En
1896,
le train de la Compagnie du Midi parti du Vigan à
10 heures 13, abandonnait le territoire de la commune de
Bez-et-Esparon pour celui d'Arre, et pénétrait sur l'emprise de la gare
d'Arre-et-Bez
- Un mécanicien de Béziers, qui voyageait pour la
première fois sur la ligne du Vigan à Tournemire, Compagnie du
Midi, a été tamponné, hier, par les flancs, en gare
d'Arre-et-Bez,
au
moment où il accrochait un wagon à sa machine.
Il a craché le sang tout de suite. Le docteur Espagne, d'Aumessas,
appelé en toute hâte, lui a donné les premiers soins. Sauf lésions
internes non encore constatées, on espère que l'accident n'aura pas de
suites très graves. - B
Il faudra
attendre la fermeture de la ligne, en 1952, pour
que se développent des constructions, au nord de la voie déferrée, aux
Marguettes, grâce à l'ouverture
du
"chemin
des Combes",
embranché
à la N 99, face à la mairie d'Arre-et-Bez.
Le Vigan. - Retard des trains du Vigan à Tournemire.
- Depuis quelques jours, les trains sur la ligne du Vigan à
Tournemire
subissent des retards considérables fort préjudiciables aux voyageurs.
Vendredi matin 25 août courant,
c'est entre Arre-et-Bez et Aumessas
qu'une locomotive de ce train est obligée de conduire à la gare de ce
dernier village quatre ou cinq wagons de marchandises pour pouvoir
démarrer.
De ce fait, le train à subi un retard,
mais les voyageurs
arrivèrent encore assez tôt à Tournemire pour la correspondance, grâce
au mécanicien qui rattrapa dans le trajet une partie du temps perdu...
Un train, entre Arre-et-Bez et
Aumessas, allant à Tournemire, ne
pouvait pas reculer vers ce dernier
village puisqu'il ne l'avait pas
encore atteint.
Trop
lourd pour grimper la côte, ce train, équipé pourtant de deux
locomotives, dut revenir à la gare d'Arre-et-Bez pour s'y délester
de quelques wagons.
Les eaux, au lieu-dit les Renégouses,
descendaient sans problème en direction de l'Arre,
recrachées par la bouche d'un aqueduc
voûté percé dans le mur de soutènement
de la voie ferrée.
Il n'est rien qui intéresse à un plus haut
degré l'esprit public que la construction de nos voies ferrées...
Et cette émotion, ce mouvement, cette initiative ne sont pas près de
cesser, tant surtout que M. Dupuy-Dutemps sera ministre des
Travaux
publics.
Chacun utilise les siens.
Nous
reconnaissons la haute sollicitude de l'honorable député de Gaillac
pour tout ce qui touche à nos contrées ; mais il n'en est pas moins vrai
qu'en dehors de son initiative et malgré son bon vouloir, les lenteurs
administratives paralysent souvent l'essor de certains grands projets.
Et pour preuve, nous donnons intégralement
la communication suivante que publie le Petit Méridional :
Chemin de fer de Tournemire au Vigan Ce chemin de fer menace de devenir
légendaire.
Au
mois d'avril dernier, il avait été formellement promis à nos honorables
représentants à la Chambre et au conseil général que l'ouverture de la
ligne aurait lieu au 1er juin 1896.
Tout en effet indiquait qu'il n'y avait rien d'anormal dans la fixation
de cette date.
Il ressort du rapport de l'ingénieur en
chef que les travaux des six premiers lots sont complètement terminés.
Reste le 7e lot.
Les travaux de ce lot ont été adjugés le 1er mars 1891 ;
ils sont poussés avec assez d'activité et, toujours d'après le rapport de l'ingénieur en chef, ils seront
terminés dans le courant de l'année...
...
Les travaux de ballastage, de pose de
la voie, de pose de barrières, ont été adjugés à l'entreprise
Pasquet-Ribot, qui à cette heure a terminé son travail sur les six
premiers lots ; la locomotive arrive en face du village d'Arre...
Un
ballastage effectué par de bons
ouvriers mineurs et chargeurs, embauchés, entre autre, par
annonces de La Dépêche du 14 mai
1895.
...
Il avait été promis que le septième
et dernier lot serait livré dans deux mois afin que l'infrastructure
puisse être parachevée fin décembre ;
mais
par suite de quelques travaux de parachèvement à exécuter sur des
longueurs insignifiantes, le bruit a couru que les ingénieurs, désireux
de faire des expériences sur les glissements des terrains argileux, ne
livreraient les travaux d'infrastructure que dans dix à douze mois,
c'est-à-dire selon leur bon plaisir.
les convois quittaient le territoire de
Bez-et-Esparon
et pénétraient
brièvement sur la commune d'Arre.
