J'avais
prévu de partager ce petit
circuit autour de Tossa
de Mar (près de Lloret
de Mar), il
y de cela
trois semaines. A
l'heure du départ je me retrouvais seul. J'ai
considéré, alors, que le déplacement
pour aller
chercher 8 cols n'était pas rentable.
Entre-temps, l'automne a
pris position.
Entre-temps, j'ai "corsé" le parcours en
l'étoffant de deux cols supplémentaires.
Le
caractère nuageux de ce
dimanche d'octobre me
décide à tenter seul
le
déplacement.
Le soleil de la Costa
Brava possède un pouvoir propre
à m'éviter toute déception.
Le premier objectif nécessite de passer à
proximité du camping
Can Marti, bien indiqué.
Le premier col tient
position sur le GR
92 qu'il suffit de suivre.
A
la manière de Monsieur Raffarin, je dirais : la pente est
rude, mais la direction est sûre.
Sa situation confère au Coll del
Sastre le droit
remarquable d'être marqué.
Voilà encore une façon, peu onéreuse
et respectueuse de la nature, de sortir un col de l'anonymat.
La chasse au col du jour ne nécessite pas de poursuivre le
GR jusqu'à la Mare
de Déu de Gracia.
Encore moins d'y accéder
après être redescendu au
premier carrefour.
Il faut au contraire prendre la direction de la zone sportive.
Certes, ma carte retarde d'une guerre des tranchées
effectuées dans le massif, mais si elle peine à
suivre
l'évolution des chemins, elle préconise tout de
même de contourner la déchetterie et la station
d'épuration par la droite.
Un chenil (de la S.P.A. locale ?), apporte un point de
repère sonore , mais masque le chemin à emprunter
vers le Coll del Gitano.
C'est pourquoi, lors de ma première tentative, j'ai
rebroussé chemin devant les cris des canidés.
La piste parfaitement cyclable offre un fléchage propre
à
satisfaire les goûts et les couleurs de tous les randonneurs.
Tantôt en rouge, tantôt en bleu, en blanc, en blanc
et
jaune.
Un carrefour invite à abandonner la débauche de
peinture pour
s'engager vers l'Espace d'intérêt naturel du Massif de Cadiretes.
De nouveau apparaît un balisage coloré en blanc,
en rouge ou
spécifique VTT numéroté "3". Il
n'apporte pas grands
renseignements. Une bonne carte et quelques photos de Goggle Earth
restent indispensables pour parvenir
au prochain point de repère remarquable.
La direction du Puig de
ses Cadiretes est la bonne.
Le chemin croise un col. Est-ce celui del Gitano ? L'altitude dit non.
Le compteur n'affiche que 245 mètres. Plus haut, au
carrefour
sensé abriter la passe ; point de col. Un chemin sur la
droite
mène à l'altitude requise et permet par maints
détours de redescendre à la citerne.
J'ai franchi le Coll del Gitano.
Où ? Je n'en sais rien. J'ignore tout autant comment je
rejoins la
GI 681...
plus bas qu'il y a 15 jours.
Peu importe, il s'agit de la remonter jusqu'au
au Coll de Terra Negra,
d'où partent deux chemins. Les deux
m'intéressent. A droite (gauche sur la photo) on
accède au
Coll de la Mallorca
à l'heure de déjeuner.
Si l'on a la mauvaise idée d'effectuer ce circuit le
dimanche,
manger à l'heure française devient salutaire. On
évite ainsi la cohabitation avec motos et quads, deux fois
plus
longtemps.
A gauche (droite sur la photo) je poursuis mon
parcours.
Ma carte s'accorde trop de fantaisie par rapport au terrain,
à moins que ce ne soit le contraire.
Un aller-retour rapide et routier au Collet de Can Noguera
s'impose.
Peu
avant "Can
Mundet",
un chemin pentu, perpendiculaire à
la piste, conduit au Col Roig.Une
fois encore je ne peux certifier la légende de la photo.
C'est
le troisième ensellement que je franchis. Deux ne sont que
"géographiques". La ligne de crête favorise les
passages.
Un demi-tour me permet de retrouver mon itinéraire
"familier" vers
Can Mundet
que j'avais naguère, mais sur la digestion,
qualifié d'endroit propice au pique-nique.
Il
y a 15 jours, ici,
je
ne trouvais plus de correspondance entre les panneaux directionnels et
ma
carte. J'allais donc à l'essentiel.
L'essentiel étant
ma voiture. Par instinct, je retrouvais la mer toujours
garée
près de mon véhicule.
Je n'étais certes pas déçu
d'avoir manqué la
moitié, en réalité la
majorité, de mes objectifs. J'avais franchi de belles
montagnettes par un temps splendide. Je prévoyais alors de
revenir avec un plan plus détaillé. Les Coll
Estret, Coll
de la Palomera, Coll
de Rossell... devraient m'attendre
encore un peu.
