le train parti d'Alais à 6 h 40
pénétrait sur une emprise dont
l'étendue n'a pris de l'ampleur
qu'après que la station
de
Vogué-Vals, est devenue gare
de bifurcation.
Aujourd'hui, la remise annulaire a disparu et le
faisceau de voies qui occupe les terrains alentours
est en grande partie
loti.
Le train d'Alais se
présentait
à quai à 9 h 08.
"VOGUÉ-VALS,
buffet, cinq minutes d'arrêt, les voyageurs pour Aubenas,
Vals et la ligne."
Gare importante où affluent les voyageurs et les
marchandises
de tout le Bas-Vivarais : houilles, minerais de fer, bois de
construction, fourrages, eaux minérales, soies, vins, etc. ;
on peut
s'y approvisionner d'un livre et d'un gigot cuit à point par
l'ex-maître-queux de feu le marquis de Pommereux.
Des crieurs annoncent les journaux du jour : Figaro, Gaulois,
Voltaire, etc., etc. Des voyageurs descendent en assez grand nombre. Ce
sont pour la plupart des baigneurs à destination de Vals.
Un train les attend qui les conduira
à Aubenas,
d'où ils franchiront, en omnibus, les quatre
kilomètres qui les
séparent de la station balnéaire.
Dans un an la ligne prolongée les conduira
jusqu'à Vals même,
et ils pourront, en descendant de wagon, pousser la grille de
l'établissement thermal.
Deux années auparavant, le 7 juillet 1877,
l'ingénieur en chef du
contrôle, Domenget, écrivait de Lyon :
La portion de ligne
comprise entre Vogué et Aubenas va prochainement entrer dans
la phase d'exécution. La compagnie poursuit en ce moment les
formalités prescrites par la loi du 3 mai 1841, sur
l'expropriation pour cause d'utilité publique.
Le service du contrôle a été
récemment saisi, pour examen et rapport, des projets de
détail concernant les traversées de routes,
chemins, cours d'eau, et les stations. La compagnie n'a encore
présenté aucun projet pour la section d'Aubenas
à Prades dont elle poursuit l'étude.
L'ouvrage "Le chemin de
fer d'Alais à Bessèges, de Robiac /
Vogüé / Teil" publie deux photos du "déraillement d'un
convoi de marchandises sur le viaduc de
Vogüé".
Les photos publiées dans l'ouvrage font douter de
l'emplacement attribué à l'accident.
Un train
tombe dans une rivière Privas, 21 juin. - Un
grave accident est survenu sur la ligne du Teil à Alais. Par suite d'une erreur
d'aiguillage, un train de marchandises arrivant en gare de
Vogué a été dirigé vers une
voie de garage, au bout de laquelle coule l'Auzon : la
locomotive, le fourgon et neuf wagons ont été
précipités dans la rivière ;
le mécanicien et le chef de train ont
été grièvement
blessés. Ils ont été
transportés à l'hôpital d'Aubenas.
L'accident connaît un rebondissement rapporté par le journal L'Avenir du 15 juillet 1922 :
Arrestation de pilleurs de trains
Privas,
14 juillet. - Voilà quatre semaines, en gare de Vogüé, dix wagons d'un
train de marchandises culbutaient par suite d'une erreur d'aiguillage,
dans le torrent Auzon.
Tous les colis se répandaient çà et là et
ne tardaient pas à être consciencieusement pillés.
Une vingtaine d'employés et de journaliers du P.-L.-M., auteurs
de ces vols ont été arrêtés. Tous passeront
en correctionnelle.
LES SUITES DE L'AFFAIRE DE DÉRAILLEMENT de VOGÜÉ. - Mise au point. -
Pommier et Bourguignon, du personnel de notre gare, avaient
été poursuivis en suite du déraillement du train.
Ils avaient été accusés d'avoir pris part au
pillage des wagons déraillés, qui avaient amené
vingt employés en police correctionnelle. La compagnie les avait
suspendus.
Nous apprenons avec plaisir qu'après plaidoirie de Me Puissant, le tribunal reconnaissant leur innocence les a relaxé. La compagnie les reprendra.
Le ballast s'étend maintenant sur un modeste
remblai
bordé par un chemin que l'IGN
ignore.
Le 9 mars
1969, le service voyageur est arrêté entre Robiac
et le Teil.
Le premier
décembre 1971, le trafic des marchandises cesse entre
Gagnières et Le Teil.
En 1992, un train touristique promène ses clients entre
Vogüé et Montfleury.
