Le train repartait à destination de la gare d'Anduze.
Jusqu'en 1909, la gare terminus d'Anduze
ne se trouvait qu'à deux kilomètres du PN 6
ce qui explique, en partie, l'opposition du ministre des travaux
publics à l'établissement d'une halte aussi proche de la
fin de ligne.
Au-delà de cette date, la gare d'Anduze s'éloigna d'un kilomètre vers
la ville.
La ligne, prolongée jusqu'à Saint-Jean-du-Gard, Anduze rentrait dans le rang des gares de passage.
En 1896,
le voyageur parti de Quissac à 7 h. 17 avait
changé de train à Lézan d'où il
était reparti à 8 heures 02.
Son train ne s'était arrêté ni à Massillargues-Atuech ni à Tornac.
Il arrivait maintenant à proximité
d'un pont métallique jeté sur la "N°582 de St-Hippolyte-du-Fort à Bagnols-sur-Cèze".
Photo du 2 octobre 2019
CHATEAU
DE TORNAC. — A trois kilomètres d'Anduze, mais à moins d'un kilomètre
de la gare, sur la route de Quissac, on peut remarquer un monticule
escarpé que couronnent des ruines imposantes.
C'est le
château de Tornac.
Le chemin de fer traverse en tunnel la
colline qui les porte, et, pour arriver aux ruines, il faut en
escalader les pentes, qui ne présentent aucun sentier.
Il
ne reste du château qu'une grosse tourintacte et des pans de
murs assez curieux.
Mais,
du haut de cette forteresse, on a une vue admirable sur Anduze, et sur
le défilé où le Gardon s'est frayé un passage entre les flancs pelés du
mont Saint-Julien et les rochers abrupts de la rive gauche.
6ème session du Conseil général du Gard du 21 août 1880 : Déjà
l'année dernière, poursuit le rapporteur au sujet du vœu
n° 3, nous avions appuyé auprès du ministre des
travaux publics une demande de la ville d'Anduze réclamant
l'établissement, dans le quartier des Cordeliers, de la gare
projetée par la Compagnie PLM, qui la place à une
distance de 1500 mètres.
A notre dernière session d'août, M. le Préfet nous
avait communiqué une dépêche ministérielle
en date du 27 décembre 1879, annonçant que les projets de
la station d'Anduze ayant été approuvés
après enquête régulière par le Conseil
général des ponts et chaussées,
ce
Conseil se refusait à les modifier et qu'il convenait au moins
d'attendre que ceux de la ligne d'Anduze à Millau fussent suffisamment
avancés pour examiner s'il serait possible d'établir aux Cordeliers une
halte de voyageurs...
Photo du 2 octobre 2019
La voie débroussaillée et déferrée en 2019,
Photo du 2 octobre 2019
dévoilait une cabane de cantonnier
en prise sérieuse avec la végétation.
Depuis, celle-ci s'est frottée aux engins du chantier d'aménagement de la voie verte.
Photo du 2 octobre 2019
plus franchement la chaussée de la départementale
Photo du 2 octobre 2019
qu'il ne le faisait par le passé.
Vous
avez néanmoins jugé utile, au mois d'avril, de renouveler
votre vœu ; les études déjà faites sur le
chemin d'Anduze à Millau venaient appuyer les
réclamations de la ville d'Anduze, et il paraissait possible de
décider l'Administration à faire étudier à
nouveau la demande qui lui était soumise.
M.
le Ministre des Travaux publics n'a pas cru devoir faire procéder à cet
examen, et une dépêche du 12 juin 1880 confirme les déclarations de la
dépêche du 27 décembre 1879. Nous
vous proposons cependant encore de persister dans votre vœu en faveur
de la gare d'Anduze. Le projet du chemin de fer d'Anduze à
Millau est très avancé.
Terminé dans le Gard, il va être transmis à M. le
Ministre, et nous croyons qu'il est possible de décider qu'une
gare commune à deux chemins de fer qui sont l'un et l'autre
censés aboutir à Anduze, tête de ligne, ne peut pas
être située à plus de 1500 mètres de cette
ville.
Nous
vous proposons donc de renouveler encore le vœu : "que la gare
d'Anduze, gare de jonction des chemins de fer de Lézan à Anduze et de
Millau à Anduze, soit établie à Anduze au quartier des Cordeliers"
Adopté
La voie ferrée, à l'étroit entre le relief, la route,
Photo du 2 octobre 2019
et le Gardon d'Alès,
suspendait dans le vide ses poteaux télégraphiques
dont la nature a très certainement évolué au fil du temps.
Nous
n'étions pas très nombreux, mais nous étions très gais ; c'est le
principal.
