Photos
des 21
avril 2013, 29 avril 2017, 03
et 06 septembre 2019, 31 juillet 2023
En 1896,
les voyageurs partis de Nîmes
à 5 heures ou ceux ayant quitté Montpellier à
5 h 08,
tressautaient sur la première
aiguille de l'emprise de
la gare de Quissac.
Le train se présentait bientôt à la
croisée du chemin des
Boulidous
Le Petit Marseillais du 10 août 1924
rapporte que M. Abel
Cabanis, directeur du Midi commercial, agricole et judiciaire, revenant
d'Avèze, était descendu du train pour aller au buffet de
Quissac... Le Petit Provençal du 1 janvier 1887
relatait, lui, un fait de vol avéré :
Un vol de cinq poules et
deux lapins a été commis dans la nuit du 29 au 30
courant, au préjudice de Mme
veuve Cazalet, qui tient le buffet
de la gare. Une enquête a
été ouverte immédiatement, mais on n'a
encore pu
mettre la main sur ces adroits filous.
Après
enquête, la nommée Bastet Marguerite... a
été arrêtée sous
l'inculpation de vol d'une
sacoche contenant, avec divers objets, une somme de
43 francs, commis en gare de Quissac, le 7 avril, au
préjudice d'une voyageuse...
Son mari... a également été
arrêté comme complice.
Ce couple a été écroué
à la maison d'arrêt.
L'Indépendant du Cher du 9 mars 1907,
écrivait :
En gare de Quissac, le
train du Vigan
a pris en écharpe un homme d'équipe
nommé Raoul
Berthezeenne, qui a été
traîné sur un
parcours de 40 mètres et dont le cadavre a
été
littéralement broyé...
Un
journal, a relaté
dans son dernier numéro, l'accident mortel survenu en gare
de
Quissac, il y a environ 3 mois ; un autre employé
fut
broyé par un train en manœuvre.
Nous ne croyons pas trop nous avancer en disant qu'il faut en
rechercher la cause au manque d'employés...
Quand donc notre chef de gare se décidera-t-il à
demander
à la Compagnie une augmentation d'hommes
d'équipe ?
Aurait-il dû
aussi demander une augmentation du nombre de chef de gare ?
Au moment où
le train entrait
en gare, vers 9 h. 50,
M. Prévôt, chef de
gare, retenu par son service dans son bureau, se précipita
au
dehors, pour traverser les voies. Mais à la suite d'un faux
pas,
suppose-t-on, ou d'une glissade sur un rail, M. Prévôt
fit une chute, tombant juste devant la locomotive du train qui passait
sur la voie descendante, et cela si près, que le
mécanicien ne s'aperçut même pas de
l'accident. Ce
n'est qu'aux cris poussés par les témoins
terrifiés, qu'il sut ce qui venait de se passer.
On se précipita, mais le malheureux avait
été
littéralement écrasé. La mort avait
été foudroyante.
La victime, au service de la Compagnie depuis de longues
années, était âgé de 53 ans.
En gare de Quissac, le
personnel n'était pas victime exclusive des
accidents : Hier
14 juin 1907
le train de voyageurs du Vigan à Nîmes qui arrive
en gare
à 9 h. 55 a écrasé
un nommé
Baptiste, âgé de 60 ans, qui traversait la voie
pour
prendre ledit train. Le pied gauche du malheureux, sa main droite, ont
été écrasés et il a
reçu des
contusions à la tête. Ses jours sont en danger.
Accident en gare des marchandises M. Girondon, marchand de bois,
faisait procéder au déchargement d'un wagon.
Pendant
cette opération, plusieurs poutres sont
tombées :
l'une d'elles a renversé le nommé Ponton, jeune
soldat de
la réserve, et lui a broyé la tête.
Cette mort si instantanée a causé une vive
émotion dans la commune de Quissac.
Lettre
de félicitation. M. Teissonnière,
facteur à la gare de Quissac : 9 mai
1905, a secouru, au péril de sa vie, une femme sur le point
d'être
écrasée par un train.
Début novembre 1908, une
collision a eu lieu entre deux locomotives à la station de Quissac,
dans la gare. Il n'y a eu cette fois aucun
accident de personne. Les dégâts
matériels sont
importants. La circulation a été interrompue. Les
retards
sont considérables.
M. Baudin, ministre des travaux publics, de passage,
s'est arrêté quelques instants à
Lézan et
à Quissac pour recevoir, dans les salles d'attente des
gares,
les conseillers généraux, maires et
fonctionnaires qui
s'étaient groupés pour le saluer...
pendant que la musique des pompiers jouait la Marseillaise.
En
1896, les voyageurs arrivés de Nîmes
ou de Montpellier à 7 h. 11,
à destination du Vigan, bénéficiaient
d'un quart d'heure pour profiter du buffet ;
ce
qui n'était pas le cas pour ceux qui changeaient de train pour Lézan, le Mas-des-Gardies,
Alais ou
Anduze. Ils devaient attraper leur correspondance en 6 minutes.