Aujourd'hui je dois les trouver. Ils ne me pardonneraient plus de les
ignorer.
Un vététiste, dépassé par
deux fois ce
matin, remonte l'itinéraire que j'entends poursuivre. Le
temps
de rendre lieux de mes agapes en l'état et je me mets
à
poursuivre
deux objectifs. Le
premier atteint, est l'homme en VTT.
Le cycliste connaît certes le massif mais il a du mal
à se repérer au
moyen de ma carte. Je le comprends !
Je comprends aussi qu'il ignore tout du Coll Estret qui comme ses
semblables ne semble connu que des cartographes. Pour se faire
pardonner ses ignorances, l'homme se propose à me conduire
jusqu'à un
carrefour où, en suivant ses explications, je ne manquerai
pas de
déboucher sur la route de Lloret de Mar sur laquelle se
tient le col
Ce sera certes du mauvais côté d'un tunnel que je
voulais
éviter, mais, en suivant l'asphalte, je ne pourrais plus
m'égarer... du moins provisoirement.
Une légère sur-largeur permet à un VTT
de s'isoler de la circulation, le temps de la traversée.
Passé le Coll
d'Estret, quelque part sur la route de
Lloret-de-Mar,
il convient vers la fin de la descente de
repérer
el Mare de
Déu de les Alegries.
La baronne Sicardis (maîtresse du château et du
fief de
Lloret) fit don du terrain nécessaire à la
construction
de cet ermitage roman. Consacrée le 8 janvier 1079 par
l'Evêque de Gérone, Berenguer Guifré,
l'église portait à l'origine le nom du Saint
patron de la
ville, Sant Romà. En 1522, avec la construction de la
nouvelle
paroisse Sant Romà dans le centre actuel de la ville, la
vieille
église fut rebaptisée "Mare de Déu
Antiga" ou,
plus communément, "vieille église". Quelque temps
plus
tard, elle devint l'ermitage de la Mare de Déu de les
Alegries.
Sous l'ermitage de Nostra Senyora de
les Alegries part une petite route
qu'il faut éviter de poursuivre jusqu'à son
terme. La
direction de Can Sota
n'est pas très visible au carrefour d'un
chemin discret sur la gauche.
La direction "Tossa
Cami vell", tout droit par le sens interdit
provisoire, amène à franchir le
Col de la Palomera.
La rude montée à droite permet
d'accéder à
une "urbanisacion" dans laquelle se cache le Coll Rossell.
Le chemin se métamorphose en rue sans maison, puis
débouche sur une
route de meilleure facture.
J'ai
conscience de renouer avec la civilisation. Trouver le Coll de Rossell
est une autre histoire. J'ai déjà parcouru, il y
a 15 jours, sur quatre
roues, tout le hameau sans parvenir à situer le passage
dénommé. De
nouveau, j'arpente les rues vers tout ce qui peut ressembler
à un col.
Je ne peux l'avoir manqué. Ce que je manque, en revanche,
c'est la
sortie. Une petite rue goudronnée et
équipée d'éclairage publique
descend en direction de la mer. Je descends avec elle. Aucune
habitation ne vient égailler l'endroit. Des
épineux s'emparent peu à
peu de l'espace inutilement bitumé. Par endroit la rue
rétrécit en un
sentier envahi par la végétation. Un premier
cul-de-sac m'alerte sur
l'à-propos de
persévérer dans cette voie. La tentation d'une
autre rue, non loin,
m'amène à poursuivre la descente. Les passages
"piétons" dans les
ronces se font de
plus en plus fréquents. Le portage est de mise. Il ne
manquerait plus
qu'un pneu ne vienne à manquer d'air. La
végétation prend
définitivement
le dessus. Finalement, c'est moi qui me dégonfle.
Je dois
remonter.
Ce labyrinthe a un nom : La
Riviera. Il a une sortie à l'emplacement
même de
l'entrée... que je parviens enfin à atteindre.
Rejoindre Tossa de Mar conjugue l'agréable et
son contraire. La route, d'abord montante, consent une surlargeur aux
vélos.
Rien, en revanche, n'atténue les
"pétaradées" de centaines de motos
en virées dominicales.
Le surplomb de la Méditerranée compense ce
petit désagrément.
Il
m'aura fallu deux dimanches pour venir à bout de ces huit
cols. Je ne
m'attendais pas à peiner autant pour les trouver.
Peut-être
suis-je parti, la première fois, un peu léger en
documentation ?
Inconsciemment, n'était-ce pas pour avoir le plaisir d'y
revenir
aujourd'hui ?