Le fait se répétera 17 ans plus tard :
Un
éboulement s'est produit sur la voie de Sommières à Montpellier. La
locomotive et deux wagons de tête d'un train de voyageurs ont déraillé
hier soir à 10 heures, à la station de la Cadière, près des (sic)
Ganges ; il n'y a pas eu d'accident de personnes ; les passagers ont dû
être transbordés et ils ont manqué à Sommières la correspondance des
autres trains.
Côté cour, la
gare de la
Cadière photo du 15 mai 2017
était desservie par la N 99.
Lunel au Vigan
Adjugé entre
Gallargues et La
Cadière,
sur 51 kilomètres de longueur, au commencement de 1859, les
travaux ont
été vivement poussés pendant la
campagne et ils sont aujourd'hui
exécutés aux deux tiers environ.
On
a récemment engagé les travaux entre la
Cadière et Ganges ; comme ils ne
présentent pas de difficultés
sérieuses, ils pourront être achevés en
même temps que ceux de la première partie, c'est-à-dire dans le courant
de 1871.
Quelque 90 années plus tard, en
1962, l'emprise de la gare n'est plus traversée que par une
voie unique, en
sursis. photo du 15 mai 2017
Une fois la plate-forme déferrée, on peine à imaginer, derrière un grillage, la voie
de desserte
de
la cour aux marchandises et de son quai.
Une
partie du quai voyageurs a résisté aux outrages
du temps. Les convois le longeaient pour,
de ce point culminant, à 223 m. 59
au-dessus de la
mer, suivre la voie en pente jusqu'à Ganges, qui n'est qu'à 181 m. 50.
voûté à la base du remblai. L'ouverture du tronçon de ligne de Lunel à Ganges, le 11 mars 1872, ne s'est pas faite sans quelques grincements. "Un de vos abonnés" écrit àMonsieur le directeur de La République, journal démocratique du Midi : Ganges, 8 mars 1872. Votre estimable et courageux journal,
ne demandant sans doute aucune faveur aux compagnies de chemin de fer,
ne garde pas, devant les abus, un prudent et peu honnête silence.
Aussi
suis-je certain que vous voudrez bien vous faire l'écho des
plaintes que je viens de formuler au nom de la population de Ganges et
des localités voisines contre la Compagnie de
Paris-Lyon-Méditerranée, qui donne lieu à des
réclamations avant même d'avoir pris pied dans le pays. Après
des retards et des délais interminables, que les instances du
gouvernement ont pu seules faire cesser, la compagnie de la
Méditerranée vient enfin d'annoncer pour le 11 mars,
l'ouverture du tronçon de Lunel à Ganges et les affiches
qu'elle a fait apposer sont entourées d'une foule de curieux,
avides de connaître les moyens qui vont nous être offerts
de communication avec le reste du monde par la voie ferrée,
mais
qui cherchent, sans parvenir à la trouver, la clef de la
confusion qui domine la marche d'un service établi à
contre-sens des besoins et des intérêts.
Ce qui frappe d'abord, c'est l'annonce de voyages d'aller et retour
à prix réduits, de Nîmes à Ganges, et
certaines gares intermédiaires, tous les jours avec
réciprocité ; tandis
que, de Ganges et des gares intermédiaires à Montpellier,
les billets aller-retour sont délivrés seulement les
mardi et vendredi, et sans réciprocité ; de sorte
que les habitants de Ganges, qui ont des rapports permanents avec
Montpellier pour les affaires commerciales, administratives ou
judiciaires, et pour tous leurs intérêts de tous les
jours, ne jouiront pas de la faveur qui leur est accordée pour se
rendre à Nîmes ;
de
sorte aussi que les habitants de Nîmes et les localités intermédiaires
du Gard pourront se rendre chaque jour à Ganges, à prix réduit, tandis
que cet avantage ne sera jamais accordé aux populations de Montpellier
et de l'Hérault...
