26
octobre 2008
Dans mes cartons, depuis un an, traîne un parcours
qui, plus que tout autre, me semble nécessiter une
journée de beau temps
garanti.
Le soleil, brusqué dans ses habitudes par un passage
forcé à l'heure d'hiver, réagit en
inondant le dimanche d'un
rayonnement estival : une occasion de dernier carat pour envisager la
randonnée. Une courte révision du projet -
révision à la baisse - et je rejoins Maçanet
de Cabrenys, point de départ d'une boucle dont je
surestime la longueur et
sous-estime la difficulté.
De petites rues tranquilles, près de résidences
endormies, se prêtent au stationnement.
Mon itinéraire remonte vers Coustouges, en
France.
De bonne augure, le restaurant du coin se nomme Can Coll.
J'avais
envisagé, dans un
projet initial, de m'échauffer sur un aller-retour au Coll
de Sant Marti
tout proche.
Je
sursois à la digression pour me consacrer à
l'essentiel ;
la
boucle en elle-même. Une fois à Coustouges, je
compte revenir par la
montagne échancrée de cols.
Il est tôt. Les marchands de Tapis n'ont pas encore
ouvert boutiques.
Je
devine l'emplacement de mon premier col, déjà
perché
410 mètres
au-dessus de ma voiture.
Coll dels Horts
J’abandonne
l'idée d'aller chercher, à partir d'une
bonne piste située à main gauche, la Collada
Verda, le Coll Parat,
le Collet de la Fiola et le Coll de
Bruga.
S'il
me reste du temps, ce
soir, je m'arrêterai en passant. Sinon, cette
réserve servira à amorcer la
réalisation
d'un circuit prochain.
Le Coll
Roig fait suite, plus ou moins loin
selon les cartes.
Je choisi de le chercher... là où je le vois,
malgré
une
"battue en
cours".
"Faites
attention aux
chasseurs", m’a-t-on recommandé un jour, sur un
chemin investi par des hommes en casquettes rouges.
"Ils
ne risquent rien !" ai-je répondu,
"je
ne suis pas armé".
Dans ma gibecière, je rajoute un
second trophée, le
Coll
Roig
que je trouve en lieu, place et couleur prévus.
Retour à la route de Coustouges
pour repasser le Coll
Roiglà
où d'autres cartographes ont
cru le voir.
Le PONT TRANSFONTALIER DU
RIU MAJOR DESENCLAVEMENT
ROUTIER
ENTRE
VALLESPIR ET EMPORDA
REALISES PAR
LE
DEPARTEMENT DES
PYRENEES-ORIENTALES
LA GENERALITAT DE
CATALUNYA
AVEC LE CONCOURS DE
L'UNION EUROPEENNE
LA FRANCE ET L'ESPAGNE
LA REGION LANGUEDOC-ROUSSILLON
Cette inscription commémore la
nécessité et la
volonté transfrontalières d'un projet local
datant de
1928 et la reconnaissance unanime pour un acte de solidarité
forte.
7 juillet 1995
On
peut entamer cette même boucle dans les Pyrénées-Orientales,
à Coustouges. L'altitude de
départ, au petit matin frais, et la
nécessité de la regagner, le soir, en fin de
parcours, m'ont fait préférer un
départ de Maçanet.
La route s'élève au-dessus du
pont-frontière.
La lecture d'une plaque commémorative mentionnant le passage
de
70 000 Républicains par "ce col" m'incite à
entreprendre
des recherches a posteriori. Je découvre ainsi
l'existence
du Col de
Coustouges (ou
Pas del Coll).
FEVRIER
1939 - FEVRIER 1989
50e ANNIVERSAIRE DE LA
RETIRADA
"UNE
DES DEUX ESPAGNES"
TE GLACERA LE
COEUR
ANTONIO
MAVADO 1875 - 1939
PAR CE COL SONT PASSES 70.000 REPUBLICAINS ESPAGNOLS
Coustouges
Contrairement
à la partie
espagnole du parcours où le moindre sentier en partance vers
la plus minuscule
fermette bénéficie d'un fléchage,
depuis la frontière, sentes, chemins et même ici
la route, demeurent dans un anonymat absolu.
