Une
rupture d'attelage s'est produite en
gare au train de voyageurs 2.104
se dirigeant sur Orange. Une
voiture de
deuxième classe a
dû être retirée. Grâce à la diligence
du chef de gare Arnaud et de son facteur Dumas, la perte de temps a
été seulement de six minutes.
Tandis
que l'on donnait la voie en gare
de Velleron au train allant d'Orange
à l'Isle-sur-Sorgue, l'employé,
grâce à un
appareil signalisateur récent et ingénieux
s'aperçut que l'aiguille située à 400
mètres de la gare ne fonctionnait pas.
Il se rendit sur les lieux et constata qu'une grosse pierre mise
intentionnellement entre les mâchoires de l'aiguille, en
empêchant son fonctionnement, aurait infailliblement
provoqué le déraillement du train. Il remit la
voie en
état et le convoi put sans encombre suivre sa route.
Le Parquet, immédiatement informé,
procède à une minutieuse enquête.
Dans
le nouveau service des trains en vigueur depuis le 15 courant,
nous
avons remarqué que sur la ligne d'Orange, le train partant
de l'Isle
vers les 11 heures, était supprimé ainsi
que celui de 13 heures, venant
d'Orange.
Les personnes habitant Velleron
qui arrivaient les jours
de marché à l'Isle à 8 heures
pour en repartir à 11 heures en
éprouveront
un sérieux dérangement et notre commerce local en
souffrira, à moins
qu'un service d'autocar soit organisé.
Quinze
jours plus tard le même journal publie : Le
groupement commercial nous fait connaître qu'il est
autorisé à annoncer au public et notamment aux
habitants
de Velleron,
qu'un service d'autobus des
Établissements Grimaud, de
Carpentras, remplacera le train de 11 heures, qui a
été supprimé sur la ligne d'Orange.
Cet autobus
passe à Velleron
à 8 h. 14 et
arrive à l'Isle
à 8 h. 40. Il repart de l'Isle
à
11 h. 20 pour arriver à Velleron,
à
11 h. 46
Á
l'angle de la maisonnette de garde-barrière du
PN 34 - aujourd'hui démolie -, les trains coupaient
là, en biais, à 105°, le "chemin
vicinal
N°2 de Velleron à l'Isle" sur
un passage
à niveau de 4 mètres,
manœuvré à la demande.
Cent
vingt mètres au sud-ouest, la voie
déferrée franchit la
ligne imaginaire qui sépare les communes de Velleron et de
l'Isle-sur-Sorgue. La
frontière, qu'on pourrait croire
tracée au milieu de
nulle part, suivait l'ancien
fossé du Cancet.
Deux chemins et un sentier d'exploitation traversaient la plate-forme
ferroviaire sans recourir à un passage à niveau.
En revanche, le "chemin d'exploitation de la Sausine",
du pont-rail
métallique de 4 mètres,
dressé sur un chemin d'exploitation et sur les deux
fossés d'écoulement qui l'encadrent.
Peu après l'ouvrage, les convois franchissaient, sur
4 mètres, un
chemin d'exploitation.
La
barrière du PN 36, réglementairement
fermée, était ouverte à la demande.
était gardé par l'occupant(e) d'une maisonnette
de garde-barrière, aujourd'hui écroulée.
Le carrefour créé se trouve à la
rencontre des chemins de Montclar et de Saint-Jean.
Hier
matin, on découvrait sur la ligne d'Orange à l'Isle, au
passage à
niveau dit de Montclare, le corps d'un homme
complètement broyé. Le visage était
méconnaissable et cet homme n'a pu être reconnu
qu'aux
vêtements qu'il portait.
C'est
un vieillard de quatre-vingts ans,
nommé Vian, ancien charron à Villevieille, et
dont des
malheurs de famille avaient un peu altéré la
raison...
Le
train, avec raison, sautillait un chemin
d'exploitation et un fossé
d'écoulement
sur le tablier métallique
d'un
pont-rail de
3 mètres,
On
ne croit pas au suicide. Il est plus probable que le malheureux, se
trouvant à errer sur la voie ferrée et
inconscient du
danger, aura été surpris par le passage du
dernier train
allant à Orange et passant à neuf heures du soir.
des embranchements particuliers. En
1894, c'est une voie unique qui entrait en courbe à
l'Isle-sur-Sorgue ; une petite ville à ne pas
confondre avec un village, ce qu'apprendra à ses
dépens un journaliste du Petit Marseillais. Vous vous souvenez
peut-être, les réflexions que m'avaient
inspirées un petit fait qui s'était
passé à l'Isle-sur-Sorgue.
L'évêque de Montauban, qui était venu sur
invitation expresse, en remplacement de son collègue,
empêché, pour confirmer les enfants de la ville,
s'était rendu, une fois la
cérémonie terminée, chez le
curé de la paroisse qui l'attendait pour
déjeuner. Il s'y était rendu à pied,
suivi des prêtres et des enfants de chœur qui lui
avaient fait cortège.
Le soir même, il avait reçu, non sans quelque
étonnement, un procès-verbal qui lui avait
été signifié par le commissaire de
police. C'est que le maire de l'Isle-sur-Sorgue
avait, quelque
temps auparavant, pris un arrêté pour interdire les
processions...
Je m'étais permis, si vous vous en souvenez, de trouver le
zèle du commissaire quelque peu excessif en la
circonstance...
Je ne croyais pas que ces observations, toutes de sens commun, pussent
exciter la moindre émotion dans les esprits. Aussi bien
n'est-ce pas précisément sur le fait en
lui-même que j'ai vu tout à coup,
à ma grande surprise, se dresser contre moi une
levée de boucliers.
