En
1938,
l'autorail parti lui aussi de Florac, mais à 14 heures 15,
s'arrêtait à Cassagnas-Barre à 14 heures 42.
1905 On prévoyait :
Une
station dite de Cassagnas-Barre,
au quartier de Malzac, commune de
Cassagnas, à droite de la ligne au point kilométrique 15k 610m 83,
ouverte au service complet de la grande et de la petite vitesse,
desservie par une avenue d'accès, se détachant du chemin vicinal
ordinaire n° 1 de Cassagnas à Barre et aboutissant à la cour de la
station.
1905
Emplacement de la gare indiqué par la Compagnie, adopté sans
observation.
En ce qui concerne Cassagnas, la Commission, sur un vœu du Conseil
municipal de Barre, décide de la nommer Cassagnas-Barre.
La gare de Cassagnas-Barre se situe à
2 km 800 de Cassagnas et à 10 km vallonnés de Barre.
1904- Cinq ans avant l'ouverture du chemin de fer.
Il faut aller à Cassagnas dans une
de ces carrioles de maraîchers qu'on appelle "jardinière". Le chemin
n'est pas d'humeur à supporter une voiture à quatre roues. Ce doit être
un plaisant compagnon de voyage que ce chemin.
Le voilà, au
sortir de Barre, qui descend en un vallon et jusqu'en un
ruisseau profond pour le remonter à plomb de l'autre côté ; cela
s'appelle "saut de mouton", il en fait ainsi trois ou quatre avant même
de serpenter dans la montagne.
Mais quel joli bois de chênes verts et de coudriers, frais, miroitants,
il pénètre dans ces méandres. Puis
il atteint des plateaux où, sur le gazon épais, s'éteint le pas du
cheval.
On
y voit à peine la trace de deux roues ; notre percheron la
suit de son mieux pour épargner les fleurettes.
C'est
une étendue riante et de pins clairsemée. Les taupes y font des petits
tas de terre couleur de rouille dans l'herbe neuve...
Nous laissons les plateaux pour passer en un bois de hêtres. Ils sont
déjà jaunes et frissonnent. Quantité montent droit, fournis, de minces
ramilles ; quelques cadavres jonchent, la tête en bas.
Je ne tarde pas à voir une charretée de ces hêtres, dépouillés, que
traîne un couple de bœufs. Cet
attelage vient à pas lents et comptés, virgilien, sous la ramée qui
fait un dais au chemin.
Nous laissons un vieux pont de bois, noirci sous la fougère, d'un roc à
l'autre, aérien, que vient rejoindre en son milieu
une verte branche
pendante.
1912 Quatre ans plus tard, le chemin a été partiellement amélioré,
la gare ouverte. Il faut encore deux heures pour
parcourir les 10 kilomètres.
Courriers en voiture fonctionnant dans
le département de la Lozère. Courriers correspondants. Barre-des-Cévennes à Cassagnas
Départ de Barre 8 h. 15 m. ; arrivée à Cassagnas
10 h. 15 m. - Départ
de Cassagnas (gare) à 10 h. 25 m. ; arrivée à Barre
midi 25 m.
M. Chanson René,
entrepreneur de transports à Saint-André-de-Valborgne, a pris
l'heureuse initiative de doter notre région d'un service d'autobus qui
reliera Saint-André à la gare de
Cassagnas en passant par le Pompidou,
le Masbonnet et Barre, en assurant la correspondance avec les trains...
Barre qui ressentait vivement l'absence de courrier vers la gare de Cassagnas n'aura qu'à gagner
à la réussite du projet...
Amélioration
postale. - Sur l'initiative de M. le Directeur
des Postes de la Lozère, un
courrier postal effectué à moto sera assuré par M. Castel Emile à
partir
du 15 mars entre Cassagnas-gare
et Barre. Ce service fonctionnera les
lundi, mercredi et vendredi, jours où le car de
Saint-Jean-du-Gard-Florac ne passe pas.
Nous remercions sincèrement les Services Publics et particulièrement M. le Directeur
des Postes de cette heureuse initiative qui apportera une amélioration
sensible à l'acheminement de notre courrier.
et un camping, constituent l'actuel Espace
Stevenson.
La marche des trains de 1910
accordait peu de temps aux locomotives pour éventuellement s'alimenter en eau.
Le train arrivé en
gare à 5 heures 16 était prévu d'en repartir à
5 heures 19.
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En 1963, les autorails n'avaient pas à se ravitailler en eau.
Gaëlle Pedley, de la
CIMADE, a publié en 1986 un
petit ouvrage de souvenirs de la semaine passée en 1963à Cassagnas où avait été implanté un
camp de harkis.
A l'aller :
Le train se faufile, au rythme d'une promenade, le long de torrents
gelés ou de bouquets de sapins et voici enfin la gare de Sainte-Cécile-d'Andorge,
le lieu de rendez-vous où ma coéquipière inconnue, Léone, est arrivée
par le train de Nîmes, et où Colette vient nous chercher toutes les
deux pour nous conduire en
2 ch. et nous installer à Cassagnas...
Une semaine plus tard, le retour.
Plus de 2 chevaux mais un train au départ de la gare de Cassagnas.
C'est
un petit train de montagne qui va nous emmener, un train aux wagons
rouges, presque cubique. Nous allons à petite vitesse, repasser en
contrebas du camp. Voici en effet quelques lumières sur la montagne, et
les autres passagers ne comprennent pas notre enthousiasme à les
regarder...