Je dois à l'amabilité d'un riverain, de trouver,
quelques mètres avant le
panneau de sortie du village,
le CV,
vite abaissé au rang de piste,
qui va me mener vers les crêtes.
Au premier carrefour, un fléchage apparaît. Il ne
renseigne en rien le randonneur.
Peu à peu le chemin me hisse
à hauteur d'un
col.
Un sentier, à main droite, gravit un mamelon que ma carte ne
reconnaît pas.
Je
trouve sur ce promontoire la vue dégagée que je
cherche, sur les environs.
La
sente poursuit vers un col
que je visite au hasard.
Il s'agit, d'après le catalogue et ses projections
sur Google Earth, du Coll
de la Creu de Canonge.
La
rencontre d'un confrère centcoliste me permet
d'échanger
sur les difficultés à atteindre certains cols
emprisonnés derrière des grillages.
Aujourd'hui,
à pied, le collègue "chasse"
les bornes frontière, que mes cartes ne mentionnent pas. Son
IGN situe la 545
au Coll de
la Pedra Dreta. J'allais repartir
chercher, en vain, cette
passe.
La
suite de ma boucle implique de continuer par la
droite. Ce sera après un rapide
aller-retour
au Col
de la Nantilla, pas
très éloigné et d'accès
roulant.
Par la droite, maintenant, je progresse sur un
terrain de moins en moins en adéquation avec mes cartes.
Un carrefour discret ouvre sur une piste
barrée
par un portail cadenassé.
C'est par là que je comptais me rendre à la Collada
d'en Proi.
En
sens opposé, une courbette suffit à amadouer
l’obstacleimpuissant
à empêcher piéton ou cycliste
à
s’avancer
vers un domaine qui fleure l'abandon.
La piste se disperse
tout
autour d'El Corral ; restaurant mis
hors circuit par le pont transfrontalier construit près de Coustouges.
J'opte pour un chemin
montant
vers
un étang où une aire de pique-nique -
à
restaurer - réveille mon estomac. Calé sur un
banc bancal, entre deux
bouchées, j'établis un comparatif entre
ce que je vois et ce qu'en
dessine ma carte. Le trait plein du cartographe franchit sans
détour le Puig
del Boxer qui me fait face.
A
première vue, la piste
tracée semble bonne. Dommage qu'elle se trouve
derrière un portail dont le
cadenas représente, ici, le seul
élément en fonctionnement.
En suivant les piquets, je parviens à une trouée
encadrée par deux grillages.
A
gauche, un magnifique
chemin français. A droite un splendide camino espagnol. Au
milieu, un no man's
land infâme envahi d'épineux. Et cela, avant,
pendant
et après le franchissement du Coll Pregon.
Ces
barrières viseraient davantage les animaux que
les hommes. Je me réjouis d'avoir
équipé mon VTT de pneus tubeless et
renouvelé
le produit anti-crevaisons. J'apprécie aussi de
m'être pourvu de chaussures
confortables.
De
ma "cour de promenade" j'aperçois le Cingle de
Cornell. Je distingue parfaitement le chemin qui,
à sa gauche, franchit le Coll del Faig. J'avais
prévu de rejoindre cette passe par un sentier rendu
inaccessible par la débauche de fils de fer.
Sur ma carte figurent
deux Coll del Faig.
Un premier, celui que je viens de voir à 926
mètres
d'altitude et un second, plus haut, vers lequel me dirige
mon drôle de
sentier.
Si rien ne s'y oppose.
Au loin, une habitation. Ma carte dit : El Boac. Je dis :
peut-être !
Soudain,
sans plus d'explications qu'à l’heure de
l'enfermement, les contours de ma prison
s'élargissent, libérant l'accès
à
un chemin, à main droite.
La piste, que je n'espérais plus pouvoir emprunter, tend en
direction du
Coll
del Faig
:
un aller-retour facile qui contraste avec les difficultés
rencontrées.
Le Coll
del Faig,
l'aîné de la famille, le chouchou des cartes, se
présente bientôt.
Borne 552.
Mon programme prévoit maintenant que je me mette en
quête d'une
sente qui franchirait le Puig
del Torn pour rallier un chemin à la Collada
Verda.
