La ligne PLM d'Orange à l'Isle-sur-Sorgue entrait sur l'emprise de la gare
de Pernes avant même
de croiser le chemin vicinal
N° 63, de Palladon, actuelle
D 25, avenue
Louis Chabran, à l'angle de la maisonnette de
garde-barrière du PN 25.
Le passage à niveau de 4 mètres, en
biais à 124°, faisait pénétrer
les voies le long d'une grue de 6 tonnes,
en bordure de la cour
des marchandises. Quatre-vingt-sept
expéditeurs ont mis en
gare de Pernes,
vendredi, 3.200 kilos de fraises, samedi,
1.275 kilos, dimanche,
2.350 kilos. La semaine prochaine, ces quantités
seront plus que
doublées et dans quelques jours se joindront à
ces expéditions, les
petits pois d'abord, les haricots verts ensuite, qui se chiffreront
par plusieurs milliers de kilos. C'est en présence de ce
mouvement qui
forcera la Compagnie à augmenter le nombre des
employés de notre gare
que la ville voisine
réclame, dit-on, dans le nouvel horaire, la suppression du
train de
6 heures 14, qui nous sera si utile et qui ne lui
portera aucun
préjudice au point de vue de ses transactions commerciales.
Il faut
espérer que ceux qui sont chargés de nos
intérêts ne laisseront pas
consommer la ruine de nos communes agricoles pour donner satisfaction
aux réclamations de quelques industriels et que la Compagnie
P.-L.-M. n'ira
pas de
gaîté de cœur
sacrifier le transport de nos primeurs sur un parcours de 11
à 6
kilomètres, pour plaire à quelques
commissionnaires que
nous serons heureux de voir s'établir à Pernes
s'ils y
trouvent leur avantage.
A cette interrogation portée par le Petit
Provençal du 15
mai, la réponse ne tarde pas à venir... une
semaine
avant ! Le 8 mai.
On nous communique les
observations suivantes intéressant la population agricole de
notre commune :
Le
nouvel horaire du service d'été permettra aux
expéditeurs de la commune
de Pernes de cueillir leurs produits maraîchers, haricots,
petits pois,
etc., de manière à les expédier dans
le Nord par le train arrivant à
Carpentras à 6 heures 17 du soir et dans
le
Midi, à Marseille notamment,
par le train partant de Carpentras à
7 heures 20. Ils seront vendus le
lendemain de la cueillette à Marseille et dans cette
région.
De
plus, un train arrivant à Carpentras à
9 h 19 du soir pourra desservir
les retardataires dont les denrées, dans ce cas
spécial, repartiront le
lendemain dans la direction indiquée, pour le Nord ou le
Midi.
En
attendant la création d'un marché de primeurs qui
s'imposera tôt ou
tard à Pernes vu l'importance de nos cultures, le train du
matin de
4 heures 50 donnera la facilité aux
cultivateurs de rendre aux
expéditeurs du marché quotidien de Cavaillon
leurs produits agricoles
et de rentrer à domicile par le train de
10 heures 41.
En
résumé, au point de vue des
intérêts
agricoles nous avons obtenu complète et entière
satisfaction.
En sens inverse, ce sont les Marseillais qui étaient
invités
à venir ici, au pays des fraises.
Marseillais
qui mangiez des fraises hier encore et vous gentilles Marseillaises,
qui irez ce matin, en simple corsage, les acheter par petits pots sur
le marché, voulez-vous venir avec moi au pays des
fraises ? Vous avez
dit : Oui. Eh bien, mettez vite un chapeau de soleil
- sans façons,
vous savez - et montons à la gare Saint Charles.
Prenons
un billet pour Pernes. Voilà Miramas, Salon et Cavaillon qui
passent
sous nos yeux. Nous voici à l'Isle-sur-Sorgues et la petite
ligne
l'Isle-Carpentras nous conduira à Pernes, car il y a une gare à
Pernes
et, pour que personne n'en ignore, la Compagnie P.-L.-M., toujours
prévoyante, a fait inscrire sur la gare, en haut et en
belles
capitales les mots CHEMIN DE FER !
De Pernes, si
on se
rend à Marseille ce n'est pas pour y récolter des
fraises mais des médailles : Avant-hier,
mardi, à 10 heures et demie, la population
s'était portée sur le cours
de la Gare, tout décoré de drapeaux,
pour saluer l'arrivée de la
musique "les Enfants de la Nesque" de retour du grand concours
où elle a
remporté deux prix.
