La gare d'Albi-Orléans, ainsi nommée parce que mise en
service en 1864
par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO),
a changé d'appellation après la reprise du réseau par la SNCF.
Elle est devenue : gare
d'Albi-Ville. Il
y avait deux lignes de tramways au départ d'Albi-Orléans :
l'une vers Valdériès et Valence-d'Albigeois parl'avenue
Albert-Thomas, la RN 88, puis la route de Valdériès (D 71)
qu'elle
quittait après la traversée du village pour rattraper celle d'Albi à
Valence (D 903) ;
l'autre vers Villefranche-d'Albigeois, en passant par l'avenue du
Colonel-Teyssier, la rue des Agriculteurs
(en longeant ici la voie ferrée à écartement normal encore existante),
St-Juéry (au Saut-du-Tarn) pour ensuite s'élever au-dessus des Avalats
et rejoindre la D 999.
Fin juin 1913,
le voyageur parti de Castres à 15 heures 37, arrivé à Albi à
17 heures 08,
disposait de 17 minutes pour changer
de train s'il voulait se rendre à
Saint-Juéry.
A
17 heures 25, le convoi quittait la gare d'Albi-Orléans,
le long de la halle
aux marchandises,
au travers de l'emprise de la station, empruntée
par les voies de trois lignes parallèles : Albi - Tessonières ; Rodez - Castelnaudary et Albi -
Saint-Juéry.
Ces trois lignes coupaient à
niveau leVO 46,
à l'angle
de lamaisonnette de garde-barrière
duPN 20bis,
à174.001
mètres d'altitude.
De nos jours le passage à niveau a fait place à un pont enjambant
l'actuelle "rue
André
Parayre".
l'usage moderne du téléphone n'était
pas nécessaire pour coordonner le trafic. 1875
CHEMIN DE FER D'ALBI AU VIGAN
Le ministre des travaux publics vient d'adresser à un de ses collègues
à l’Assemblée nationale la lettre suivante, relative aux chemins de fer
d'Albi à Saint-Affrique et de
Millau au Vigan :
"Monsieur et cher collègue, Par une lettre collective que vous m'avez
fait l'honneur de m'adresser le 11 mars, vous
appelez mon attention sur l'intérêt que présente tant au point de vue
stratégique que sous le rapport des relations commerciales, l'établissement
d'une deuxième ligne de Bordeaux à Marseille,
plus directe que celle du littoral. Vous ajoutez que, pour compléter
cette nouvelle voie de Bordeaux à Marseille, deux sections seulement
restent à construire, celle d'Albi à
Saint-Affrique et celle de Millau au Vigan, qui doivent, avec
l'embranchement déjà exploité de Millau à Saint-Affrique, former la ligne d'Albi au Vigan.
Vous insistez pour que le gouvernement assure, dans le plus court délai
possible, l'exécution des parties non concédées de cette ligne.
L'administration, monsieur et cher collègue, fait procéder,
depuis quelque temps déjà, à l'étude des diverses sections qui sont
destinées à former la ligne d'Albi au
Vigan,
et elle a reçu le résultat des travaux de MM. les ingénieurs pour les
sections comprises dans les départements du Tarn et de l'Aveyron.
UTM
:31
T 430434 4862475 Il
manque encore l'étude du tronçon situé dans le Gard, mais il y a tout
lieu de croire que MM. les ingénieurs me la feront parvenir
prochainement. Dès que l'avant-projet de cette partie du chemin me sera
parvenu, vous pouvez être assuré, monsieur et cher collègue, que
j'examinerai la question avec le plus vif désir de donner satisfaction
aux divers intérêts dont vous vous êtes fait l'interprète. Recevez,
etc.,
Un peu plus grave encore (qu'un
voyageur contrôlé sans billet) est le
cas d'un retraité. M. Germain L.... 41 ans, domicilié rue du Taur.
Le
2 décembre, se trouvant à Albi, il s'arrangea pour voyager en
première classe de cette ville à Saint-Juéry avec un billet de
troisième,
il retourna ensuite à Albi sans billet, et
comme le
contrôleur de la gare ou l'employé principal remplissant cet office lui
en faisait la remarque, il l'outragea avec grossièreté.
Par
défaut,
Germain L.... est condamné à huit jours de prison.
sur le haut d'un
talus, un
chemin de fer à voie étroite descendait des
carrières situées au sud de la ferme de Lavazière, jusqu'à l'usine
située au nord de cette même ferme, et toujours par un plan
incliné, jusqu'aux
quais d'expédition,
de la ligne
d'Albi à Saint-Juéry, au PK 416 + 180. On suppose que ce plan incliné fut créé au
tout
début du XXe
siècle. Les carrières de Lavazière étaient exploitées en souterrain et
à ciel ouvert.
J'ai
déposé un autre amendement, qui est relatif à un chemin de
Sainte-Affrique à Albi. Sainte-Affrique n'a pas encore de chemin
de fer,
bien que des promesses lui aient été faites en 1862.