La discordance affichée entre mes différentes
sources documentaires m'amène à
préférer attaquer ce col
par des voies détournées,
mystérieusement
balisées.
Une bonne piste herbeuse me ramène au chemin principal
à l'endroit même où il cesse d'exister
: au
Coll
de Perilló.
Borne frontière 553.
J'ai conscience d'avoir perdu beaucoup de temps sur un terrain plus
hostile que prévu.
La suite du parcours
démontre
que
le pire reste toujours à venir.
Descentes vertigineuses et... remontées à pic se
succèdent.
Coll de la Dona Morta. (Texte
de la pancarte ci-dessous)
Réunis autour de la grande cheminée du mas de la Borbolla,
maîtres et valets de ferme, femmes et enfants, toute la
maisonnée s'affairait. C'était le grand jour de
la matança
del porc,
le sacrifice du cochon mis à l'engrais pendant
l'année,
comme dans
toutes les bonnes fermes du Vallespir. Autant pour donner un coup de
main que pour participer à la fête, on avait
invité
parents et amis. La
nuit était tombée depuis plus d'une heure.
Egorgé
le matin, le
bénéfique animal avait été
ébouillanté, nettoyé, raclé
et
découpé.
Tandis que le barbufat
(sorte
de soupe épaisse à base du sang et des menus
restes de la victime)
cuisait à gros bouillon dans l'olla, les femmes,
sous les regards
attentifs et émerveillés des enfants,
s'employaient à confectionner
boudins, saucisses et saucissons. De
leur côté, les hommes préparaient
jambons et cansalada
(lard ou ventrèche). Toutes ces cochonailles, une fois
salées et
poivrées, iraient
sécher et se bonifier pendant tout l'hiver, pendues
aux poutres du
rebost
(ou
rebosc,
pièce obscure et fraîche où sont
conservées les provisions).
Les langues allaient bon train. Comme on était aux premiers
jours
de novembre, la conversation s'était
égarée sur
les morts, puis sur les revenants, puis sur les bruixes
et le diable. L'une avait parlé d'un vieux berger de la
région qui était tellement sauvage et faisait
peur aux
gens que, par précaution, à sa mort, on avait
cloué son crâne dans le cercueil pour qu'il ne
revienne
pas tourmenter les vivants, l'autre, d'une dame blanche qui se montrait
parfois, les jours de pleine lune, au-dessus des gorges de la Fou ; en
baissant la voix, une troisième avait
révélé qu'on avait dû faire appel à
un capucin de Perpinyà pour exorciser une des filles de Can
Taqui et qu'il en était sorti sept démons,
hurlant et
blasphémant, qui s'étaient
dissipés dans les airs ! Instinctivement les enfants
s'étaient rapprochés du cercle de
lumière que
faisait la lampe à huile au milieu de la pièce.
"Tout
ça c'est des histoires bonnes à
faire peur aux gens", histories
de la vora del foc
(des histoires du coin du feu). Moi je n'y crois pas s'écria
la
Martina. Un silence suivit, comme si on avait entendu un
blasphème. "N'empêche, lui lança son
mari, que tu
as une peur bleue des araignées et des serpents et que quand
un
rat traverse la cuisine, tu montes en vitesse sur un banc en poussant
des cris de pintade". La répartie eut le don de
détendre
quelque peu l'atmosphère. "Oui, mais c'est pas la
même
chose : les revenants, les encantades
et les bruixes,
moi je n'en ai pas peur, je n'y crois pas". "Eh bien, intervint l'oncle
Abdon, je parie deux pièces d'or que tu n'iras pas
à
minuit, planter une agullada,
là-haut, à la Collada del Cingle Gran".
El l'oncle Abdon dénoua sa large ceinture de flanelle rouge (faixa) et tira de
son gousset (butxaca)
deux belles pièces d'or (lluises).
"J'ai
vendu ce matin un bélier (marrà),
à la foire de Ceret". "Oui,
oui,
vas-y tante Martina" crièrent les enfants.
