Le Conseil
général du Gard, le 16
avril 1912, considérant
que la commune de
La Bruguière est desservie par la gare de
Vallérargues-La
Bruguière, distante de plus de trois kilomètres,
alors
que le chemin de fer d'Alais à L'Ardoise passe à
proximité de cette localité ;
Qu'il y aurait un grand
intérêt
pour cette commune et pour les hameaux du Mas d'Hamilhac, commune de
Fontarèches, et d'Audabriac, commune de Lussan, qu'une halte
fût
établie au passage à niveau
n° 21, distant de 300 mètres environ de La
Bruguière et
situé sur le chemin d'intérêt commun
n° 44,
actuelle
D 144,
route de
Lussan.
Le
Conseil, sur la réponse négative de la Compagnie
P. L.
M.,
renouvelle avec insistance le
vœu tendant à
la
création d'une halte
à La Bruguière,
réclamée depuis déjà de
nombreuses
années.
La voie
déferrée, parcourue par un circuit
de randonnée,
change d'appellation et devient : "chemin
de Berbezine".
La
ligne d'Alais à Port-l'Ardoise fut établie par la
compagnie d'Alais au Rhône et à la
Méditerranée ;
cette
compagnie s'était donné pour but le transport
économique, sur Marseille, des charbons et minerais de la
région d'Alais ;
elle
espérait ainsi concurrencer les voies du P.-L.-M. (dont le
parcours
était plus long) ; la ligne aboutissait
à L'Ardoise où un véritable
port avait été créé sur le
Rhône ;
de
Port-l'Ardoise, les charbons et minerais devaient être
amenés par des bateaux spéciaux,
jusqu'à
Marseille.
Le nouveau chemin, ouvert le 1er
août 1882, ne desservait qu'une région
déshéritée ; le trafic
d'Alais,
sa seule ressource, fut loin de répondre à son
attente, et la Compagnie
d'Alais au Rhône fut, peu après
d'années, déclarée en faillite.
Le
12 juin
1891, la Compagnie P.-L.-M. racheta la ligne
pour l'exploiter.
Un poteau pancarté : Ancienne
Voie Ferrée
alt.
259 m." supervise la rencontre de deux circuits de
randonnée pointant leurs flèches dans diverses
directions.
L'endroit ne faisait pas l'objet d'un passage à niveau.
au-dessus du chemin
du Lembarnes, conduisant aux abords de
Fontarèches.
A l'ouest, le pont
est aujourd'hui orphelin
du remblai
qui le
nourrissait.
Fontarèches, auquel
la route
conduit en quelque 1300 mètres,
se présente
de façon
charmante sous le soleil bas qui le dore. Au-dessus des toits moussus,
l'élégant clocher de l'église supporte
une haute
statut de la vierge qui se profile sur un rideau de
cyprès.
C'est du moins ainsi que le village était
présenté
lors d'une tournée électorale du
député Compère-Morel.
Le lieutenant de réserve Mamert, du 58e d'infanterie,
prenant part aux manœuvres à Fons-sur-Lussan
(Gard),
était monté sur un mur afin d'observer l'approche
des
troupes adverses, quand le mur s'écroula sous lui. Le
lieutenant
a une grave fracture du pied gauche.
Transporté
par la voiture d'ambulance à la gare
de Fontarèches,
l'officier blessé
gagna péniblement Pont d'Avignon par le chemin de fer et se
fit
transporter en voiture particulière à l'hôpital Sainte-Marthe
d'Avignon.
En
séance, le 10
mai 1937,
on débat au Conseil général du Gard du
transfert envisagé du trafic passager des trains, vers des
autobus. Les arguments nombreux, dont la mise en service d'autorails,
ne sont finalement pas retenus.
Le 1er septembre
1938, la S.N.C.F. balbutiante, ferme la ligne au transport
des voyageurs.
Le 31
décembre 1941 plus aucun train ne circule entre
Brouzet et Fontarèche-Saint-Laurent.
Onze mois plus
tard :
Loi du
30
novembre 1941 prononçant le
déclassement de certaines lignes
d'intérêt général (zone non
occupée). Nous,
Maréchal de France, chef de l'État
français, le conseil des ministres entendu,
Décrétons :
Art. 1er. - Sont
déclassées les lignes ou portions de lignes
d'intérêt général
désignées aux tableaux A, B et C,
ci-annexés.
Art. 2. - Le secrétaire d'état aux
communications
est autorisé à passer avec la
Société Nationale des Chemins de Fer
Français et avec les Compagnies du Nord, de l'Est, du Midi,
de Paris à Lyon et à la
Méditerranée et de Paris à
Orléans, des conventions ayant pour objet la renonciation
par cette société et ces compagnies à
l'exploitation et la concession des lignes
déclassées par le présent
décret.
Art. 3 - Le présent décret sera publié
au Journal officiel et exécuté comme loi de
l'État.
Fait
à Vichy, le 30
novembre 1941.
PH. PETAIN.
En 1883,
à 253,537 mètres d'altitude, le train repartait
en direction de la gare de Cavillargues.