d'un pont-rail
de 3 mètres, disposé en biais à
68° 30'
pour recevoir quatre voies
au-dessus
du "chemin vicinal N° 23 dit du Clos d'Enfer", actuelle rue du Petit Pont.
La culée, côté
l'Isle, était percée d'un
aqueduc de
2,10 mètres. Trois mètres à
l'autre bout.
Cette partie arrosée de l'ouvrage est aujourd'hui comblée.
Peut-être l'est-elle même depuis
longtemps ? : Le Petit Marseillais 26
septembre 1910 relaie des
doléances ne venant assurément pas des
électeurs du maire de l'époque !
Depuis très longtemps, nos braves cantonniers
négligent
le nettoyage de la route passant sous le pont de chemin de fer, en
amont de la gare, chemin qui conduit
au quartier du Clos-d'Enfer.
Cette
route, qui est en contre-bas, est souvent noyée par une
quantité d'eau qui y séjourne plusieurs jours et
qui en
se retirant, laisse une boue infecte de plusieurs
centimètres
d'épaisseur. Cette boue reste là
indéfiniment,
sans que notre municipalité prenne des dispositions pour la
faire enlever.
Déjà
plusieurs accidents, heureusement sans gravité, sont
arrivés sous ce
pont, par suite des glissades occasionnées par cette boue. En
plus de cela, ce pont est, à partir de la tombée
de la
nuit, plongé dans la plus complète
obscurité par
suite du manque d'éclairage. Il existe bien à la
sortie
de ce pont, un poteau supportant une lampe électrique, mais
malheureusement, notre si aimable et empressé
électricien
oublie constamment de mettre le courant, ce qui rend impossible la
traversée de ce pont à pied
sec...
Un panneau
"La vie autour de la Via Venaissia" informe le visiteur :
"Les bâtiments
de la gare présentent encore l'ancien orthographe du nom de
la commune : Joncquières."
Ce
même
visiteur, s'il lève quelque peu les yeux peut voir qu'il
n'en
est rien. Pas de "C" dans "JONQUIERES" sur la façade du
bâtiment voyageur.
S'il voulait trouver l'ancien orthographe du village, d'avant 1922, il
lui fallait traverser dare-dare les voies
avant
que la façade
latérale de l'abri
de quai
ne subisse un lifting. Peut-être le "JONCQUIERES"
reviendra-t-il en fin de travaux ?
Deux vols importants qui
dénotent une certaine audace de la part des auteurs, ont
été commis jeudi soir et vendredi matin dans
notre gare.
Jeudi soir, entre 6 et 7 heures, alors que les employés
étaient occupés à leurs divers
travaux, un ou
plusieurs individus ont profité de ce que la salle des pas
perdus était déserte pour emporter un ballot de
soierie
d'une certaine valeur, qui devait être embarquée
par le
train de 7 heures 50, se dirigeant sur Orange.
Sans
doute, les mêmes voleurs, guère satisfaits de leur
premier larcin, ont,
vendredi matin, à la première heure, au moment
où tous les employés
étaient occupés à la
manœuvre du premier train se dirigeant vers
Carpentras, pénétré dans un vagon contenant
plusieurs sacs de graines pour semences, vagon qui était
placé sur la voie de garage pour ne pas
gêner la manœuvre du train,
et après avoir crevé plusieurs sacs,
afin de
choisir les graines qui avaient sans doute la plus grande valeur, ils
ont emporté un sac d'une soixantaine de kilos, contenant une
qualité de graines d'une très grande valeur.
Toutes
les recherches effectuées afin de retrouver ces marchandises
ont été
jusqu'ici infructueuses. Cependant, deux individus d'allures suspectes,
remarqués, jeudi soir, en ville et, vendredi matin,
rôdant autour de la
gare, ont été signalés à la
gendarmerie, qui, espérons-le, ne tardera
pas à leur mettre la main dessus. - B.
Le village
tiendrait son nom,
selon la tradition,
des joncs qui
couvraient le territoire, en grande partie constitué de
marécages ou paluds aujourd'hui
asséchés. Ces
joncs figurent d'ailleurs sur les armoiries du village.
Côté
cour, comme côté quais,
l'ancienne gare de Jonquières est en rénovation
(2021).
Sur la photo de
synthèse du bâtiment voyageur, tel qu'il devrait
se présenter dans le
futur, JONCQUIERES y est écrit avec un "C",
ce
qui correspond
aux plaques
d'origine.
Les quelques
perturbations à la circulation, occasionnées par les
travaux
de rénovation de la gare, ne sont rien comparées
à
celles de l'époque des chars à bancs : Décidément
il faut se résigner à voir tous nos chemins
coupés
par la ligne en construction d'Orange à L'Isle.
