en un lieu où les trains ne franchissaient aucun passage à niveau.
En 1872, le
Progès du Midi rapporte:
Nous empruntons à l'affiche d'enquête le trajet du chemin de fer entre
Alais et Orange, les renseignements suivants...
Après la station de Valleragues, le
tracé se dirigerait dans la vallée de la Veyre, laissant La Brugière et
Fontarèche à droite, et passerait à 1.500 mètres au nord du village de
Saint-Laurent-la-Vernède pour prendre la vallée de la Cave, où il
traverserait un immense bassin de lignite.
Dans cette vallée, le tracé suivrait la
rive gauche, passant par Cavillargues et Saint-Pons-la-Calm, en
desservant les concessions de lignite
exploitées dans cette contrée.
Le "chemin du Mas"
n'était pas sensé
couper la plate-forme ferroviaire, mais la longer jusqu'au passage à niveau suivant.
La voie déferrée, embroussaillée
sur un remblai,
sautille,
à 98,498 mètres d'altitude, un fossé sur la voûte
Mon cher monsieur Lebrun,
Je m'excuse d'abuser de vos instants, vous qui avez tant à faire...
Connaissez-vous
Connaux ?
Oh ! pardon !
Ne prenez pas cet air adorablement scandalisé, monsieur le Président.
Je n'avais pas du tout l'intention de vous choquer en disant cela.
Non, il ne s'agit pas d'une grossièreté indigne de gens bien élevés
comme vous et moi.
Connaux est, peut-être l'ignorez-vous, un village
de ce beau pays de France qui vous donne tant de soucis.
En plein cœur du département du Gard, à quarante kilomètres de Nîmes,
cette charmante localité coule des jours paisibles sous la
bienveillante administration de M. Rey, son maire respecté.
Bien
sûr, il faut passer de temps en temps au bureau de M. Mazarin, le
percepteur, et ça allonge un peu les figures.
Mais tout s'oublie dans la quiétude laborieuse de ce village bien de
chez nous, que je me plais à imaginer tempéré d'ombrages bienfaisants.
Bonne ville de Connaux !
Apaisant séjour.
La vie y est douce, et le brave abbé
Boussayre ne dédaigne pas de se montrer chez le débitant Ménadier, à
moins que ce soit à la maison Pyre, pour discuter le coup avec les gars
du village.
Je n'invente rien, monsieur Lebrun.
J'imagine, à l'aide que quelques noms propres généreusement mis à ma
disposition par le Bottin des départements (page 2188).
Voulez-vous des chiffres ? Connaux se situe à
77 mètres d'altitude. Connaux
ne compte, au dernier recensement, que 758 habitants.
Mais si petite par ses dimensions, cette ville de rêve est immense par
son rayonnement intellectuel.
Les ressortissants de Connaux
se numérotent en France par millions, mais ils s'ignorent, et c'est un
grand malheur.
Voilà
pourquoi je vous écris, mon cher monsieur Lebrun, vous ne trouvez pas
qu'il serait temps d'instituer en France une nouvelle distinction ?
Le ruban rouge on l'a vraiment assez vu; mais je vous propose
d'instituer le citoyen d'honneur de Connaux.
Je crois qu'il y a là une idée intéressante à creuser...
BODEN
Pour ce qui est de creuser, les aménageurs du quartier s'y sont
employés