A la gare d'Alais se retrouvent la plupart des familles,
pour affronter ensemble le grand voyage d'Alais à Anduze :
14 kilomètres en deux heures onze minutes.
Nous
croyions changer de train deux fois ; mais, par faveur spéciale, on
nous fait grâce d'un transbordement. En revanche, quelles savantes
manœuvres en gare de Lézan ; un de nos camarades (spirituel, mais
méchant), veut nous faire croire que chacune d'elles est une erreur
d'aiguillage.
Heureusement notre train finit par repartir à son allure d'octogénaire, dans la bonne direction.
Après de nombreux et longs arrêts, nous brûlons une grande gare portant le nom d'Anduze.
Qu'est-ce à dire ? Serions-nous montés dans un
express ? Il n'en est rien. C'est seulement l'ancienne gare
d'Anduze ; nous arrivons à la nouvelle quelques minutes
après.
les trains ne desservaient plus la gare primitive d'Anduze ;
ils la contournaient par l'arrière
et allaient se présenter, un kilomètre plus loin, à quai de la nouvelle gare de la ville.
De 1881 à 1908, c'est à la première gare, construite en périphérie d'Anduze, au Plan des Molles,
qu'aboutissaient tous les convois en provenance de Lézan.
Ainsi, en 1896,
le voyageur parti de Quissac à 7 h. 17, qui avait
changé de train à Lézan d'où il
était reparti à 8 heures 02, était attendu à Anduze à 8 heures 14. Bien avant la construction de ce monumental bâtiment voyageurs, d'une halle à marchandises, d'une remise à locomotives et autres
annexes, le prolongement de la ligne était envisagé.
Par sa dépêche du 27 décembre 1879, M. le Ministre
des Travaux publics fait connaître qu'il n'y a pas lieu de
changer l'emplacement de la gare d'Anduze (pas encore construite),
et qu'il convient d'attendre que les projets du prolongement de la
ligne d'Anduze vers Milhau et Florac soient dressés pour examiner s'il
y aura convenance et possibilité d'établir une
halte de voyageurs au quartier des Cordeliers sur la nouvelle ligne.
Le "Gard pittoresque", en 1906, n'est pas dupe, il mentionne sur sa carte postale 5254 : Cette gare est appelée
à disparaître dans 2 ans, à cause de la
prolongation de la ligne à Saint-Jean-du-Gard.
Le 28 novembre 1948, vue du ciel, la première gare d'Anduze n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Peu à peu l'emprise de l'ancienne gare
se dégrade
et les bâtiments en ruine finissent par être bons à démolir
puis revient supporter la chaussée de la voie verte.
Cette partie de la ligne d'Anduze à Saint-Jean-du-Gard, comprise entre l'ancienne et la nouvlle gare d'Anduze (1 kilom.) a été ouverte le 1er novembre 1908.
La
loi du 17 juillet 1879 a classé dans le réseau
complémentaire des chemins de fer d'intérêt
général l'établissement d'un chemin de fer
d'Anduze à la ligne de Rodez à Millau, avec embranchement
sur Florac...
La longueur de la ligne principale est de 98 kilomètres ; celle de l'embranchement est de 12,800 mètres.
Les
dépenses d'établissement sont évaluées
pour l'infrastructure à 35,000,000 francs et pour la
superstructure et le matériel roulant à 10 millions, soit
en totalité à 45 millions de francs, ce qui fait
ressortir à 405,600 fr. la dépense kilométrique.
Le Conseil général des ponts et chaussées et
M. le Ministre des Travaux publics ont pensé que la
dépense d'établissement de cette ligne serait excessive
et hors de toute proportion avec les services qu'elle pourrait rendre...
Le projet final de prolongement de la ligne paraît au journal officiel du 20 mai 1909 :
Ouverture à l'exploitation de la ligne d'Anduze à Saint-Jean-du-Gard comprenant les gares, station et haltes ci-après :
Générargues (S) (Gard).
Corbès (H) (Gard).
Thoiras-Lasalle (Gard).
Massiès (H) (Gard).
Saint-Jean-du-Gard (Gard).
En contrebas, à droite de la voie ferrée,
une propriété avait dû être
Photo du 2 octobre 2019
Conformément
à la proposition du même rapporteur, le Conseil renvoie
à l'administration un autre vœu du Conseil municipal
d'Anduze tendant à obtenir que la gare des voyageurs soit
rapprochée le plus possible de la ville, au cas où le
chemin de fer qui aboutit à cette localité serait
prolongé.
Photo du 2 octobre 2019
Le ruisseau de Saint Alary longe sur quelques mètres le mur de soutènement de la ligne de chemin de fer, puis traverse le chemin des Plans et zigzague jusqu'au Gardon d'Alès.
