où il était attendu
à 5 heures 6 du soir (17 h. 06).
Un arrêt dit de La Salle-Prunet,
au quartier de Laparro, commune de la Salle-Prunet, à gauche de la
ligne au point kilométrique 2k406 80,
ouvert au service
voyageurs, des
bagages et des chiens accompagnés,
desservi
par une avenue d'accès de 3m de largeur, se détachant du
chemin vicinal
ordinaire n° 5 de Montvaillant à la Salle-Prunet et aboutissant au
quai
de l'arrêt.
En 1909, le train repartait en direction de la station de Saint-Julien-d'Arpaon.
En seconde partie des années1930, certains autorails nouvellement affectés à la ligne proposeront un arrêt facultatif à Sistre.
La Salle-Prunet
Le nom de la Salle-Prunet vient de l'occitan "les Salles" qui évoquent
les bords de rivière, et du nom de l'ancien hameau de Prunet...
Entre le chemin vicinal
ordinaire n° 5 de Montvaillant à la Salle-Prunetet
la voie déferrée, trois flèches directionnelles pointent diverses
directions dont celles, tout droit, à 5,5 km, de Saint-Julien-d'Arpaon
et plus près, à 1,2 km, du Pont Manqué.
La Salle Prunet vue par Roger Lagrave, conteur local :
"Autrefois les habitants de la vallée de la Mimente se divisaient entre
ceux d'en bas (de la vallée), et ceux d'en haut (la Vallette,
Prunet...).
Ceux d'en haut vantaient l'air et l'eau pour leur pureté.
Ceux d'en bas se moquaient d'eux arguant qu'ils ne mangeaient que des prunes (d'où le toponyme Prunet).
Un homme s'installa dans la vallée et
prêcha une nouvelle religion, à laquelle ceux d'en bas se convertirent.
Bientôt éclata une guerre de religion pendant laquelle Prunet fut
détruit...
à la Nationale 107 bis (actuelle N 106) par une montée
en demi-palier,
virant sous l'arche
d'un passage maçonné.
...
Quand ceux d'en bas et ceux d'en haut revinrent à la sagesse, naquit la commune de la Salle-Prunet.
Chaque année pour se souvenir de
cette alliance, ils faisaient une fête. Ceux d'en haut apportaient les
prunes ; ceux d'en bas leur farine. Ainsi est née la fameuse tarte aux
prunes de la Salle-Prunet !"
La voie reste verte,
au moins en son centre, pour satisfaire ses divers usagers.
Elle poursuit sous la forme d'un chemin sécurisé et entretenu.
Sous la Révolution, la commune de la Salle-Prunet portait le nom de Salle-Montvaillant.
Son nom a été changé au début du XIXe siècle.
La voie
verte, une nouvelle fois, quitte le support de la plate-forme déferrée
Photo du 12 mai 2019
pour tracer son propre chemin,
sans jamais traverser la nationale 106.
Elle progresse en encorbellement
et s'engage sur le tablier métallique
d'une passerelle suspendue au-dessus de la Mimente.
Le Pont Manqué, manque d'explications, tant sur l'appellation du lieu que sur les ouvrages ferroviaires manquants.
Le texte sur les Cévennes cachées est à retenir pour être distillé par la mémoire tout au long du parcours.
Au terme d'un contour des ouvrages obstrués ou détruits, la voie verte, sur un plancher de bois, s'apprête à confluer
avec la voie déferrée.
A la sortie des 86 mètres du tunnel,
les convois coupaient à niveau la nationale.
En 1909,
l'obstacle posé sur la voie pour faire dérailler le train de chantier,
était plus modeste que l'amas de roche qui aujourd'hui condamne la
bouche de sortie du souterrain.
- Florac, 20 janvier.- Une tentative criminelle a été
faite, hier matin, à six heures, sur une voie ferrée en construction
entre Florac et Sainte-Cécile-d'Andorge (Lozère).
Un train transportant six cents ouvriers, a rencontré, à la sortie du
tunnel, un obstacle posé en travers sur la voie ; il a pu cependant
passer et il n'y a eu aucun accident.
Il est à noter qu'à cet endroit la ligne surplombe de quinze mètres la rivière Mimente.
Mme Victoria Gazagne, garde-barrière à la Salle-Prunet
"De Florac, la micheline partait, on me téléphonait. Alors je
descendais et j'allais fermer la barrière. Et j'attendais que la
micheline soit passée.
Mais si elle tombait en panne, j'attendais ! Et
les voyageurs aussi, ils attendaient !
Mais quand on m'appelait, je ne savais pas si la micheline partait où
si elle était partie. Alors il fallait descendre de suite. Des fois on
m'appelait en disant : ça fait un moment qu'elle est partie, et elle
était presque arrivée !"