Après le
chemin des Beaumes on vient d'interdire celui qui relie le village
à la route de Camaret et où se trouvent plus de
quinze
fermes dont les propriétaires seront
obligés,
à l'avenir, de faire un détour de deux
kilomètres
pour se rendre dans la localité, alors qu'ils n'en sont pas
à trois minutes ! Et réciproquement
pour les citadins qui ont des propriétés
au-delà de la ligne.
C'est une véritable perte et ce sera une gêne
continuelle
pour bon nombre d'habitants de notre commune. La ligne dont on nous
gratifie pourra rendre service et donner de l'extension à
notre
commune, nous ne le nions pas, mais jamais l'avantage qu'elle offre
sous ce rapport à quelques industriels ne couvrira le
dommage
que la Compagnie cause aujourd'hui à nos bons
propriétaires...
le long des lieux
d'aisance, moins bien aérées
qu'aujourd'hui,
et quittait le quai de
la gare de Joncquières en direction du sud-est.
Accident ou Suicide ? s'interroge
Le Petit Provençal
du 6 mars 1900.
Le
nommé Taulier, âgé de 20 ans, sortait
du café, son attitude ne
signalant rien d'anormal. Quelques heures après, il a
été trouvé sur la
voie de chemin de fer, ayant les deux pieds coupés par le
train.
Le
Parquet d'Orange s'est rendu sur les lieux. L'état de la
victime
n'a pas permis d'obtenir les renseignements établissant si
l'on se trouve en présence d'un accident ou d'un suicide.
Le
recul géographique de
"L'Ouest-Eclair"
ou
le scepticisme d'un rédacteur pour un
suicide par
coupure des pieds,
amènent ce journal
du lendemain,7 mars
1900,
à développer une autre version des
faits :
Hier, vers dix heures du soir, un
crime a été commis à
Joncquières, sur la
personne d'un jeune homme de dix-huit ans, nommé Taulier. Après
avoir reçu sur la tête plusieurs coups d'un
instrument
tranchant, la victime qui s'était évanouie, a
été transportée sur la voie ferrée,
où le train venant de Carpentras, à onze heures
du soir,
lui a broyé les deux jambes.
Les convois se présentaient très vite
à l'angle de
la maisonnette de
garde-barrière du PN 10,
où :
Un
attelage sur la voie
ferrée - Lundi matin, vers 7 heures, le sieur
Pouzol, gendre de M. Clavel, négociant, conduisait
une charrette
derrière laquelle deux chevaux étaient
attachés, quand arrivé au
passage à niveau de la gare de
Joncquières le
cheval s'engagea à toute
vitesse sur la voie ; le conducteur ne pouvant plus rattraper
son
attelage, se mit à crier.
Le sieur Aubrespin, cantonnier
de la voie, voyant le danger couru par
M. Pouzol, n'hésita pas à sauter
à la bride
du cheval, au risque de se faire écraser et parvint, non
sans
difficulté, à maîtriser le cheval.
Toutes nos
félicitations à ce modeste
employé pour sa
présence d'esprit et son courage.
En temps ordinaires, en absence de charrette et de chevaux sur les
voies, les trains s'engageaient en biais, à 97°, sur
le
passage à niveau de 6 mètres du chemin
vicinal
N° 1, actuelle avenue du 11 Novembre, route
de Camaret.
Une zone industrielle
et une végétation dense font
barrage au regard du randonneur informé de la
présence du
château de Beauregard à quelque 300
mètres de là.
Ni l'IGN ni le cadastre napoléonien ne se mouillent
à indiquer ce qu'enjambe cet
ouvrage, sinon un chemin d'exploitation. Il s'agit
probablement d'anciens marais, sensibles aux humeurs
de l'Ouvèze,
toute proche.
Avant d'atteindre le
pont sur
l'Ouvèze,
les convois devaient croiser
le "chemin vicinal N° 4 d'Avignon à Vaison".
Ils
le faisaient sur le
tablier
métallique de 5 mètres d'un pont-rail
disposé en biais,
à 103° 30', au-dessus de la route. Les deux
culées, disparues
avec l'ensemble de l'ouvrage, laissaient
s'écouler les eaux de
deux
"fossés d'arrosage de Beauregard" au travers de deux
aqueducs de 0,70 mètre d'ouverture chacun.
La brèche
Neutralisée
depuis
le 2 juin 1988, après les mesures de fercamisation, la ligne
Orange-Carpentras vient de subir un nouvel outrage, à la
suite de
l'élargissement du CD 977, sur la relation
Avignon-Vaison-la-Romaine,
réalisée dans le cadre des travaux de
modernisation du réseau routier
décidé par le Conseil
général du Vaucluse.
La SNCF, en accord avec
la direction
départementale de l'Equipement (DDE), a donc
procédé à la dépose du
tablier du passage
sous voie au PK 8,6
, entre Jonquières et Sarrians, afin de permettre les
travaux
d'élargissement de la voie routière.