Les aménageurs de la voie verte photo du 15 mai 2017
ont remplacé le tablier métallique
du pont
par une dalle
en béton.
Soixante-dix mètres à l'est de l'ouvrage,
la voie verte
se fend d'une bretelle d'accès à l'ancienne draille,
flèchée : "La
Cadière-et-Cambo".
A gauche, de vastes terrains vagues s'ennuient au pied du remblai.
Non loin,
sous des garde-corps protégés par des balustrades en rondin de bois,
un valat anonyme
a fait son lit sous la voûte d'un aqueduc maçonné.
Le 8 mars 1872, la colère "d'un de vos abonnés" à "Monsieur le directeur du journal La République", n'est pas retombée :
De qui se moque-t-on ici ? Est-ce que la compagnie de la
Méditerranée tient à combattre les entreprises des
Messageries de Ganges à Nîmes, tout en respectant celles
de Montpellier à Ganges ?
Est-ce-que
la partie de son administration qui siège à Nîmes, se persuade que les
départements autres que le Gard sont des pays extra-polaires que la compagnie de la Méditerranée a charge de ne pas desservir et de mécontenter ?...
Le train 3531 a quitté notre gare (Le Vigan) à 5 heures du matin ;
mais il a été arrêté au point kilométrique 22 k. 400, près de la gare de la Cadière.
La tempête ayant été si forte et la chute d'eau si
abondante qu'il en est résulté un écartement de
rails qui a causé, de ce fait, le déraillement de la
machine.
Il
n'y a pas eu d'accident de personne à signaler, malgré le
choc violent ressenti par les voyageurs. Un transbordement a
été immédiatement organisé pour les
voyageurs et les bagages.
Le train qui arrive, d'ordinaire, en gare du Vigan, à
9 heures 30, n'est rentré qu'à midi 20,
par suite de cet accident... photo du 15 mai 2017
La cabane de cantonnier, qui a beaucoup servi dans ce secteur sensible,
Les convois parvenaient aux confins de la commune de La Cadière, dans le Gard,
et pénétraient sur le territoire de Moulès-et-Baucels, dans l'Hérault.
On peut s'étonner que les frontières communale et
départementale aient été établies au milieu
de nulle part.
Il est probable que la construction du remblai ferroviaire
ait perturbé le tracé d'un ancien chemin pour lui faire traverser la voie en souterrain
Avant l'aménagement de la voie verte, l'ancienne voie
ferrée, interdite d'accès dans le Gard, s'ouvrait bizarrement aux véhicules non motorisés, dans l'Hérault.
Le 8 mars 1872, la colère sarcastique, "d'un de vos abonnés
à Monsieur le directeur du journal La République", ne
s'était toujours pas apaisée :
Sans avoir la science de ces ingénieurs-directeurs, le plus naïf des voyageurs lui dira :
1° Qu'il est dérisoire d'établir des voyages
quotidiens à prix réduits avec réciprocité
entre Ganges (Hérault) et Nîmes (Gard), de n'en établir que deux fois par semaine
entre Ganges (Hérault) et Montpellier (Hérault) et jamais entre Montpellier et Ganges.
2° Qu'il est peu prévoyant d'organiser un service qui fait
durer le trajet trois heures et demie, minimum, et quatre heures et
demie, maximum, entre Ganges et Montpellier, alors que les diligences
qui sont loin de marcher à la vapeur, parcourent la distance en
cinq heures, cinq heures et demie environ...
"le Merdanson", est prévu de s'écouler au travers de la galerie voûtée
d'un ponceau. Au terme d'un long cours, il se jette dans l'Hérault sans apparemment
passer par la case "station d'épuration".
Dans l'Hérault, pas le fleuve,
le département, photo du 15 mai 2017
il
ne faisait pas bon, naguère, braver l'interdiction photo du 15 mai 2017
de
circuler sur la voie déferrée avec un véhicule motorisé !
