Durant
l'hiver 1883,
le
train parti d'Alais, gare du Rhône,à
10 h 20, devait
croiser à niveau le
"chemin
vicinal de grande communication n° 37 de Lussan
à
Uzès",
Il s'y présentait alors à quai
le long du
bâtiment voyageur, à 11 h 45.
Le
Conseil demande que le croisement des trains ait lieu à la gare
de Vallérargues-Labruguière, station la plus
importante de la
ligne d'Alais au Rhône, à cause de la
proximité de
Lussan, chef-lieu de canton.
Le Chaix de 1929 - et
probablement quelques éditions précédentes -
adoptait cette nouvelle dénomination en même temps qu'il
ajoutait à son tableau la halte de la
Bruguière.
Côté cour, l'ancienne gare reste
desservie
par le chemin...
de la Gare.
Le PLM, à la recherche d'une gestion moins déficitaire de la ligne,
semble avoir mis en service, après 1934,
des Autorails n° ZZ F 1, construits par les Entreprises Industrielles Charentaises.
Les convois repartaient en direction l'est.
A
l'hiver
1883, le
train ayant quitté Alais, gare du Rhône,à
10 h 20, ne s'arrêtait plus avant la gare
de Fontarèches-Saint-Laurent.
En
1929, le train parti d'Alès à
9 heures quittait la gare de
Vallérargues-Lussan aux environs des 11 h 08
au travers d'une emprise
plantée d'un château d'eau et traversée par la ligne frontière entre les
communes de Vallérargues
et de La
Bruguière. Ligne qu'il sautait discrètement plutôt que
cavalièrement.
Il longeait enfin un quai
de chargement des marchandises
sur lequel les
photos aériennes d'époque entretiennent un flou peu
artistique sur son support, ou pas, d'une halle.
Un bâtiment semble implanté plutôt à l'écart.
La voie déferrée
se fraie un passage dans une nature inflammable.
En 1924,
un des incendies ayant affecté la région a fait l'objet
d'un procès mettant en cause le PLM au travers de l'un de ses
employés :
Attendu qu'il résulte de
l'instruction et des débats devant la Cour que Roussel,
brigadier-poseur au service de la Compagnie des Chemins de fer P.-L.-M.
dirigeait dans la matinée du 9 août 1923 sur la ligne
du chemin de fer d'Alais à l'Ardoise à 500
mètres
environ de la gare de Vallérargues des travaux d'écobuage
sur le côté gauche de la voie, côté nord en
direction de l'Ardoise ; qu'il avait sous ses ordres une
équipe de trois hommes ; que le prévenu
reconnaît qu'une brise légère du nord-est soufflait
et que, pour ce motif, il s'était abstenu de brûler
des herbes sur l'accotement du côté sud pour éviter
les risques d'incendie, que Roussel et son équipe après
avoir brûlé des herbes sèches dans l'enceinte de la
voie ferrée sur la bande de terrain comprise entre la
barrière nord et l'accotement de cette voie, cessaient le
travail à midi ;
que vers midi et demi, le sieur Bouquet se rendant au café de la
gare de Vallérargues apercevait de la fumée et des flammes
à l'endroit où Roussel et son équipe
brûlaient les herbes une demi-heure auparavant.
qu'il
s'y rendait aussitôt accompagné de Roussel et que le garde forestier
Tuffery les rejoignit vers midi 45 sur le lieu de l'incendie ; qu'ils constataient que le feu avait
pris dans l'enceinte de la voie ferrée côté
sud, dans les herbes sèches qui se trouvaient sur l'accotement
de la voie en face de l'endroit où l'écobuage avait eu
lieu dans la matinée et que toutes les herbes du
côté nord avaient cessé de brûler tandis que
le feu se développait sur le côté sud, que Tuffery
a affirmé à l'instruction qu'à son arrivée
le feu avait déjà franchi la voie du côté
sud et gagné la forêt de Vallérargues...
Attendu d'autre part qu'aucun train n'était passé sur la
voie ferrée depuis 11 h. du matin au lieu où
l'incendie a pris naissance... il n'est pas douteux que si l'incendie
avait été causé par des flammèches
provenant de la locomotive du train, il se serait produit
immédiatement, les herbes étant très sèches
et la chaleur étant extrême et anormale le
9 août 1923...
la bande terrain dite garrigue ou
pâture boisée, sur laquelle se trouvaient quelques
chênes épars, des cades, des genévriers, des
arbustes rabougris et des herbes sèches, jadis calcinée,
s'est depuis lors régénérée...
plus même qu'espéré,
envahissant l'ex-tranchée
ferroviaire
au point de
l'étouffer.
