Si l'Intérêt Local de l'Hérault ne
croise
pas la Voie Domicienne à Pinet, il l'a
déjà coupé entre les gares de
Saint-Martin et de Font-Mars. Il peut donc être
intéressant de se
documenter au passage sur cette voie romaine renommée :
UTM :31
T 541290 4806157
La Voie Domitienne
La VIA DOMITIA, qui va
du Rhône aux Pyrénnées, est la plus
ancienne voie construite par les
romains en Gaule. Tracée
par CNEUS DOMITIUS AHENOBARBUS, proconsul de la province NARBONNAISE en
121 av. J.C., elle fut d'abord une route militaire vers l'Espagne
(déjà
province romaine depuis 197 av. J.C.). un axe vital de cette
première
colonie fondée hors de l'Italie,
puis
rapidement une grande voie de communication pour l'information et le
commerce.
La
VIA DOMITIA nous a donné la plus ancienne borne milliaire
qui porte la
plus ancienne inscription de GAULE, le milliaire trouvé
à TREILLES
(Aude) en 1949 sur lequel le nom de CN Domitius Ahenobarbus est
mentionné, avec l'indication de la distance en milles romains
depuis Narbonne, "XX". Ce document est capital pour dater la fondation
de Narbonne (en 118 av. J.C).
Cet
immense chantier, comparable à notre programme autoroutier
des années
60, a nécessité des moyens financiers et
techniques importants, fournis
par l'Etat et ses légions.
Alors que le chemin des
Pins
vire à gauche après avoir traversé le
ruisseau de la Font
Française,
l'ancienne plate-forme ferroviaire
Wikipedia relate un drame survenu
au départ de la gare de Font-Mars :
"Dimanche 24 août 1947 sur la ligne de Béziers
à Montpellier, les
deux derniers trains de la journée quittent leur gare
respective à
l'heure. Le croisement réglementairement est
prévu à Font-Mars.
Au
départ de Montpellier-Chaptal, le 257 est assuré
par la 040TSchneiderD-64
non freinée à l'airsuivie
d'un tombereau de boulets de charbon de 21 tonnes, de quatre voitures
et d'un fourgon.
Au départ
de
Béziers-Nord, le 258 est assuré par la 040T
Schneider D-70 munie du
frein Westinghousequi
ne remorque que deux voitures et un fourgon. C'est donc le train le
plus léger qui dispose du freinage le plus performant.
Malgré sa faible
charge, il accuse un léger retard à l'approche de
Font-Mars.
Concernant le croisement, le règlement d'exploitation
prévoit :
*l'arrêt
obligatoire du premier train qui arrive à Font-Mars ;
*l'obligation
pour le chef de train de signaler par téléphone,
à Mèze ou à Montagnac
en fonction du sens de circulation, la présence de son convoi afin d'obtenir
l'autorisation, ou pas, de repartir de Font-Mars pour le croisement sur
place ou dans une autre gare ;
*la
tolérance, pour le train en retard, de ne pas marquer
l'arrêt à
Font-Mars puisque le croisement se fait plus tôt dans une
autre gare. Á
Font-Mars,
le chef de train du 258 présume un probable retard du train
le plus lourd en provenance de Montpellier.
Ne respectant pas le
règlement d'exploitation, il néglige de
s'informer auprès de la gare de
Mèze de la réalité de la situation et
ordonne au mécanicien de la D-70
de repartir immédiatement.
Celui-ci n'est pas d'accord, il
objecte,
mais le chef de train a donné un ordre, il
l'exécute. Le 258 repart donc aussitôt vers Mèze. Conscient du risque, le
mécanicien redouble de
vigilance et scrute la voie en permanence afin d'apercevoir, le plus
tôt possible, une éventuelle apparition d'un train
en face.
ÀMèze, le 257 est
à l'heure et
tout le monde est tranquille : Montagnac
a signalé un léger retard du 258 et comme aucun
appel n'est encore
parvenu de Font-Mars c'est que le croisement se fera comme
prévu. Le
départ est donné. Le lourd convoi profite de la
descente qui suit la
gare de Mèze avant le Pont-des-Salinspour
prendre l'élan nécessaire au franchissement des
800 mètres de la rampe
de 25 mm/m qui précède Font-Mars.
La D-64 donne toute sa
puissance, le
train aborde la courbe à droite à la vitesse de
60 km/h, on
est serein
en cabine, la rampe sera avalée sans difficulté.
Côté cour, la gare de Font-Mars, située au milieu de nulle-part,
ne débordait pas d'activité.
Elle ne
devait son existence qu'à
la jonction en ces lieux des voies de la
ligne de Béziers à Montpellier avec celle de la ligne de Mèze à Sète.
Dans
ses dernières années d'exploitation, la station ne disposait plus
d'aucun agent sédentaire. Le personnel de bord se répartissait les
tâches de sécurité et de manœuvre des aiguillages.
Au-delà d'un cabanon
dépourvu, de nos jours, de commodités,
la voie quitte l'emprise de la gare
de Font-Mars
et
s'éloigne vers son prochain objectif : la gare de
Mèze.