La ligne de Mazamet
à Bédarieux traverse la partie haute du village
de Courniou, qu'elle dessert par une
station.
De grandes difficultés étaient
concentrées sur ce
point du tracé ; d'une part, le
développement
des voies nécessitait l'expropriation d'un coin du
cimetière, du jardin du presbytère, de
l'école des
filles...,
et
d'autre part, la plate-forme
devant être ouverte dans le flanc d'un terrain en pente
transversale de
0,30 à 0,45 par mètre, on avait à
craindre, ou de s'enfoncer dans la
montagne, en augmentant les expropriations des
propriétés bâties,
ou
de
se rejeter vers la
vallée,
en
augmentant le mur de
soutènement
nécessaire pour arrêter les remblais
au-dessus
des maisons de la partie
basse du village et de la route nationale
n° 112,
d'Agde à Toulouse.
La
construction du mur de
soutènement de Courniou a occupé
deux campagnes, du 5 août 1883 au 18 octobre 1885. Il est
vrai
qu'elle a été souvent interrompue par les
entrepreneurs,
qui trouvaient dans cet ouvrage un chantier de réserve
toujours
sec et d'une installation spécialement favorisée
par les
circonstances locales. D'autre part, il était avantageux de
suivre la marche des remblais, les approvisionnements
étaient
plus faciles,
les
installations simplifiées et l'ouvrage s'élevait
dans de meilleures conditions de stabilité, par suite du
tassement progressif des remblais à soutenir.
En 1929, le train
parti de
Mazamet à 7 h 23, enjambait cette avenue
afin de se
présenter en gare à 8 h 19, si rien
n'était venu s'y opposer. En 1914, c'est la neige
qui s'y opposa : A Labastide-Rouairoux le train n° 702 est encore bloqué. A Courniou, à 9 heures du matin, aucun train n'était encore arrivé.
Le mur soutient
des remblais de calcaire dur ; il a 423m
73 de longueur, avec des hauteurs variables de 1m
51 à 18m 97. Dans la plus haute
section, l'épaisseur au sommet est de 1m
40, le parement intérieur du masque est incliné
uniformément au cinquième, le parement
extérieur
est incliné au cinquième jusqu'à 9
mètres
et au tiers au-delà ; les contreforts
écartés
d'axe en axe de 5m 80 ont une
épaisseur de 1m 40.
La voie verte Passa
Païs, qui a pris place sur les terrains
libérés par le chemin de fer, se retire en site
propre le long d'un parapet.
Sous le mur de soutènement,
et par là-même sous
l'emprise de la station,
s'écoulent les
eaux
du (ou d'un) Rec
au travers d'une longue
galerie
maçonnée,
voûtée.
L'épaisseur moyenne
de ce mur
est de 2m 35. Les formules
usuelles et classiques eussent indiqué 3m 50 comme
moyenne ; l'économie est donc d'environ un tiers en
faveur du nouveau type.
Les travaux de construction de la petite gare de Courniou,
située à 6 km de Saint-Pons, à la
limite du Tarn,
ont mis à découvert l'entrée d'une
grotte
creusée dans les calcaires paléozoïque. Cette grotte est
tapissée de nombreuses stalactites, à
structure fibreuse.
La "grotte de la
Devèze"
s'est
dotée d'une entrée
digne des merveilles qu'elle
donne à contempler. C'est en
déblayant un coin de
la montagne de "la Devèze" pour niveler et agrandir la
station
de chemin de fer, que fut mis au jour l'orifice inférieur de
la
grotte...
La découverte se produisit en 1886.
Des terrassiers éventraient la roche, à grand
renfort
d'explosifs, faisant d'une pierre deux coups :
déblais et
remblais, et élargissant l'aire de la gare.
Soudain
une explosion de dynamite fit apparaître un trou
béant qui
ouvrit l'accès d'une longue galerie souterraine, au sol
très déclive, incliné du sud-ouest au
nord-est,
sans curiosité de nulle sorte.
Les années passèrent. Un club de
spéléologues se fonda à Mazamet, le 25
novembre
1931... Ses membres visitaient chacune des grottes qui leur
étaient signalées dans la région...
La grotte de la Devèze, où l'on ne
pouvait
accéder
qu'avec une échelle de 8 mètres
appuyée au mur de
roche, reçut
un
jour la visite de quelques-uns des ces prospecteurs. L'un d'eux, M.
l'abbé Giry, grimpa tout en haut de la galerie
supérieure, avisa l'orifice d'un diverticule
obstrué de
stalactites ; il les cassa à grands coups de
marteau, puis
se hissant à la force des poignets, se coulant, se
désarticulant, serré dans un étui
montant, presque
vertical, de roche humide, tel un trou de renard, il put,
après
trois mètres de cet exercice et sous un dernier
rétablissement, déboucher
dans une grande salle.
L'avenue Georges Milhaud,
ex-avenue de la gare,
donne accès à la cour de la station.
La gare est
bâtie sur une terrasse enclavée dans le rocher,
une encoignure à la mine.
sous l'arche d'un aqueduc
souvent asséché en raison de sa dalle
en pente.
La
Salesse, toute proche, offre aux ravins l'opportunité de se
débarrasser promptement de leurs eaux.
La voie
déferrée
se courbe
entre les parois
maçonnées
puis rocailleuses d'une tranchée
qui la dirige en bordure d'une aire
de repos
et de pique-nique.