Le P.-L.-M. déclaré solidairement
responsable avec Roussel du montant des condamnations qui seront
prononcées contre celui-ci au profit des parties civiles
dut encore attendre pour connaître le montant des dommages intérêts demandés par les
parties, car, il échoyait d'instituer une expertise pour
l'évaluation du préjudice causée à chacune d'entre elles.
Au vue de la végétation actuelle, on en viendrait à penser que la
condamnation du PLM à réparations, a été excessive !
Les convois, non impliqués dans l'incendie,
n'abandonnaient leur position très tranchée
qu'un court instant au pied de
la maisonnette de garde-barrière
du passage à niveau
de la "voie communale n° 2 de la
Bruguière à Vallérargues", qu'ils coupaient.
La Compagnie des chemins de fer
P. L. M. a l'honneur d'informer le Public que par suite de la
dépose de la voie entre Alais
et Fontarèches-Saint-Laurent
(ligne d'Alais à L'Ardoise),
cette ligne ne sera exploitée,
à partir du 5 octobre 1918, qu'entre L'Ardoise et
Fontarèches-Saint-Laurent.
Le service des voyageurs sera
assuré :
1e - par le train 9208 - départ de L'Ardoise
à 10 h - arrivée à
Fontarèches-Saint-Laurent à 11 h. 41
(arrêt à toutes les gares et stations). Ce train sera en
correspondance à L'Ardoise, avec les trains 499 venant de la
direction du Teil et N° 686, venant de la direction de
Nîmes.
2e -
par le train 11011 - départ de Fontarèches-Saint-Laurent
à 15 h. 06 arrivée à L'Ardoise à 16 h. 40 (arrêt
à toutes les gares et stations). Ce train sera en correspondance
à L'Ardoise, avec les trains M 415 se dirigeant vers Pont
d'Avignon et 498 se dirigeant vers Le Teil.
Pourquoi, 37 jours avant l'Armistice, la Compagnie a-t-elle entrepris
de déposer les voies ?
L'information est confirmée, avec encore moins de détails
par le Bulletin de la chambre de commerce et d'industrie de Paris du 2 novembre 1918 : P.-L.-M. - La compagnie (réseau P.-L.-M.) fait
connaître que la section de ligne d'Alais (exclu)
à Fontarèches-Saint-Laurent (exclu) est fermée à tout trafic.
Masqué aux yeux du randonneur mais pas à ceux des
satellites, un chemin se glisse sous la voie au travers d'une galerie
maçonnée.
Un entretien des terrassements, maçonneries et plâtreries avaient été
effectué en 1907
On
signale d'abord la ligne d'Alais à L'Ardoise, entre les
gares de Vallerargues, La Brunière (sic) et
Fontarèches-Saint-Laurent.
Quel que soit le journal, l'orthographe de "La Bruguière" est
massacrée. Les auteurs des articles ignorent le trait d'union
qui
relie Vallérargues à La Bruguière sur la
façade du bâtiment voyageur et sur les documents
administratifs de l'époque. Ils anticipent d'une dizaine
à une vingtaine d'années, l'établissement d'une
"gare de La
Bruguière" qui se contentera d'abord du statut de halte.
La voie déferrée qui serpente à
proximité de l'ancienne carrière de l'Emprunt
à
l'emplacement d'un possible ancien passage à
niveau.
L'ex-plate-forme ferroviaire,
plus bucolique que la piste,
joue avec la végétation
entre les parois
d'une courte tranchée.
Les retrouvailles de la voie "canal historique" avec la "tenante
actuelle du titre", s'effectuent près d'un lieu chargé
d'histoire. Toute petite histoire. Genre rubrique des chiens
écrasés :
et, deux jours plus
tard, avé l'accent et pincée de galéjade, dans "Le Petit Marseillais" :
Ainsi que nous l'avons annoncé
mardi dernier, vers six heures du soir, entre les gares de
Vallerargues, Labruguière* et Fontarèches, la dame Maron,
marchande ambulante, demeurant à Avignon, rentrant du
marché de Saint-Ambroix, se rendant à Bagnols, a
été victime à trois kilomètres
environ de
la gare de Fontarèches, d'une agression de la part d'un individu
de petite taille, coiffé d'un jockey et masqué, qui
cherchait à pénétrer dans le wagon
réservé aux dames et où elle se trouvait seule.