Le 8 mars 1872, la colère "d'un de vos abonnés
à Monsieur le directeur du journal La République",
reprend vigueur à l'évocation de l'absence de
correspondance dans certaines gares de bifurcation. Cette colère ne s'escamote
que sous la rigueur formelle de la formule de
politesse finale de sa lettre.
On
pense que l'autorité préfectorale ne reçoit pas
communication des projets d'organisation des services, ou du moins, si
elle en est avisée, elle ne consulte pas les autorités
locales qui n'auraient pu laisser commettre de pareilles maladresses,
qui sont de belles et bonnes injustices.
Des
pétitions vont se signer à Ganges et dans les
localités voisines, et on espère bien que le ministre des
travaux publics fera modifier dans les plus brefs délais une
organisation dont on ne peut attribuer le décousu qu'à la
précipitation ou à l'ignorance, ne pouvant admettre un
mauvais vouloir qui serait nuisible à la Compagnie
elle-même.
raccommodé.
Les vives critiques "d'un de vos abonnés
à Monsieur le directeur du journal La République",
concernant l'exploitation de la toute nouvelle ligne de chemin de fer
desservant Ganges, mettaient en lumière quelques imperfections
notables. Ne cachaient-elles pas surtout une amertume profonde
consécutive à l'abandon du projet de ligne directe de
Ganges à Montpellier?
En août 1866, Ricard de Vivarel publiait "Du chemin de fer de Ganges à Montpellier".
L'œuvre de l'établissement des principaux chemins de fer
étant accomplie, il devenait indispensable de procéder
à l'exécution des lignes départementales qui
devaient les relier entre eux et leur donner une augmentation
considérable de trafic...
Le
gouvernement, les grands corps de l'État, se sont
associés à cette œuvre de réparation,
en accordant des subventions qui, réunies à celles
des communes et des départements, assurent désormais la
construction des chemins de fer vicinaux.
Par
suite de ces heureuses dispositions, on s'est livré dans notre
département à de sérieuses
études des divers tracés qu'on a
considéré comme les plus favorables au
développement de notre agriculture et de nos relations
commerciales.
Celui de Montpellier à Ganges a particulièrement fixé l'attention publique. photo du 15 mai 2017
Ne
faut-il pas qu'une voie ferrée vienne relier avec la plaine ces
hautes montagnes de Cévennes, qui frappent les regards des habitants de la métropole ? Les populations y sont nombreuses, et leurs produits, d'une nature encombrante,
sont favorables à l'exploitation des chemins de fer.
Je vais indiquer ceux qui devront principalement,
je crois, servir d'aliment à celui de Montpellier à
Ganges.
Plusieurs services de diligences font le trajet entre
ces deux villes, indépendamment des voitures à
volonté et de celles de maître :
les voyageurs ne
font pas défaut ; on peut dire même qu'il y a affluence.
Bientôt des milliers de vendangeurs, entassés sur des
charrettes, viendront de nos contrées offrir le secours
de leurs bras aux propriétaires de ce département.
Avec la facilité de transport et de communication
obtenue par les chemins de fer, le nombre des voyageurs de toutes les professions ne pourra que
s'accroître dans une large proportion... photo du 15 mai 2017
En 1872, les voyageurs en provenance de Montpellier, via Gallargues,
s'engageaient, au PK 20,50, à 228,166 mètres d'altitude, photo du 15 mai 2017
d'un pont-rail dressé
au-dessus photo du 15 mai 2017
d'une ravine.
La voie verte, aujourd'hui, enjambe le cours d'eau
sur une dalle de béton.