Imaginez que, depuis huit jours, il ne se passe pas un courrier, sans
que j'y trouve des lettres qui portent le timbre de l'Isle-sur-Sorgue ou des
environs. Je les ouvre : ce sont des réclamations,
objurgations, récriminations ; on dirait vraiment
que l'Isle-sur-Sorgue est en
révolution.
Et savez-vous pourquoi ?
C'est tout simplement,
tout bonnement, parce que j'avais dit, parlant de l'Isle-sur-Sorgue... que
c'était un gros bourg à moins que ce ne
fût un village...
En 1894, année d'ouverture de la ligne de chemin de fer, l'Isle-sur-Sorgue
était une
ville de 7 000 habitants et trente professeurs.
à l'angle de la maisonnette
de garde-barrière N° 40.
En face, la voie très
partiellement
déferrée,
à ne pas confondre avec "l'impasse de
la Voie
Ferrée",
retrouve ses rails dans
des herbes
folles
et des broussailles
intermittentes.
Les convois
de la ligne d'Orange
à l'Isle-sur-Sorgue, sautillaient
un aqueduc de 0,70 mètre,
à châssis et dalle,
et venaient
tutoyer
la ligne d'Avignon à Miramas
avant de pénétrer, à son
côté,
sur l'emprise de la gare.
Sur
l'initiative de la municipalité de Carpentras, les conseils
municipaux d'Orange, Loriol, Pernes, Aubignan, Velleron,
Jonquière et Sarrians avaient, au mois d'octobre dernier,
réclamé que la tête de ligne du
chemin
de fer
d'Orange à l'Isle fut établie à
Cavaillon.
La
ville de l'Isle et les communes voisines, avaient, au contraire,
insisté pour que le terminus fut maintenu à
l'Isle.
Par
décision du 20 avril, M. le ministre des travaux
publics,
se basant d'un côté sur l'économie que
présente le projet avec l'Isle pour point terminus, de
l'autre
côté sur ce que les communes qui ont
réclamé
pour Cavaillon le bénéfice de la tête
de ligne,
n'ont pas un intérêt réel à
ce qu'il soit
donné suite à leur demande, a
décidé de
maintenir définitivement à
l'Isle-sur-Sorgue le
terminus de la ligne qui doit relier cette ville à Orange.
Le quai couvert qui avait été
aménagé, fut prolongé en1881.
Enfin,
en fin d'après-midi, nous arrivons à la petite
ville de
l'Isle-en-Venayssin que l'on appelle maintenant l'Isle-sur-Sorgues. La
gare est isolée sur un coteau, dans un décors
délicieux de vignes et de vergers. Nous ne sommes que deux
voyageurs. Sur la place de la gare, un magnifique char de touristes
stationne, attelé de deux coursiers, dont le moindre
mouvement
agite les grelots. Le cocher, suffisamment poudreux, se
précipite au-devant de nous :
-
Monsieur, Madame, la Fontaine de Vaucluse !... Nous partons
tout de suite.
- Combien l'aller et retour ?
Il me dit un prix exorbitant. Et je l'envoie promener.
Alors ce farceur brandit ses poings comme des marteaux,
profère
contre la Compagnie de Chemin de fer des imprécations, qu'il
sait certainement par cœur, car il joue à
merveille la
comédie. Enfin il conclut :
-
Voyez-vous tant que le train arrivera à une heure pareille,
nous n'aurons pas de touristes !... Je comprends bien que mon
prix
est élevé. Mais moi, mon car, mes
chevaux, il faut
que cela se paie !...
Il consent un prix raisonnable. Et nous partons. Les grelots tintent,
le fouet claque...
Des touristes, à d'autres
heures peut-être, il y
en avait.
Et cela se passait avant la concurrence des chevaux
vapeur. En 1908, bien avant
la pose des grilles :
Vol
à la gare - Mardi
soir, une bicyclette a été volée
à la gare de notre ville.
Les employés avaient déchargé les
marchandises du
train de Carpentras et les avaient déposées sur le quai, parmi
ces marchandises il y
avait quatre bicyclettes appartenant
à des employés de la régie (de la
brigade volante
de Cavaillon).
Un adroit filou parvint à s'emparer d'un vélo,
l'enfourcha et partit.
Peu après, on s'aperçut du vol, on fit quelques
recherches qui furent vaines et finalement on porta plainte. La police
a ouvert une enquête et le voleur... pédale.
En 1913, bien
avant
la construction d'une passerelle : Un conscrit qui l'a échappé belle.
Mercredi, un
conscrit venant de Pernes (revenant de Perm.), arrivait
dans notre ville par le train de 2 heures de
l'après-midi. Ayant près d'une
heure à attendre le train qui devait
l'emporter vers sa garnison, il alla faire une promenade en ville. Lorsqu'il arriva à la
gare, le train qu'il devait prendre
partait. En courant, il traversa les
salles d'attente et sauta sur le
marchepied ; malheureusement, une valise qu'il tenait
à la
main ayant buté contre un camion qui sert au transport des
marchandises, il fut obligé de lâcher prise et
tomba entre
le trottoir et les rails sur lesquels les derniers wagons n'avaient pas
passé.
Ce fut un moment d'indicible émotion parmi les spectateurs
de la scène.
Fort heureusement, le jeune homme fut relevé sans mal,
à
part quelques contusions aux mains et au visage et une frayeur bien
légitime.
Après un pansement sommaire, le conscrit rentra à
Pernes par la voiture Rochas.
Il peut se vanter de l'avoir échappé belle.