La ligne de Milhau
à Montpellier passe à 12 kilomètres de ses murs. Touché de cet
abandon,
le gouvernement a imposé à la compagnie du Midi, moyennant une
subvention de 3 millions, un embranchement ralliant
Sainte-Affrique à
la ligne de Milhau à Montpellier. C'est cet embranchement dont je
demande la prolongation sur Albi, pour établir la voie la plus courte
entre Bordeaux et Marseille. Cette ligne vivifierait des rapports
commerciaux importants et permettrait la facile exportation d'un
produit bien connu des gourmets de la Chambre, je veux parler du
fromage de Roquefort. (On rit.) C'est un produit qui donne lieu à un
mouvement de fonds de 15 à 20 millions par an,
et exerce sur
l'agriculture de quatre départements la plus heureuse influence. Pour
cet amendement comme, pour le précédent, je m'en réfère à la
sollicitude et au bienveillant examen du gouvernement (Très bien!).
Le conseil général du Tarn a émis, bien des fois
déjà, des vœux tendant à la prompte exécution des travaux du chemin de
fer d'Albi à Saint-Affrique,
dont le projet de tracé a été
approuvé par
l'administration supérieure, le 7 décembre 1885.
L'assemblée
départementale a exprimé notamment le désir de voir se construire, sous
peu, la partie comprise entre
l'origine et Saint-Juéry, laquelle ne
comporte presque pas de terrassements et d'ouvrages d'art et offre, par
conséquent, de notables facilités d'exécution.
Mais ces travaux se font
longuement désirer, et, cependant,
il est certain que si cette partie
de ligne était construite sans retard, son exploitation
procurerait à
la compagnie concessionnaire des bénéfices assurés, non seulement par
le transport des chaux de Cardalou et des produits de nos
propriétaires,
mais encore et surtout par les charrois
considérables
qu'effectuent journellement les usines métallurgiques du Saut-du-Tarn
et des Avalats.
Le 20 août 1900
une halte est demandée au PN 7 franchissant le Chemin
de Grande Communication 81 (D 81), ce qui aurait constitué
un arrêt intermédiaire ; le projet n'est pas
approuvé.
La
plate-forme
embroussaillée
parcourt
131 mètres
et franchit enfin le PN 7bis,
établi sur la bretelle de sortie d'un rond-point.
SAINT-JUERY CHEMIN
DE FER A VOIE ETROITE.
Nous apprenons que l'ouverture du
chemin de fer à voie étroite d'Albi à Alban va
avoir lieu incessamment
entre Saint-Juéry et Albi, en
attendant qu'elle le soit définitivement
jusqu'à Alban. Dès que nous connaîtrons la date et l'horaire nous le
porterons à la connaissance de nos lecteurs.
ALBI. — Hier après-midi, trois jeunes
malandrins ayant bu dans des métairies, se sont pris de querelle avec
les enfants de Mme Cauquil, garde-barrière
à Jarlard,sur la ligne
d'Albi à Saint-Juéry.
Celle-ci
étant intervenue, un des chenapans,
nommé Frédéric Antonin, âgé de dix-sept ans, lui a porté un violent
coup de couteau au bras droit. Frédéric, qui a déjà subi quatre
condamnations, a été arrêté par la police.
Dimanche soir, vers 16 h. 30, la femme Joséphine Sans, 50 ans, rentrait
à son domicile à Saint-Juéry, et marchait
sur la voie ferrée.
Le train
987 qui vient d'Albi et arrive le soir en notre gare à 16 h. 32 ayant
eu ce soir un long retard, tamponna la femme Sans, qui sourde, n'avait
pu entendre l'arrivée de ce
train ;
cette malheureuse fut tuée sur le
coup sans autre témoin que le crépuscule pluvieux. Deux sympathiques
garçons de notre laborieuse cité qui côtoyaient la voie ferrée à
hauteur de la Société de la Viscose furent témoins de l'accident.
L'un
d’eux s'empressa d'aller avertir la garde-barrière de la Viscose (PN
précédent) qui
fit tout le nécessaire pour le transport du corps.
La malheureuse
victime, très estimée par tous ceux qui la connaissaient, laisse dans
sa famille composée du père et de cinq jeunes enfants dans le plus
profond désespoir.
Les marmots d'après
les renseignements que nous
avons recueillis : deux sont loin d'être en parfaite santé et ils
avaient bien besoin encore de leur maman.
Entre Saint-Juéry et Saint-Affrique,
le projet affichait 117 km. La plate-forme et les ouvrages d'art y
ont été mis en chantier à partir de 1904 mais,
en raison de la guerre, ne furent achevés qu'en 1932 avec l'aide de prisonniers
de guerre allemands.
Cette section comportait 18 tunnels (le
plus long mesurait 963 m, quatre autres plus de 500 m) et 21
ponts notables...
au service de
l'usine métallurgique du Saut du Tarn.
La ligne est
déclassée par une loi du 30 novembre 1941 et "reclassée" l'année suivante :
1942
LOI n° 807 du 24 août 1942relative au rétablissement, comme
ligne d'intérêt général, de la section de ligne d'Albi à Saint-Juéry.
Nous, Maréchal de France, chef de l'État français,
Le conseil des ministres entendu,
Décrétons ;
Art. 1er. — Sont rapportées les dispositions de la loi du 30 novembre 1941
en ce qui concerne le déclassement, au titre de l'intérêt général, de
la section de ligne comprise entre Albi et Saint-Juéry.
Art. 2. — Le présent décret sera publié au Journal officiel et exécuté
comme loi de l'Etat.
Fait à Vichy, le 24 août 1942.
PH. PÉTAIN.
Malgré ce revirement, aujourd'hui plus aucun train ne vient plus se heurter, en fin de
ligne, à un heurtoir...