En août 1866, Ricard de Vivarel poursuivait :
Arrivant aux marchandises, on s'aperçoit bientôt
de leur importance,
surtout comme tonnage, précisément ce que recherchent le plus les Compagnies. Je
vais en signaler une certaine partie... Les denrées coloniales de toutes sortes, les blés,
les farines, les sels ;
tous ces articles, d'une
consommation déjà si étendue, verraient, par la diminution des frais
d'expédition, cette consommation se
généraliser bien plus encore. Les bois de service, la
tonnellerie, les cercles, les fourrages, les engrais,
les bestiaux, la bouille qui alimente les filatures et les
usines des Cévennes,
l'exploitation des carrières de sulfate de baryte, dirigée par un homme actif et intelligent,
prendraient un nouvel essor, si là encore l'éternelle
question des transports à bon marché était favorablement résolue. Il en serait ainsi des minerais de fer ;
leur extraction se ferait alors sur une plus grande
échelle. Les
charbons de bois fournis en abondance par les
communes de Cazilhac, Brissac, le Causse-de-la-Selle,
Saint-Jean-de-Buéges, etc., etc., se vendent à
Montpellier surchargés de trop de frais, occasionnés par
deux
jours au moins de voyage, aller et retour. L'arrivée
à Ganges des écorces dirigées ensuite sur Millau est
quelque chose qui étonne, tellement la quantité en est
grande :
les tanneurs qui les reçoivent se serviraient
infailliblement de la voie du chemin de fer.
Les vins de la plaine, arrivant plus tôt et plus économiquement
dans nos contrées, s'y consommeraient davantage : ce
débouché a une importance
plus grande peut-être qu'on ne pense ;
il mérite certainement d'être pris en
considération. A cette nomenclature de marchandises, qu'il
me soit permis d'ajouter le jardinage de Ganges.
Pour satisfaire à ces
besoins
de jardinage toujours croissants et que justifient,
d'ailleurs, les fréquents envois faits dans des localités assez
éloignées, et à Montpellier même, on multiplie les défrichements de
nouveaux terrains, que
l'on s'empresse de mettre en rapport.
Cette culture
maraîchère, que favorise d'ailleurs un canal qui prend
sa source à la rivière de la Vis, dont les eaux limpides
rendent l'arrosage abondant et facile,
prendrait une
extension encore plus grande.
Je ne peux passer sous silence une industrie presque
ignorée autrefois : celle de la papeterie de Brissac. Les
papiers de pliage qu'elle fabrique se vendent aujourd'hui dans les principales villes du Midi, et donneront
un nombre de tonnes dont on doit aussi tenir compte.
Sa bonne administration et son bon outillage assurent
son avenir.
Je ne parlerai pas de bien d'autres marchandises,
dont certaines sont lourdes et volumineuses.
Il me paraît suffisamment démontré, par ce qui
précède, que l'entreprise des travaux et de
l'exploitation
de la ligne ferrée de Montpellier à Ganges,
avec la plus
grande partie des dépenses supportée par les communes, le
département et l'État, devra offrir des
résultats avantageux, surtout avec des conditions aussi
exceptionnelles ; mais ce serait les compromettre que
d'adopter un tracé plus long et plus coûteux que le
premier projet dont on s'est servi pour la répartition
des dépenses qui incombent aux communes...
Le long d'un modeste muret,
les trains parvenaient au passage à niveau photo du 15 mai 2017
du chemin de Ginestous.
La voie aborde le carrefour, de son accès N° 5,
doté d'un parking,
tout de vert vêtu.
UTM: 31
T 561361 4866668
En août 1866, Ricard de Vivarel croyait toujours au projet de ligne Ganges Montpellier :
Néanmoins on a voulu se rendre un compte exact
d'un autre tracé par le col de Fombettous ;
les études
en ont été faites. Il a été reconnu que son parcours
présentait un développement de 5 à 6 kilomètres
environ de plus que le premier tracé et occasionnerait
une augmentation dans les travaux de 8 à 900,000 fr.
Cette différence dans le parcours, sur une longueur
de 100 ou 200 kilomètres, serait sans doute peu
sensible ; mais elle devient assez grave sur une ligne
qui n'aura que 50 kilomètres. De plus, le détour occasionné par ces 5 kilomètres
empêcherait un certain nombre de voyageurs de suivre cette voie ;
le trafic des marchandises en serait assez
affaibli pour donner des craintes sérieuses à la Compagnie qui voudrait se charger de sa construction, sans
pouvoir s'affranchir de cet excédant de dépenses de
8 à 900,000 fr...