La voieverte, dans toute l'acception du terme,
bordée de données absconses, mais de couleur harmonisée,
La vallée de la Mimente... traverse de gracieux endroits, comme
St-Julien-d'Arpaon, village dominé par les ruines d'un ancien château,
et la Salle-Prunet, au delà duquel se trouve le château de Montvaillant.
Cette
vallée, très encaissée entre le massif du Bougés et ses prolongements
naturels, la montagne de Ramponenche et celle de Lampezou d'un côté, et
la montagne de Tardonnenche de l'autre côté, décrit une série de
détours très tourmentés.
et plonge vers la Mimente,
aussi discrètement que le fait la ligne imaginaire traçant là la
frontière entre les communes de la Salle-Prunet et de
Saint-Julien-d'Arpaon.
La
coquette commune de la Salle-Prunet, autrefois fort isolée de partout,
aujourd'hui desservie par une route nationale et une ligne de chemin de
fer, est étroitement unie, topographiquement parlant, avec sa sœur, la
commune de St-Julien-d'Arpaon.
Toutes les deux possèdent des gorges pittoresques, des vallées
profondément encaissées, des hauteurs presque sauvages où pendant des
mois entiers, pas un être vivant, à l'exception des renards, des
oiseaux de proie et du gibier, ne trouble le silence sépulcral et
profond des bois de hêtre.
Sur la ligne en construction de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge (Lozère),
à trois kilomètres de la gare de
Saint-Julien-d'Arpaon, deux poutrelles posées en travers sur les rails
ont fait dérailler un train d'approvisionnement.
Comme le train allait à reculons, seuls les wagons de queue ont eu à souffrir ; le dernier a été complètement broyé.
C'est la deuxième tentative de ce genre en trois jours d'intervalle.
Projet de loi ayant pour objet
d'approuver une convention avec la compagnie des chemins de fer
départementaux pour la concession d'une ligne d'intérêt général, à voie étroite, de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge,
présentée
au nom de M. Emile Loubet, président de la république française, par
M. E. Maruéjouls, ministre des travaux publics, et par M. Rouvier,
ministre des finances...
Messieurs, la loi du 17 juillet 1879
a compris dans le réseau complémentaire d'intérêt général, sous le
n° 153, une ligne d'Anduze à un point de la ligne de Rodez à Millau,
entre Séverac-le-Château et Millau, avec embranchement sur Florac".
Cette ligne avait été classée pour desservir le nord de la vallée d'Anduze et l'arrondissement de Florac.
Mais les études conduisent à une évaluation de dépenses de 405,000 fr.
par kilomètre, soit pour 87 kilomètres plus de 35 millions, chiffre tout
à fait hors de proportion avec les intérêts à desservir.
Un tronçon d'Anduze à
Saint-Jean-du-Gard a été concédé à la compagnie
Paris-Lyon-Méditerranée, et ainsi un des objets que le législateur de 1879 avait eu en vue a été atteint partiellement.
Aucune
mesure n'a été prise au contraire en faveur de l'arrondissement de
Florac, bien que son chef-lieu soit une des rares sous-préfectures non
encore reliées au réseau de chemin de fer...
De nombreuses solutions ont été mises
à l'étude pour remédier à cet état de chose.
Celle qui a été reconnue
la meilleure consiste à relier Florac au réseau de la compagnie
des chemins de fer à Lyon et à la Méditerranée, au moyen d'une ligne à
établir dans des conditions aussi économiques que possible...
La
compagnie Paris-Lyon-Méditerranée ne s'étant pas montrée disposée en
raison de ces conditions mêmes et du faible trafic de la ligne, à en
accepter la concession, aucune suite n'avait été donnée à ce projet.
Lors de l'examen du projet de loi (devenu la loi du 18 juillet 1902)
approuvant la convention passée entre l'Etat et cette compagnie pour la
concession à titre éventuel, des chemins de fer de Nice à la frontière
d'Italie, de... la commission des chemins de fer du Sénat a émit le vœu
que le gouvernement recherchât enfin les moyens de donner satisfaction
aux intérêts de l'arrondissement de Florac.
Déférant à ce vœu, pleinement justifié par la situation exceptionnelle de
l'arrondissement de Florac, nous avons engagé des négociations avec la
compagnie de chemins de fer départementaux et cette compagnie a accepté
de recevoir la concession, à titre d'intérêt général, du chemin de fer
projeté,
qui
serait établi à voie étroite de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge, sur
la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes du réseau de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée.
La
compagnie de chemins de fer départementaux a présenté, le
13 février 1903, un avant projet comportant un tracé de 50 kilom. 140 de
longueur, par Sainte-Cécile-d'Andorge, Collet-de-Dèze, Saint-Privat, le
Col de Jalcreste, Cassagnas, Saint-Julien-d'Arpaon, en suivant d'abord
la vallée du Gardon
puis celle de la Mimente.
