retard qu'elle m'aide à
compenser.
Dans
Castellcir, l'orientation ne m'apparaît
pas évidente. Deux sympathiques autochtones compensent
l'imprécision de la
signalétique
et me mettent dans la direction de Castellterçol.
Leurs explications m'apprennent encore que le "ç" catalan
à des consonances françaises.
Le Coll
de la Mosca
sépare les deux villages.
Au doigt mouillé par la salive de l'intuition
j'emprunte, dans Castellterçol,
la BV-1245
où le fléchage
du GR 177
invite à s'élever au-dessus
des toits pour atteindre le
Collet de Sant Fruitós.
Collet de Sant Fruitós.
Collet de Sant Fruitós
En sens inverse le GR traverse à nouveau la BV-1245 qu'il suit
quelques centaines de mètres en direction du centre ville
avant de s'échapper par la droite
en direction du
Castell de Sant Miquel qu'il contourne.
Les
retards accumulés par quelques errements et la
fatigue inhérente, m'ont convaincu de rentrer directement
à Sant-Quirze.
Pourtant
je ne résiste pas à l'attrait de
l'itinéraire prévu
d'autant qu'il se trouve balisé et qu'une pancarte situe ma
voiture à dix kilomètres.
Je traverse l'heure de l'apéritif à El Ricard
où une mauvaise pente incite
à la modération
et à la prudence.
Je parviens ainsi au Coll de
Rosanes
pancarté Restobles
del Ricard.
Le Cami de Sant Julia
conduit à...
Sant Julia d'Uixols,
église romane
du XIIè siècle
perdue en pleine nature.
Le Collet
de Mataluga est signalé en direction de Sant Quirze. Seul le
pictogramme du marcheur ne va pas dans le sens de mon projet.
L'itinéraire se poursuit par un sentier.
Enfermée,
la Madone peut-elle comprendre que je ne
souhaite pas avoir à marcher ?
Je retrouve le chemin quelques centaines de mètres
plus bas.
Sant-Quirze Safaja :
7
kilomètres !
L'instrument
utilisé pour
mesurer l'itinéraire peut-il vraiment se recommander du
mètre étalon de Sèvre ?
Dans un état de forme pourtant encore raisonnable, sur une
piste plutôt
roulante, les distances me paraissent compter double.
Au Collet de Matafaluga,
en aller-retour par le chemin de droite :
le Coll
de Pruna
et guère plus loin
le Coll
dels
Badissars. Je renonce à chercher le Coll de Badissars,
trop éloigné sur un sentier.
De
retour au Coll(et)
de Matafaluga, je m'en
remets de nouveau au GR 177. Je remarque que la
pancarte directionnelle ignore
Sant Quirze. En revanche elle annonce, à
3 kilomètres, le
Collet de les Termes.
Je comprends d'où vient ma sensation de lenteur
: Sant Julia
- Sant Quirze
= 7 km
à décomposer ainsi : Sant Julia - Collet de Matafaluga
= 0,1. Collet de Matafaluga - Collet de
les Termes = 3 Collet de les Termes
- Sant-Quize = 6.
D'après les pancartes : 0,1 + 3 + 6 = 7 km
Malgré le soleil déclinant, il y a de
l'évaporation.
Plus aucune pancarte ne parvient à me
surprendre.
Le Collet
del Berenguer et le Collet
dels
Obanells figurent sur l'itinéraire.
La C-59
offre à deux pas
le Coll de
Poses.
Depuis
l'ancienne route, barrée, derrière une
glissière de sécurité
abandonnée, un chemin devait me conduire au Coll
de
Llis. Faute d'avoir bifurqué sur un proche
sentier, je pense être plutôt
parvenu au Coll de les Vinyes.
La nouvelle route, C-59,
mène, elle, assurément, en descente, au carrefour
de la BV-1341
direction Sant-Quirze.
1 kilomètre.
Sant-Quirze Safaja
L'exécution de ce parcours tant de fois
reportée,
méritait d'attendre ce début d'automne. Le beau
temps
assuré a permis de mettre des paysages sur un
tracé de
papier et de vérifier que la boucle envisagée
était "bouclable".