A Rabieux, côté cour, l'impasse de l'Ancienne gare
conduit, comme
autrefois aux bâtiments de la station
reconvertis enun
gîte de
caractère.
Si l'Intérêt local de l'Hérault
partageait les locaux de la
gare de
la Compagnie du
Midi, elle possédait aussi à Rabieux ses propres
bâtiments de service.
Au début du XXème siècle, Rabieux
était une grande gare ! C'est de
là que partaient des
trains entiers de vin, vers le "ventre" parisien.
A cette époque, les transports routiers étaient
loin d'être aussi
développés qu'aujourd'hui. Le réseau
routier, encore archaïque (peu de
routes étaient goudronnées !), ne permettait
qu'une desserte
commerciale locale dans de bonnes conditions. Vers 1930, il fallait
encore compter 2 heures pour aller de Saint-Félix
à Montpellier en
autobus. Une heure pour les rares propriétaires de voitures,
alors
qu'aujourd'hui 20 minutes suffisent !
Photo
: collection Chalaguier.
Le train permettait de transporter facilement les énormes
quantités de
vin produites dans notre région vers le marché de
gros de Bercy, en
plein centre de Paris. C'étaient des trains entiers de
wagons citernes
qui étaient acheminées du sud vers le nord.
Le
Port de Sète a
également une
grande importance dans le transport du vin. La production
régionale y
était exportée vers toute l'Europe et le bassin
méditerranéen jusqu'à
la fin du XIXème siècle.
A partir de cette date, la tendance s'inversa avec l'importation de
vins d'Algérie. Ce vignoble, créé de
toute pièce à partir de 1890 pour
répondre à la baisse de production
provoquée par l'épidémie de
phylloxéra, allait provoquer les premières crises
de surproduction. Ces
vins, fortement alcoolisés, (et à bas prix !),
étaient utilisés
pour le coupage. Ils voyageaient à bord de bateaux citernes
: les
pinardiers.
Pour
éviter aux
lodévois d'avoir à changer de tortillard pour se
rendre à
Montpellier-Chaptal, les trains de l'Intérêt Local
de l'Hérault ont
finalement été autorisés à
emprunter la
voie de la Compagnie du Midi entre Rabieux et
Lodève jusqu'en
septembre 1944.
En 1949, le service voyageurs est carrément
supprimé entre
Montpellier-Chaptal et Rabieux.
La ligne Vias -
Lodève quitte
l'emprise de la gare de Rabieux
et entre en
tranchée où elle
passe bientôt de la commune de Ceyras
Le chemin latéral - qui n'apparaît pas sur les
photos aériennes des
années 40 - traverse
les rails
pour les suivre encore 200 mètres avant de s'en
éloigner définitivement.
La
ligne Vias -
Lodève doit commencer à
virer sur la gauche pour éviter
La voie unique de la
Compagnie du Midi,
empruntée une quarantaine d'années par des
circulations de l'Intérêt
Local de l'Hérault,
termine son contournement du Pic de Gibret dans une tranchée
dont le sommet des parois sert de piste de décollage aux déchets
en tous genre.
A peine libérés de l'étreinte de la
tranchée, les
rails s'éclipsent à la vue
d'un
monticule
dressé devant eux.
L'ancien "chemin
de Gebre à Saint-Vincent",
détourné
suite au creusement de la tranchée ferroviaire, profite de
l'abandon de la ligne pour raccourcir sa déviation en venant
traverser la voie au
plus près possible de son tracé
initial.
UTM : 31
T 534300
4835939
Les rails
réapparaissent
à la faveur
d'une éclaircie végétale
et se glissent bientôt sous un grillage
de protection à l'entrée
d'un viaduc
sur le ruisseau de la
Marguerite.
L'ouvrage visible depuis la A 75,
étale son tablier
de 64 mètres
au dessus du cours d'eau devenu "ruisseau de
Sainte-Marguerite" après
canonisation
par
l'IGN.