Sur
un parking de Borredà, une place
libre s'offre au stationnement de mon dortoir mobile pour la nuit du
lundi au
mardi.
Par quel mystère, en Espagne, la police, devine-t-elle que
je suis dans mon
van, toutes portes fermées ?
En Andalousie, en juillet, ce ne sont pas moins de 8 militaires de la
guardia
civil, répartis dans deux 4/4, qui sont venus
procéder à un contrôle pendant
que je sauvegardais et classais sur ordinateur mes photos,
vidéos et traces GPS
du jour.
Hier au soir, deux agents des mossos d'escuadra ont
tambouriné à la carrosserie
pour voir mes papiers ! Comme
à l'habitude ils en ont été
pour leurs frais...
Il
doit y exister des
consignes générales données
à la population pour signaler aux autorités tout
et
n'importe quoi !
UTM
: 31 T 416753 4665270
Au
petit matin, surprise plus inattendue,
et plus agréable, le parking donne directement
Vilada à Sant Roma de la Clusa avec
celle du Moli de Riu.
Un arrêt
pique-nique m'offre l'opportunité de
consulter tranquillement la carte… ce qui m'évite
ensuite de grimper tout droit comme j'en caressais
l'intention.
D'autres essais par le haut, se sont
révélés
infructueux, sauf à tenter de porter le vélo
à
travers une forêt compacte, sur un sol escarpé...
Sauf à trouver un autre passage.
Le collet de la Deixesa entame la liste des
abandons de la journée.
J'en éprouve
contrariété et déception.
L'interminable descente qui
s'étale sous les roues du VTT me fait
éprouver
une autre sensation, tout aussi désagréable. Le
parcours
n'en est pas à sa moitié et il perd une altitude
chèrement acquise.
C'est heureusement
par la route
que débute la remontée.
Qu'une côte permette de
récupérer semble paradoxal. Pourtant, en VTT,
pour moi c'est souvent le cas.
Outre qu'à pente égale, la
difficulté de propulsion est moindre, les soucis
d'orientation diminuent
en proportion des pancartes
rencontrées - Masies
de Castell de l'Areny -
des
points de repère évidents - pancartes,
bornes kilométriques -
et du ruban d'asphalte qu'il suffit de suivre...
un certain temps.
La traversée de Castell de l'Arenys
se résume au tutoiement de l'église Sant
Vincenç.
Aussitôt dépassé
l'édifice roman, une rampe bétonnée
Depuis
la passe, des sentes plus ou moins directes,
mais guères adaptées au poussage d'un vtt,
permettent de rejoindre le col
voisin, le collet del Faig.
Il vaut mieux ne pas tenter de rallier le collet
del Faig par les
terrasses. Toutes les sentes ramènent, par des
itinéraires compliqués, à l'unique
sentier
praticable.
Est-ce
dû à la circulation en sens autorisé,
mais le retour à la
piste principale, n'est affaire que d'une poignée de minutes
?
A
peine remis sur la colonne vertébrale de la
boucle qu'il faut à nouveau songer à la
quitter... à hauteur de La Rota.
je dois profiter de mes passages sur
l'artère principale cyclable pour avancer dans
l'exécution de la boucle.
A l'issue d'une progression au sud, je me trouve
confronté à une intersection que j'ai
jugée
insignifiante en préparant la randonnée ;
à tel
point que je ne lui ai pas même attribué de
waypoint.
La logique comme la flèche du GPS, commande maintenant de virer à gauche.
Mais, il y a hélas un "mais" sous forme de
pancarte, le
chemin est déclaré "privé".
Et pour en convaincre les incrédules, un panneau
fléché, bien en évidence, indique la
direction de Sant-Jaume (de
Frontanyà, je suppose) à droite.
Certes,
mon itinéraire, dans sa dernière partie, passe
près
de ce village mais je ne voudrais pas manquer la poignée de
cols qui m'a attiré ici.
Le trajet imprévu m'étonne et m'angoisse
à plus d’un titre : la chaussée
goudronnée descend de trop bon cœur et se dirige
à l'opposé de mon prochain
objectif.
Par le plus grand des hasards,
j'aperçois dans les
feuillages une seconde pancarte fléchant Sant Jaume
à 8
kilomètres 700 dans une direction convenant à
peine mieux
à la flèche du GPS.