Les constructeurs de la ligne de chemin de fer de Gallargues à Ganges photo du 15 mai 2017
n'eurent pas à sauter là la moindre conduite de gaz, en revanche, ils se sont trouvés, tout près,
face à un très ancien aqueduc rectiligne
reliant le château cadastre napoléonien
à l'auberge de Genestous.
La voie verte, qui doit avoir ses raisons, a troqué les rambardes en pierre photo du 15 mai 2017
Dans l'opération, la longueur des garde-corps a été doublée, rendant l'ouvrage méconnaissable, sauf pour le GPS. photo du 15 mai 2017
Août 1866 Revenant au premier tracé, que je crois le meilleur,
il me paraît difficile de ne pas y apporter d’importantes modifications au sujet de l'emplacement des
gares. Quelques-unes me paraissent trop éloignées
des pays de production, surtout de ceux pouvant
offrir tout à la fois beaucoup de marchandises d'assez
de valeur et d'encombrement.
Celle de Ganges, notamment, a soulevé de vives
réclamations de la part des habitants :
le plan, en effet,
place cette gare dans la commune de Cazilhac. Il est
permis d'espérer que ces réclamations seront
appréciées comme elles méritent de l'être et
qu'on fera droit
à des intérêts si légitimes. Le Conseil général, dans sa dernière session,
reconnaissant l'urgente nécessité d'un chemin de fer
de Montpellier à Ganges, en a voté la construction
ainsi que des fonds pour l'exécution de cette ligne. Son zèle ardent pour le bien public, son patriotisme
éclairé font espérer qu'un nouveau vote, corroborant le premier, achèvera de fournir les ressources nécessaires pour mener à bonne fin une entreprise si utile
à tous, et surtout à nos malheureuses populations des
Cévennes, si dignes, sous tous les rapports,
de nos
sympathies et de notre sollicitude.
La
construction et la mise en service de la ligne de Gallargues à Ganges,
prolongée de Sommières à Nîmes et de Ganges à
Tournemire-Roquefort, n'a pas mis fin aux projets de ligne directe Ganges-Montpellier. photo du 15 mai 2017
Les convois s'engageaient sur le tablier métallique d'un pont-rail
le
ruisseau de la Garenne. Le Petit Marseillais du 22 avril 1912,
40 ans après l'ouverture de la ligne de Gallargues à
Ganges, revient sur le projet de ligne directe entre Ganges et
Montpellier.
Au Conseil général de l'Hérault, au
nom de la commission des finances, M. Rouvier a demandé le
vote de 4.505.000 francs en vue de la construction de la ligne de
chemin de fer de Montpellier à Ganges,
avec
embranchement sur Claret, ainsi qu'une imposition de
3 centimes 78 à cet effet. Le Conseil a
voté cet emprunt.
Le même Conseil général, le même jour, dans la même séance a voté le principe d'une subvention en faveur de la Compagnie des autobus de l'Hérault, qui assure depuis près d'un an le service entre Montpellier et Clermont-l'Hérault, Ganges, Quissac et Sommières.
Un service d'autobus va être
mis en activité dans les premiers jours de la semaine prochaine
pour desservir une région qui a été jusqu'ici
à peu près totalement déshéritée au
point de vue de ses communications avec Montpellier.
Trois lignes vont tout d'abord être exploitées : de
Montpellier à Ganges, trois départs par jour ; de
Montpellier à Quissac, trois départs par jour ; de Montpellier à Clermont-l'Hérault, deux départs par jour.
D'autres ouvertures de lignes sont prévues.
Et on est encore qu'en 1911. Créer une ligne de chemin de fer ne coulait pas de source.
Mettre en circulation une ligne d'autobus était plus
aisé. En outre, son itinéraire correspondait mieux aux besoins des
voyageurs et pouvait varier au gré des nécessités.