Une dernière arche
rendait les convois à la terre ferme.
...
Ainsi donc une ligne dont les travaux
ont été commencés depuis quinze ans, qui a absorbé la respectable somme
de 36.000.000 qui restera improductive et coûteuse pendant une
période indéterminée, ou plutôt tant que les expériences auxquelles se
livrent ou se livreront les ingénieurs ne seront pas terminées à
leur satisfaction.
Voilà la situation.
Les communes intéressées et la région toute entière de l'Aveyron
et du Gard attendent de leurs représentants les démarches nécessaires
pour que M. le ministre des travaux publics soit mis au courant du
retard de livraison dont la ligne est menacée...
La voie déferrée quitte la commune d'Arre, pour celle d'Aumessas,
Nous
espérons que grâce à leur activité dévouée, la ligne de Tournemire au
Vigan sera livrée à l'époque promise, c'est-à-dire au 1e juin 1896.
Quinze années pour construire
61 k. 700, c'est plus que suffisant.
Cette fraction de Tournemire au Vigan fait suite à la ligne d'Albi à
Saint-Affrique, qui deviendra, une fois terminée, la ligne d'Albi au
Vigan.
Nos
voisins se plaignent ; souhaitons que dans le Tarn il soit apporté
une
plus grande activité et moins d'entraves à cette œuvre - sans quoi
nous
pourrions attendre sous l'orme, et alors nos petits neveux pourraient
être appelés un jour à inaugurer une ligne qui depuis plus de vingt ans
préoccupe le pays !
L'ancienne plate-forme ferroviaire,
après avoir enjambé un ruisseau, anonyme et totalement embroussaillé,
prend elle aussi la direction d'Aumessas, mais sans le dire, ne
fléchant que son propre sentier qui coupe vers Arrigas (2,7
km), via les Trois Ponts (0,7 km).
A l'époque où les rails ne pointaient pas vers le ciel,
les trains poursuivaient leur lente ascension au travers de terrains
parfois instables.
Des
éboulements arrêtent les trains
Montpellier, 4 mars.
- Par suite d'un éboulement, le train de
voyageurs
3737 a été arrêté au km 575,900
sur la ligne Tournemire au Vigan
à
proximité des gares d'Arre et de Bez.
Un service de transbordement a
été organisé en attendant la reprise normale du trafic qui ne pourra se
faire avant ce soir, 18 heures.
Les voyageurs empruntant la ligne de
montagne doivent être transbordés trois fois en pleine voie entre
Bédarieux et Montpaon, Montpaon et Tournemire.
Le
journaliste n'a pas dû quitter Montpellier ni ouvrir le Chaix pour
rédiger son papier. Les gares d'Arre et de Bez ne sont
qu'une,
nommée "Arre-et-Bez".
Le Petit Marseillais du 12 janvier 1897, qui ne saurait
galéjer, prenait moins de risque en situant un précédent éboulement
entre Arre et Aumessas. Photo du 28 mai 2017
La sente Photo du 28 mai 2017
naguère peu engageante,
est aujourd'hui entretenue
pour permettre aux pratiquants du chemin de randonnée de s'échapper à
gauche vers les Trois Ponts et Arrigas.
A l'époque ferroviaire des lieux,
PK 675,57 - 399,366 mètres d'altitude
les passants arrivaient là par un chemin latéral à la voie
Le Vigan. - Jeudi dernier, 19 septembre 1895, les populations d'Arre, d'Aumessas,
d'Arrigas et d'Alzon ont été visitées par la fine fleur de
l'opportunisme du Gard.
S'il
faut s'en rapporter aux deux journaux bien informés du Vigan, le
Cévenol et l'Echo des Cévennes, il y a eu comme une petite inauguration
du chemin de fer de Tournemire au Vigan, en attendant la grande remise
aux calendes grecques.
Au
député de l'arrondissement du Vigan et au sénateur Bonnefoy-Sibour, se
trouvaient adjoints M. Brun, d'Arre, conseiller général d'Alzon,
et
M. Teissier, du Crol, conseiller général du canton de Villeraugue. A cette visite inaugurale d'une section de
la ligne et au banquet qui l'a précédée ou suivie, l'Echo
des Cévennes se demande pourquoi le conseiller général du Vigan,
M. Bosc, n'avait pas été convoqué ? La réponse est
toute simple, ce
qui nous semble : M .Bosc,
invité ou non, ne pouvait pas en cette circonstance faire cause commune
avec des notabilités politiques dont les votes, à la dernière session
du Conseil général, se séparaient d'une manière si tranchée.