En 1996, cette
circulation est prolongée jusqu'à Saint-Jean-le-Centenier.
En 2012, le train touristique est supprimé.
Les trains du PLM, de la SNCF à partir de 1938,
puis de l'association Viaduc 07,
en hiver, un figuier laisse entrevoir l'entrée de la "grotte
du chemin de fer" notée sur la
carte IGN et géolocalisée, à
l'occasion, par le Spéléo Club d'Aubenas.
Le cadastre de 1933, voyait ici un pont-rail. L'erreur est
manifeste :
quelques mètres de rails
encore en place, en témoignent.
Le
voyageur, las du paysage monotone traversé par cette
interminable ligne droite, pouvait consulter,
pourvu qu'il en soit pourvu, le dictionnaire
géographique,
historique,
industriel et commercial d'Euzèbe Girault de Saint-Fargeau,
dans son
édition de 1846. Il pouvait ainsi y découvrir ce
que
représentait
Villeneuve-de-Berg, sa prochaine étape, avant
l'arrivée du chemin de
fer.
Villeneuve-de-Berg
Villa Nova Bergia ; petite ville, Ardèche
(Vivarais), arr. et à 27 km
de Privas, chef-lieu de canton. Gîte d'étape. A
656 km de Paris pour la
taxe des lettres. Population 2620 habitants - Terrain
cétacé
inférieur, grès vert.
Autrefois
diocèse et recette de Viviers, parlement de Toulouse,
intendance de Montpellier, bailliage, viguerie, justice royale,
gouvernement
particulier.
Avant la fin du XIIIè
siècle, il n'existait sur l'emplacement occupé
aujourd'hui par
Villeneuve-de-Berg qu'un petit fort, flanqué de quatre
tours, élevé au
milieu des bois, dans lequel les religieux de l'abbaye de Mazan se
retiraient lorsqu'ils étaient
inquiétés par leurs voisins.
Les armes de Villeneuve-de-Berg
sont : parti le 1er d'Azur à
trois feuilles de lis d'or ; le 2è d'Azur a une crosse d'or
posée en pal.
Cette ville est
située
au-dessus d'une colline élevée au-dessus de la
vallée de la Claduègne, dans une
contrée fertile
en vins, assez estimés.
La place publique est ornée d'un obélisque
érigé à la mémoire
d'Olivier de Serres.
Les convois
du PLM et de la SNCF gardaient cette orientation plus
longtemps ;
ils
s'engageaient sur le tablier
métallique d'un pont-rail
élevé au-dessus du "chemin de Saint-Germain" et
poursuivaient tout droit pour entrer sur l'emprise de la gare de
Villeneuve-de-Berg.
En 2007, la N 104, proche, a été
déviée,
entraînant un déplacement
de la ligne de chemin de fer et la création
d'un nouveau pont-rail
sur l'ex-chemin de Saint-Germain.
Cette déviation a supprimé toute trace des lieux
d'une "Tentative de
déraillement".
UTM :31
T 616407 4935488On
a découvert à cinq cents mètres de la
gare de
Villeneuve de Berg, au kilomètre 688 de la ligne du Teil
à Alais, - ici donc - une tentative de
déraillement. Des malfaiteurs
demeurés
inconnus, avaient placé des pierres sur la voie et
fixé,
au-dessus des rails, des fils de fer tendus à la hauteur
d'un
mètre, transversalement à la voie...
franchit un
pont moderne édifié sur la tranchée
de la déviation
de la N 102.
L'ancienne
voie ferrée, dans sa version
modifiée,
en tranchée,
retrouve
d'abord ses rails,
puis son tracé primitif.
En 1879,
le train parti
d'Alais à 6 h 40,
pénétrait
sur l'emprise
de la gare
de Villeneuve-de-Berg et s'y présentait
à
quai
le long des lieux d'aisance et du bâtiment
voyageur, à 9 h 25.
Le train s'arrête. Une
gare de peu d'importance que celle de
Villeneuve. Trois quart de lieue la sépare de l'ancienne
capitale judiciaire et politique du Bas-Vivarais.
La patrie des deux de
Serres, de Court de Gébelin, de ce comte d'Entraigues, dont
la
destinée aventureuse finit si mystérieusement
à
Londres, sous le poignard d'un assassin, est aujourd'hui un bourg
abandonné, sans commerce, sans avenir.
C'est une ville morte que
tua le décret de la Constituante du 23 août 1790,
supprimant les sénéchaussées.