Les bus desservaient les villages eux-mêmes et non plus des gares
excentrées, implantées le long de voies construites au
départ pour desservir des mines.
d'un passage que la voie déferrée dissimulait jusqu'alors.
Les cartes et cadastres préfèrent continuer à ignorer l'ouvrage.
En 1952, 70 ans après la mise en service de la ligne, La Vie du Rail
fait le compte des circulations voyageurs entre
Nîmes et Le Vigan. Un service effectué principalement par
autorails.
Les
autorails desservant la ligne sont du type F.N.C. assurant une moyenne
de 500 km par jour avec régularité et confort, sauf
les jours de grand froid où l'on constate quelquefois une
insuffisance de bon chauffage ;
quant aux marchandises, la traction en est assurée à l'aide de machines à vapeur.
La traction diesel, qui a du reste fait ses preuves dans la région, serait évidemment bien accueillie !... photo du 15 mai 2017
conserve la partie non essentielle d'un
repère du Nivellement Général de la
France, réseau Lallemand. La fiche internet du service de
Géodésie place le bas du pont à 208,634 mètres d'altitude.
En 1952, La Vie du Rail,
dans son long article consacrée à la ligne de Nîmes
au Vigan et à Tournemire-Roquefort, aborde la difficulté
de la concurrence rail-route, concurrence déjà
observée quarante-et-un an auparavant :
Quant
à la concurrence routière voyageurs, elle est importante et l'on a vu
certaines entreprises ne pas hésiter à demander 350 fr de moins que le
rail pour accomplir le trajet Nîmes-Le Vigan !
Pour un peu, à l'instar
de M. de S., elle aurait offert le déjeuner en prime à l'arrivée !
De tranchée
en remblai,
la voie verte aborde
une courbe
en surplomb de parcelles loties, attenantes au village de Moulès-et-Baucels.
La voie verte consent une échappatoire, à main droite,
le long d'un poteau muni d'un bandeau : "Ruisseau de la Garenne". Une gentille attention portée au cours d'eau enjambé il y a de cela 1880 mètres.
L'ancienne voie ferrée est fléchée à 5.6 km alors que le panonceau y est planté dessus.
Il reste à souhaiter que le "Col de l'Agas" se tienne bien à 5.2 km, comme indiqué.
La nouvelle voie traverse près
de Sommières la petite montagne de la Coustourelle au moyen d'un
souterrain de 300 mètres, et continue jusqu'à la
Cadière sur des remblais variant de 5 à 7 mètres
de hauteur,
Trois ans plus tard, le même train, à la même heure,
amenait les premiers invités des fêtes félibréennes tandis qu'à une heure, les félibres, au nombre d'une soixantaine environ, ont été reçus à la gare
par le maire de Ganges, M. Carrière, conseiller
général de l'Hérault, le comité des
fêtes et l'orphéon, qui a exécuté le "maset
a mestre Roumieu" et chanté un hymne en languedocien du
Languedoc.
Le 1 février 1912Touring Club de France
fait état dans un de ses articles du transport de Calamine par
voie de chemin de fer, au départ de la gare de Ganges : Pour visiter cette région, il
faut laisser la voie ferrée à la station de Ganges
(Hérault), sur la ligne de Nîmes au Vigan. Là il faut prendre la route
qui, longeant la Vis, gagne Madières à 19
kilomètres.
Pendant les cinq premiers, la route est effroyable ;
elle est constamment défoncée et toujours en voie de
rechargement. Elle sert en effet au transport de la calamine extraite de la riche mine des Malines.
La calamine dont
est farci, on peut le dire, le pic d'Anjeau, vient par câbles
à la laverie établie sur les bords de la Vis, d'où
elle gagne, par la route, la gare de Ganges.
Le train repartait
au travers de l'emprise de la gare ;
emprise qui ne prenait fin qu'au-delà d'un viaduc
aujourd'hui en parti démoli.
Les convois poursuivaient en direction de la gare de Sumène.