En 1963,
le petit train de montagne aux wagons
rouges
était plutôt un autorail qui, à
la demande, pouvait s'arrêter très en
contrebas du camp, à
l'arrêt
facultatif de Cassagnas-Village, à 1,7 kilomètres de la gare de Cassagnas-Barre.
En 1909, le train, pas l'autorail, croisait à niveau la route de Barre, entre deux barrières,
et ne s'arrêtait pas
avant la gare du Rouve-Jalcreste.
De nos jours, les randonneurs pour le Collet-de-Dèze
ou pour des destinations absconses, n'ont pas besoin de ticket
Pendant
l'été la Mimente reçoit de temps à autre la visite de malandrins qui
viennent la dévaster. La dynamite qui détruit poissons gros et petits
est la ligne de ces gens-là.
Le 15 août dernier, l'un de ces
indésirables opérait dans les
environs de la gare de Cassagnas.
Au bruit de la détonation, les habitants accourus n'eurent pas de peine
à surprendre l'opérateur qui ne tarda pas à déguerpir.
Quelques instants après une automobile l'emmenait à vive allure vers
Alès.
Le numéro de la voiture ayant été pris, plainte fut déposée à la
gendarmerie de Barre...
Le sieur Vincent, domicilié à la Grand'Combe a été condamné à deux mois
de prison, aux frais et...
La voie déferrée,
qui surplombe un bassin de la Défense
de la Forêt Contre les Incendies,
est fréquentée par les randonneurs
du chemin de Stevenson qui ont confondu GR 70 et 72
ou qui recherchent le vrai trajet emprunté par l'écrivain écossais.
Robert Louis Stevenson
s'est arrêté à Cassagnas où il dîna à l'auberge avec
un gendarme et un colporteur, tous deux étrangers et catholiques. Il en est reparti à
2 heures par la route Nationale 107 bis.
Les trains, mais naturellement pas Stevenson, sautillaient là
un ravin anonyme sur un aqueduc maçonné, voûté.
Les
habitants de Cassagnas parurent intelligents et d'humeur sociable à
Stevenson. Sa qualité de protestant lui valut un bon accueil parmi
cette population entièrement calviniste, et la connaissance de
l'histoire locale dont il eut l'occasion de faire preuve lui attira la
considération des fortes têtes de l'endroit.
Il y
eut à table une sorte de controverse religieuse assez courtoise de part
et d'autre. Le marchand n'était pas du même avis que l'Anglais au point
de vue historique et il s'échauffa un peu dans la discussion ;
mais le
gendarme l'approuva pleinement. « Que chacun vive dans la religion de
ses pères, dit-il sentencieusement », et tout le monde se rangea à
cette opinion.
Ce
n'était pas l'avis du curé et du commandant de N.-D. des Neiges ;
mais
les gens de ce pays sont d'une race différente.
Le GR70 "sur les
traces de
Stevenson" fut balisé en 1978pour le centenaire du voyage de
l'écrivain.
Il s'écarte parfois du tracé réel de l'auteur pour rallier
d'autres sites d’intérêt. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait au sortir de la
gare de Cassagnas en empruntant, à droite, la route de Barre avant de bifurquer à gauche sur le pont du Croupatas.
Le GR 72, qui
emprunte, lui, la plate-forme déferrée de la ligne de chemin de fer,
s'engage là sur la voûte
fléché "col des
Laupies, 3,6 km", permet, sans le dire, de rattraper le
"GR 70, chemin de Stevenson".
L'écrivain et son âne ont bien franchi le col des Laupies mais ne l'ont atteint ni par le
GR 70 ni par cette voie balisée qui n'est autre que la déviation
de l'ex-chemin
de Boubaux.
les terres emprisonnées entre la voie ferrée et la Mimente a
probablement été utilisé lors de l'aménagement et de l'entretien du
point d'arrêt de Cassagnas-Village.
En rive droite de la rivière, sur les hauteurs, les premières
constructions de Cabanis, le Serre, Crouzas
incitent à deviner
le village de Cassagnas, masqué par la végétation.
Voici encore Cassagnas, ma perle de la
ligne, Je
ne connais rien de plus vert, de plus frais, de plus adorablement
champêtre que ce village, de plus gracieux aussi, avec sa petite place
ouverte sur la vallée et bordée des trois autres côtés de maisons
toutes pimpantes dans leur blancheur immaculée.
C'est du haut de la
montagne en bas, jusqu'à la rivière, un ruissellement de verdure, qui
déborde sur l'autre rive, un fouillis de noyers et d'ormeaux, de
pommiers et de chênes, de châtaigniers aussi et de frênes, c'est un
gazouillis sans fin de sources et de ruisselets, qui arrosent cette
verdure et se hâtent vers la rivière, où truites exquises et goujons
délicieux se disputent leurs eaux.
En face, à bonne distance, pour
permettre au soleil de pénétrer sous ces ombrages, d'animer toute cette
vie de ses feux, un beau tapis de hêtres couvre les pentes, cache
rochers et ravins, invite aux courses vagabondes, sans direction et
sans but, aux courses pour marcher, pour se fortifier et s'assouplir
les muscles, pour se dilater les poumons.
Au sommet d'un
promontoire élevé... se dresse le
temple, nu et
seul ;
à proximité sous le feuillage, dans un nid de verdure, on aperçoit vers
l'est une longue ligne claire, ce sont les maisons échelonnées tout le
long de la rue du village.