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DEUX AU CLUB DES "CENT COLS"

ou
 "quand on aime on compte"

Texte de Jean-Paul Faure, paru en 1999 dans le bulletin du CTA (et annoté aujourd'hui, en bleu, par mes soins).

Voici déjà près de 15 ans, que je me suis adonné à une passion, passion qui est plus ou moins la vôtre : le cyclotourisme.
Cette passion m'a fait connaître de bien belles régions de notre pays et de l'étranger. J'ai pu ainsi visiter à vélo une partie des Alpes Suisses, les Dolomites, l'Allemagne (Baknang notre ville jumelle), l'Irlande etc.. Pour beaucoup, et j'en fais partie, le plaisir de faire du vélo est inversement proportionnel à notre peine et ce plaisir c'est évidemment de grimper un ou plusieurs cols.
Logo Cent Cols

Des membres de notre Fédération ont crée en 1972, une Confrérie appelée
Le Club des Cent Cols.
Le règlement est en simple, pour être membre, il faut avoir franchi au moins 100 cols dont 5 à plus de 2000 mètres.
Le Chauvot

Après quelques recherches dans mes anciens carnets de route et avec l'aide du guide des Cols de France (Le Guide Chauvot) qui dénombre 9000 cols français, j'ai pu constater que je rentrais dans ces critères, ayant reconnu avoir fait quelques 406 cols
(en 1999) dont une quarantaine à plus de 2000 mètres d'altitude.


Je me suis donc inscrit et j'ai été accueilli par cette Confrérie qui a validé mes cols (certains ayant été rejetés, pour l'exemple le Mont Ventoux n'est pas un col). J'ai reçu également un certificat, des badges et la revue annuelle. A la lecture de cette revue qui relate souvent avec humour les expériences, conseils et exploits en tous genres de certains membres, j'ai trouvé un tableau d'honneur de l'ensemble des membres de la Confrérie en deux classements distincts :
- le premier classement était établi en fonction du nombre de cols passés (oh stupeur le 1er classé compte 6100 cols). (en 1999)
- le second classement était établi par ordre alphabétique et j'ai pu retrouver un membre de notre club : Jacques MANCIP qui avait du s'inscrire 2-3 jours avant moi, ayant presque le même numéro d'ordre que le mien (par contre, j'ai un avantage certain 406 cols contre 139, pour l'instant, cet avantage, je le dois au bénéfice de l'âge. Je doute toutefois de garder longtemps celui-ci. Son émulation est plus grande et mon grand âge....) Aussi, notre émulation réciproque nous amena à faire cause commune pour rechercher sur les cartes des coins particulièrement intéressants par la densité importante de cols dans une région déterminée.
Certes, l'Ardèche est notre domaine. Elle est bien fournie en cols. On en dénombre 191. Toutefois, la Drôme nous écrase avec ses quelques 706 cols. Que dire également de la région alpine, mais là les cols sont plus durs, on peut par contre chercher des + de 2000 m. Et puis, en cherchant bien, il existe des régions qui, à priori, ne disent rien et qui ont une densité de cols extraordinaire. Le Beaujolais en fait partie.

Baisse de la Grosse Vache - FR-83-0201



Mais il y a mieux, et j'en ai fait l'expérience. Je suis allé dans le Massif de l'Estérel, muni d'une carte IGN et j'ai fait en une journée de 100 km 29 cols.




De Jean-Paul dans l'Estérel, je n'ai que la photo du VTT.
J'aurais pu en deux journées bien étudiées passer le cap des 50 cols. Attention toutefois, si une bonne partie de ces cols se passent sur des routes goudronnées, d'autres se font sur des sentiers (certains relativement bons, d'autres caillouteux demandent le poussage). Alors bien sûr, il faut choisir sa monture en fonction du terrain : vélo ou VTT. En début d'été, avec mon compère Jacques, nous avons convenu de faire une petite "chasse" de 2 jours du côté des Corbières en prolongeant sur une journée supplémentaire dans les premiers contreforts pyrénéens, au dessus de Foix.

Le 1er jour, dès 8 h 30 du matin, nous étions sur le pied de guerre avec nos vélos et une forte tramontane (le vent du nord de là-bas) qui nous accompagna toute la journée. Au programme 95 km et 29 cols. (En fait, on a fait 105,35 km et 30 cols dont 26 nouveaux :
Col de la Gineste - FR-11-0416
Col de la Gineste - FR-30-0416 (panneau)
Col de Villerouge et Col du Prat, Col d’en Paris, Col de l’Homme Mort, Col de l’Estagnol, Col d’en Coloum, Col de la Croix de Pierre, Col de la Gineste



UTM : 31 T 473006 4756338

Col d'Amiel - FR-11-0378



Col d’Amiel*
,
Col de Mairolles, Col de Ferréol, Col Lemercier, Col de la Garde, Col de Couisse, Col du Teil, Col des Liges, Col Saint Martin,



* cf : "Col de Caumilles" 
Col des Fourches - FR-11-0575a
Col des Fourches, Col de Bedos, Col des Termes, Col de Caroun, Col de Prat, Col de la Tranchée, Col de Saint Louis, Col del Mas, Col de Camparié)
Certes, les cols ne sont pas très hauts. Certains sont dans le prolongement d'une ligne de crête
mais à la fin de la journée, la somme de dénivelés pèse vraiment dans les jambes. Si les deux premiers cols  furent passés sur une petite route goudronnée et tranquille, les 6 cols qui suivaient devaient être faits en continue sur une quinzaine de km de pistes à la grande stupeur de Jacques (je dois avouer que je me suis fait copieusement enguirlander). (Le vélociste, J-M Mallarte, qui venait de me vendre un vélo neuf, m’avait mis en garde sur les risques de rayer ou d’ébrécher les belles jantes céramiques dont il m’avait convaincu d’équiper ma monture !)
Au milieu des chevaux dans les Corbières