Cette contrariété, la
fatigue
supplémentaire qu'elle a engendrée, les craintes
qu'elle
a suscitées, le temps qu'elle m'a fait perdre
m'amènent
à consulter la carte trop rapidement et à
m'imaginer que
l'embranchement suivant, tout proche, est celui de la Portelleta, col
que j'ai prévu de zapper en cas de
nécessité.
Je me risque toutefois sur le petit chemin pentu
et fort caillouteux.
La progression à pied est laborieuse
et pénible, au point que pour
économiser le temps et l'eau, je renonce en cours
d'ascension.
D'ailleurs la distance à parcourir pour atteindre cette
Portelleta me paraît plus importante qu'il n'y
paraît sur
la carte et à chaque pas, elle diminue moins vite que mes
forces.
La piste principale poursuivie traverse des
endroits bizarres,
se
divise anormalement.
La bonne direction serait celle de droite.
La qualité du chemin, peu à
peu, s'effrite. Mes assurances s'écaillent.
Le
sol, par endroit, devient
herbeux.
Je deviens anxieux.
La
voie adopte un
profil et un revêtement semblables
à de ceux de la montée à la Portelleta.
J'adopte
un profil bas.
Lorsqu'à
l'issue d'une très éprouvante ascension
pédestre, j'aboutis à une plate-forme en
cul-de-sac, je prends définitivement
conscience de que je ne sais plus où je suis.
Et pendant ce temps, il passe !
Priorité des priorités, me situer. Ensuite tout
faire
pour regagner Borredà avant la nuit. Au moins la route qui y
descend.
Demi-tour donc. Je consulte régulièrement le
waypoint le plus proche sur le GPS afin d'en rallier un.
Ce sera celui de l'embranchement de la Portelleta.
Je poursuis sans conviction, sans plus rien
comprendre, jusqu'au chemin interdit de Camp Rubi.
Une
étude calme et approfondie de la carte
me
ramène au départ du chemin de la Portelleta.
Que j'ai cru jusqu'à présent, être
celui de la Portelleta !
Certes,
il y conduit mais l'embranchement spécifique se trouve deux
waypoints plus
haut. Au-delà de la partie éprouvante
escaladée tout à l'heure et
que je vais devoir gravir à nouveau, au pas de charge - si
je puis dire ! -
J'ai repris ma progression sur la boucle prévue, mais
fatigué,
inquiet, déconcentré. Si le reste du parcours est
du même acabit, jamais je ne sortirai des bois avant la nuit.
C'est dire que dans ces conditions, même situé sur
un waypoint, le chemin
d'accès à la Portelleta n'attire pas mon attention
La pente, soudain, modère ses
prétentions rendant le chemin cyclable par endroit ;
j'en profite pour reprendre espoir, non pas de
terminer la boucle ce soir,
mais de regagner Borredà à la lumière
du jour.
Le soleil au pied du lit
29-SEP-11 17:35:02
consent
à étendre un dernier rayon sur un col
géographique qu'il juge, comme moi, important.
A posteriori, en projetant la trace de la randonnée
sur Google Earth et en comparant avec l'ICC au 1/25000, il se trouve
que l'institut catalan positionne là un coll de Barrers différent
de celui
indiqué sur la carte au 1/10000ème, plus ancienne.
UTM
: 31
T 416415 4669935
L'heure tardive, compte-tenu des cinq heures de
volant
à tourner
pour
regagner mon domicile me font remettre à la
semaine prochaine la fin de la boucle.
Le temps perdu aux alentours de la Portelleta a trop couru pour
être rattrapé.
Tandis que la
BV-4656 me ramène à Borredà, j'en
viens à me demander si je ne suis pas surveillé !
En tout cas, j'ai bien fait de mettre le casque !
Le
retour au coll de Marcians à partir du collet de
la Cirera est anecdotique.
Au-delà, il convient de
repérer une ancienne route
Il se peut qu'en poursuivant cette voie puis en
la quittant par la gauche on trouve un autre collet del Bosc que je
n'ai pas sur mes cartes... et donc que je vais manquer.
Dommage, pour moi, une belle boucle se doit de compter le plus grand
nombre de cols ! Pas pour gonfler un palmarès. L'Espagne
regorge de passes en tout genre qu'il est loisible de cueillir sans
peine.