Côté cour,
le bâtiment voyageurs
était desservi
par l'avenue de la Gare.
Le train repartait
au sud-est sur une
emprise occupée de nos jours
par larue
du Quai de la Gare.
Les
voies de stationnement et la cour des marchandises ont fait place
à
une gendarmerie.
L'emprise de la station arrivait à son terme
à
l'angle de la maisonnette
de garde-barrière
du
PN 20,
à la
croisée de la route d'Anduze.
Ce sont deux voies qui franchissent le passage à niveau.
La Compagnie de Lyon a ouvert
à l'exploitation, le 11 juillet
1881,
la ligne de Vézénobres à Quissac comprenant les
gares de
Le Mas-des-Gardies, les Tavernes, Lézan,
Canaules-Saint-Nazaire, ainsi que la section de
Lézan
à Anduze comprenant seulement la gare d'Anduze.
Toutes
ces gares, qui
sont situées dans le département du Gard, sont
ouvertes
au service de la grande vitesse, ainsi qu'au transport des
bestiaux ; de plus, les gares de Tavernes, de Lézan
et
d'Anduze fonctionnent pour la petite vitesse, bestiaux compris.
La longueur de la ligne est de 20,653 mètres et
celle de l'embranchement de 6,216 mètres.
Le journal officiel du 24 juin 1875
rapportait des débats concernant un amendement relatif au
tracé de la ligne.
Cet amendement consiste
à remplacer la ligne de Sommières aux Mazes par la
ligne de Quissac à Montpellier. Ceux d'entre vous qui ont
une carte sous les yeux verront que dans le département de
l'Hérault,
la ligne de Quissac à Montpellier, qui prolonge la ligne d'Alais à
Quissac a une bien autre importance, ou du moins, semble
avoir une bien
autre importance que celle de Sommières aux Mazes.
Messieurs,
l'intérêt actuel du
débat n'est pas où l'a placé notre
collègue, qui s'est exclusivement
préoccupé du département de
l'Hérault.
Il y a l'intérêt de Cette, dont il a
très justement
parlé ; il y a l'intérêt du
département du
Gard,
et il y a l'intérêt général
qui demande que nous dégagions toute cette
ligne de l'Hérault et du Gard, sur laquelle se sont produits
des encombrements.
Eh bien, le
système du Gouvernement et le système de votre
commission, et en même
temps de la Compagnie, réalise un double avantage.
En
premier lieu, il donne une seconde ligne de Montpellier à
Nîmes, de la porte de Montpellier à la
porte de Nîmes ; c'est-à-dire aussi
près que les circonstances
topographiques le permettent ; de telle sorte que
la ligne de la rive droite du Rhône aura son origine
près de Montpellier.
En second lieu, la ligne de Sommières aux Mazes procure un raccourci
considérable pour les transports d'Alais à Cette,
et,
grâce à la ligne d'Alais à Quissac, et
à la
ligne de Sommières aux Mazes,
il y aura une ligne d'intérêt
général, ligne
considérable, qui transportera tous les produits et
marchandises
d'Alais à Cette.
Quissac ne sera jamais
relié directement à Montpellier. Photo du 03 septembre 2019
La ligne des Mazes-le-Crès au Mas-des-Gardies,
donc, bénéficiait là
Photo du 03 septembre 2019
Les
travaux,
adjugés au mois de juin dernier, ont
été
poussés très activement ; les
terrassements sont
faits à moitié, et les ouvrages d'art sont en
bonne voie
d'exécution...
Parmi ces ouvrages d'art, se trouvait ici, au PK 701,08,
en tranchée
pour franchir la ligne imaginaire qui sépare les communes de
Logrian-Florian
et de Saint-Jean-de-Crieulon.
Le Petit Provençal du 8 février 1913, pas encore
très instruit des faits, annonçait toute fois à
ses lecteurs :
Hier
soir, à 6 heures, nous étions
informés qu'une tentative criminelle de
déraillement avait été commise dans
les environs de Quissac.
Nous
nous sommes renseignés immédiatement à
la gare, mais le personnel
n'avait reçu aucun détail.
Ce n'est que vers
dix heures du soir que la
dépêche suivante nous a été
communiquée : "Tentative criminelle a eu
lieu entre Quissac et Canaules-Saint-Nazaire au
kilomètre 699.780. Pas
d'accident".
Le Parquet s'est transporté ce matin sur les lieux aux
fins d'enquête.
Des renseignements recueillis, il
résulte que, hier
soir, au poste 699.700
sur la ligne de Quissac à
Alais, au moment du
passage du train 3505, on constata que deux boulons et des rondelles de
fer avaient été posés sur le rail,
mais ces objets furent enlevés.