Ainsi, depuis le 9
janvier dernier, n'est-il plus possible de circuler sur la voie
ferrée entre Orange et Carpentras, le reste de la ligne, de
part
et d'autre de la brèche, restant en place.
Après la
dépose des passages à niveau automatiques et de
la ligne
téléphonique aérienne, c'est la
dégradation
des installations rongées par la rouille, dans une nature
qui
reprend rapidement ses droits et un silence de mort. A moins que les
projets de lignes à grande vitesse
Méditerranée et
les travaux prévus ne prolongent la survie de cette ligne...
Le
miracle ferroviaire existe peut-être !
Jean-Claude
Capdeville
Le 16 février 2012, le Dauphiné
Libéré
informe ses lecteurs de l'avancée des travaux de construction
assurant la continuité de la voie verte "Via
Vénaissia",
en cours d'aménagement.
Au fil du temps, le "chemin
vicinal
N° 4 d'Avignon à Vaison",
devenu la départementale
977, a dû s'élargir. Les
charrettes, diligences et chars à bancs ont fait place
à des
camions, autobus et automobiles.
Entre la passerelle
et le pont suivant, sur la digue de Jonquières, une
échappatoire vers la D 977, panneautée
"arboretum", a été créée.
Les trains s'engageaient alors sur le tablier
métallique
d'un pont-rail
de 82 mètres,
à trois travées ;
deux de 24 mètres
et
une de 30 mètres.
Le site Provence7écrit :En 1944le
Logis de Beauregard, auberge entre le pont de chemin de fer et
le pont
enjambant l'Ouvèze, est bombardé et
détruit.
UTM :31
T 653598 4885770 D'autres sites, sans
révéler leurs sources, attribuent les faits
à un sabotage de la Résistance ;
certains à un bombardement des alliés.
Sur
le panonceau de la Via Venaissia, exposé
à la sortie de l'ouvrage, on peut lire : Le pont métallique a
dû être reconstruit après le passage des
nazis le 20 août 1944, qui en fuyant, ont fait sauter
les ponts pour empêcher l'avancée des forces
alliées. L'auberge de Beauregard, qui se trouvait à
proximité, a été détruite
en même temps.
L'ouvrage, reconstruit à l'identique,
enjambe tout
à la fois l'Ouvèze,
un chemin
non cartographié
et
la frontière
entre les communes de Jonquières
et de Sarrians.
Entre
le viaduc
et la courte digue de
Sarrians,
un panonceau invite le randonneur à s'informer de "La
vie autour de la Via Venaissia" :
En parcourant la
Via Venaissia, vous empruntez une partie de l'itinéraire du
chemin de fer qui reliait Orange à l'Isle sur la Sorgue.
Cette
voie, mise en service en 1894, a été
fermée au
trafic voyageurs en 1938, et cinquante ans plus tard aux marchandises.
Depuis 2013, c'est une véloroute baptisée "Via
Venaissia" , jalonnée de panneaux explicatifs sur son
histoire et son patrimoine.
Les convois, qui ne faisaient pas encore partie de l'histoire ancienne,
s'apprêtaient à sauter
Le profil de
1895 de la voie
ferrée, qui ne commençait pas à
compter ses kilomètres à
la gare
de Paris-Lyon, mais
à
Orange,
amenait les convois à franchir là le PK 10 avant
que ceux-ci ne s'engagent, en biais
à 80°, sur le tablier
à
l'angle d'une maisonnette
de
garde-barrière aujourd'hui disparue du terrain
et de certaines
mémoires.
Le profil de 1895 ne précise pas si les PN étaient
gardés ou non. Il est donc difficile de dire si la maisonnette
de Pied-Card était construite à l'ouverture de
la ligne ;
Les haltes de Pied-Card,
Injoux-Genissiat, Saint Crépin et Pourrières ne
fonctionneront que pour le
transport des voyageurs sans bagages
et des chiens avec billets.
Le train de 6 h 34 s'y présentait
donc à quai à 7 heures.
UTM :31
T 655806 4884556 Un ancien village
fortifié et une halte
Le nom de Pied-Card
vient de "Podium Aycardy" qui pourrait signifier la colline aux
buissons ou la colline aux chardons... Lors de la construction
de la ligne de chemin de fer, il a été
décidé d'établir une halte pour les
voyageurs au carrefour de Pied-Card afin de permettre aux nombreux
habitants des quartiers environnants de prendre le train sans se
déplacer jusqu'à la gare de Sarrians. Cette halte
n'est plus visible aujourd'hui.
Pendant que sous le quai et la voie
l'eau d'un fossé d'arrosage s'écoulait
dans un aqueduc de 0,70 mètre à
châssis et dalle,
le train repartait pour une courte étape jusqu'à
la gare de Sarrians-Montmirail.