M. Silhol donne lecture du vœu émis par le même Conseil municipal pour obtenir, au
cas où la ligne d'Anduze serait prolongée, que cette
prolongation soit établie sur le bord de la rivière, de
manière à se souder au quai actuel et défendre
ainsi la vallée contre les inondations.
Le Conseil décide que le vœu sera transmis à la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M.
qui consistait
à bâtir la nouvelle gare à l'emplacement actuel
puis de prolonger la voie à travers le parc des Cordeliers.
Il n'était pas encore
prévu de faire passer la ligne de Saint-Jean-du-Gard en tunnel sous le parc.
Le Conseil municipal, grâce à
ses multiples protestations, obtint que le PLM amande son projet et préserve le
parc des Cordeliers par le creusement d'un tunnel, mais pas qu'il
renonce à l'aménagement d'un passage à niveau
de la nouvelle gare d'Anduze.
Photo du 2 octobre 2019
On nous écrit d'Anduze (Gard) le 1er août 1910:
Le train qui arrive d'habitude à 11 heures 16, venant
de Lézan, avait dimanche matin, un retard de 23 minutes.
Malgré ce retard, le chef de service de la gare croyait avoir le
temps de faire manœuvrer la machine sur les deux voies, afin de
pouvoir garer le train avant l'arrivée de celui de
Saint-Jean-du-Gard.
Mal
lui en prit, car au moment où la machine était à l'aiguille, le train
de Saint-Jean arrivait, tamponnant la machine en manœuvre.
La
lenteur du train qui entrait en gare fut seule cause d'un tamponnement
peu grave.
Seul le chauffeur Benuge fut projeté sur la voie et ne reçut
que de légères contusions. Les dégâts matériels sont peu importants. - P.
donne sur une cour desservie
par la route de Nîmes, actuelle avenue du Pasteur Rollin. Le Petit Midi du 17 juin 1902 relayait cette information :
La
Compagnie P.-L.-M. vient de décider la mise en marche, le jeudi de
chaque semaine, d'un train spécial contenant toutes classes, de Lézan à
Anduze, dont c'est ce jour-là le marché...
A cette date, le train en question desservait l'ancienne gare, éloignée de la ville et de son marché. Le Signal du 23 juillet 1905 faisait état d'une initiative tendant à attirer des voyageurs supplémentaires : La voie la plus rapide pour les méridionaux est celle de Marseille, Nîmes, Anduze(ancienne gare).
En prévenant 24 heures à l'avance le chef de gare
d'Anduze, les voyageurs peuvent trouver à l'arrivée une
voiture automobile sous pression, laquelle les conduit en cinq ou six
heures à Sainte-Enimie...Mais malgré tous ces efforts, en 1938 , à Saint-Jean-du-Gard, le bruit court que notre ligne de chemin de fer va être supprimée, victime du déficit formidable des Chemins de fer français.
Deux ans plus tard la ligne ferme au trafic voyageurs.
Le 31 juillet 1971 c'est le service marchandises entre
Anduze et Saint-Jean du Gard, qui est supprimé,
Photo du 2 octobre 2019
puis entre Lézan et Anduze, le premier octobre 1989.
Dès 1913, la route, avec l'aide de l'État, concurrence le rail.
Au Journal officiel de la République française du 27 novembre 1913, il apparaît que parmi les Services publiques d'automobiles
subventionnés par l'État sous le régime de
l'article 65 de la loi de finances du 26 décembre 1908, se trouve une ligne d'Alais à Anduze.
Le 11 novembre 1989, le déclassement de la section d'Anduze à
Saint-Jean-du-Gard de la ligne n° 815000 paraît au journal officiel. Elle est acquise par un
syndicat intercommunal (chemin de fer touristique).
Photo du 2 octobre 2019
Créée à
Strasbourg en 1979 autour de Benoît Zielinger, la
Citev était, à l'origine, une association à but non lucratif née de la
volonté de faire circuler occasionnellement des trains historiques à
vapeur privés tractés par la 140 C 27 sur les lignes de la SNCF et de
faire de la figuration cinématographique.
Photo du 2 octobre 2019
Ces passionnés sauvent la ligne des
Cévennes et créent l'association "Train à vapeur des Cévennes", le projet de train
touristique devient
réalité le 3 juin 1982.
Photo du 2 octobre 2019
L'exploitation est un succès, le train
transporte environ 30 000 voyageurs chaque saison, mais les
membres se
séparent et mettent fin à leur association en 1985.
Photo du 2 octobre 2019
Le 1er mai
1986, elle a repris l'exploitation de la ligne touristique du train à
vapeur des Cévennes. L'association a été transformée en société (SAS)
en 1987.
En dehors du train touristique, la Citev emploie,
en 2017, 19 salariés à
plein temps et propose des services de restauration de locomotives à
vapeur.