La
Martina était fière et têtue :
malgré son horreur des araignées, des serpents, des rats et de
l'obscurité, elle s'était trop engagée
pour se rétracter. La nuit était
déjà
bien avancée. Elle passa à l'étable
prendre l'aguillada,
le long bâton pointu avec lequel on dirige les bœufs,
et
s'engagea sur le sentier qui mène au col. La distance
à
parcourir n'était pas grande : un quart d'heure de marche
tout
au plus. Habituée à la montagne, elle allait d'un
pas
alerte et vif, tenant son long bâton d'une main et de
l'autre,
relevant sa longue robe noire et ses jupons pour ne pas
trébucher aux pierres du chemin. Il faisait une nuit
d'encre. De
l'autre côté de la vallée du Tech,
quelques faibles
lueurs signalaient la présence de villages lointains ou de
quelques maitairies pas encore endormies. Sa robe accrochait parfois
les ronces bordant le sentier. A chaque bruit insolite, petit animal
dérangé dans son sommeil ou prédateur
aux aguets,
son cœur
se mettait à battre la chamade ; mais elle travaillait
à se rassurer en cherchant à les identifier :
ça c'était
un oiseau qui s'agitait : ceci un petit rongeur
qui
s'écartait :
maintenant un lièvre qui déboulait de son
gîte...
Elle surmontait sa peur. A la raideur du sentier qui s'adoucissait,
elle comprit qu'elle arrivait au terme de son épreuve. Elle
devina les formes fantomatiques du chaos de rochers qui jalonnent la
crête. Au moment même où elle plantait
enfin son
aiguillon, elle sentit passer, terrorisée, un souffle
d'ailes
sombres au-dessus d'elle. Elle fit rapidement demi-tour et voulut
reprendre son chemin. Elle hurla d'épouvante en se sentant
retenue comme par une main invisible et elle perdit connaissance.
Les gens de la ferme, inquiets de ne pas la voir revenir, finirent par
partir à sa rencontre. Arrivés sur place, ils la
trouvèrent morte d'effroi et comprirent ce qui
s'était
passé : dans sa précipitation, elle avait
planté
l'aiguillon dans les pans de sa longue robe et elle était
morte
en s'imaginant que le diable la punissait de son
incrédulité. On l'enterra sur place et le col
prit le nom
de Coll de la Dona Morta. On peut y voir encore un grand rocher plat,
en forme de cercueil, gravé d'une petite croix. On
prétend que c'est le tombeau de cette femme de la Borbolla qui
refusait de croire aux bruixes
et aux encantades.
De
jour, bruixes et incantades confient à
l’implacable
rudesse du sentier, le soin d’effrayer le randonneur
solitaire encombré d'un
vélo.
En
suivant les crêtes, la frontière et
moi-même enchaînons les
cols
parmi lesquels
je
me devrais d'en identifier deux : la Collada
de Pla Joanal et les Collades.
La dureté du parcours m'amène plutôt
à prospecter d'éventuelles
échappatoires,
plus invisibles que les bruixes et les incantades.
Côté français, un chemin,
méconnu de ma carte, pourrait représenter le
salut
s'il se trouvait joignable et partageait ma destination.
Le balisage repose sur quelques
cairns peu diserts, sur
l'intuition du randonneur et
sur de menues traces de
peinture orange défraîchie qu'il faut
débusquer à l'instar du trésor d'un
jeu de piste.
Avant de pousser le vélo sur quelques mètres, je
pars à la recherche
du jalon suivant
tout en veillant à garder
les crêtes. Mon fil d'Ariane.
Si, en gardant les crêtes, je parviens à garder le
cap, cela ne m'évite pas d'anticiper le franchissement des
cols. A la probable Collada
de Pla Joanal, je me crois déjà
à la Collada de Sant Marti.
Lorsque je croise,
au plus dru
d'une ascension, une famille de randonneurs, je ne manque pas
de me documenter sur l'appellation des lieux.
La femme m'assure connaître le coin. Elle a
géré un temps une maison d'hôtes dans
les environs et des amis habitent tout près - à
vol d'oiseaux - du Coll
de la Dona Morta. Peut-être dans l'ex-ferme de
la Martina ?
J'ai du mal à
admettre ses dires. La Collada
de Sant Marti se trouverait devant moi.
Alors
qu'elle s'apprête à évoquer l'heure,
mon
interlocutrice se ravise, par crainte probable de m'effrayer.
Précaution
inutile. Elle a commencé par m'annoncer que je ne suis pas
à la moitié de mon
parcours et que les vrais difficultés me font face.