*en
1912, il n'y avait pas de gare, ni même de halte, à La Bruguière. Mme
Maron, effrayée et afin
d'attirer l'attention des voyageurs d'à côté, brisa
la petite glace de la cloison qui sépare le compartiment des
autres et se mit à crier : "Au secours ! au
voleur !"
L'agresseur prit aussitôt la
fuite, ouvrit la portière, pendant que le train était en
marche. Mme Maron a déclaré avoir aperçu un
individu qui s'est glissé entre deux wagons, et, passant sur les
tampons a sauté à contre-voie et fui à travers
champs.
Arrivée
en gare de
Vallérargues, Mme Maron , tout émotionnée, changea
de
compartiment et continua sa route. Le parquet de notre ville a ouvert
une information et la brigade mobile, venue de Montpellier,
procéda à une enquête. Le vol paraît
être le but que poursuivait l'agresseur, vol qu'il n'a pu mettre
à exécution par suite du sang-froid de sa victime. - V.
Madame Maron, qui, grâce
à son "sang-froid", ne le fut pas, ne peut pas être
descendu ensuite à la gare Vallérargues.
Ce n'est qu'après que le train eût sautillé un fossé sur le dos
d'un dalot,
400 mètres avant le PN 21, future halte de La
Bruguière, que, selon le journaliste, l'agression eût lieu.
La "dame Maron" venait du marché de Saint-Ambroix. Elle
était donc monté dans le train à Alais et comme
elle se rendait à Bagnols, la première gare où
elle pouvait descendre était celle de Fontarèches-Saint-Laurent et non
de
Vallérargues.
Si la brigade mobile de Montpellier a intégré à
son enquête les articles de presse, il n'est pas
étonnant que les
lecteurs du "Petit Marseillais"
apprennent dès le 26 novembre 1912 :
Nous
avons relaté, dans notre numéro de dimanche, que la brigade mobile,
venue de Montpellier, avait ouvert une enquête sur l'attentat criminel
commis sur la ligne d'Alais à l'Ardoise, entre les gares de Fontarèches
et Vallerargues-la-Brugnière (sic).
Cette
enquête n'ayant donné aucun résultat, l'affaire va, paraît-il,
être classée.
Le malfaiteur aurait pu être aperçu par le ou la
garde-barrière du PN 21, situé approximativement
à l'endroit où l'homme aurait sauté du train.
Quelques années plus tard, plus ou moins une douzaine, le train s'y
serait d'ailleurs arrêté.
En 1929,
par exemple, le train parti
d'Alès à 9 heures du matin franchissait la
frontière entre les communes de La Bruguière
et de Fontarèches et desservait à 11 h 20 la halte...
de la Bruguière.
De cette halte si longtemps
espérée, il ne reste plus rien de la maisonnette de
garde-barrière en faisant fonction.
UTM :31 T 613189
4885741 Demande d'une gare-halte à la Bruguière, ligne
d'Alais au Rhône. Adopté.
Le Conseil
général du Gard, le 16
avril 1912, considérant
que la commune de
La Bruguière est desservie par la gare de
Vallérargues-La
Bruguière, distante de plus de trois kilomètres,
alors
que le chemin de fer d'Alais à L'Ardoise passe à
proximité de cette localité ;
Qu'il y aurait un grand
intérêt
pour cette commune et pour les hameaux du Mas d'Hamilhac, commune de
Fontarèches, et d'Audabriac, commune de Lussan, qu'une halte fût
établie au passage à niveau
n° 21, distant de 300 mètres environ de La
Bruguière et
situé sur le chemin d'intérêt commun
n° 44,
actuelle
D 144, route de
Lussan.
Le
Conseil, sur la réponse négative de la Compagnie P. L. M., renouvelle avec insistance le vœu tendant
à
la
création d'une halte à La Bruguière,
réclamée depuis déjà de nombreuses
années.