A
notre tour nous nous sommes demandés pourquoi la machine ne s'est pas
arrêtée à Aumessas alors que d'une manière si complaisante, elle a
stoppé à Arrigas ?
Cette attitude à l'égard de la population de ces deux hameaux
n'avait-elle pas pour cause le souvenir des élections de 1892 ?
Nous ne savons quelle conséquence utile pourra avoir sur la terminaison
des travaux de Tournemire au Vigan la promenade en locomotive que
viennent de faire d'Arre à Alzon les notabilités politiques du Gard,
mais
nous avons la conviction que si, au lieu de visiter une section
terminée, ces notabilités avaient examiné et parcouru à pied les
parties du chemin de fer encore inachevées, elles auraient été bien
mieux en mesure de s'entendre avec M. le ministre des travaux
publics,
sur les moyens à employer pour faire activer les travaux.
Mais non, il fallait une petite promenade en locomotive et se
montrer ainsi aux populations d'Arre, d'Arrigas et d'Alzon.
Le
journaliste du Petit Provençal s'indigne de ce que le train
d'inauguration partielle de la ligne se soit arrêté à Arrigas et pas à
Aumessas. Il attribue ce fait à des considérations politiques, certes
toujours possibles.
Mais, Aumessas avait déjà sa station d'assurée,
alors qu'Arrigas réclamait une gare ou au moins une halte
pour desservir le village. La
politique, au sens plus noble du terme, n'aurait-elle pas été mise là
au service de cette cause ?
La voie déferrée,
dont l'orientation se rapproche du nord,
tente de masquer
dans la végétation
le garde-corps
métallique
surmontant le haut mur de soutènement de l'ancienne plate-forme.
Le
regard du passant se porte là sur le Bavezon, un cours d'eau qui
conflue avec la
rivière d'Estelle pour former l'Arre au pied du hameau des Trois Ponts.
Non loin de la bouche d'entrée du souterrain, la voûte est percée d'une
curieuse
cheminée
axiale dont on ne sait dire à quoi elle pouvait bien servir à cet
endroit, et si elle est contemporaine ou
postérieure à la construction de l’ouvrage.
Ce tunnel
a été creusé dans un
terrain métamorphique complètement pourri (schistes et calcaires
mélangés).
Il a donc fait l'objet de difficultés particulières, notamment du côté de
sa sortie.
Trois puits
de sondage ont dû être préalablement creusés
Le
train partant du Vigan à 5 h. 30 et se dirigeant sur
Tournemire-Roquefort, a évité un déraillement grâce à la vigilance du
mécanicien qui ralentit la vitesse de son convoi.
En effet, avant
le tunnel de Brouas, sis à mi-chemin des stations Arre
et Aumessas (Midi), un glissement de terrain consécutif aux pluies de
ces jours-ci, a provoqué un léger déplacement et une torsion de la voie
ferrée...
Le tunnel de Brouas ne se situe pas à mi-chemin des stations Arre
et Aumessas (Midi), mais à quelque 850 mètres de la gare
d'Aumessas.
Le terrain s'est-il laissé glisser ici ou avant le tunnel des Trois
Ponts ? Ce nouvel article de presse ravive la question de l'appellation
primitive du long tunnel précédent.
Une des
deux branches du chemin de randonnée d'Aumessas, par la montagne,
conflue
ici avec l'ancienne plate-forme ferroviaire.
...
L'équipe de cantonniers d'Aumessas s'est immédiatement porté sur les
lieux après avoir placé les signaux de ralentissement obligatoires...
au PK 574,21 de la ligne, à 441,692 mètres d'altitude, l'axe médian de la
voie
était
positionné à 2,43 mètres
de chacun des piédroits d'un tunnel, selon une mesure prise
à 1,00 mètre du sol et gravée
dans la pierre pour les générations à venir.
Une
vaste commune où, de vallées en nids d'aigle, de
ruelles en clochers, il faut prendre le temps de lire, dans le paysage,
l'histoire des
hommes... Et
comment ne pas aborder le châtaignier, l'arbre à
pain, qui nourrissait
les hommes et le bétail, dont on faisait des charpentes, des
meubles,
des paniers...
Dans le souci de perpétuer les
différentes variétés de
châtaignes cultivées, le Parc national des
Cévennes a aménagé un
conservatoire, à l'ouest du village ; des tables et
des bancs en font
un charmant lieu de pique-nique.