La chaussée
change d'orientation.
Elle serpente le long d'une probable cavité
et se faufile
entre le fond de
vallée
et les
tonnes de déchets escamotés de l'ancienne
décharge communale de Saint-Pons-de-Thomières.
En contrebas du "Roc", végétalisé,
la "Passa Païs"
poursuit son virage
et en finit avec son 34ème kilomètre.
Un article de l'Exelsior du 28 janvier 1926
ne précise pas le lieu exact d'un déraillement : Montpellier, 28 janvier. - Un train de voyageurs, venant de Castres, a déraillé la nuit dernière entre Courniou et Saint-Pons.
Des secours furent immédiatement envoyés par les gares voisines.
Les travaux de déblaiement ne seront terminés que
demain.
Le trafic des
marchandises est interrompu et un transbordement a dû
être organisé pour les voyageurs.
Il n'y a pas eu d'accident de personne, mais les
dégâts matériels sont importants.
le regard du randonneur peut se porter
à droite
sur la rivière Salesse que longe, sur sa rive
opposée, la piste forestière de Teussines
grimpant au col de Balagou.
Peu de distance,
mais un ravin,
sépare le
tunnel d'Artenac 1
du tunnel
d'Artenac 2.
Ni l'IGN ni les
cadastres ne se risquent à nommer le cours
d'eau
L'ouvrage, parfois éclairé
au
passage,
Photo du 22 janvier 2006
fait
traverser les 140 mètres en courbe de la chaussée,
désormais goudronnée
et convenablement éclairée,
de la voie verte.
Il est à
noter que les
piédroits
de ce souterrain
sont de conception assez particulière. Leur
base est
en roche vive tandis que leur partie haute présente des
massifs en
maçonnerie qui servent d'appuis aux naissances de la
voûte. Laquelle
est légèrement plus large que la
partie basse du tunnel.
Hier mardi, à une heure, comme nous l'avions
annoncé, le train
de reconnaissance des travaux de la partie de ligne de chemin de fer de
Mazamet à Bédarieux, comprise
entre Saint-Amans-Soult
et Saint-Pons,
est parti de la gare de Castres à une heure.
Le train se composait d'un wagon-salon, de deux wagons de
première classe, d'un fourgon et d'une machine.
Le train est parti de la gare de Saint-Amans à
1 h. 43
et est arrivé en gare de Saint-Pons à
4 h. 10...
et ladépartementale 612pour
l'élargissement de laquelle
la quatrièmearchea
récemment été percée.
Ce
pont faisait pénétrer les convois sur la largeemprise
de lagarede Saint-Pons.
Emprise restée publique mais privée d'activité
ferroviaire.
L'usine
élévatricequi
pompait l'eau du Jaur, a
été démolie
sous lacuve du château d'eauqu'elle
alimentait. Mise à la retraite par manquede
chaudières de locomotives à remplir,elle
compte désormais sur la peinture des tags pour éviter la rouille totale.
et le voyage vivifiantd'une heure et dix minutes depuis Mazamet, n'était pas toujours bien
supporté par les voyageurs. On a pu lire dans le
journal "L'Oeuvre" du 6
janvier 1929 :
En gare de Saint-Pons on a découvert dans
un train le cadavre d'un dénommé Jean Tarbouriech, de
Saint-Etienne-d'Albagnan, qui venait de succomber à une congestion
provoquée par le froid.
Longtemps
on fit le projet de relier par voie
ferrée Saint-Chinian et Bize
à Saint-Pons. Mais de ce
côté on n'a pas encore
commencé les travaux...
On ne les commencera pas de sitôt ; autobus et
camions
semblent suffire au transport des voyageurs et des marchandises.
Saint-Pons ne deviendra jamais gare de bifurcation.
Le souhait d'expansion se réduisit plus
tard au simple maintien de la ligne. Malgré l'utilisation
économique d'autorails, le service voyageur prit fin le 10 juillet 1972.
Mais cela est une autre histoire. A Saint-Pons, le 10 novembre
1889, on inaugurait la section de ligne de Saint-Pons à Bédarieux. M. Yves Guyot,
accompagné de
MM. Gay, directeur des chemins de fer au ministère des
travaux
publics, Bordas, chef de bureau du cabinet des ingénieurs de
la
Compagnie du P.-L.-M., a inauguré aujourd'hui
le
tronçon de la ligne Mazamet-Bédarieux, qui relie Saint-Pons au reste du
département.
A Saint-Pons a eu lieu une réception magnifique ;
puis,
à une heure, un banquet de deux cent cinquante couverts dans les halles, richement
décorées.
Au dessert, le ministre a prononcé un discours
très
applaudi, dans lequel il a fait ressortir que "dans les six derniers
mois écoulés, le pays a prouvé qu'il
avait
toujours sa grandeur et que sur le champ de l'industrie et de la
science, il marchait à la tête des nations"...
Le ministre et ceux qui l'accompagnaient ont quitté Saint-Pons par le train
spécial à 3 h 30
et sont arrivés à Montpellier à
6 h 25 par la nouvelle ligne.
Sur tout le parcours les gares étaient pavoisées
et les
populations ont salué le ministre au cri de : Vive
la
République ! M. Yves Guyot a
quitté notre ville (Montpellier) à
6 h 35 se dirigeant sur Paris.