Là, plus aucune maison ou plutôt si, juste une au bout de 12 km (un gîte équestre) où s'arrêtait la piste. Je dus demander au propriétaire des lieux de nous remettre sur le bon chemin, ce qui fut fait après avoir traversé une prairie pleine d'épineux, ceci au milieu de chevaux en liberté.


Heureusement, Jacques se piqua (non pas aux chardons) mais au jeu et tout en faisant attention où nous mettions nos roues, nous atteignîmes sans encombre la route goudronnée. La journée continua sur des bases moins hardies mais nous permit, par de petits allers et retours, de faire 6 autres cols de pistes.

Revenus à nos bases plus tôt que prévu et après étude de la carte, nous avions le temps en prenant nos voitures de faire 3 cols situés sur un autre secteur et de faire ainsi dans la journée nos 29 cols.
 
Col de Cascagne - FR-11-0623



Le 2ème jour, le vent s'était calmé et notre programme était le suivant : 95 km comme la veille, mais seulement (si l'on peut dire) 14 nouveaux cols mais tous goudronnés. (Comme la veille, un peu plus : 112,88 km, 17 cols. Col de Bancarel, Col d'Enguilhem, Col de la Redoulade, Col de Cédeillan,
Col de Cascagne - FR-11-0623








Col de Cascagne,






UTM : 31 T 464731 4753319
Balançoire au col de Cascagne (1999)
2009Balançoire au col de Cascagne (2009)
où nous avons fait de la balançoire avec nos vélos, Col Saint Martin, Col du Prat, Col des Bans, Col de la Croix, Col de Grès, Col de la Croix Dessus, Col de Triby, Col de l’Auzine, Grau de Maury, Col de Bose). Dès 8 h 30, nous voilà partis, déjà montant et traversant les magnifiques gorges de Galamus. A 10 h la chaleur était déjà là (il fera 35° toute la journée à mon grand dam, mais au grand plaisir de Jacques). Les cols qui me semblaient plus pentus que la veille s'enchaînèrent. Par contre, pas de circulation ou si peu mis à part deux fois le passage de la voiture de la poste que, nous avions ouvert un pari : "la prochaine voiture sera celle de la poste, conduite par une postière" et devinez: "pari gagné".

Comme vous le comprenez, la densité de population dans les Corbières est très faible et à part quelques petits villages magnifiques souvent couverts de vignes avec des châteaux Cathares (Termes, Peyrepertuse, Quéribus, Puymaurens...). Nous avons traversé Cucugnan village rendu célèbre par une des lettres de Mon Moulin d'Alphonse Daudet et oui…. rappelez-vous :"L'abbé Martin était curé de Cucugnan, Bon comme le pain, franc comme l'or, il aimait paternellement ses Cucugnanais, pour lui son Cucugnan aurait été le paradis sur terre, si les Cucugnanais lui avaient donné un peu de satisfaction".


Clol de la Crouzette - FR-09-1241



Arrivés à notre base de Saint Paul de Fenouillet vers 15 h et après une douche salvatrice dans le camping municipal, nous avions pris nos voitures pour aller "chasser" dans l'Ariège et plus précisément à Massat (à 40 km de Foix)(Col d’Urbens, Col de Séraillé).
Le 3ème jour à Massat donc, notre moisson fût moins fructueuse (12 cols tout de même) (68,98 km 12 cols dont 10 nouveaux :
Col de la Crouzette,

Col de Rille - FR-09-0938b






Col de Rille,

Col du Portel - FR-09-1432







Col du Portel, 


Col de Péguère - FR-09-1375







Col de Péguère, Col de Jouels, Col des Marrous,

Col des Caougnous - FR-09-0947










Col des Caugnous (Caougnous),

Col de Port - FR-09-1250
Col de Port, Col du Four, Col d'Espiès)
Mais là, nous étions sur les premiers contreforts des Pyrénées et il fallait compter parfois sur de gros morceaux. Je vous en recommande un particulièrement : le Col de la Crouzette avec une pente de 13 % sur 2 km. Tous ces cols étaient situés au milieu d'immenses forêts, sans habitation, mais avec des points de vue somptueux : d'un côté la grande plaine ariégeoise s'étalant de Foix à Pamiers, de l'autre le massif pyrénéen avec ses hauts sommets enneigés.
Ainsi, en 3 jours, nous avions "cueilli" 55 cols (d'où le titre: quand on aime, on compte) mais surtout, nous avions fait une merveilleuse sortie et une belle cure de dépaysement.



J'ose espérer avec Jacques que les "2 malades de collites" que nous sommes soient rejoints par d'autres membres du club (qu'ils fassent du vélo ou du VTT), Je sais également que certains ont fait partie à un certain moment de la Confrérie ; je ne puis formuler qu'un souhait, c'est qu'ils viennent nous rejoindre.


Jean Paul FAURE

(Le site du Club des Cent Cols est accessible à partir de "Mes liens")




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