Quant
aux traversiers, partout présents pour pallier l'absence
quasi-totale
de terrains plats, ils disent les efforts de toute une population qui
vivait essentiellement de l'agriculture.
Tout
comme les maisons, hautes
et étroites, serrées les unes contre les autres
pour préserver l'espace
cultivable.
Hors du village aussi, des lieux chargés d'Histoire,
l'évocation de temps difficiles.
Le
col de Mouzoules, le
Caladon, d'où
l'on surplombe des paysages magnifiques, furent des lieux de refuge, de
culte clandestin. Et tant d'autres choses, le souvenir de Jean Fonzes
qui offrit la fontaine et le clocher du Temple ; les anciennes
filatures...
De
vive voix, les habitants du village vous les
conteront !
La voie ferrée
parvenait au PK573,97,
à 448,334 mètres d'altitude
où elle s'insérait
entre les parapets
un
ouvrage qui, lui non plus, ne rompait pas la continuité de
l'arc-de-cercle.
La construction du viaduc
de 218 mètres de
long, jusqu'à 35 mètres de haut,
ancré au sol
par des piles
de 3 mètres d'épaisseur,
a coûté 250.000 francs-or.
...C'est
Aumessas, bâti à l'italienne
sur la gorge de la rivière d'Arre, avec
ses terrasses et ses maisons superposées à l'abri des vents du nord,
émergeant des bois de châtaigniers jaunissant.
Là, à Aumessas,
se
trouve certainement le plus beau viaduc
de la ligne, il n'a que dix
arches,
au-dessus
de la vallée du Bavezon,
mais il est à la fois courbé et incliné, car la pente de la
voie ferrée atteint de 15 à 18mmpar mètre...
Risquez
votre réputation, faites donc une halte au Pont des Fainéants,
elle
sera riche d'enseignements ! De là on
découvre deux vallées : celle de
l'Albagne, orientée nord-sud, une forte
dénivellation, des gorges
profondes taillées dans le granite ; celle du
Bavezon, ouverte dans le
schiste, plus douce, dominée par un versant boisé.
De
part
et d'autre du pont, la
ligne de chemin de fer de Tournemire, construite
à la fin du siècle dernier et qui reliait Le
Vigan au Causse du Larzac,
reste inscrite dans l'architecture.
Un
magnifique viaducélancé
qui
dessine une courbe pure...
Par
suite d'une erreur d'aiguillage, un déraillement s'est produit hier, en
gare d'Aumessas, sur la ligne du Vigan à Tournemire, une des
voitures du train s'est couchée sur la voie et on a dû retirer les
voyageurs par les portières. Il n'y a pas eu d'accident de personne.
On nous téléphone d'Aumessas, 14
septembre :
Le train en provenance de Tournemire, qui passe à Aumessas à
5 heures et
demie du soir, est signalé comme ayant aujourd'hui plus d'une heure de
retard. On dit qu'un déraillement se serait produit tout près de
Saint-Rome et qu'une trentaine de voitures auraient été renversées...
Avec toutes
ses correspondances, ses transbordements, la ligne du Vigan à
Tournemire était impactée par tout incident survenu sur les lignes avec
lesquelles elle communiquait. Et aussi par le mauvais temps. Aumessas (Gard), 9 février 1910 :
Le train de ce matin, venant de Tournemire, qui nous apporte les
dépêches de Paris, est passé en notre gare avec un retard d'environ une
demi heure, occasionnée par le mauvais temps qu'il fait sur les Causses.
L'année
précédente, c'est à la neige que le trafic avait
dû d'être perturbé :
Le
mauvais temps a enfin cessé de régner dans la région. Des voyageurs
signalent que, sur la ligne du Midi, à
Aumessas, un mètre de neige
recouvre la voie ferrée. Le service télégraphique est complètement
interrompu, en raison de nombreux fils coupés sur un très long
parcours. - R.
le bâtiment voyageur, abrite de nos jours le café... de la Gare.
Dix ans
avant l'ouverture de la ligne, le 21 juin 1886
à 2 h. il était procédé, à la sous
préfecture du Vigan, à une
adjudication pour la
construction d'un chemin entre la Libournenque et l'avenue de la gare
d'Aumessas ; fr 36,000 ; caution : fr. 1200.
La voie, redevenue unique, franchissait alors un passage à niveau à l'angle d'une maisonnette de garde barrière puis s'engouffrait à l'ombre d'un tunnel, dirigeant les convois vers la gare d'Alzon.