Le
train passa sans accident.
On acquit bientôt la
preuve que
l'auteur de
cet acte était un jeune homme de 15 ans, le nommé
Piseyre, qui fut
arrêté.
Interrogé, il avoua avoir posé ces
obstacles pour voir si le train parviendrait à les
écraser.
C'est une gaminerie qui aurait pu être dangereuse, mais il
n'y a pas eu
sabotage.
Le jeune Piseyre sera poursuivi
judiciairement. - D.
Le lendemain, le
même journal précisait :
Jeudi soir, vers deux heures trente de l'après-midi, le
train
3505 allant d'Alais à Quissac, marchait à sa
vitesse
normale lorsqu'au moment où la machine s'engageait sur le
pont
métallique au kilomètre 699,778, elle fit un saut
d'environ vingt centimètres de haut sans toutefois
dérailler.
Le
PK 699,778 correspondait au tablier
métallique d'un pont-rail
aujourd'hui
supprimé, culées comprises, au profit de
l'élargissement de la RD 8, route de Comiac. La
frontière entre les communes de Saint-Jean-de-Crieulon
et de Sauve, elle, n'a pas bougé.
Le
mécanicien s'empressa de s'arrêter pour
vérifier si cette secousse n'avait pas
été
provoquée par la rupture d'une bielle ou tout autre
pièce
quelconque. Après s'être assuré
qu'aucun accident
ne s'était produit dans le matériel, le
mécanicien
reprit sa marche vers Quissac, mais M. Etienne Trinquier,
conducteur principal de la voie qui se trouvait dans le train, resta
sur les lieux pour procéder à une
enquête.
Ses recherches furent
couronnées de succès car il
découvrit peu après qu'un malfaiteur avait
introduit dans
les raccords des voies une rondelle derrière chacune
desquelles
il avait mis un écrou dans le sens opposé
à
l'arrivée du train. Une femme qui se trouvait sur les lieux,
lui
indiqua ne pas avoir vu dans les environs d'autre personne qu'un jeune
berger des environs...
et de la
frontière entre les communes de Sauve
Photo du 03 septembre 2019
et de Saint-Jean-de-Crieulon.
Hier matin, à l'arrivée du Parquet, le berger
dont la
présence avait été
signalée, a
été interrogé et a
déclaré que
c'était bien lui qui avait placé les objets sur
la voie
et qu'il avait agi ainsi pour voir si la machine écraserait
les
écrous...
M. le juge d'instruction l'a immédiatement mis en
état d'arrestation. Il sera conduit demain au Vigan par la
gendarmerie de Sauve.
Il n'y a heureusement ni blessé ni
dégâts
matériels à regretter et tout se borne
à un
amusement dangereux et ridicule d'enfant.
Le
lit du cours
d'eau, sous une ombre sans faille, marque toujours la
frontière entre
les communes de Saint-Jean de Crieulon et de
Saint-Nazaire-de-Gardies.
Deux
cent quarante mètres séparent le pont de Vergalous
au béton.
La
toute nouvelle
ligne d'Alais à Quissac, ouverte au transport d'animaux,
acceptait les chiens en cage au risque de les perdre. Une affaire alla
jusqu'en cour d'appel de Nîmes.
Le 12 août
1882, M. Duval,
de Paris, fit remettre à la Compagnie de
Paris-Lyon-Méditerranée, pour être
expédié à M. Greffulhe
demeurant à
Sauve (Gard), une caisse contenant un chien d'arrêt.
A
l'arrivée du colis, on constata l'absence de l'animal
expédié ; le voyageur "malgré
lui" avait
brisé sa prison et pris la clé des champs sans
esprit de
retour ; le chien d'arrêt s'était
métamorphosé en chien courant.
Vainement on rechercha le fugitif, on dut se résigner
à
dresser un procès-verbal de recherches infructueuses.
Mais le destinataire tenait à son chien ; la chasse
allait s'ouvrir...
Il
ne lui restait
plus qu'à demander à la justice la
réparation du
préjudice qu'il éprouvait...
Lors de la construction
du chemin de fer d'Alais à Quissac, on a trouvé,
dans les ruines de la chapelle rurale de Saint-Nazaire, à la
tranchée Photo du 06 septembre 2019
de la gare de Canaules,
un fragment de roue fulgurante en calcaire dur.
La gare de Canaules-Saint-Nazaire est ouverte au service complet de la
petite vitesse à l'exclusion des voitures, chevaux et
bestiaux.
En vertu du décret en
date du 6 mai 1903, la gare de Canaules-Saint-Nazaire
perçoit, au profit des communes de Canaules, de
Saint-Nazaire-des-Gardies et de Logrian, une surtaxe locale
temporaire de 0 fr. 10 par fraction indivisible de
1,000 kilos, pour les marchandises
expédiées ou reçues de ou pour cette
gare.