Par habitude, je nuance les renseignements relatifs
à des distances ou
des profils d’itinéraires. Ma carte
approuve en l'occurrence mes réserves.
J’ai effectué plus des 2/3 de la distance entre Coustouges
et le Coll
du Puits de la neige où je sais trouver une piste
cyclable.
Certes,
ensuite, je devrais emprunter un chemin qui
m'est inconnu tant en qualité qu'en distance.
Sur
ma droite, 1000 mètres plus bas : un village. Serait-ce
Maçanet de Cabrenys ?
A chaque minute qui passe, ma situation devient
plus instable.
La
fatigue gagne. Je ne suis pas entraîné
à la
marche en raison d'une cheville rétive au pliage,
séquelle d'un accident. En
côte et en descente le mollet subit des tentions hors normes
qui l'incitent à protester.
Sur le BTT, je ne connais pas les crampes. A ses
côtés, si.
J'échafaude plans sur plans pour "me tirer" de là
avant la nuit. Pour
m’en tirer, tout court.
Je
pourrais avancer plus vite en... abandonnant le
vélo. Mais, parvenu au Coll du Puits de la Neige,
comment regagnerais-je
ensuite Maçanet ? Et puis 2000 euro,
ça compte encore, par temps de
crise.
Je pourrais cacher mon encombrante monture et revenir la
chercher demain.
Je serais incapable de mémoriser le lieu de la planque ;
séquelle, encore, de
ma percutante rencontre avec un automobiliste distrait.
Une
pancarte ! Je dois me rapprocher de
circuits empruntés par des randonneurs plus conventionnels.
Le Coll Cerda
et Montalba ne figurent ni sur mes extraits de
cartes ni sur mon
parcours.
J'avance
maintenant au
courage et à l'instinct. Je n'ai plus le temps de
déballer cartes et
commentaires imprimés sur Internet. Je me souviens avoir lu
qu'à partir du
Collada
de
Sant Marti,
que je
traverse sans savoir, il y a deux itinéraires possibles :
soit par les crêtes,
le Roc de Fraussa, les antennes d'El Moixer
et le Coll
del Puig de la Neu ; soit par un itinéraire de
contournement, côté
français, à flanc de montagne.
La révision forcée de mes prétentions
exige l'emprunt du second tracé plus long
mais apparemment plus facile.
Je me laisse donc descendre, dès que l'occasion s'en
présente,
au
travers d'un sous-bois
jusqu'à un carrefour de sentiers. Toutes les directions
fléchées partent à l'opposé
du Coll del Pous
vers lequel je tends.
J'ai
consulté Géoportail, avant de partir. Il m'en
reste quelques souvenirs en mémoire.
Je remonte le GR, maintenant parfaitement balisé. Advienne
que pourra ! Il est
trop tard pour toute autre option.
Je
retrouve une cadence proche de celle du
marcheur. Les centaines de mètres cyclables, par-ci,
compensent les embûches,
par-là.
Le contour, si contour il y a là, me paraît
interminable. Je hais les descentes
trop longues de crainte qu'elles ne m'entraînent au-dessous
des 1200 et
quelques mètres du Coll dels Pous.
Coll
dels Pous
que je
finis par deviner, puis distinguer dans la pénombre. Je l'ai
déjà franchi en
Avril 2007 en compagnie du trésorier de mon club. (Amélie,
mais haut !)
Le profil familier de ce col me rassure.
Coll
del Pous ou du Puits
de la Neige ou
de Salinas
La
pénombre me permet encore
d’aborder une ultime piste que j'espère directe
jusqu’à Maçanet de Cabrenys.
Une voiture handicapée
par la nature brute de la
chaussée m’oblige au dépassement. Pas
par plaisir. Par nécessité. Mon vélo
connaît un problème technique
indéterminé mais bruyant. Il ne cesse de
gémir
que lorsque je pédale.
Sans lumière, je
franchis, incognito, le Coll de
Tralles.
Un
vrombissement de moteur, probablement au carrefour d'El Ceris,
célèbre
l’événement.
Au doigt mouillé je traverse les extensions
éclairées de Maçanet
de Cabrenys où mon
véhicule angoisse dans la nuit.