Cet avant-projet a été révisé par les
ingénieurs de l'Etat, qui sont parvenus à réaliser des économies
sur les prévisions primitives de la compagnie...
que le randonneur peut lire, sur fond vert, qu'il vient de traverser le
tunnel des Casalets est, à 601 mètres d'altitude, et sur fond blanc, que
le Tunnel aval de Saint Julien d'Arpaon est un Tunnel légèrement courbe en maçonnerie de pierres. Longueur 29m
Pourquoi l'ouvrage a-t-il perdu 10 mètres par rapport aux données du profil de la ligne ? Ici, pas d'histoire de garde-barrière mais celle d'un M. Lucien Ruel
Ouvrier à l'atelier (rentré comme apprenti à 16 ans au temps des machines à vapeur)
"Le matin, des fois, quand on arrivait à huit heures au travail, on me
disait "il faut que tu ailles regarder les freins des wagons là-bas" au
milieu de la campagne.
Et ben vous savez que l'hiver, souvent, je laissais tomber ma clé par terre, et je ne pouvais plus l'enlever."
A la sortie du tunnel, point d'atelier mais un support de poteau télégraphique,
en surplomb de la Mimente, revenue d'une
escapade méandreuse.
La voie verte
protège ses emprunteurs,
tandis que les terres surplombées, au courant du transit augmenté,
s'isolent électriquement.
La voie déferrée, bien qu'ayant abandonné sa progression en site propre et croisé un chemin de service
signifie qu'elle entend rester verte en affichant son km 7 sur une borne qui se croit sur le territoire de Saint-Julien-d'Arpaon alors qu'elle est encore sur celui de Florac-Trois-Rivières. 1906
République française
Au nom du peuple français,
Le tribunal de première instance séant à Florac, jugeant civilement et en séance publique, a rendu le jugement suivant :
Vu la requête en date de neuf Mars mille neuf cent six à nous présentée
par M. le Procureur de la République près ce Tribunal, au nom de
M. le Préfet de ce département, agissant dans l'intérêt de l'Etat ;
Vu 1e la loi du 18 avril 1904 qui déclare d'utilité publique l'établissement du chemin de fer de Florac à Ste-Cécile-d'Andorge ;
2e l'arrêté préfectoral du seize août mille neuf cent cinq
désignant les territoires des communes de Florac, La Salle-Prunet,
St-Julien-d'Arpaon... sur lesquels les travaux du chemin de fer de Florac à Ste-Cécile-d'Andorge doivent être exécutés...
Parmi les expropriés de 1905, la famille Meynadier
de Sistre, semble avoir dû beaucoup céder.
Mme veuve Meynadier Casimir : des rochers, pâture, terre, pré...
Meynadier Victor : un sentier privé, enregistré précédemment au nom de Meynadier Casimir...
Le sentier en question semble être celui qui avait amené Meynadier Casimir en audience du 8 mars 1887 à la Cour de Nîmes, pour y régler un différent de servitude de passage.
En plus des gares, quatre haltes comportaient un abri ouvert avec quai
d'embarquement : la Salle-Prunet, les Crozes, Saint-Michel-de-Dèze et
la Devèze.
Vers la fin de l'exploitation, plusieurs arrêts supplémentaires furent
établis. Ces arrêts facultatifs étaient signalés par un simple poteau
indicateur. Les voyageurs devaient au préalable prévenir le chef de
train pour descendre et faire signe au conducteur pour monter.
Dans les années soixante, certaines gares furent fermées et fonctionnaient comme un arrêt facultatif.
Durant toute son exploitation, le C.F.D. s'adaptait à la demande. Pour
les voyageurs, 2 à 3 allers-retours quotidiens étaient organisés, avec
des trains supplémentaires périodiques ou facultatifs en fonction des
jours ou des événements (comme pour les foires). Ces services pouvaient
aussi s'organiser sur une partie de la ligne (entre Florac et le
Rouve-Jacreste par exemple).
Les trains de marchandises circulaient à la demande et pouvaient être
couplés aux trains de voyageurs avant 1945 (pendant l'utilisation
de trains à vapeur).
L'arrêt facultatif de Sistre est plus ancien que ce qui est mentionné sur le panonceau. Il figure sur la marche des trains de 1938, mais avait-il été probablement ouvert entre 1935 et 1938 au moment de la mise en service des autorails.
Une autre question se pose. L'arrêt facultatif de Sistre possède un abri
ouvert alors qu'il était sensé n'être signalé que par un par un simple poteau indicateur.
De quand date cet abri ?
L'autorail
repartait en direction de la gare de Saint-Julien-d'Arpaon où il était attendu deux minutes plus tard.
En 1909, le
train ayant quitté Florac à 4 heures 30, ne s'arrêtait pas.