Avant
la création de la ligne de tramway et après sa
fermeture, le
tourisme au pont d'Arc faisait transiter une grande partie des
excursionnistes par la gare de Ruoms-Vallon.
Le 10 novembre 1911,
une ligne des tramways de l'Ardèche a
été ouverte sur 9,5
km entre Vallon et
la
gare de Ruoms. Le
trafic a
été suspendu le 24 février 1914 et
jamais rétabli. L'enquête sur le
déclassement de la ligne a
été effectuée entre les 5 juin et 5
juillet
1922.
Côté
cour, la station
était desservie par
l'avenue de la gare.
Nous prenons nos billets pour Villeneuve, à la station de Ruoms-Vallon,
en plein Vivarais, à 710 kilomètres des bureaux de la
revue. Il est 8 heures du matin. Le chef de gare, avec une
urbanité dont ne sont pas toujours prodigues ces seigneurs du
railway, nous annonce notre départ pour 8 h 50,
ajoutant que l'exactitude du grand Roi eût pâli devant
celle du train qui doit nous emporter.
Il nous reste une demi-heure que nous employons à visiter le
bourg. Quelques maisons échelonnées le long de la route,
un hôtel assez confortable et récemment
bâti, une brasserie importante,
une monumentale construction
que son style fait reconnaître pour un établissement religieux,
constituent le bourg...
Sur
la demi-heure, il ne vous reste plus que 5 minutes. Nous nous hâtons,
et nous arrivons à point
pour
voir le train entrer en gare.
Nous avisons un wagon inhabité.
Un coup
de sifflet, un hennissement du coursier de fer, et nous sommes partis
en marge de la zone fret dominée par une halle aux
marchandises, traversée par une voie de service.
En 1907, la voie 8 est allongée et une grue
roulante de 10 tonnes est installée
pour
faciliter le
chargement - entre autre - des
blocs de carrière.
L'activité fret de la gare était importante et
éclectique : ... la gare de Ruoms-Vallon a
expédié les deux premiers wagons de raisins de
cette année. La
Liberté 11 septembre 1911
Ce secteur de
l'emprise
de la station
a été transformé en parking.
La Via Ardèche
se faufile entre la D 579
et une voirie sans nom.
Les trains s'engageaient sur le tablier
métallique d'un pont-rail
dressé
au-dessus du
ruisseau des Fontaines,
aujourd'hui recouvert sur un très large espace.
Les trains, à leur époque, restaient
perchés sur
leur remblai tout juste interrompu par le tablier métallique
d'un pont-rail enjambant la N 579.
A l'emplacement du talus arasé,
la voie
verte,
en courbe,
longe l'actuel chemin
de l'Espèdes.
Descendu de
son remblai, la plate-forme ferroviaire devenait vulnérable
aux crues orageuses
capables, un premier novembre 1910, de faire stopper un train de
voyageurs, ici-même, au quartier des Pèdes,
entre les garde-corps
d'un
aqueduc,
voûté
au-dessus d'un vallat.
La voie
verte confie la protection de ses visiteurs à
des rondins de bois,
sur le
tablier métallique
d'un pont-rail
dressé au-dessus
d'un vallat anonyme.
La
partie méridionale du département de
l'Ardèche est devenue pauvre depuis
les ravages du phylloxera et la maladie des vers à soie. Beaucoup des habitants
de ces
villages déshérités ont
émigré et
sont allés demander aux industries de grandes villes un
travail
plus rémunérateur.
Au moment ou
commencèrent les
grandes épidémies cholériques du
littoral
méditerranéen, la plupart de ces
émigrants
se sont souvenus du sol natal.
Ils sont revenus par les voies ferrées ; entre autre la ligne de Nîmes
à Alais et au
Teil.
A
partir de certaines gares, de Ruoms
surtout, des voitures publiques
conduisent les voyageurs dans les villages et les petites villes qui
sont voisines du chemin de fer.
Or, un fait bien remarquable et
qui n'a
point échappé aux médecins du pays,
c'est que tous les foyers
épidémiques de l'Ardèche sont
échelonnés le long de cette ligne d'Alais
au Teil. Indemnes :
Saint-Paul-le-Jeune, Beaulieu
et Grospierres.
Mais
la quatrième
gare, Ruoms,
est un des foyers les plus
intenses ; le choléra y a enlevé du 27
juillet au 22
septembre, la dix-septième partie de la population
agglomérée.