A la descente du train, les tambours battaient aux champs, les
boîtes d'artillerie retentissaient et un
garde-champêtre en
petit uniforme escortait
le maire. Une
charmante fille a offert un superbe bouquet à
M. Gabert,
chef, et un joli bouquet-cocarde à tous les musiciens. En sortant de la gare,
la musique, avec son drapeau décoré des trois
médailles remportées à Marseille, a
joué
sur tout le parcours jusqu'à la mairie, suivie de toute la
population qui formait un cortège des plus brillants.
A Pernes, en 1898, le train était un moyen de locomotion
à la hauteur des déplacements d'un
sous-préfet : Les
opérations terminées (en rapport avec les
conscrits) à 9 h. ½
du
matin, M. le sous-préfet retournait à Carpentras
par le train de
10 heures.
Ce treuil
devait - sans certitude - être
affecté
à la manœuvre des wagons trémies d'une
desserte
d'engrais qui a perduré quelque temps après la
fermeture
de la gare.
Photo du 25
juillet 2021
Les wagons étaient déchargés par une trappe
sur le
pont de la Nesque. Le treuil aurait évité de
recourir
à un locotracteur pour positionner les wagons
au-dessus des camions stationnés en contrebas, sur un chemin d'exploitation.
en
biais, à
59°, sur le passage
à niveau 29, non gardé, de 4 mètres de
large (m. à d.).
Une demi-barrière
et un "cédez le passage" sécurisent aujourd'hui
l'endroit.
Pernes
se considère "patrie de Paul de Vivie, dit
Vélocio".
La
figure emblématique du cyclotourisme français
ne fit toutefois que naître, par hasard des circonstances,
dans cette commune, en
1853.
En effet, son père exerçait là les
fonctions de
maître de poste, c'est-à-dire qu'il tenait un
relais de
chevaux pour le transport de la correspondance administrative et pour
le service des riches voyageurs qui utilisaient la chaise de Poste.
Avec la création du chemin de fer la profession a disparu et
la famille quitta Pernes pour Tarascon.
En remblai,
les convois sautillaient, entre autre,
la
Filiole de Grillon sur la galerie voûtée d'un aqueduc de 0,70
mètre d'ouverture,
Une
rupture d'attelage s'est produite en
gare au train de voyageurs 2.104
se dirigeant sur Orange. Une
voiture de
deuxième classe a
dû être retirée. Grâce à la diligence
du chef de gare Arnaud et de son facteur Dumas, la perte de temps a
été seulement de six minutes.
Tandis
que l'on donnait la voie en gare
de Velleron au train allant d'Orange
à l'Isle-sur-Sorgues, l'employé,
grâce à un
appareil signalisateur récent et ingénieux
s'aperçut que l'aiguille située à 400
mètres de la gare ne fonctionnait pas.
Il se rendit sur les lieux et constata qu'une grosse pierre mise
intentionnellement entre les mâchoires de l'aiguille, en
empêchant son fonctionnement, aurait infailliblement
provoqué le déraillement du train. Il remit la
voie en
état et le convoi put sans encombre suivre sa route.
Le Parquet, immédiatement informé,
procède à une minutieuse enquête.
Dans
le nouveau service des trains en vigueur depuis le 15 courant,
nous
avons remarqué que sur la ligne d'Orange, le train partant
de l'Isle
vers les 11 heures, était supprimé ainsi
que celui de 13 heures, venant
d'Orange.
Les personnes habitant Velleron
qui arrivaient les jours
de marché à l'Isle à 8 heures
pour en repartir à 11 heures en
éprouveront
un sérieux dérangement et notre commerce local en
souffrira, à moins
qu'un service d'autocar soit organisé.
Quinze
jours plus tard le même journal publie : Le
groupement commercial nous fait connaître qu'il est
autorisé à annoncer au public et notamment aux
habitants
de Velleron, qu'un
service d'autobus des Établissements Grimaud, de
Carpentras, remplacera le train de 11 heures, qui a
été supprimé sur la ligne d'Orange.
Cet autobus
passe à Velleron à
8 h. 14 et
arrive à l'Isle
à 8 h. 40. Il repart de l'Isle
à
11 h. 20 pour arriver à Velleron,
à
11 h. 46